Je viens de terminer le dernier d’Eric Zemmour @ZemmourEric, « La messe n’est pas dite », dans la nouvelle collection Pensée libre dirigée par Sonia Mabrouk @SoMabrouk chez Fayard. Sous-titré « Pour un sursaut judéo-chrétien », cet essai très dense et direct livre un propos assez simple, issu d’une réflexion beaucoup plus profonde sur les liens entre la France et le christianisme, et le catholicisme en particulier. Ce propos tient en quelques mots, si on le résume à l’extrême : la France a une part de son identité qui est chrétienne, et même catholique, et si on l’oublie, on perd l’identité française. De même si on oublie en quoi le catholicisme est le prolongement du judaïsme, en tout cas pour son expression française (Zemmour s’appuie ici sur Renan et sa somme « Histoire des origines du christianisme »).
J’ai trouvé, comme toujours avec Zemmour, son ouvrage à la fois érudit, instructif, et d’une grande clarté. Sa plume est vraiment très agréable, et tranchante. Ça se lit comme du petit lait, pourrait-on dire. Le propos est vaste, couvre de nombreuses époques et sujets, mais jamais le lecteur n’est assommé ou noyé. Je regrette juste, à titre personnel, de n’être pas assez cultivé pour lire tout cela avec un regard critique historique. Il en fait la promotion en ce moment partout, donc vous pourrez facilement le voir discuter du contenu avec divers interlocuteurs…
Je n’ai pas grand-chose à dire sur le fond, car cela me paraît être du bon sens. D’autres avaient déjà insisté pour rappeler à quel point les racines chrétiennes de l’Europe, et leur reconnaissance, sont importantes pour l’identité. Zemmour souligne avec une grande justesse à quel point le christianisme, basé sur la foi individuelle, a participé à la synthèse de la notion d’individu libre telle que nous la connaissons maintenant (synthèse expliquée par Philippe Nemo). Si, en effet, la foi est individuelle, alors personne ne peut lire dans l’âme ou l’esprit de quelqu’un pour savoir ce qu’il pense, ou croit. C’est une donc une porte ouverte, paradoxalement, par l’orthodoxie, à la liberté de croyance. Il aurait peut-être été intéressant d’approfondir ce qui s’est joué sur ces sujets lors du schisme catholique / protestant : il me semble que cela aurait approfondi cette partie de la discussion, tout en ouvrant la réflexion sur ce qui semble se dessiner comme rupture entre les USA et l’Europe en ce moment.
Au-delà de ces maigres critiques qui n’expriment que ma frustration pour ce texte volontairement trop court, mais excellent, j’espère que ces idées, portées brillamment par Zemmour, Knafo @knafo_sarah et Reconquête @Reconquete_off, gagneront l’audience qu’elles méritent : il en va de la survie de notre pays.
La messe n’est pas dite

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