Suite du billet consacré au concert d’Horowiz à Moscou, jouant un morceau de Liszt : lors du même concert, il avait également joué deux études de Scriabin. Voici la n°12, Op. 8. Les mots manquent pour décrire un morceau si beau, interprété de manière aussi magistrale. Le souffle qui anime le morceau jusqu’au crescendo final est épique !
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Sarkozy président : la France tête haute !
Conformément aux prévisions des sondages, et surtout conformément au souhait d’une majorité de français, Nicolas Sarkozy a été élu président de la République avec 53% des suffrages !
Trois points importants à souligner, selon moi :- la participation importante et l’écart entre les deux candidats permet de penser qu’une majorité nette devrait suivre aux législatives : la politique annoncée par Sarkozy sera mise en oeuvre ; ce qui est une excellente nouvelle pour tout démocrate qui se respecte…
- le discours de Sarkozy, hier soir, était très orienté vers l’international, et cela aussi c’est une bonne nouvelle : que la France reprenne une place importante sur la scène internationale, en arrêtant d’esquiver les problèmes, voilà une nouvelle importante pour tous ceux qui sont attachés à la France, à ses valeurs. Nous n’allons plus nous contenter des pseudo-politiques étrangères menées pendant les dernières decénnies, faites de soumissions et de silences, et de manque de courage face aux problèmes du monde moderne.
- les interventions de Dominique Strauss-Kahn et Bernard Kouchner laissaient entrevoir une vraie refondation de la gauche, dont la reconstruction (je cite Kouchner) passera par une réorientation « non pas vers l’extrême gauche, mais le centre ». Tout cela devrait permettre – enfin – d’avoir en France une gauche social-démocrate, moderne ; et de mesurer le peu de différence qu’il restera entre cette gauche moderne et la politique proposée par Sarkozy
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Citation #23
Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent de réfléchir.
Henri Poincaré -
Idéologie incompétente contre pragmatisme volontaire
Fameux débat hier soir ! Le débat n’a pas été trop lissé, je trouve. Les commentateurs soulignent la combativité de Royal et la mise sur la défensive de Sarkozy (les pro-Royal), d’autres la perte de sang-froid de Royal et le Zen de Sarkzoy (les pro-Sarkozy). J’ai personnellement eu beaucoup plus l’impression d’un rouleau compresseur qui écrasait une brindille, ou un courant d’air.
J’ai noté pour ma part l’excellente gestion du temps de Sarkozy qui – dès le début – a réussi à gagner quelques minutes de temps de paroles qu’il a systématiquent conservées et qui lui permettaient, sur tous les sujets, de commencer par donner sa vision, laisser Royal parler, puis conclure. Deux interventions sur chaque sujet pour encadrer celle de Royal, avec un temps total identique : chapeau !
Nous avons noté également trois petites entorses aux règles CSA : deux fois on a aperçu Royal pendant que Sarkozy parlait, et une fois PPDA a dit à Royal « oui, mais si vous ne répondez pas aux questions… ».
Ce qui me semble plus important, c’est que sur quasiment tous les sujets, Royal ne répondait pas aux questions posées, et refusait de rentrer dans le détail. Tactique ? Incompétence ? la question reste ouverte pour certains. Sarkozy donne tout de même une impression de connaissance des dossiers plus flagrante.
Sur quasiment tout les sujets, Royal propose une discussion entre les partenaires sociaux. Un peu court comme politique, non ? Il ne me semble pas que ce soit les syndicats qui sont les candidats à la présidentielle…
J’ai surtout vu dans ce débat l’opposition entre l’idéologie et le pragmatisme, entre les voeux pieux et la volonté, entre l’incantation socialisante et le libéralisme modéré.
Vous me direz que je suis partisan ? oui, c’est vrai : je suis toujours partisan de la raison, du pragmatisme, de la vérité au-dessus de l’idéologie, de la compétence et de la culture du résultat. Et c’est pour ça que j’espère que le vainqueur, au final, ce sera Sarkozy, qui porte ces valeurs. -
Harmonies économiques : Introduction
Voici le premier d’un série d’articles sur l’ouvrage « Harmonies économiques » de Bastiat. Comme je trouve ce texte admirable, je ferais un billet de résumé/extraits sur chacun des chapitres, au fur et à mesure de mes lectures, et du temps disponible sur mes soirées et mes week-end ! J’utiliserai abondamment les longs extraits de texte, parce que c’est la beauté du texte, son aspect pédagogique et clair qui m’a donné envie de faire ces billets (…et aussi parce que ça va plus vite :smile: ).
Les intérêts sont harmoniques
Je commence donc avec l’introduction du livre, intitulée « A la jeunesse Française ».
Il part sur cette idée très forte, qui résume l’ensemble de l’ouvrage (il se fixe comme ojectif de le démontrer) : « Tous les intérêts légitimes sont harmoniques ». Il discute dans cette introduction de la « solution » au problème social.
Or, cette solution, vous le comprendrez aisément, doit être toute différente selon que les intérêts sont naturellement harmoniques ou antagoniques.
Dans le premier cas, il faut la demander à la Liberté; dans le second, à la Contrainte. Dans l’un, il suffit de ne pas contrarier; dans l’autre, il faut nécessairement contrarier.
Mais la Liberté n’a qu’une forme. Quand on est bien convaincu que chacune des molécules qui composent un liquide porte en elle-même la force d’où résulte le niveau général, on en conclut qu’il n’y a pas de moyen plus simple et plus sûr pour obtenir ce niveau que de ne pas s’en mêler. Tous ceux donc qui adopteront ce point de départ: Les intérêts sont harmoniques, seront aussi d’accord sur la solution pratique du problème social: s’abstenir de contrarier et de déplacer les intérêts.
La Contrainte peut se manifester, au contraire, par des formes et selon des vues en nombre infini. Les écoles qui partent de cette donnée: Les intérêts sont antagoniques, n’ont donc encore rien fait pour la solution du problème, si ce n’est qu’elles ont exclu la Liberté. Il leur reste encore à chercher, parmi les formes infinies de la Contrainte, quelle est la bonne, si tant est qu’une le soit. Et puis, pour dernière difficulté, il leur restera à faire accepter universellement par des hommes, par des agents libres, cette forme préférée de la Contrainte.La suite sur la page suivante !
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Vivement le débat Sarkozy-Royal !
Vivement ce soir ! Le débat Sarkozy-Royal est un évenement intéressant à suivre, dans la mesure où il n’y avait pas eu de débat avant le second tour en 2002 (déni démocratique de Chirac). Espérons qu’il permettra à tout le monde de conforter ou de modifier son choix, et aux indécis de se décider. Je pense que sur beaucoup de sujets, Sarkozy et Royal seront d’accords, au moins sur les grands principes.
A côté des déclarations convenues sur l’Euro fort, et les parachutes dorés, un brin démagos, je pense que les quatres plus grosses différences sur lesquelles l’incohérence – ou du moins l’inconfort idéologique – de la position de Royal ressortira le plus seront les suivantes :- le travail : Royal s’obstine sur les 35 heures, quand Sarkozy veut en sortir ; Royal devra par ailleurs expliquer comment on augmente le coût du travail tout en diminuant le chômage
- l’international : la position compliquée de Royal vis-à -vis des USA (notamment à cause de son électorat d’extrême-gauche, alter-mondialiste et anti-Bush) devrait l’amener à se positionner face à un Sarkozy plus cohérent sur cette question. La Turquie pourrait être un point de désaccord profond entre les deux.
- la fonction publique : Sarkozy propose de réduire le nombre de fonctionnaires pour participer à la réduction de la dette et à l’amélioration du service public. Là aussi, le débat devrait être houleux : Royal, enchainée à son électorat de gauche fortement ancré dans la fonction publique, dansera sur des charbons ardents
- l’immigration : Royal devra défendre sa position droit-de-l-hommiste consistant à adopter une posture généreuse, mais irresponsable (régularisation massive non contrôlée). Sarkozy qui a plus réfléchi sur la question devrait être plus à l’aise, parce que décomplexé.
Voyez-vous d’autres points majeurs de désaccord ? En tout cas, nous on sera en famille pour regarder le débat, avec une bonne bouteille de vin et une pizza ! Et vous ?