Mois : mai 2022

  • Romain Rolland

    Romain Rolland

    Zweig, un vieil ami

    J’ai découvert Stefan Zweig dans la bibliothèque de mes parents il y a longtemps, et j’avais dévoré un certain nombre de ses livres : Le joueur d’échecs, les nouvelles d’Amok, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme. Stefan Zweig a une plume incroyable. J’avais également lu, il y a quelques années, une de ses fantastiques biographies, Joseph Fouché. Et j’ai enfin commencé à  mettre le nez dans le recueil de biographies de Zweig qui m’avait été offert. J’ai commencé par celle de Romain Rolland, et je suis maintenant plongé dans celle de Marie-Antoinette. Mais je fais dès à  présent un billet pour vous recommander sans réserves ces biographies passionnantes, magnifiquement écrites.

    Rolland, maître et ami de Zweig

    La biographie de Romain Rolland est doublement particulière : elle a été écrite par Zweig du vivant de Rolland, et ils sont par ailleurs, après avoir été dans une relation de maître à  élève (Zweig a été son traducteur vers l’allemand et son promoteur), des amis proches et fidèles (près de 800 lettres entre les deux hommes ont été retrouvées!). Ce qui unit les deux hommes, et cela est palpable dans l’admiration que l’on sent dans prose de Zweig, c’est une même passion pour l’Europe, sa culture, et une forme de tolérance et d’amour entre les cultures européennes qui, si elle nous parait toute naturelle maintenant, était à  l’époque de Rolland et de Zweig, totalement à  l’opposé de l’opinion publique, biberonnée à  l’esprit de revanche et de guerre. Ils sont effondrés par les conflits larvés (puis ouverts) et l’esprit de leur époque. A lire Rolland, à  travers Zweig, véritables « consciences de l’Europe », on comprend à  quel point les hommes d’Etat, de tout temps, ont joué contre les peuples et les cultures européennes. Je ne suis pas sûr que ça soit terminé.

    De libres âmes, de fermes caractères, c’est ce dont le monde manque le plus aujourd’hui. Par tous les chemins divers : soumission cadavérique des Eglises, intolérance étouffante des patries, unitarisme abêtissant des socialismes, nous retournons à  la vie grégaire… L’humanité a besoin que ceux qui l’aiment lui tiennent tête et se révoltent contre elle, quand il le faut. Romain Rolland

    Tolstoï, maître spirituel

    Le livre trop riche pour être ne serait-ce que résumé brièvement. Mais un moment m’a particulièrement marqué dans cette biographie, que je dois vous partager. Tolstoï, écrivain reconnu et admiré (notamment par Rolland), publie une brochure « Que devons-nous faire?« , dans laquelle il détruit et balaye d’un geste une partie de ce que Rolland aime, notamment la musique de Beethoven, ou encore Shakespeare. Cela bouleverse Romain Rolland ; il adore la musique, condamnée par Tolstoï, « comme une séductrice sensuelle, comme un mauvais ange de l’âme ». Je laisse l’admirable Zweig nous raconter la suite.

    Il lui faut devenir infidèle soit à  l’artiste qu’il vénère, soit à  lui-même et à  l’art, à  l’homme ou à  l’idée qui lui sont les plus chers.
    Dans cette alternative, le jeune étudiant se décide à  faire quelque chose de tout à  fait insensé. Un jour, il envoie de sa petite mansarde, dans les lointains infinis de la Russie, une lettre à  Tolstoï ; il y dépeint son doute et les tourments de sa conscience. Il lui écrit de la même façon que les misérables s’adressent à  Dieu sans espérer le miracle d’une réponse, mais seulement par un ardent besoin de se confesser.
    Les semaines passent. Rolland a oublié depuis longtemps cette heure de folie. Mais un soir, en rentrant dans sa mansarde, il trouve sur sa table une lettre ou pour mieux dire un petit paquet. C’est la réponse de Tolstoï à  l’inconnu, une missive de trente-huit pages en français, toute une dissertation. Et cette lettre du 14 octobre 1887 (…) commence par ces paroles aimantes : « Cher frère ». Le cri de celui qui appelle à  l’aide a pénétré jusqu’au coeur du grand homme, qui exprime tout d’abord sa profonde émotion : « J’ai reçu votre première lettre. Elle m’a touchée le coeur. Je l’ai lue les larmes aux yeux. » Puis il essaie d’exposer à  l’inconnu ses idées sur l’art : l’art qui contribue à  unir les hommes a seul de la valeur ; le seul artiste qui compte est celui qui sacrifie quelque chose à  ses convictions ; la condition de toute vocation véritable n’est pas l’amour de l’art, mais l’amour de l’humanité ; quiconque est rempli de cet amour des hommes peut seul espérer créer une fois en art une oeuvre de valeur.
    Ces mots ont une influence décisive sur l’avenir de Romain Rolland. Mais ce qui le bouleverse, ce n’est pas tant cette doctrine, exprimée encore souvent plus tard et d’une façon plus précise par Tolstoï, que cet empressement fraternel à  rendre service ; c’est moins la parole que l’acte de cet homme bienveillant. A l’appel d’un anonyme, d’une petit étudiant de Paris, l’écrivain le plus célèbre de son temps avait mis de côté son travail quotidien ; il avait employé un ou deux jours pour répondre à  ce frère inconnu et le consoler ! Cela comptera dans la vie de Rolland comme un évènement important et fécond. C’est alors que, songeant à  sa propre détresse et à  ce réconfort venu de l’étranger, il a appris à  considérer toute crise de conscience comme quelque chose de sacré et que c’est le premier devoir moral de l’artiste d’y prêter assistance. Dès l’instant où il déplia cette lettre, un sauveur, un conseiller fraternel s’éveilla en lui. C’est là  le point de départ de toute son oeuvre et de son autorité parmi les hommes.

    Et nous voyons, dans la suite de la vie de Rolland qu’il a, notamment pendant la guerre, repris ce flambeau de consolateur, et de porteur de l’esprit européen, humaniste, fidèle à  l’esprit libre et à  la raison : il a répondu à  des centaines de lettres que des inconnus lui envoyaient pour partager avec lui leurs doutes, leurs craintes, leurs espoirs. Des soldats, des mères, des désespérés. Tout ce qui vibre encore pour la paix et la concorde trouve une aide active chez Rolland.

    Ces centaines, ces milliers de lettres qu’il a écrites durant la guerre ont l’importance d’une oeuvre morale comme aucune autre écrivain contemporain n’en a produit. Elles ont porté de la joie à  un grand nombre d’isolés, raffermi des incertains, relevé des désespérés ; jamais la mission d’une écrivain ne fut plus noblement remplie.
    Mais au point de vue artistique aussi, ces lettres, dont quelques-unes ont été publiées depuis lors, me paraissent être ce que Rolland a créé de plus pur et de plus parfait, car le sens profond de son art étant de consoler, maintenant que dans ces entretiens d’homme à  homme il s’abandonne complètement, bien des pages sont empreintes d’une force rythmée, d’un ardent amour de l’humanité qui les égalent aux plus beaux poèmes de tous les temps.
  • Citation #146

    Ils désirent l’abaissement de tout ce qui est au-dessus d’eux. Ils accepteraient demain le despotisme, pourvu que ce fût avec l’égalité. Leur amour de la liberté, c’est de la haine et de l’envie.

    François-René de Chateaubriand (1768 – 1848) écrivain, mémorialiste et homme politique français.

  • Les 15 plus belles voix du monde

    Les 15 plus belles voix du monde

    Comme pour les 15 meilleurs solos de guitare, il est tout à  fait impossible de faire la liste des 15 plus belles voix du monde. Voici donc 15 morceaux chantés par des chanteurs et chanteuses dont la voix me touche directement, m’émeut. C’est la magie d’un timbre qui va droit au coeur. Dur de choisir parmi les chanteurs, dur de choisir parmi les chansons. Il en manque plein (il faut faire des choix), et je suis sûr que votre sélection aurait été différente : proposez-la en commentaires ! :)

    Amy Winehouse : Some unholy war

    Stevie Wonder : The Secret Life of Plants

    Nina Simone : Don’t Explain

    Michael Jackson : Billie Jean

    Elton John : Tiny Dancer

    Charles Aznavour : Hier Encore

    Ray Charles : I got a woman

    Bruce Springsteen : Wild Billy’s circus story

    Pete Doherty : The Good Old Days

    Joe Cocker : Night Calls

    Colin Bluntstone : Chasing the past

    Edith Piaf : les amants d’un jour

    Rod Stewart : Never give up on a dream

    Paul McCartney : How Kind Of You

    Johnny Halliday : j’ai oublié de vivre

    Eric Clapton : Old love

    Bruno Mars : Grenade

    Freddy Mercury : Bohemian Rhapsody

  • L’après littérature

    L’après littérature

    « L’après littérature » de Finkielkraut est un très bel essai, inquiet, sur la place des « petits faits vrais », et du réel, face aux systèmes idéologiques, et un remarquable plaidoyer pour la nuance, la mesure, exemplairement moral dans son respect conjoint de la vérité et de l’esprit de justice.

    La littérature comme moyen de rester dans le réel.

    Dans « Un coeur intelligent » Finkielkraut avait montré magistralement, à  travers un certain nombre de romans, comment la littérature permettait d’accéder à  la complexité du réel et des humains, et à  la nuance. Et comment, si nous ne pouvons pas nous passer d’histoires, et de narrations, il faut sortir des fables pour faire place à  la littérature. Ce fil, cette thèse reste très présente dans « L’après littérature » : la littérature permet de continuer à  rester dans la vérité du réel.

    Plus une cause est grande et moins elle a de temps à  perdre avec les petits faits vrais.

    La littérature comme anti-idéologie. Le titre du livre résume bien l’angoisse de l’auteur, que je partage : celle de voir les esprits, par manque de temps, de courage ou simplement d’éducation, redevenir de moins en moins capables d’appréhender cette réalité, et de préférer les grandes causes « nobles », les idéologies, à  la vérité et au Bien. Et parmi ces idéologies une sorte de « nihilisme compassionnel« , haïssant toute forme de hiérarchie, égalitariste, dont le prototype nous est fourni par ce grand lecteur de Proust qu’est Finkielkraut sous les traits de « Tante Céline », personnage très secondaire de Du côté de chez Swann. Celle-ci, en effet, met en avant ses bons sentiments qui doivent prévaloir sur tout le reste… Chantal Delsol le disait dans « Un personnage d’aventure » :

    Etre adulte consiste à  nommer les choses telles qu’elles sont. C’est pourquoi une époque idéologique fabrique un peuple-enfant.

    Maître à  penser

    Je trouve qu’Alain Finkielkraut est vraiment un maître à  penser. Outre sa maîtrise absolue du langage, saisissante quand on y réfléchit et quand on le lit, il déploie sa pensée avec une justesse imparable. Je n’ose imaginer la quantité de travail qui se cache derrière cet admirable propos (tout est toujours sourcé, cité, et même les adversaires voient leurs propos rapportés scrupuleusement). Ce qui m’impressionne le plus, c’est sa capacité à  faire en sorte que sa pensée épouse le réel au plus près, sans jamais faire de concession ou de compromis ni avec la vérité, ni avec la morale. Ce qui est un exploit exemplaire : coller uniquement au réel (« ce qui est ») pourrait faire tomber dans une forme de pragmatisme factuel, et coller uniquement à  la morale (« ce qui devrait être ») pourrait faire tomber dans une forme d’idéalisme de bon aloi, en surplomb de la réalité. Finkielkraut articule toujours les deux, dans un sens de la nuance intégral, signe de quelqu’un que le réel obsède – comme il le disait en entrée de « A la première personne » -, mais que le Bien et le Juste motivent au même titre.
    Je trouve que la parole de Finkielkraut est une forme de réhabilitation du travail conjoint du Vrai (adéquation avec le réel) et du Juste (recherche de ce qui devrait être), qui montre par comparaison à  quel point l’idéologie, les idéologies, ne sont pas dans le registre de la morale, mais bien dans celui uniquement de la propagande politique. Quelle morale pourrait s’accommoder de faire passer son combat pour la justice avant le respect dû à  la vérité ? Magistral, donc. Laissons-lui le mot de la fin :

    En 1970, Soljenitsyne recevait le prix Nobel de littérature. Le discours qu’il n’a pas pu prononcer à  Stockholm se terminait par une note d’espoir : « Dans le combat contre le mensonge, l’art a toujours gagné, et il gagnera toujours ouvertement, irréfutablement, dans le monde entier. » C’était il y a cinquante ans. Moins de deux décennies après cette profession de foi, le mur de Berlin tombait et le communisme soviétique rendait l’âme. Les faits semblent donc avoir donné raison à  Soljenitsyne. A y regarder de plus près, ils l’ont cruellement démenti. Non seulement le présent égalitaire règne sans partage, mais il s’imagine autre qu’il n’est. A force de se raconter des histoires, il se perd complètement de vue. Les scénarios fantasmatiques qu’il produit en cascade lui tiennent lieu de littérature. Néoféminisme simplificateur, antiracisme somnanbule, recouvrement méthodique de la laideur et de la beauté du monde par les équations de la pensée calculante, déni obstiné de la finitude : dans son combat contre le mensonge, l’art est en train de perdre la partie.
  • Citation #145

    Faire une loi et ne pas la faire exécuter, c’est autoriser la chose qu’on veut défendre.

    Armand Jean du Plessis de Richelieu (1585 – 1642) ecclésiastique et homme d’État français.

  • Le monde sans fin

    Le monde sans fin

    « Le monde sans fin » est une bande dessinée pédagogique, née de la collaboration entre Jancovici et Blain. Il y est question d’énergie, de climat, de l’humanité. C’est un formidable ouvrage, qui se dévore, qui nourrit, qui fait réfléchir et …réagir car il comporte quelques biais idéologiques.
    Christophe Blain est un des auteurs de BD françaises les plus talentueux, et l’un de mes préférés. J’adore son trait, et son style. Vous pouvez notamment vous jeter sur la série Gus. Il a souhaité rencontrer Jean-Marc Jancovici, ingénieur, enseignant et entrepreneur, inventeur du bilan carbone, pour mettre en image et en narration son éclairage sur l’énergie et le climat. Le livre est le très beau résultat de cette collaboration.

    Qualités indéniables

    On retrouve dans le livre le franc-parler de Jancovici, qui ne mâche jamais ses mots pour dézinguer les opinions qu’il pense stupides ou erronées. C’est ce qui fait de lui un animal à  part dans le champ des discussions sur l’énergie et l’écologie. Pro nucléaire, ce qui me plaît compte tenu des énergies disponibles, mais aussi visiblement pas vraiment un franc-partisan de la liberté (planiste, néo-malthusien), ce qui me déplait compte tenu de mes valeurs. On sent tout de même le technocrate, et le collectiviste ; ce qui sur un sujet comme l’énergie est moins choquant : la subsidiarité bien comprise implique que certains sujets soient nécessairement traités sur une maille nationale, voire internationale, et celui de l’énergie en fait probablement partie.
    J’ai beaucoup aimé aussi, outre les magnifiques dessins, le style narratif choisi par Blain. Racontant son histoire avec le sujet, et avec Jancovici, il assume d’être celui qui ne sait pas (mais apprend et transmet). Cela fait un ton toujours très pédagogique, jamais lourdingue, toujours fluide et clair. J’ai beaucoup apprécié la partie finale sur le fonctionnement du cerveau, utile et donnant une profondeur et une ourverture au propos.

    Oui, mais…

    J’ai déjà  mentionné quelques points de désaccord de philosophie politique. Mais ils ne sont pas gênants en tant que tel. Ce qui me dérange plus, mes lecteurs n’en seront pas surpris, c’est le mélange entre politique et science dans l’argumentation. La science dit ce qui est, la politique dit ce qu’on décide de faire compte tenu de ce qui est et de ce qu’on en sait. La science ne dit pas ce qu’il faut faire. Or, sur ce sujet, le mélange est omniprésent, et il me semble que cela devrait faire partie du rôle de pédagogue que de démêler cet entrelacement douteux. La planète se réchauffe, soit. L’effet de serre a un rôle dans ce réchauffement, soit. Il est possible que l’homme ait une part (petite à  priori) dans ces variations de climat, soit. Mais rien de tout cela ne dit ce qu’il faut faire, et avec quelle proportion, avec quelle vitesse. C’est l’affaire des arbitrages politiques, des affaires humaines. Car soyons beaucoup plus clairs : la science ne dit pas ce qu’il faut faire, mais des scientifiques et des politiciens, ou des activistes peuvent utiliser la science pour faire comme si elle apportait avec elle les choix politiques et les arbitrages. C’est de la manipulation. Je pense que Jancovici tombe un peu là -dedans à  certains moments.
    Il joue sur la peur, et ne montre qu’une partie des faits, pour faire croire au lecteur que certaines actions sont inévitables et commandées par le réel. Quelques exemples ? Je n’ai pas lu dans le livre la mention qui aurait dû être faite de la part de l’homme et du CO2 anthropogénique dans l’effet de serre global : à  peine 0,3%. Le principal vecteur d’effet de serre sont la vapeur d’eau, et le CO2 naturel, dont les cycle sont presqu’indépendants des activités humaines. Ce simple fait, ainsi que la dépendance connue du climat aux variations astronomiques (activité solaire, position de la terre, etc..), fait prendre du recul par rapport au message « activité humaine = réchauffement = castrophe ».
    Il n’est jamais fait mention dans le livre, non plus, des effets positifs de l’augmentation du CO2 et de la température. Par exemple, la terre n’a jamais été aussi en forme côté « forêts » (ce qui contredit les images catastrophiques du livre). Les plantes en général et les arbres en particuliers, bénéficient de l’augmentation de CO2, ce qui peut d’ailleurs être un élément d’auto-régulation du climat.
    Je n’ai pas vu dans le livre non plus d’éléments concernant les « nouvelles » pistes de production d’énergie (notamment la fusion nucléaire qui fait des progrès chaque jour).

    L’éducation peut-elle faire l’impasse sur le Vrai ?

    Je comprends ces raccourcis : le livre a été fait dans une logique de persuasion, de mise en mouvement des lecteurs. Le pari est réussi. ça marche toujours de faire peur. C’est ce que fait le GIEC depuis 1988. Mais je fais partie des esprits – probablement trop idéalistes – qui aimeraient que les combats politiques se mènent sans trahir ou masquer excessivement la vérité. Pour repenser nos modes de fonctionnement, notre rapport à  l’énergie, à  la consommation, à  la croissance, faut-il faire planer sur tous les esprits, notamment les jeunes que l’on forme, une angoisse existentielle sur-jouée, et rendant fou, car portant sur des sujets où probablement l’homme n’a qu’une influence négligeable ? Faut-il jeter la rigueur et la vérité pour faire avancer sa cause ? Je pense le contraire. Aucune cause ne saurait être juste si elle nécessite pour avancer de cacher le réel et de museler la vérité.