La vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, beaucoup de gens sont brillants jusqu’à ce qu’ils ouvrent leur gueule.
G. Brassens
Blog
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Citation #6
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Le pacifisme est une peur
Réfléchir pour canaliser les émotions
Le monde est le siège de rapports de forces, de conflits qui ne nous concernent pas forcément directement, mais qui, par l’horreur qu’ils ne peuvent manquer de nous faire ressentir, nous impliquent émotionnellement de toutes façons. Pour ne pas être submergés par les émotions, et pour éviter de laisser la colère ou la peur devenir nos conseillères, il convient donc de réfléchir sur ces conflits le plus sereinement possible.
Définition du conflit
Comme d’habitude, pour réfléchir, il est toujours éclairant de vérifier les définitions des mots que l’on utilise pour préciser et affiner sa pensée : les mots sont les seuls liens avec les idées que l’on peut partager – presque – objectivement et rationnellement. Le ‘presque’ dans la phrase précédente n’est pas une raison pour abandonner cet effort, mais au contraire une raison supplémentaire de le faire. Savoir qu’on n’atteint pas l’absolu ne doit pas empêcher de le viser. Pour réfléchir juste, et pour échanger avec les autres, il faut partir des définitions.
Définissons le conflit, d’abord :Forte opposition, divergence profonde, différend grave, vif désaccord.
Le conflit peut se résoudre en général de deux manières :
- en parlant, et c’est ce qu’on appelle la politique (l’art de gérer les conflits)
- avec les armes, et c’est ce qu’on appelle la guerre (le règlement armé des conflits)
Que la première solution soit préférable à la seconde, je crois que ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Qu’elle le soit toujours n’est pas aussi sûr : il faut pour cela que la résolution politique soit possible, et que la solution sur laquelle elle amène soit satisfaisante. C’est toute la différence entre un pacifique et un pacifiste. Voyons cela.
Pacifique ou pacifiste ? j’ai choisi…
Partons des définitions pour vérifier ce qui différencie le pacifique et le pacifiste.
Pacifique : Qui aime la paix, qui aspire à la paix, qui vit en paix.
Pacifisme : Doctrine ou attitude qui fait de la paix entre les nations un bien qui conditionne tous les autres et qui doit être fondé sur des bases autres que celles de la paix armée.
Il est clair que nous sommes, pour la plupart, pacifiques. Seuls les gens belliqueux — au sens propre du terme : qui veulent la guerre — ne sont pas pacifiques. Les intégristes musulmans ne sont pas pacifiques quand ils disent vouloir rayer Israël et l’Occident de la carte. On peut, par contre, être pacifique (aspirer à la paix) sans être pacifiste. Le pacifiste en effet, place la paix (l’absence de guerre) au dessus de tout. C’est-à -dire au-dessus, par exemple, de la justice et de la liberté. Aucun bien ne pourrait, aux yeux d’un pacifiste, justifier une guerre. C’est bien là , donc, la différence entre un pacifique et un pacifiste : tous deux aspirent à la paix, et aiment la paix ; mais quand le pacifiste place la paix au-dessus de tout, le pacifique accepte que certaines choses puissent nécessiter la guerre. Qu’est-ce que la guerre ?
Guerre : Rapports conflictuels qui se règlent par une lutte armée, en vue de défendre un territoire, un droit ou de les conquérir, ou de faire triompher une idée.
Conquérir un monde plus juste, plus libre peut-il justifier une guerre ? il me semble que oui. La guerre menée par les américains pendant la seconde guerre mondiale était-elle justifiée ? il me semble que oui. Je suis, pour ma part, farouchement pacifique. J’aspire à la paix presque plus qu’à tout. La paix est la condition nécessaire à l’établissement de tout le reste. Mais si liberté n’existe plus ? mais si l’injustice devient la règle ? Il y a, malheureusement, des guerres utiles. Je ne suis pas pacifiste. Et vous ?
L’argument de la peur
L’argument généralement avancé ensuite par un pacifiste, argument difficile parce qu’on parle ici de choses très graves, est le suivant : « Puisque tu penses que la guerre peut se justifier, accepterais-tu de te battre ? ». Effectivement, bonne question — centrale, même -.
Mais l’objection a ses limites : si la seule raison d’être du pacifisme est la peur de se battre, alors il n’a plus, comme qualité morale, que les attributs d’un excès de prudence. Si on pense qu’un conflit ne peut plus se résoudre par la politique, et qu’on reste dans l’inaction par peur de la guerre, on n’est pas moralement juste, on est simplement peureux. J’ajoute qu’on peut avoir encore plus peur de l’évolution du monde sans guerre, que de la guerre. Quel monde Ahmadinejad prépare-t-il ?Urgence extrême
On sait quelle société Ahmadinejad et les islamistes veulent préparer. Un monde sans juif. Un monde soumis à l’Islam et la Charia. Un monde de régression absolue, sans liberté de penser et d’agir. Bien sûr, la guerre doit toujours être le dernier recours, et l’on doit déployer des forces colossales pour l’éviter. Mais ça veut dire qu’il faut déployer, de manière plus qu’urgente, des forces – plus importantes que ce que l’on fait pour l’instant – pour mettre la pression sur l’Iran.
L’ONU doit faire peser, rapidement et fermement, une menace d’intervention militaire sur l’Iran. Notre diplomatie doit être orientée dans ce sens : l’Iran doit céder, et laisser les instances internationales, profondément pacifiques, contrôler son nucléaire civil et bannir son nucléaire militaire. Toute attitude opposée (et c’est le cas pour l’instant) est une déclaration ouverte de guerre. La France doit peser de tout son poids à l’ONU dans ce sens, à mon avis. Pour que l’issue politique reste possible, pour éviter la guerre. Parce que toute personne pacifique déteste la guerre pour ce qu’elle est : une horreur. -
Citation #5
Toute forme d’absolu relève de la pathologie.
Friedrich Nietzsche » (1844 – 1900) philosophe, critique culturel, compositeur, poète, écrivain et philologue allemand
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Eloge de la simplicité
Complexité du monde, nécessaire simplicité
Le monde est extraordinairement complexe. Les humains sont extraordinairement complexes. Vouloir appréhender le monde nécessite d’intégrer une certaine complexité. On ne peut évidemment pas résumer le monde entier et la condition humaine en une phrase. Mais pour qui veut une certaine efficacité dans l’action, il est nécessaire de savoir simplifier. Simplifier, c’est viser la simplicité, et non pas oublier la complexité.
La simplicité n’a pas besoin d’être simple, mais du complexe resserré et synthétisé.
[Alfred Jarry]Simplifier ce qui ne l’est pas : mariage de notre vérité et du monde
Tout le travail de la connaissance — scientifique ou non — est de simplifier. Le monde n’est pas plus simple parce qu’on opère des simplifications, c’est notre vision qui en est modifiée. La simplicité ne peut exister que pour un être pensant.
Il n’y a pas de simplicité véritable. Il n’y a que des simplifications.
[Léon-Paul Fargue]La simplicité n’est donc pas un état du monde (puisqu’il est complexe), mais donc un travail à accomplir.
La simplicité est en définitive très difficile à atteindre. Elle repose sur l’attention, la pensée, le savoir et la patience.
[John Pawson]Comme tout travail, il n’a pas de fin. Et comme tout travail bien mené, il est source de bonheur. C’est parce que le monde est complexe, difficile, tourmenté, que nous devons essayer de le penser simplement. C’est une voie de sagesse, à mon avis. Vouloir faire coller sa vérité avec la complexité du monde en compliquant sa vérité est une erreur. Au contraire, il faut choisir, et simplifier la complexité de notre conception du monde.
L’homme devrait mettre autant d’ardeur à simplifier sa vie qu’il en met à la compliquer.
[Henri Bergson]L’art de vivre pleinement ne consiste pas tant à compliquer les choses simples qu’à simplifier celles qui ne le sont pas.
[François Hertel]Sagesse de la liberté et du choix
Alors, bien sûr, choisir la simplicité implique d’exclure des choses. Cela implique de savoir faire le deuil des branches multiples pour conserver les plus solides. La jeunesse accueille plus facilement la complexité du monde sans trancher. C’est quelque chose que l’on apprend en vieillissant, parce qu’on se construit en faisant des choix :
Vieillir c’est simplifier.
[Daniel Thibault]Chance et volonté de simplicité : clef du bonheur ?
Viser la simplicité est un chemin de bonheur : et comme le bonheur, c’est exigeant mais indispensable. C’est la seule manière de marier notre vérité à la réalité du monde.
Rencontrer quelqu’un avec qui la vie est simple, c’est peut-être la plus belle chose qui puisse arriver. C’est ce qui m’est arrivé avec Ben’. Chance de la rencontre, et désir réciproque de simplicité dans les relations.Il y a quelques rencontres dans la vie où la vérité et la simplicité sont le meilleur manège du monde.
[Jean de La Bruyère] -
Appelons un chat, un chat : les médias sont complices des extrêmes
Qu’est ce qu’un anti-libéral ?
J’ai trouvé très énervant que les médias relatent les tentatives d’unification des partis d’extrême gauche comme s’il s’agissait de la création d’un front « anti-libéral »; en reprenant, pour ce faire, les mots de ces mêmes extrêmes. La dérive sémantique continue ! Si on regarde la définition du libéralisme, on comprend que cette expression signifie « qui n’aime pas la liberté », à peu de chose près, ou qui est contre l’économie de marché. Pourquoi alors parler d’eux comme des anti-libéraux, et ne pas les appeler « extrémistes » ou « communistes » ?
Décrire la réalité, au lieu d’utiliser les mots de la propagande
C’est rentrer dans l’espèce d’atténuation qu’ils essayent de mettre en place, dans la forme, mais pas dans les idées. Que dirait-on si les médias jouaient au même petit jeu avec le FN ? s’ils l’appelaient front « anti-europe », par exemple ? Ne serait-ce pas une manière très douteuse de cacher dans un mot sans sens des idées grossières ? Les médias font la même chose avec les « alter-mondialistes », mot qui cache très mal des groupes et des ONG clairement anti-mondialisation, anti-économie de marché et proche de l’extrême gauche.
Deux poids, deux mesures
Dans cette logique, les médias ne trouvent jamais d’angles d’attaque assez rudes pour parler de Sarkozy, faisant tout ce qui est possible pour le faire passer pour un fasciste (quiconque écoute ce qu’il dit sait que ce n’est pas le cas). Par contre l’alliance de la gauche – dite modérée – avec l’extrême gauche communiste et révolutionnaire (en 2006!) ne les choque pas. Deux poids, deux mesures…?
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Citation #4
Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges.
Nietzsche (1844-1900) philosophe, critique culturel, compositeur, poète, écrivain et philologue allemand