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  • A Million Miles Away…

    A Million Miles Away…

    En 1974, Rory Gallagher a fait une tournée en Irlande, son pays. De cette tournée est sortie un superbe album live : Irish Tour 74 !

    Rory Gallagher est un guitariste hors pair, doublé d’un chanteur excellent ! Sa voix n’est pas extraordinaire, mais il s’en sert à  merveille. Mais c’est son jeu de guitare incroyable qui a fait sa célébrité…Rory Gallagher est mort d’une maladie en 1995, après une greffe du foie. Sur cet album live, il y a un morceau superbe qui s’appelle « A Million Miles Away ». C’est un morceau tout bonnement excellent, plein d’émotion, de force et de solos de gratte qui volent à  « un million de miles au loin »… J’ai trouvé une vidéo qui n’est pas la version de l’album, mais qui n’est pas trop mal quand même : bonne écoute ! 

     

  • Pour une plus juste répartition des richesses : solidarité ou charité ?

    Comment répartir mieux les richesses ?

    Face à  l’injustice des ressources très inégalement réparties entre les hommes, on ne peut que souhaiter une plus juste répartition. Pour quelle raison certains devraient être pauvres, simplement à  cause du fait qu’ils ne sont pas nés au bon endroit ? La redistribution des richesses est une nécessité impérieuse, pour qui a un tant soit peu le sens de la justice. L’ampleur et le mode d’organisation de cette intervention des hommes sur la répartition des richesses sont les vrais problèmes…Et ces deux aspects de la question sont plus liés qu’il n’y parait de prime abord : selon le mode d’intervention choisi, l’ampleur ne sera pas forcément la même.

    Don et redistribution, charité et solidarité : quelques définitions

    Deux grands styles de re-répartition des richesses existent : le redistribution et le don.

    Redistribution
    Ensemble des opérations par l’intermédiaire desquelles une partie des revenus est prélevée sur certains agents économiques ou catégories sociales pour être reversée au bénéfice d’autres

    DonAction de donner, de céder gratuitement et volontairement la propriété d’une chose

    La différence est claire : dans un cas (la redistribution) il s’agit de quelque chose d’organisé collectivement, et dans l’autre (le don) il s’agit d’un acte individuel.
    C’est pour ça qu’on peut relier ces deux modes à  deux motivation, ou deux conceptions un peu différentes ; la redistribution va avec l’idée de solidarité :

    Solidarité :

    1. Dépendance mutuelle entre les êtres humains, existant à  l’état naturel et due au besoin qu’ils ont les uns des autres. Responsabilité mutuelle qui s’établit entre les membres d’un groupe social.
    2. Devoir moral, résultant de la prise de conscience de l’interdépendance sociale étroite existant entre les hommes ou dans des groupes humains, et qui incite les hommes à  s’unir, à  se porter entraide et assistance réciproque et à  coopérer entre eux, en tant que membres d’un même corps social.

    et le don va avec l’idée de charité :

    Charité :

    1. Principe de lien spirituel, moral qui pousse à  aimer de manière désintéressée.
    2. Amour mutuel des hommes, considérés comme des semblables; humanité, philanthropie
    3. Établissements, fondations, congrégations ayant ces actes pour but.

    Il n’y a pas lieu, à  mon avis, de discuter du bien-fondé moral de l’une ou l’autre de ces conceptions (charité ou solidarité) : l’une et l’autre sont intéressantes, et ce qui compte c’est plus l’efficacité des modes de redistribution qui vont avec, que leur valeur intrinsèque. Soyons pragmatiques. Ces deux approches sont nécessaires : il faut être solidaire, et il faut être capable de charité. Il faut du social, et de l’amour.

    Différences de cultures : trop de solidarité tue la charité !

    Aux Etats-unis, la charité est beaucoup plus développée qu’en France, où la redistribution organisée est forte. Les oeuvres charitatives, philanthropiques, et le mécenat privé sont beaucoup plus développés aux USA qu’en France. La question est de savoir ce qui est le plus efficace pour lutter contre l’inégale répartition des richesses. Un exemple tel que celui des restos du Coeur avait montré en son temps que l’initiative individuelle ou associative est plus réactive et plus efficace que la redistribution lourde organisée par l’Etat. C’était le message de Coluche : « les politiques en ont parlé, moi je l’ai fait! ». Notre système de solidarité, et de redistribution, en France, est tellement complexe qu’il en devient inefficace : pourquoi ne pas le simplifier, et en limiter le poids, pour redonner de l’air à  la charité et aux initiatives du type « Bill Gates » ?
    Je laisse le mot de la fin à  J.F. Revel, plaidant pour une plus grande souplesse et une plus grande liberté individuelle dans le choix du mode de redistribution :

    Pourquoi les français qui en ont les moyens seraient-ils généreux, alors que la société les condamne précisément pour avoir acquis ces moyens ? La générosité n’est-elle pas à  double tranchant dans un pays où l’argent doit se cacher et où, par conséquent, l’évergétisme est voué à  l’exécration, sauf dans quelques rares cas, comme dans l’entretien d’une équipe de ballon rond ? Comment espérer s’attirer la reconnaissance de ses compatriotes en tant que bienfaiteur public, si le don a pour premier effet de signaler le donateur comme un être immoral, puisque possesseur d’une grande fortune ? La haine « chrétienne et révolutionnaire » de l’argent engendre ainsi une société non moins inégalitaire que d’autres, mais notablement plus avare, plus égoïste, plus hypocrite.

    Jean-François REVEL

  • La Loi, la démocratie et ses limites…

    Le malaise des sociétés démocratiques vient de ce que les mots ont perdu leur sens. A l’origine, en démocratie, les pouvoirs de l’État, contrairement à  ce qui se passe en monarchie, étaient limités par la Constitution et par la coutume. Mais nous avons glissé progressivement dans la démocratie illimitée : un gouvernement peut désormais tout faire sous prétexte qu’il est majoritaire. La majorité a remplacé la Loi. La Loi elle-même a perdu son sens: principe universel au départ, elle n’est plus aujourd’hui qu’une règle changeante destinée à  servir des intérêts particuliers.
    La démocratie s’est pervertie parce que nous avons confondu idéal démocratique et tyrannie de la majorité. Parce que nous croyons dans les idéaux de base de la démocratie: le suffrage universel et la suprématie du droit, nous nous sentons obligés de défendre des institutions particulières qui passent, à  tort, pour leur seule traduction concrète.
    Seul le système capitaliste permet la démocratie. Lorsque le régime est dominé par une doctrine collectiviste, la démocratie finit inévitablement par se détruire elle-même. Le planisme mène à  la dictature parce que la dictature est l’instrument le plus efficace de coercition et de réalisation forcée d’un idéal et qu’à  ce titre elle est indispensable à  une société planifiée. Le conflit entre planisme et démocratie surgit simplement du fait que cette dernière est un obstacle à  la suppression de la liberté requise par la direction de l’activité économique. Mais dans la mesure où la démocratie cesse d’être une garantie de la liberté individuelle, il se peut qu’elle persiste sous une forme quelconque sous un régime totalitaire. Une véritable « dictature du prolétariat », même démocratique de forme, au jour où elle entreprendrait la direction centralisée de l’économie, détruirait probablement la liberté individuelle aussi complètement que le ferait n’importe quelle autocratie.
    La règle de loi limite la compétence de la législation: elle la réduit, d’une part, aux règles générales des lois formelles, et s’oppose, d’autre part, à  toute législation orientée d’après les intérêts d’une certaine catégorie de gens. La règle de loi implique la condition de n’employer le pouvoir coercitif de l’État que dans des circonstances définies d’avance par la loi; et exactement de la façon prévue. Tout amendement particulier enfreint la règle de loi. Quiconque conteste ce fait admet la légitimité des pouvoirs que les dictateurs ont obtenus par des moyens constitutionnels en Allemagne, Italie et en Russie.Friedrich VON HAYEK

  • Citation #16

    Le doute est le sel de l’esprit. Sans la pointe de doute, toutes les connaissances sont bientôt pourries.

    Alain (1868 – 1951),
    philosophe français

  • Sur les ”superprofits » …

    Un petit billet juste pour signaler un article intéressant à  lire aujourd’hui dans le Figaro : Qui profite des superprofits? . Y. de Kerdrel et L. Mauduit continuent leurs intéressantes controverses. Cet article m’a fait penser à  un billet que j’avais écrit l’autre jour, concernant les « superprofits ».
    Une petite citation de l’article, pour la route :

    Je vous l’avoue : moi, cela me laisse pantois. Il s’agit certes d’un record historique. Mais ce mot de superprofit n’a aucun sens. Ou plutôt si. Dans la bouche de ceux qui l’utilisent, il suggère que le bénéfice de Total serait excessif. Ce qui revient à  dire qu’il y aurait une norme pour les profits : petits, ils seraient tolérables ; gros, ils seraient outranciers. Ceci procède d’une conception ringarde de l’entreprise qui me choque. C’est une conception de l’économie qui est profondément choquante et qui témoigne à  quel point le pays a été gangrené par soixante ans d’idéologie marxiste. Qu’on en revienne donc aux bases : une entreprise est faite pour gagner de l’argent. Et plus elle en gagne, mieux cela vaut. Mieux cela vaut pour tous, pour les salariés, pour les actionnaires, les clients et même pour l’État. La seule question qui vaille : vaut-il mieux les profits historiques de Total ou les 10 000 suppressions d’emplois d’Airbus ?

  • Frédéric Bastiat contre la démagogie !

    Voilà  la fin du texte de Bastiat sur l’Etat :
    Citoyens, dans tous les temps deux systèmes politiques ont été en présence, et tous les deux peuvent se soutenir par de bonnes raisons. Selon l’un, l’État doit beaucoup faire, mais aussi il doit beaucoup prendre. D’après l’autre, sa double action doit se faire peu sentir. Entre ces deux systèmes il faut opter. Mais quant au troisième système, participant des deux autres, et qui consiste à  tout exiger de l’État sans lui rien donner, il est chimérique, absurde, puéril, contradictoire, dangereux. Ceux qui le mettent en avant, pour se donner le plaisir d’accuser tous les gouvernements d’impuissance et les exposer ainsi à  vos coups, ceux-là  vous flattent et vous trompent, ou du moins ils se trompent eux-mêmes.
    Quant à  nous, nous pensons que l’État, ce n’est ou ce ne devrait être autre chose que la force commune instituée, non pour être entre tous les citoyens un instrument d’oppression et de spoliation réciproque, mais, au contraire, pour garantir à  chacun le sien, et faire régner la justice et la sécurité.