Jean-François Revel La Grande parade, p. 48-49

On trouve sur le net des centaines de conseils pour bien écrire ses billets, pour faire connaitre son blog. Une belle série d’articles se trouve sur l’Oeil de Mouche, Jeff Ruiz a depuis longtemps édité une très utile et juste liste de conseils, sans oublier la partie du bouquin de Loïc LeMeur qui est consacré aux règles d’ »éthique » du blogging.
J’ai toujours trouvé intéressant ces conseils, même s’ils sont assez redondants : au travers d’une liste de conseils de blogging, on retrouve toujours un peu l’esprit de l’auteur, la manière qu’il a d’écrire son blog, de l’envisager (est-ce un outil pour se faire connaitre ? a-t’il soif de commentaires et d’interactions ? veut-il placer rapidement son blog dans les incontournables ? etc… etc…). La plupart du temps cela permet de recentrer aussi les choses sur ce qui est important. Et puis, et c’est peut être le plus important, il y a dans l’activité du blogging une part nécessairement exhibitionniste et nombriliste qui mérite bien qu’on retourne de temps en temps le regarder, son nombril ;).
Voici donc les conseils que je donnerais à un blogger qui débute (bien que j’ai très peu de recul pour donner des conseils), en insistant sur ce qui me parait important quand je découvre un blog : j’essaye de suivre sur BLOmiG des règles que j’aime voir appliquées sur les blogs en général, et qui me font revenir dessus. Je crois que j’ai construites ces règles un peu en négatif d’ailleurs : l’inverse de ce qui me fait fuir définitivement un blog, est ce qui va m’attirer -presque- à coup sûr…J’ai découpé cette liste naturellement en 3 points : il faut d’abord faire venir des lecteurs, ensuite les faire rester, et enfin les faire revenir ! Si l’un de ces points n’est pas rempli, le lecteur est perdu pour votre blog…
Il suffit d’imaginer son blog comme un restaurant : les lecteurs sont les clients, les billets sont les plats, l’interface graphique est le décor. Il faut faire venir les clients, les gâter quand ils sont là , et se débrouiller pour leur donner envie de revenir. Tout est dans l’assiette : la qualité des billets est la matière première…mais un plat excellent servi dans un décor miteux par un serveur exécrable, sur des tables sales, fera fuir les clients bien plus sûrement qu’un plat basique, servi avec le sourire dans un décor sympathique et frais.
Sans lecteurs, pas de blog ! C’est la qualité de vos articles qui fera le succès de votre blog, c’est entendu. Mais le web est un grand océan, et trouver la petite coque de noix – même sublime – au milieu de cette vaste étendue serait un miracle sans les liens. Il faut tisser des liens avec la toile; c’est pas pour rien que ça s’appelle la toile, nom de Zeus ! Et il faut être présent à plusieurs endroits dans cet océan : avec quelques pancartes bien placées, on trouve plus facilement le chemin vers vous, non ?
Les outils de statistiques disponibles ( Google analytics, Re-invigorate, GetClicky et autres…voir par exemple la superbe série d’articlesde Stéphane Thomas) permettent au moins de comprendre ça : le temps moyen passé par les lecteurs de passage sur votre blog est très très court ! Il faut donc que le blog soit acceuillant et agréable.
C’est bien beau que quelqu’un passe sur votre blog, et qu’il lise un article. C’est même merveilleux s’il laisse un commentaire ! Mais s’il ne revient jamais ? Il faut tout faire pour qu’un lecteur qui a été intéressé revienne sur votre blog (ou s’abonne à votre flux), et pour cela il faut se rappeler à son bon souvenir, et qu’il retrouve à nouveau des choses qui l’intéressent lors de son deuxième passage.
Voilà , ce petit tour d’horizon de ce que j’aime trouver dans les blogs que je lis (et donc, ce que j’essaye d’appliquer ici) est terminé. Deux petits conseils pour finir :
Et vous ? Que rajouteriez vous comme règles ? Y’en a t-il certaines que vous enleveriez ?
Le mensonge idéologique consiste (dans les pays developpés) a poursuivre les vieilles diatribes contre le capitalisme, tout en sachant… que l’on n’a rien pour le remplacer.
Jean-François Revel (1924-2006) philosophe, écrivain et journaliste français.
J’ai terminé la semaine dernière le Manifeste des Alter-libéraux. Il s’agit du programme pour les présidentielles et les législatives du parti Alternative Libérale. Les auteurs sont Edouard Fillias, Sabine Hérold , Aurélien Veron, Jean-Paul Oury et Ludovic Lassauce.
Ce petit livre, facile à lire, est une bouffée d’air frais pour la pensée sclérosée par l’uniformité du discours français gauchisant et adorateur de l’Etat providence. L’auteur principal (et malheureux candidat à la candidature pour l’élection présidentielle) livre un discours cohérent, vif et jeune. Beaucoup de propositions de bon sens : j’ai trouvé cette lecture très agréable. L’originalité : le parti-pris est celui de la liberté individuelle à tous les étages. Le livre est plus un éloge de la liberté dans tous les domaines, qu’un plaidoyer pour le libéralisme économique. Ce qui rend le discours plus recevable par l’opinion publique, et même temps lui enlève de sa portée politique. Ce qui se retrouve, à mon avis, dans la prise de position pour soutenir Bayrou, alors même que les idées d’Alternative Libérale sont beaucoup plus proches de Nicolas Sarkozy. Ce choix restera à mon avis une erreur politique historique pour ce mouvement.
Pour finir, je trouve que ce parti souffre du même défaut que les mouvements écologistes. Sa force est à la fois sa faiblesse. L’écologie met la survie de la planète en priorité numéro un : c’est sa force (parce qu’effectivement tout dépend de cela : quelle société si la planète n’existe plus ?) et sa faiblesse (quelle politique pourrait se passer d’intégrer l’écologie dans ses actions : c’est le développement durable, et on voit que l’écologie est fondamentalement quelque chose de transversal). De même, le libéralisme met la défense des libertés individuelles en priorité numéro un : c’est sa force (quelle société peut être souhaitable si ses membres ne sont pas libres?) et sa faiblesse (la liberté doit être un fondement pour toute démocratie, et par là -même elle est aussi transversale et ne peut pas être la propriété d’un parti, mais doit être une sorte de préalable à tout discours politique). La vraie démarche aurait consisté à faire ce que Nicolas Hulot a fait pour l’écologie : faire signer un « pacte libéral » à tous les candidats. Encore aurait-il fallu pour cela que les médias soient aussi réceptifs au discours du libéralisme qu’à celui de l’écologie. Le chemin est encore long…
A lire donc, pour redonner aux idées politiques cette composante indispensable sur le plan philosophique – la liberté individuelle – , bien que vouée, à mon sens, à être intégrée pleinement par tous les partis raisonnables et amoureux de la liberté.

Pour approfondir un peu la conclusion de mon billet sur le CSA, je suis allé chercher quelques définitions pour voir quelle distinction objective on peut mettre entre information factuelle et opinion (je trouvais que la scission entre les deux n’étaient pas très claire dans la plupart des médias français).
Commençons par définir « média » tout d’abord (étymologie : moyen, c’est-à -dire « moyen de transmission ») ; j’ai eu la surprise de voir que média est le raccourci pour « mass média ».
MASS-MEDIA :
Ensemble des moyens de diffusion de masse de l’information, de la publicité et de la culture, c’est-à -dire des techniques et des instruments audiovisuels et graphiques, capables de transmettre rapidement le même message à destination d’un public très nombreux.
Les médias diffusent l’information ; jusque là , rien de bien surprenant. Qu’est-ce que l’information ?
INFORMATION:
- Ensemble des activités qui ont pour objet la collecte, le traitement et la diffusion des nouvelles auprès du public.
- Faits, événements nouveaux, en tant qu’ils sont connus, devenus publics.
- Ensemble de connaissances réunies sur un sujet déterminé.
L’information, c’est donc ce qui a un caractère nouveau, factuel et public.
C’est également des connaissances réunies sur un sujet donné : un dossier préparé sur un thème donné, un travail de synthèse, c’est aussi de l’information. Il me semble assez évident que le travail de base des journalistes est assez bien décrit par cette définition de l’information, non ?
Voyons maintenant ce qu’est une opinion, pour préciser un peu la frontière entre l’information et l’opinion. L’opinion est définie selon deux grands axes : les opinions individuelles et les opinions collectives.
Tout de suite on peut remarquer deux choses :
Le problème avec les opinions collectives et les médias, c’est qu’il y a un renforcement mutuel : les médias peuvent colporter les opinions collectives, mais les fabriquent également. Comme de plus ils cherchent à les flatter pour gagner de l’audience, un message factuel et objectif devient difficile à faire passer…
A force de ne pas faire attention aux interactions entre les opinions collectives ou personnelles et les focus qu’ils mettent sur l’actualité, les journalistes pourraient-ils tomber dans la propagande ?
PROPAGANDE :
SC. SOC. ET POL., courant.Action psychologique qui met en oeuvre tous les moyens d’information pour propager une doctrine, créer un mouvement d’opinion et susciter une décision.
Il semble bien au vu de la définition, que la réponse est oui : à force de ne pas faire proprement le tri entre opinions personnelles, opinions collectives et information, les journalistes — parce qu’ils font partie du système d’information — prennent le risque de participer, sciemment ou non, à une action psychologique propre à créer un mouvement d’opinion, c’est-à -dire à faire de la propagande. A nous d’être vigilants face aux messages véhiculés directement ou pas par les médias !
Source des définitions : Dictionnaire LEXILOGOS
Vu sur le blog Presse-citron, un lien vers une superbe petite application (made in Nikon) qui permet un voyage en Flash dans les différents ordres de grandeurs de tailles. Du femtomètre (1e-15 m, soit un millionnième de milliardième de mètre, soit à peu près le rayon d’un proton) à la dizaine de milliard d’années lumière (1e28 m, soit 10 milliard de milliard de milliard de mètres, soit à peu près la taille de l’univers), en passant par des échelles plus proches de nous, le voyage est vraiment passionnant. L’interface a été pensée de manière intelligente : les clics sur l’écran ont un effet intuitif, et une petite échelle de temps est toujours disponible en bas pour naviguer par sauts…Chaque objet pris en exemple a une petite fiche descriptive (illustrations super bien faites).
C’est une idée que j’avais eu envie à un moment de mettre en oeuvre, mais n’étant pas programmeur, j’avais laissé tomber. Mon idée était exactement celle-là, mais en ajoutant le choix de la grandeur illustrée : ici, il s’agit de la taille (en mètre), et on pourrait faire la même chose avec le temps (en secondes) ou l’énergie (en Joule). On pourrait en fait imaginer la même chose avec les octets, la température, l’accélération ou n’importe quelle autre grandeur physique pour laquelle une échelle permet de balayer la diversité des phénomènes ou des objets…C’est un outil de vulgarisation des connaissances scientifiques extrêmement puissant…!
Assez parlé ; l’application c’est là : Application Universcale