Blog

  • Pensée du matin

    Ce que notre société a de plus énervant, à  mon gout : que le plaisir et le bonheur soient des choses presque honteuses…! S’il fallait attendre que le dernier malheureux disparaisse pour être heureux, alors le bonheur serait une idée morte. Si nous ne prenons pas la peine, de temps en temps, d’exprimer notre bonheur, notre plaisir, nous prenons le risque de le vivre toujours caché, toujours intériorisé, et le langage finira par nous faire croire que le bonheur et le plaisir se résument à  une absence de souffrance, ou de peine. Comment penser bien ce qu’on ne dit jamais ?
    Le bonheur n’est pas l’absence de malheur, ou de souffrance ! Le plaisir n’est pas un manque. Le bonheur est jouissance, désir, volonté. Le plaisir est jouissif, joyeux, indispensable !
    Les publicités pour pillules à  faire maigrir nous feront-elles oublier à  quel point il peut être jouissif de manger ? à  quel point il est bon de faire du sport pour perdre les petits kilos superflus, et entraîner son corps ?

  • Vers un parti social-démocrate français ?

    Grosse participation et chute des extrêmes

    La participation a été plus forte que jamais, les extrêmes ont été plus bas que jamais : vive la démocratie ! Voilà  les résultats définitifs :

    1. Sarkozy : 31,1%
    2. Royal : 25,8%
    3. Bayrou : 18,5%
    4. Le Pen : 10,5%
    5. Besancenot : 4,1%
    6. Villiers : 2,2%
    7. Buffet : 1,9%
    8. Voynet : 1,6%
    9. Laguiller : 1,3%
    10. Nihous : 1,1%
    11. Bovet :1,3%
    12. Schivardi : 0,3%

    Victoire de Sarkozy au second tour ?

    Faisons l’addition bêtement : la moitié des électeurs de Bayrou vont à  Sarkozy, et l’autre à  Royal ; répartissons ensuite les extrêmes et petits partis sur leur allié « naturel ». On obtient le score suivant pour le second tour :
    Sarkozy : 54,1%
    Royal : 45,5%
    Bien sûr, des calculs savants montreront certainement un écart plus réduit…mais l’essentiel, c’est que, pour l’instant Sarkozy est en tête, et que Royal doit refaire son retard. Je doute qu’elle y parvienne. En effet, hier, lors de la soirée télévisée (je regardais TF1), j’ai été surpris par ces deux faits surprenants :

    • l’absence des lieutenants de Royal, et le niveau très bas de ceux qui étaient présents ; J’ai vu Fillon, Bertrand, Borloo, tous très bons…côté Royal, je n’ai vu que Hollande et Fabius (l’homme à  la veste bi-face) : où étaient les Drey, les Montebourg ? L’équipe me semble beaucoup plus solide du côté de Sarkozy
    • L’incroyable problème de diction de Royal : c’est extraodinaire de voir la différence entre Bayrou et Sarkozy, qui semblent penser ce qu’ils disent et y mettre de la sincérité et de la conviction, et Royal, qui parle comme un robot, et semble ne pas même comprendre ce qu’elle dit (je sais que ce n’est pas le cas, mais quelle extraodinairement mauvaise communicatrice !)

    Vers un parti social-démocrate ?

    En plus de cette impression de nullité du PS, l’intervention de Cavada (UDF) a consisté à  dire que la force politique de l’UDF était « démocratique » et « sociale », en insistant sur ces deux mots. De là  à  dire que certains pensent à  la création d’un nouveau parti de gauche, social-démocrate (comme toutes les gauches européennes), à  partir de l’UDF et des transfuges PS intelligents (Kouchner, Rocard et autres), il n’y a qu’un a pas, que j’aimerais bien voir franchi. Cela permettrait de laisser les restes du PS croupir avec leur copains d’extrême gauche, tous plus pitoyables les uns que les autres, et redonner au bipartisme toute sa force : la droite française a fait son renouveau avec Sarkozy, à  quand celui de la gauche ?

  • Citation #21

    Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère.

    Winston Churchill

  • La France retient son souffle…

    Après une campagne tendue, et paradoxale (la parole s’est libérée, mais nous avons eu peu de débats), le premier tour arrive enfin ! Demain, nous saurons qui sera au deuxième tour. Tandis que les supporters du PS et de l’UMP redoutent la présence de Bayrou au second tour, Fiducial publie les résultats du dernier sondage IFOP, réalisé auprès de 952 personnes, du 17 au 19 avril (info trouvée sur « Aux Innocents les mains vides« ) :

    Nicolas Sarkozy reste en tête des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle à  28% (=*), tandis que Ségolène Royal avec 22,5% (=*) devance toujours François Bayrou à  20% (+1*). Avec 13% (+0,5*) des intentions de vote, Jean-Marie Le Pen arriverait en quatrième position.
    (*) écarts par rapport à  la vague réalisée pour Paris Match du 14 au 18 avril

    Le plus probable est donc Sarkozy-Royal, avec des surprises possibles.
    J’aime bien la perspective de ce dénouement partiel : les choses vont drôlement se clarifier.
    J’ai hâte d’être demain pour voir le résultat ; à  19h, je me colle devant la télé, nous serons entre amis pour voir ça : et vous ?
    Attendez-vous ces résultats avec impatience ?

  • Un grand auteur français méconnu : Frederic Bastiat

    J’ai découvert il y a peu l’auteur Frédéric Bastiat. C’était un économiste et un pamphlétaire, esprit libre. Sur l’excellent site Bastiat.org, on trouve ses principaux textes (deux ouvrages sont disponibles en intégralité : « Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas«  et « Harmonies économiques« ) et pas mal de liens vers d’autres ressources.
    C’est un auteur lumineux, qui écrit un beau français, simple, direct. Ses textes sont animés par un grand sens pédagogique et sont d’une modernité étonnante. On s’étonne qu’il ne soit pas au programme du collège et du lycée : combien de temps forceront nous les enfants à  bouffer du Flaubert à  tour de bras, et à  rester des incultes économiques ? Mais il vrai qu’un penseur libéral (horreur!) n’a rien à  faire au programme d’une démocratie libérale, basé sur l’économie de marché ! Il est inutile de comprendre les rouages du jeu économique, dans le monde actuel.
    Pour finir, une petite citation du chapitre sur la concurrence, dans « Harmonies Economiques » :

    Et après tout, qu’est-ce que la Concurrence? Est-ce une chose existant et agissant par elle-même comme le choléra? Non, Concurrence, ce n’est qu’absence d’oppression. En ce qui m’intéresse, je veux choisir pour moi-même et ne veux pas qu’un autre choisisse pour moi, malgré moi; voilà  tout. Et si quelqu’un prétend substituer son jugement au mien dans les affaires qui me regardent, je demanderai de substituer le mien au sien dans les transactions qui le concernent. Où est la garantie que les choses en iront mieux? Il est évident que la Concurrence, c’est la liberté. Détruire la liberté d’agir, c’est détruire la possibilité et par suite la faculté de choisir, de juger, de comparer; c’est tuer l’intelligence, c’est tuer la pensée, c’est tuer l’homme. De quelque coté qu’ils partent, voilà  où aboutissent toujours les réformateurs modernes; pour améliorer la société, ils commencent par anéantir l’individu, sous prétexte que tous les maux en viennent, comme si tous les biens n’en venaient pas aussi.

    A lire absolument donc : c’est un régal de limpidité !

  • Liszt par Horowitz à  Moscou : fabuleux !

    Liszt par Horowitz à  Moscou : fabuleux !

    En 1986, Vladimir Horowitz revenait dans sa Russie natale qu’il avait quittée en 1925, et notamment à  Moscou. Il y a livré un concert sublime, bourré de son talent, et de l’émotion des retrouvailles. A quatre-vingt deux ans, Horowitz éblouit par sa virtuosité. Tout le disque est magnifique, avec des morceaux de compositeurs de toutes les époques. Il faut absolument écouter les études de Scriabine ; pleines de force et de douceur à  la fois, fébriles. J’ai découvert sur ce disque des morceaux de Liszt que je ne connaissais pas avant : des morceaux tirés de Sonnets de Pétrarque (issus de la 2eme année de pèlerinage, écrite en Italie à  40ans). Voilà  la version jouée à  Moscou du Sonnet de Pétrarque n°104 ; observez la posture d’Horowitz, bien droit et qui semble ne faire aucun effort, alors même qu’il joue un morceau d’une grande difficulté, et d’une grande beauté. Horowitz est mort en 1989 à  New York, et c’était un des meilleurs pianistes sur terre.