Après le premier article qui présentait quelques moyens simples de penser au lecteur au niveau du design, poursuivons avec ce deuxième article, qui explique comment structurer l’information sur son blog, et notamment les articles, pour permettre au lecteur d’aller chercher rapidement l’information, et la trier. Le mieux pour satisfaire le lecteur est qu’il passe le temps qu’IL a choisi sur le blog. 4 moyens de créer des niveaux de lectures différents sont décrits : Le travail sur les titres, l’utilisation de chapeaux et d’articles tronqués en home page, l’utilisation de listes, et de sous-titres pour structurer l’intérieur des articles.
Blog
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Contre la déraison anti-américaine
Ce petit article juste pour signaler une excellente interview de Nicolas Lecaussin (Président de l’IFRAP) sur le site de la cellule Jeune de l’Association France Etats-Unis. Elle date un peu, mais le propos est toujours complètement actuel. Si les tirades anti-Bush vous fatiguent, si vous savez que Guantanamo n’est pas un camp de concentration, alors cette interview est pour vous !
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Fonction publique : pour ou contre l'intérêt général ?
Christian de Boissieu et Jean-Hervé Lorenzi, respectivement président du Conseil d’analyse économique et président du Cercle des économistes, rappellent quelques faits, et donnent leur analyse de la situation en France. Les voies de progrès et de croissance font consensus parmi les économistes : aider à la croissance des PME, favoriser les efforts de R&D, et libéraliser les services publics. Les freins sont politiques : le gouvernement doit avoir le courage de tenir ses engagements, et de mettre en oeuvre, contre les syndicats et les corporatismes, une réforme ambitieuse de la fonction publique.
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Les 6 qualités d’un bon titre
Voilà le deuxième volet du diptyque consacré aux titres des articles. Le premier, Les 6 fonctions du titre décrivait les fonctions principales du titre, et celui-ci revient sur les qualités qui font qu’un titre est bon, c’est-à -dire celles qui font qu’il remplit ses fonctions. Sans oublier, bien entendu, que la première fonction du titre est d’attirer le lecteur vers l’article. En résumé, un bon titre doit donc être court, nerveux, original (pour attirer) tout en restant précis et adapté au genre de l’article (pour ne pas tromper le lecteur). Le but est de permettre, comme toujours, un scan rapide des articles permettant au lecteur de faire son marché, et de l’attirer à lire la suite de l’article.
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Le lecteur est roi ! (1/4 : le design)
On résume généralement l’esprit du service par ces mots : « le client est roi ! ». Satisfaire le client doit être la priorité numéro un. Ou alors, ce n’est pas la peine d’aller à sa rencontre. Sur un blog, le client c’est le lecteur. Comment le placer au centre de votre blog ? Comment satisfaire vos lecteurs ? Quatre aspects principaux peuvent être analysés : le design du blog, la structuration des articles, l’écoute accordée aux lecteurs et enfin la fidélisation des lecteurs. Chacun de ces aspects sera traité dans un article, pour éviter un trop long article. Voici donc le premier de la série, traitant du décor dans lequel vous présentez vos articles à vos lecteurs : le design. 3 moyens de penser au visiteur/lecteur sont décrits : personnalisation du thème, utiliser un thème lisible, et prévenir des changements de décor. Cela pose la question cruciale de la mise en forme du flux RSS. Le client est roi ! C’est de cette manière que l’on traduit généralement l’esprit du service : tout, dans un commerce quel qu’il soit, doit tendre vers la satisfaction du client. Un client satisfait est un client qui revient, et qui fait de la publicité. Sur un blog, c’est le lecteur qui est roi. On n’écrit pas pour soi, mais pour les lecteurs. Fort de cette idée, on peut lister tout ce qu’il faut faire pour garder, à tous les niveaux, le lecteur au centre de nos préoccupations. Sur un blog, c’est le lecteur qui est roi. Cela signifie souvent laisser de côtés nos propres désirs, et écouter plus ceux de nos lecteurs. J’avais déjà publié une liste de 9+2 conseils pour faire un bon blog. Voilà une liste – complémentaire – de choses qui, selon moi, permettent de montrer au lecteur qu’on le respecte et qu’on veut le satisfaire. Ce qui n’a rien d’honteux, au contraire ; que serait un blogueur qui s’en foutrait de ses lecteurs ? Pour chacun des points, il importe de s’interroger sur la manière de le mettre en œuvre, et sur ce qui empêche de le faire. Commençons par la première chose que le lecteur trouve en arrivant sur votre blog, ce qui crée la première impression : le design.
3 moyens de soigner le décor
La mise en page et la lisibilité des articles sont primordiales. Le visiteur qui passe sur votre blog doit se retrouver dans un cadre à la fois agréable, et original.
- Evitez de conserver un thème standard : personnalisez-le un minimum (dessinez un logo, par exemple, et changez les couleurs dans la feuille de style CSS).
- Choisissez (ou modifiez, ou construisez) un thème lisible et pas trop surchargé comme base pour votre design. L’information doit se trouver facilement.
- N’oubliez pas que le décor est rarement vu par les lecteurs habituels, qui lisent souvent vos articles dans un aggrégateur : faites de brefs articles pour prévenir lorsqu’un changement de décor a lieu. Vos lecteurs fidèles seront contents de revenir faire un tour sur votre blog, et d’en évaluer les changements.
Pour personnaliser votre blog, apprendre des bases de CSS et bien plus encore, je vous conseille d’aller lire (et mettre en œuvre) l’excellente série d’articles de Fran6 : Créez votre thème WordPress de A à Z.
Personnaliser son flux RSS ?
Un problème avec ce perfectionnement de l’apparence du blog est qu’il ne sert finalement qu’au nouveau visiteur, mais pas trop au vieux client régulier (qui lit le plus souvent les articles dans un aggrégateur). Sauf à construire soi-même son flux RSS en adéquation avec le design du blog…Quelqu’un parmi vous sait-il faire cela ? Je crois que je vais devoir me pencher sérieusement là-dessus ; si quelqu’un a des liens intéressants pour comprendre comment construire son propre flux RSS sous WordPress, et/ou modifier celui envoyé par FeedBurner, je suis preneur ! En attendant vos conseils, je vais aller fouiner dans la liste assez complète de plugins pour le flux RSS fournie par Mashable… Edit du 25/07/2008 : FeedStyler est un plugin qui permet de faire cela…il n’y a donc plus à hésiter…!
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Autodéfense intellectuelle
Pour lutter contre toutes les formes d’irrationalité et de croyances dangereuses, il n’existe qu’une méthode : la pratique du doute et de l’esprit critique. Dans un remarquable petit ouvrage très détaillé et documenté (« Petit Cours d’autodéfense intellectuelle »), Normand Baillargeon détaille tous les pièges tendus par les marchands de rêve ou de cauchemar, et liste les outils et les méthodes de pensée permettant de se défendre. Un livre indispensable et simple à lire. Salutaire.
Parmi mes lectures de vacances, j’ai découvert un livre passionnant, facile à lire et à mon sens indispensable pour tous ceux qui aiment la raison et le doute. Il s’agit du « Petit cours d’autodéfense intellectuelle », de Normand Baillargeon (Lux Editeurs, Collection Instinct de Liberté). Il en existe une version un peu plus ancienne en ligne, sur la page d’Olivier Hammam. J’ai tout de suite été séduit par le propos : trop de croyances irrationnelles circulent, dans tous les milieux, et peuvent le faire uniquement parce que l’éducation au sens critique, au scepticisme et au doute scientifique n’est pas assez développée. Le livre présente des outils et des méthodes qui permettent de raisonner lucidement et d’aiguiser son sens critique.Le livre présente des outils et des méthodes qui permettent de raisonner lucidement et d’aiguiser son sens critique. Emaillé de citations et d’exemples très concrets, il est découpé en 5 grands chapitres, regroupés en deux grandes parties : outils de la pensée critique, et justification des croyances.Quelques indispensables outils de la pensee critique
Dans cette partie, les différentes manières de mentir — consciemment ou non — avec des mots ou des chiffres sont présentés, ainsi que les outils intellectuels nécessaires pour éviter de se faire entourlouper.
- Chapitre 1 – Le langage : dans cette partie, l’auteur revient sur les mots utilisés, aux choix trompeurs que l’on peut faire et qu’il faut connaître pour éviter de se faire abuser. Il discute ensuite de logique, et plus particulièrement de l’art de combiner des propositions. La rhétorique, la fourberie mentale et la manipulation sont passées en revue avec les paralogismes courants.
- Chapitre 2 – Mathématiques (compter pour ne pas s’en laisser conter) : dans ce chapitre, l’auteur revient sur certains outils mathématiques de base (les « mathématiques citoyennes ») — manipulation des grands nombres, statistiques, présentations des données — indispensables pour pouvoir analyser les chiffres qui nous sont fournis et la manière dont ils sont présentés sans se faire abuser
La justification des croyances
Dans cette partie qui traite des croyances, l’auteur revient sur ce qu’est une croyance, et les trois grandes sources de connaissances et de croyances : expérience personnelle, sciences et médias. Pour chacun de ces domaines, l’auteur explique la démarche à avoir pour rester sceptique et ne pas se faire embobiner.
- Chapitre 3 — L’expérience personnelle : Justifier nos croyances par notre expérience personnelle est naturel, mais c’est une démarche dont il importe de connaître les limites (perception, souvenir, jugement)
- Chapitre 4 — La science empirique et expérimentale : pour savoir tracer la limite entre sciences et pseudosciences (les disciplines qui se parent des atours des sciences sans en adopter la rigueur dans la démarche et le doute systématique, par exemple l’homéopathie), pour tracer cette limite, donc, il importe de connaître quelques balises et quelques outils de la démarche scientifique (expérimentation avec contrôle de variable, avec groupe de contrôle et en double aveugle). L’auteur revient également sur des notions d’épistémologie, et sur les fondements de la Science. Je ferais un article prochainement là -dessus, parce que ces notions sont miennes depuis longtemps, étant scientifique, et que je trouve que la présentation devrait en être faite plus souvent.
- Chapitre 5 — Les médias : Dans ce chapitre, moins directement applicable pour nous parce que décrivant la situation dans les médias canadiens et US, l’auteur revient sur l’indispensable scepticisme de rigueur pour analyser les informations provenant des médias. Loin d’être la vérité, elles sont le résultat d’un choix dont il importe de connaître les tenants et les aboutissants. L’auteur semble considérer que le plus grave trouble dont souffrent les médias est le regroupement en une pensée unique mercantile et orientée politiquement. Ce n’est pas à mon avis le seul, mais les rappels qu’il fait sont importants.
Quelques citations
Vous savez que j’aime les citations : chaque chapitre de ce livre en contient plusieurs, et je me ferais un plaisir de les réutiliser dans les citations du dimanche. En voilà quelques-unes qui m’ont plu. Je précise au passage que le livre contient une belle section bibliographique, ainsi que des liens vers pas mal de sites Internet intéressants. Un livre moderne et humble, en somme. L’éducation à cette capacité critique est la seule éducation dont on peut dire qu’elle fait les bons citoyens.
Si l’habitude de penser de manière critique se répandait au sein d’une société, elle prévaudrait partout, puisqu’elle est une manière de faire face aux problèmes de la vie. Les propos dithyrambiques de quelconques orateurs ne sauraient faire paniquer des personnes éduquées de la sorte. Celles-ci mettent du temps avant de croire et sont capables, sans difficulté et sans besoin de certitude, de tenir des choses pour probables à des degrés divers. Elles peuvent attendre les faits, puis les soupeser sans jamais se laisser influencer par l’emphase ou la confiance avec laquelle des propositions sont avancées par un parti ou par un autre. Ces personnes savent résister à ceux qui en appellent à leurs préjugés les plus solidement ancrés ou qui usent de la flatterie. L’éducation à cette capacité critique est la seule éducation dont on peut dire qu’elle fait les bons citoyens.William Graham SumnerPour finir, deux autres citations utilisées par l’auteur dans le livre, en une belle épanadiplose, et qui prouvent qu’il ne tombe jamais dans un scepticisme rassis ou dans un nihilisme dangereux) : la première, parce que je l’avais déjà utilisée ici, et qu’elle figure au tout début du « Petit cours d’autodéfense intellectuelle »
Douter de tout et tout croire sont deux solutions également commodes qui, l’une comme l’autre, nous dispensent de réfléchir. Poincaré
et celle qui termine le livre, disant à peu près la même chose de manière plus détaillée :
Il me semble que ce qui est requis est un délicat équilibre entre deux tendances : celle qui nous pousse à scruter de manière inlassablement sceptique toutes les hypothèses qui nous sont soumises et celle qui invite à garder une grande ouverture d’esprit aux idées nouvelles. Si vous n’êtes que sceptique, aucune idée nouvelle ne parvient jusqu’à vous ; vous n’apprenez jamais quoi que ce soit de nouveau ; vous devenez une détestable personne convaincue que la sottise règne sur le monde — et, bien entendu, bien des faits sont là pour vous donner raison. D’un autre côté, si vous êtes ouvert jusqu’à la crédulité et n’avez pas même une once de scepticisme en vous, alors vous n’êtes même plus capable de distinguer entre les idées utiles et celles qui n’ont aucun intérêt. Si toutes les idées ont la même validité, vous êtes perdu : car alors, aucune idée n’a plus de valeur.Carl Sagan
Je vous recommande vivement ce livre simple et clair. Il pourrait paraître prétentieux de se placer soi-même dans le camp des sceptiques, ou des lucides. Ce serait oublier que, comme la liberté, le doute et le scepticisme ne sont pas des choses acquises mais qui se travaillent chaque jour. Ce ne sont pas des choses données, mais toujours à conquérir.