En deux discours, l’un sur le contrat social, l’autre sur la refondation de la fonction publique, Nicolas Sarkozy a montré que son ambition de réforme est intacte, et que contrairement à ce que veulent toujours faire croire ses détracteurs, il ne recherche pas le conflit, mais l’intérêt général. Extraits de ces deux discours, que je vous conseille d’aller lire en entier.
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Étiquette : Sarkozy
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Voilà la rupture !
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Interview de Daniel Martin
Daniel Martin tient un site extraordinaire qui est une mine d’informations, d’articles, et de livres, tous écrit par lui et qui permettent souvent de trouver des informations et des synthèses économiques et factuelles précises, détaillées et référencées pour réfléchir. Sa grande intelligence le fait passer des sujets économiques aux sujets de sociétés avec aisance, en passant par la physique et la philosophie. Amoureux de la raison, de la France, rigoureux, j’ai eu envie de l’interviewer.
Parcours professionnel
Lorsque j’ai demandé à Daniel Martin de me résumer son parcours professionnel, il m’a renvoyé vers son CV(qui contient son profil, ses objectifs et ses règles de conduite), et vers un livre (intégralement en ligne) qu’il a écrit : « La France expliquée aux Etrangers ». Les pages 15 à 25 résument son arrivée en France en 1948 (Daniel Martin est né en 1939 en Roumanie), son amour de la France, son parcours scolaire. Je ne peux que vous recommander d’aller lire ce texte bien écrit, simple, vibrant d’un amour de la France inconditionnel. Le livre en entier est formidable. Daniel Martin a suivi un cursus de Grandes Ecoles, et a brillamment commencé sa carrière comme informaticien chez General Electrics, aux USA. Il est revenu vivre avec sa famille en France en 1971. Il a pris sa retraite en 2000.
Positionnement sur l’échiquier politique ?
A propos de son positionnement politique, sa réponse est courte et claire :
libéralisme, économie de marché tempérée par des lois pour sauvegarder l’environnement et assurer la solidarité entre les personnes. Le politicien dont je suis le plus proche est Jean-Marie Bockel, « socialiste libéral ». Ce que je déplore dans la société française : voir mon ouvrage « Valeurs perdues, bonheur perdu : pourquoi notre société déprime ».Sur le Libéralisme
Questionné sur le fait que la pensée libérale ne soit pas connue en France, au point qu’elle soit de droite, alors que dans tous les autres pays les libéraux sont à gauche, Daniel Martin me répond :
Si le libéralisme n’est pas connu, c’est 80% la faute des media et des politiciens, et 20 % celle des citoyens qui ne s’informent pas et votent sans savoir. Le libéralisme est de droite en France (et seulement en France !) parce que notre culture est dominée depuis les années 1970 par une croyance dans le tout-état providence (voir « Cours d’économie pour citoyens qui votent »).
Et de me renvoyer vers l’extraordinaire sondage qui montre que les Chinois croient plus dans les vertus de l’économie de marché que les Français !Sur l’Islam :
L’islam, au 21ème siècle, est devenu un mouvement politique autant que religieux. Comment penses tu que l’islam puisse évoluer ?
L’islam n’est jamais devenu un mouvement politique, il l’a toujours été car pour un musulman et d’après le Coran, on ne peut séparer religion, politique, justice, enseignement et lutte armée. Je ne sais comment l’islam évoluera dans l’avenir. Aujourd’hui il évolue vers l’extrémisme. Même en Turquie, où les islamistes viennent de remporter les élections et la présidence. Il n’existe pas d’islamisme modéré, Voir « Le terrorisme islamiste : idéologie, exigences et attentats. L’islamisme d’aujourd’hui est dans l’état de sauvagerie où était le christianisme lors des croisades, de l’inquisition, des guerres de religion : nous n’avons que quelques siècles d’avance. La grande différence entre la mentalité et la culture des musulmans (dominées par l’hostilité et le rejet de la responsabilité sur « l’autre ») et notre propre culture est dans « La culture Arabe ennemie de la démocratie ».
Il termine en m’expliquant que, selon lui, l’élection de Gà¼l en Turquie ne change pas la donne, ni son point de vue qui est que la Turquie ne doit pas entrer dans l’Europe Politique.Sarkozy et les réformes
Pourquoi, d’après toi, Sarkozy a-t-il été l’objet d’une véritable campagne de « diabolisation » pendant la campagne présidentielle ?
La diabolisation des adversaires est habituelle dans toutes les élections des pays démocratiques. Elle est pratiquée par les gens qui n’ont pas grand-chose à proposer.
Que penses-tu des réformes mises en oeuvre depuis la présidentielle ? Vois-tu dans les quelques reculades (université, taux de non-remplacement des fonctionnaires, service minimum) un échec, où une stratégie visant à ne pas entrer en conflit frontal ?
M. Sarkozy est, comme M. Chirac, effrayé par les syndicats, qui ne représentent que 8 % des 40 % de Français qui travaillent, c’est-à -dire une infime minorité. Son courage est donc limité – à moins que ce soit son aptitude à combattre vraiment. Il préfère reculer (universités, service minimum, nombre de fonctionnaires…) Mais il arrivera peut-être :- à faire travailler les Français un peu plus ;
- à faire garder les enfants de 16 à 18h et à faire donner des cours de soutien à ceux qui en ont besoin.
Réforme du PS
Quelle est selon toi la ligne de scission entre la gauche et la droite ?
La ligne de scission réelle entre la gauche et la droite est la répartition de la valeur ajoutée entre travailleurs, actionnaires et Etat. La ligne qu’on voit à la télévision est une fiction, une posture, une tromperie ou une illusion qui varie avec le politicien et le journaliste considéré.
Suis-tu les réformes du PS en cours ? Quelle te semble la voie à suivre pour retrouver un PS fort dans les prochaines années ?
Je suis les réformes du PS. Pour moi, ce n’est pas M. Hollande qui est le plus grand handicap de Mme Royal, c’est Mme Royal qui est le plus grand handicap des socialistes, car elle combine idées creuses et popularité.
J’ai également demandé à Daniel Martin de me donner les noms de trois personnes qu’il souhaiterait voir répondre aux mêmes questions, et il m’a cité :- André Comte-Sponville, philosophe
- Luc Ferry, philosophe
- Leclerc, patron des Centres Leclerc.
Ce qui n’a fait que confirmer mon sentiment de proximité intellectuelle avec Daniel Martin (sur les valeurs, parce que sur le reste je ne me permettrais même pas de me comparer à lui) : Compte-sponville et Luc Ferry sont des philosophes passionnants, que j’aime beaucoup lire, et Michel-Edouard Leclerc gagne certainement à être connu.
Un grand merci à Daniel Martin d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, en me citant à chaque fois ses ouvrages ou articles qui permettaient d’approfondir. Je ne peux que vous conseiller d’aller lire régulièrement des articles sur son site : c’est du grand art et ça apporte beaucoup de réponses ! -
La société des autruches
Les polémiques stériles sur le choix des mots utilisés par les membres du gouvernement sont exaspérantes. Les faits sont là : il y a trop de fonctionnaires en France. Et Sarkozy prend de gros risques en ne tenant pas ses promesses de campagne. Le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique n’est pas une affaire de mots bien choisis, c’est une affaire de courage politique et respect des engagements. Ne tombons pas dans le piège des journalistes et des syndicats qui préfèrent jouer sur les mots plutôt que décrire et comprendre la réalité concrète.
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Fonction publique : pour ou contre l'intérêt général ?
Christian de Boissieu et Jean-Hervé Lorenzi, respectivement président du Conseil d’analyse économique et président du Cercle des économistes, rappellent quelques faits, et donnent leur analyse de la situation en France. Les voies de progrès et de croissance font consensus parmi les économistes : aider à la croissance des PME, favoriser les efforts de R&D, et libéraliser les services publics. Les freins sont politiques : le gouvernement doit avoir le courage de tenir ses engagements, et de mettre en oeuvre, contre les syndicats et les corporatismes, une réforme ambitieuse de la fonction publique.
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Smic : enfin du courage politique !
Sarkozy et Fillon ont raison de ne pas augmenter le Smic plus vite que l’inflation. On sait effectivement que les coups de pouce donnés régulièrement au Smic ont été des coups de pieds pour l’emploi, et ont produit un tassement des salaires vers le bas (smicardisation des salaires). Rappel de quelques évidences économiques, et critique de la position poliquement correcte.
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Le vent du changement…
Après avoir reçu le compte-rendu du conseil des ministres, après avoir lu des extraits de l’intervention de Sarkozy auprès des députés UMP, et après avoir vu son interview sur TF1, j’ai eu le sentiment qu’enfin les choses vont bouger !
Ce que je retiens de cette journée énorme, c’est avant tout deux choses :- L’extraodinaire force d’action et de volonté de Sarkozy ne faiblit pas : ce qu’il a dit, il va tout faire pour le mettre en oeuvre. Loin du politiquement correct, il est simplement dans l’action. Quel changement dans le discours, dans la manière de faire ! Certains voudront y voir un superprésident, qui prend toute la place (j’ai déjà entendu des commentaires à la radio allant dans ce sens) : cela ne sera que le reflet de leur immobilisme ! En effet, il faut quelqu’un avec une formidable volonté et une énorme énergie pour sortir de 20 ans d’immobilisme !
- Enfin une approche globale de la réforme ! C’est la seule possible ! comment, en effet, peut-on vouloir changer d’abord le fonctionnement de la Police, sans changer aussi celui de la Justice, et donc également réformer le fonctionnement des prisons ? Comment peut-on vouloir changer le fonctionnement de l’école sans changer aussi les autres filières (apprentissage, université) ? Une société est un ensemble, et les réformes ne peuvent être menées qu’en parallèle : leur réussite dépend de ça ! Une réforme menée seule sans rien changer par ailleurs est vouée à l’échec. Sarkozy et Fillon semblent avoir compris cela, et vouloir l’appliquer. Quel changement à nouveau, dans la méthode, et dans l’efficacité qui va en découler !
Alors voilà , j’étais content hier soir : content et soulagé de voir que Sarkozy va tout faire pour tenir parole, et porter le vent du changement dans tous les secteurs de la société française. De manière pragmatique, mais à nouveau, c’est la seule manière intelligente de réformer…
J’ai noté que dans son discours deux choses importantes : son sens de la justice sociale et du sort des plus démunis, et son sens de l’intérêt général, expression qu’on n’avait pas vu depuis longtemps, ni dans les discours ni dans les faits…! Ceux qui sont pour le changement soutiendront à coup sûr Sarkozy ; c’est déjà ce qu’ils ont fait dans les urnes…