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  • Citation #13

    Si vous avez un travail où il n’y a pas de complications, vous n’avez pas de travail.Malcom Forbes

  • A bas la polémique, et vive la controverse !

    Pendant la campagne présidentielle, Yves de Kerdrel (éditorialiste du Figaro et intervenant quotidien sur BFM) et Laurent Mauduit (ex-journaliste économique du Monde et essayiste) croisent le fer, cordialement mais sans concessions. Cela s’intitule « La controverse Kerdrel – Mauduit« . C’est un nom très bien choisi, et qui décrit bien le contenu de ces articles :

    CONTROVERSE :
    Discussion argumentée, contestation sur une opinion, un problème, un phénomène ou un fait; p. méton. ensemble des éléments divergents ou contradictoires du débat.

    Je suis allé voir la définition de la polémique pour saisir la nuance :

    POLÉMIQUE :
    Discussion, débat, controverse qui traduit de façon violente ou passionnée, et le plus souvent par écrit, des opinions contraires sur toutes espèces de sujets (politique, scientifique, littéraire, religieux, etc.).

    La nuance se situe donc dans la violence et la passion : la controverse est au dialogue ce que la polémique est à  la dispute.
    Deux sujets ont déjà  été abordés : « Pour ou contre l’ISF et les droits de successions » et « Patrons ‘voyous’ et chefs d’entreprises« . A suivre donc, pour ceux qui veulent élever un peu le niveau du débat, avec de vrais arguments raisonnables de part et d’autre.

  • Evaluez la qualité de votre blog !

    Je me suis demandé l’autre jour si je pouvais évaluer la qualité de mon blog…il faut bien se regarder le nombril de temps en temps, ne serait-ce que pour le nettoyer…!
    En cherchant des critères objectifs d’évaluation de la qualité d’un blog, je suis tombé sur un article définissant l’utilisabilité d’un site web. En gros, quatre modèles de référence sont audités (Becker et Mottay (2000), Selz et Shubert (1999), Srivihok (2000) et Quibeldey-Cirkel (2001)), et il en ressort que six catégories principales permettent d’évaluer l’utilisabilité d’un site web :

    • Catégorie 1 : navigation
    • Catégorie 2 : contenu
    • Catégorie 3 : performances du système
    • Catégorie 4 : sécurité
    • Catégorie 5 : support client
    • Catégorie 6 : design et présentation

    Pour chacun d’entre eux, on peut essayer de décrire plus précisemment l’application à un blog (qui est un site web particulier).

    • Navigation : le qualité et le confort de la navigation, pour un blog, répond à quelques contraintes simples (rapidité de l’affichage, disponibilité sur chaque page d’un bouton « home », structure du blog simple et lisible)
    • Contenu : C’est généralement la raison d’être d’un blog. La qualité du contenu, si on exclue le fond des articles – difficilement quantifiable -, repose sur un souci de respect de l’orthographe, de la mise en page (utilisation de paragraphes et de titres). Pour le fond, c’est le nombre de visites et de commentaires qui va montrer si les utilisateurs plébiscitent ou non le contenu. On peut ajouter dans cette catégorie « contenu », la fréquence de publication sur le blog (augmentation du contenu)
    • Performances du système : selon la conception que l’on se fait d’un blog, les critères seront différents ; pour ma part, la performance d’un blog se mesure aux nombre de discussions engagées
    • Sécurité : sur un blog, la seule sécurité à respecter est d’assurer que l’adresse mail des lecteurs/commentateurs ne sera pas diffusée (ce qui est le cas dans WordPress, et dans la plupart des plateformes de blog et Zookoda)
    • le support client : pour un blog, c’est la rapidité de réponse de l’auteur du blog, et la possibilité d’avoir un suivi de ce qui s’y passe (RSS et newsletter). Un commentaire laissé sur un blog, et qui n’a toujours pas réponse 2 semaines après, c’est le signe d’un mauvais « support client »
    • Design et présentation : encore un point très subjectif ; néammoins, quelque soit le design choisi, il doit respecter la facilité de lecture des billets et des commentaires (qui est le but principal d’un blog)

    Sur la base de cette liste, peut-on construire un indicateur de la qualité d’un blog, sur 100% par exemple ?

    Voici la liste des différentes variables utiles – à mon sens – pour évaluer chaque catégorie (la notation sera la suivante : 0 pt pour un critère non rempli, 5 pt pour un critère rempli en partie et 10pt pour un critère rempli de manière satisfaisante). N’hésitez pas à en rajouter en commentaire pour améliorer l’indicateur et/ou à proposer des modifications de la pondération :

    • cat.1 : temps de chargement de la page de garde
    • cat.2 : orthographe et clarté de la présentation
    • cat.2 : nombres de visites quotidiennes durant plus de 30s
    • cat.2 : nombres de liens externes pointant vers le site
    • cat.2 : nombre de billets par semaines
    • cat.3 : nombre moyen de commentaires par billet
    • cat.3 : nombre de lecteurs fidèles augmente ET nombre total de visiteurs aussi (par rapport à une évaluation précédente)
    • cat.4 : sécurité des données utilisateurs
    • cat.5 : temps moyen de réponse aux commentaires et aux mails par le biais du formulaire de contact
    • cat.6 : Design facilitant la lecture des billets

    Proposition de grille de cotation :

    Liste des critères 0 pts 5 pts 10 pts
    Temps de chargement >5 sec. <5 sec. <1 sec.
    Orthographe et clarté Illisible trop de fautes correct
    Nombres de visites / jour de plus de 30s <10 entre 10 et 100 > 100
    Nombres de liens externes < 10 entre 10 et 100 > 100
    Fréquence des billets (par semaine) < 1 de 1 à 3 >3
    Nombre moyen de commentaires <1 entre 1 et 10 >10
    Proportion visiteurs fidèle ET augmentation traffic* <10% entre 10% et 50% >50%
    Sécurité Non à vérifier Oui
    Temps moyen de réponse > 1 semaine < 1 semaine <1jour
    Design non perfectible Oui!

    *si le nombre total de visiteurs est en diminution par rapport à la période précédente => score 0 ; sinon chiffre indiqué.

    Pour ceux qui ont du mal à calculer certains points, je précise qu’il faut être inscrit au service Google analytics, et avoir un moyen de regarder les stats du blog (par exemple, le super plugin WP-Stats).
    Un super blog sur tous les points aura 100%, et un blog minable 0% ! Par ailleurs, certains points qui me paraissent intrinsèques à la nature d’un blog feront l’objet de retrait de points : -10pts pour chacune des absences suivantes :

    • absence de Newsletter enlevé et remis ci-dessous le 02/03/2007 (voir commentaires)
    • absence de flux RSS ET absence de Newsletter
    • absence de possibilité de commenter les billets (oui, ça existe des blogs comme ça !)
    • absence d’abonnement aux commentaires d’une discussion avec/sans participation (aïe ! je perds 10 pts)
    • mauvais confort de navigation (dûr à faire avec les outils disponibles sur le net)

    Bien sûr, c’est un premier tir : je compte sur les éventuels lecteurs pour mettre leur grain de sel ! On peut donc, avec cette batterie de chiffres, construire l’indicateur de la qualité d’un blog sur 100.
    Résultat pour BLOmiG (exemple sur la période du 22 janvier au 21 février) : mon blog est à 50% !
    Quelques chiffres : 13,4 visites par jour de plus de 30secondes ; 4,7 commentaires par billet ; 24 billets publiés ; 25% de visiteurs déjà connus ; … page trop longue à charger (Opt)
    Je recalculerais cet indicateur toutes les fins de mois pour voir s’il évolue, et s’il permet de mesurer effectivement quelque chose…Je retiens surtout de cette première évaluation qu’il faut que :

    • j’améliore le temps de chargement du blog. Beaucoup trop long lors de mon test >5s … qu’en est-il du chargement de Blomig chez vous ?
    • j’installe un outil d’inscription aux discussions sans poster de commentaires.

    Et vous, quel est le score de votre blog ? Que changeriez-vous à cet indicateur pour le rendre plus utile ? Qu’est ce qui manque à ce type d’évaluation ? Vous-a-t-il permis de voir des pistes d’améliorations de votre blog ?

  • Concurrence et rationnalité

    La concurrence n’est pas seulement la seule méthode que nous connaissions pour profiter des connaissances et des talents que peuvent avoir les autres, mais elle est aussi la méthode par laquelle nous avons été amenés à  acquérir les connaissances et les talents que nous-mêmes possédons. C’est là  ce que ne comprennent pas les gens qui disent que le plaidoyer pour la concurrence repose sur une hypothèse du comportement rationnel de ceux qui y participent. Or le comportement rationnel n’est pas une prémisse de la théorie économique, bien qu’on présente souvent la chose ainsi. La thèse fondamentale de la théorie est au contraire que la concurrence est ce qui oblige les gens à  agir rationnellement pour pouvoir subsister.

    Friedrich August von Hayek

  • Ségolène Royal : interventionnisme, démagogie et quelques silences en forme d’aveux

    Hier soir, comme beaucoup de Français j’imagine, j’ai regardé la prestation de Ségolène Royal sur TF1. Si je devais résumer, je dirais qu’elle nous a servi un vaste foutoir de bons sentiments et de promesses sans réelle assise économique. Voyons plus en détail.

    Interventionnisme

    Ségolène Royal est bien dans la droite ligne des politiciens qui surtout ne veulent pas restreindre le rôle de l’Etat, et ses domaines d’intervention. En voilà  trois exemples abordés hier :

    • augmentation du SMIC et des autres salaires par intervention de l’état : les entreprises n’auront bientôt plus qu’à  suivre une grille des salaires fournie par le Ministère du Travail : vive la planification !
    • l’annonce de la réquisition des logements inoccupés par l’Etat est une atteinte à  la propriété : mais il vrai que nous devons tout mettre en commun pour le bien général : vive le communisme !
    • l’annonce d’empêcher les licenciements dans les entreprises qui font des profits ; les patrons peuvent être plus cool maintenant : l’Etat providence va gérer leur boîte à  leur place (il est vrai que l’Etat a depuis longtemps fait ses preuves en tant que gestionnaire et stratège !)

    La position du curseur qui définit le rôle que doit prendre l’Etat dans la force de ses interactions avec le marché a été clairement annoncée hier soir : interventionnisme forcené. Il est vrai que c’est ce que les Français voulaient entendre, tant ils sont habitués à  systématiquement se tourner vers l’Etat pour chaque problème de la vie.

    Démagogie

    Si la démagogie est l’art de flatter les gens en leur disant ce qu’ils veulent entendre, et la rouerie l’art d’utiliser l’habilité de la parole jusqu’au mensonge, alors Ségolène Royal est une sacrée démagogue, voire une menteuse. Dire tout et son contraire dans un intervalle de trois minutes, c’est ce qu’elle a fait à  plusieurs reprises hier :

    • augmenter le SMIC et diminuer le chômage (voir mon billet précédent)
    • il faut diminuer la dette de l’Etat Français, mais par contre, on ne touche pas aux fonctionnaires !
    • à  propos des OGM : il faut faire dela recherche sur les OGM, car ils peuvent apporter beaucoup, en terme de santé et d’environnement, mais José Bové a eu raison de faucher des champs d’OGM (contre ce que la justice vient pourtant de décider)
    • quant au progrès technique, il détruit des emplois, mais il crée des emplois (dans la même phrase!)

    N’oublions pas que la cohérence du discours, allant avec une utilisation saine de la raison, comporte le principe de non-contradiction : dois-je en conclure que Ségolène Royal, hier ne s’adressait pas à  la raison ?

    Quelques silences en forme d’aveux

    Certains sujets importants n’ont pas été abordés, et qu’ils aient donné lieu à  des questions ne change pas grand-chose :

    • la pérennité du système de retraite a fait l’objet de la première question et Ségolène Royal, au lieu de répondre sur le fond de la question (l’âge des départs à  la retraite) a préféré botter en touche et parler du montant des petites retraites
    • un intervenant, étudiant en chimie, a évoqué les émeutes de l’hiver 2005 : là  encore, silence sur ces évènements graves et sur leurs causes
    • en enfin le clou du spectacle : personne n’a abordé les 35 heures ! Ségolène Royal, selon moi, avait pourtant le devoir de clarifier sa position sur ce point précis…

    Ca fait franchement froid dans le dos !

    Profondeur des vues journalistiques

    Pour finir, il faut décerner la palme du ridicule à  PPDA, dont le rôle est pourtant bien passif dans ce type rendez-vous : les seules interventions qu’il a faite pour rappeler des questions posées, et que Mme Royal avait oublié portaient sur … les 35 heures ? les banlieues ? l’inégalité de traitement homme/femme au travail ? le coût de la main d’oeuvre ? NON ! PPDA est intervenu pour relancer sur deux points essentiels de la campagne présidentielle, et cruciaux pour l’avenir de la France :

    • le remaniement en cours de l’équipe de Ségolène Royal, mais sur les gens, hein ?
    • est-ce que M. Hollande aura un poste et si oui, lequel ?

    Merci pour ces interventions de journaliste « peopolitique », on s’en serait passé, et j’aurais pour ma part préféré qu’il relance Mme Royal sur les émeutes…
    Pour finir sur une note d’humour, le monsieur qui a posé la question concernant le futur poste de Hollande en cas de victoire de Royal, l’a tourné de la sorte — vous me direz que j’ai l’esprit mal tourné, et c’est peut être vrai! – :

    Quelle sera la position de M. Hollande?
    :mrgreen:

    Posée à  la femme de l’intéressé, c’est une question qui ne manque pas de piquant ; ça m’a bien fait marrer. Il n’y a que les propos de Ségolène qui auraient pu être aussi drôles, s’ils n’avaient pas été aussi pathétiques.

  • L’esprit de l’athéisme

    L’esprit de l’athéisme

    Je viens de terminer « L’esprit de l’athéisme« , de Comte-Sponville. C’est Max qui me l’avait offert Noël. Super cadeau ! C’est un livre court, dense et plein de raison, comme d’habitude avec Comte-Sponville.

    Le livre est découpé en trois parties, chacune avec un titre sous forme de question :

    1. Peut-on se passer de religion ? Voilà  le paragraphe de conclusion du chapitre :
      Résumons-nous. On peut se passer de religion ; mais pas de communion, ni de fidélité, ni d’amour. Ce qui nous unit, ici, est plus important que ce qui nous sépare. Paix à  tous, croyants et incroyants. La vie est plus précieuse que la religion (c’est ce qui donne tort aux inquisiteurs et aux bourreaux) ; la communion, plus précieuse que les Eglises (c’est ce qui donne tort aux sectaires) ; la fidélité, plus précieuse que la foi ou que l’athéisme (c’est ce qui donne tort aux nihilistes aussi bien qu’aux fanatiques) ; enfin – c’est ce qui donne raison aux braves gens, croyants ou non – l’amour est plus précieux que l’espérance ou que le désespoir. N’attendons pas d’être sauvés pour être humains.
    2. Dieu existe-t-il ? Dans ce deuxième chapitre, sont passées en revues les trois « preuves » historiques de l’existence de Dieu, et Comte-sponville y ajoute trois raisons pour lui importantes qui le confortent dans sa non-croyance. Un passage de la conclusion de ce chapitre :
      Dieu existe-t-il ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais, en tout cas dans cette vie. C’est pourquoi la question se pose d’y croire ou non. Le lecteur sait maintenant pourquoi, pour ma part, je n’y crois pas : d’abord parce qu’aucun argument ne prouve son existence; ensuite parce qu’aucune expérience ne l’atteste; enfin parce que je veux rester fidèle au mystère, face à  l’être, et à  l’horreur et à  la compassion, face au mal, à  la miséricorde ou à  l’humour, face à  la médiocrité (si Dieu nous avait créés à  son image et absolument libres, nous serions impardonnables), enfin à  la lucidité, face à  nos désirs et à  nos illusions. Ce sont mes raisons, du moins celles qui me touchent ou me convainquent le plus. Il va de soi que je ne prétends les imposer à  quiconque. Il me suffit de revendiquer le droit de les énoncer publiquement, et de les soumettre, comme il convient à  la discussion. […] La religion est un droit. L’irréligion aussi. Il faut donc les protéger l’une et l’autre (voire l’une contre l’autre, si c’est nécessaire), en leur interdisant à  toutes deux de s’imposer par la force. C’est ce qu’on appelle la laïcité, et le plus précieux héritage des Lumières. On en redécouvre aujourd’hui toute la fragilité. Raison de plus pour le défendre, contre tout intégrisme, et pour le transmettre à  nos enfants. La liberté de l’esprit est le seul bien, peut-être, qui soit plus précieux que la paix. C’est que la paix, sans elle, n’est que servitude.
    3. Quelle spiritualité pour les athées ? Ce dernier chapitre expose la spiritualité selon Comte-sponville, toute orientée vers l’action, et la prise de conscience que le seul absolu que nous ayons est celui de l’Etre, vécu plus comme un silence, une sensation que comme une pensée. Il est proche là -dessus des mystiques et des bouddhistes. J’ai un peu plus de mal à  le suivre là , même si des passages me touchent beaucoup…

    Pour conclure, c’est un superbe livre : un appel à  la raison, au doute, à  la discussion et à  la spiritualité. Message rare par les temps qui courent. Pour donner un petit bémol, qui n’est que personnel : j’aborde la question de l’absolu différemment de Comte-sponville. Il le cherche malgré tout dans le mystère de l’être ; il ne veut pas s’en séparer complètement. Personnellement, et c’est certainement mon caractère qui parle, l’absolu me semble une notion pas forcément utile pour vivre. Je me sens plus proche en cela de Montaigne.
    Enfin, tout au long des pages, Comte-Sponville illustre ses pensées de plein de citations excellentes, que j’utiliserais certainement pour mes rituelles « citations du dimanche »… En voilà  deux que j’ai bien aimées, et que je trouve profondes…

    Pour les éveillés, il n’est qu’un seul monde, qui leur est commun; les endormis ont chacun leur monde propre, où ils ne cessent de se retourner.
    Héraclite

    Si l’on entend par éternité non la durée infinie mais l’intemporalité, alors il a la vie éternelle celui qui vit dans le présent.
    Wittgenstein

    Si ces questions de spiritualité, de Dieu, de mystère vous intéresse, alors n’hésitez pas : ce livre est une mine de réflexion passionnantes.