CatĂ©gorie : đŸ‘ș Bas les Masques

  • Quand Riposte LaĂŻque dĂ©rape

    Je lis rĂ©guliĂšrement les Ă©ditos et certains articles de Riposte LaĂŻque. Il me semble qu’il s’agit là  d’un site utile, qui permet de sortir du politiquement correct et du regard gĂ©nĂ©ralement complaisant posĂ© par les mĂ©dias sur les extrĂ©mismes religieux, musulmans en particulier. C’est, avec Primo-Europe, Point de Bascule Canada ou encore Bivouac-Id, une de mes sources d’informations francophones sur le sujet de l’islamisme, et de sa frontiĂšre pas toujours trĂšs nette avec l’Islam.

    RĂ©tablir l’autoritĂ© rĂ©publicaine

    L’edito du n°62, Le systĂšme peut dire merci à  ceux qui ont cassĂ©, depuis 40 ans, toute autoritĂ© rĂ©publicaine sonne juste sur beaucoup de points. Il y revient, notamment sur la situation extrĂȘmement difficile de beaucoup de professeurs, puis sur celle des policiers :

    Et que dire du sort rĂ©servĂ© aux policiers ? [
] Dans quel pays leur tire-t-on dessus à  balles rĂ©elles, sans qu’ils ne puissent rĂ©pliquer ? Dans quel pays garde-t-on systĂ©matiquement à  vue un policier qui a fait usage de son arme, mĂȘme quand il a sauvĂ© la vie d’une personne en danger ? A-t-on oubliĂ© le traitement subi par ce courageux fonctionnaire qui, en tirant sur un groupe de supporters racistes du Paris-Saint-Germain en train de tabasser des supporters juifs, a sauvĂ© la vie de l’un d’entre eux ? Quand des dĂ©linquants volent une voiture, et forcent un barrage, c’est toujours le policier qui fait figure de salaud ! Des sociologues racontent mĂȘme que s’il y a des violences dans les quartiers, c’est à  cause d’eux, et que s’ils restaient dans leur commissariat, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Comment les gouvernements, de droite comme de gauche, ont-ils pu abandonner ainsi ceux qui, bien souvent, sont les derniers remparts contre la loi de la voyoucratie ?

    Un dérapage, et des questions


    L’ensemble du texte est plutĂŽt juste, je trouve. Mais la conclusion ne laisse pas de surprendre : sans aucun rapport avec le reste du texte, un petit couplet sur le capitalisme, caricatural et tirĂ© par les cheveux
:

    Cela ne peut qu’engendrer une sociĂ©tĂ© de dĂ©sordre, oĂč la loi de la jungle l’emporte sur les lois de la RĂ©publique — qui sont les seules à  pouvoir protĂ©ger les faibles contre les forts. Le systĂšme capitaliste, qui avait besoin de casser toute notion de rĂ©gulation, ne dira jamais assez merci aux gauchistes et aux compassionnels droits-de-l’hommistes qui ont contribuĂ©, par des discours irresponsables assĂ©nĂ©s depuis quarante ans, à  saper les Ă©difices rĂ©publicains, pour le plus grand bonheur d’une idĂ©ologie libĂ©rale-libertaire dont l’oeuvre quotidienne est le dĂ©sastre auquel nous sommes aujourd’hui confrontĂ©s.
    A tous ses idiots utiles le capitalisme reconnaissant peut dire merci.

    En quoi l’idĂ©ologie libĂ©rale peut-elle ĂȘtre tenue responsable de la perte d’autoritĂ© ? Associer libertaire et libĂ©ral dans un mĂȘme anathĂšme, c’est d’ailleurs afficher toute son inculture. En quoi le capitalisme aurait-il besoin de supprimer toute rĂ©gulation ? Quel manque de luciditĂ©, et quel parti pris honteusement affichĂ© ! Je me pose la question suivante : s’ils sont capables de pondre des rĂ©flexions aussi grossiĂšres, et aussi orientĂ©e politiquement, qu’en est-il de leur sens critique au moment de traiter l’information sur les sujets de laĂŻcitĂ©, et de religions ?
    Alors, c’est sĂ»r, je continuerai à  lire Riposte LaĂŻque. Mais avec en tĂȘte, dĂ©sormais, un peu plus d’esprit critique, et comme une mĂ©fiance. Leur mode de raisonnement, pour des gens qui passent leur temps à  taper sur les religions, me semble dangereusement proche, sur certains sujets, du mode « incantatoire » gĂ©nĂ©ralement associĂ© à  ces mĂȘmes religions


  • De la bouillie de cerveaux !

    De la bouillie de cerveaux !

    Faire du pop-corn avec des tĂ©lĂ©phones portables, c’est possible ? Bien sĂ»r que non. Un rapide tour des connaissances sur les effets des ondes des portables sur la santĂ© montrent qu’ils sont sans effets connus. Ni sur les grains de maĂŻs, ni sur nous. Pourtant des scientifiques de renom s’associent pour recommander de prendre des prĂ©cautions. Recommandations bienveillantes, ou opĂ©ration de communication intĂ©ressĂ©e ? Je penche pour la deuxiĂšme explication. La peur est un levier puissant.
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  • Le chaud et le froid

    Le chaud et le froid

    La chaire de santĂ© de sciences Po organise les « Tribunes de la santé« . Le Dr. Martin Winckler, mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste Ă   temps partiel au centre de planification de l’hĂŽpital du Mans, et Ă©crivain, a Ă©tĂ© l’invitĂ© de cette tribune pour y dĂ©crire les obstacles et les enjeux relatifs Ă   son mĂ©tier (13 fĂ©vrier 2008, « La crise de la mĂ©decine gĂ©nĂ©rale »). Bon nombre de ses constats de base trouvent un Ă©cho en odontologie : « les Ă©tudes de mĂ©decine sont trop Ă©litistes, technicistes et autoritaires » ; ou encore : « les facultĂ©s de mĂ©decine françaises apprennent aux gĂ©nĂ©ralistes Ă   penser en spĂ©cialistes alors qu’elles devraient enseigner aux spĂ©cialistes Ă   penser en gĂ©nĂ©ralistes ».

    Attention chaud devant !

    Malheureusement notre confrĂšre mĂ©decin se prend les pieds dans le tapis en affirmant : « L’idĂ©al du mĂ©decin n’est pas de diagnostiquer les maladies mais de faire en sorte que la santĂ© en gĂ©nĂ©ral de la population soit la meilleure possible ». Quelle confusion ! N’est ce pas au politique de faire en sorte que la santĂ© gĂ©nĂ©rale de la population soit la meilleure possible ? Et qui doit se charger de « diagnostiquer les maladies » si ce n’est pas au mĂ©decin ? Un tel dĂ©rapage ne fait-il pas froid dans le dos ? Martin Winckler n’est qu’un politique dĂ©guisĂ© en mĂ©decin. Il n’y a pas de honte Ă   ce que tout citoyen donne son avis politique. Mais il ne faut pas le faire comme mĂ©decin Ăšs qualitĂ©. A vouloir jouer Ă   contre sens (Sciences Po invite un mĂ©decin), on dĂ©crĂ©dibilise, et le mĂ©decin, et le politique. Si Winckler ne veut pas diagnostiquer les maladies, qu’il Ă©vite de parler au nom des professionnels de santĂ©.
    Zorro

  • Mourir de rire

    Mourir de rire

    La caricature est un art difficile ; mais quand il est portĂ© Ă   son paroxysme il n’est pas rare que l’hilaritĂ© en rĂ©compense les auteurs. Je ne rĂ©siste pas au plaisir de vous citer un beau travail journalistique paru dans une revue d’entreprise Ă   fort tirage, sur le thĂšme du « dĂ©veloppement durable » et titrĂ© : « Une nouvelle dynamique citoyenne et solidaire« .
    Le chapeau, qui prĂ©sente cet article d’une demi page, donne tout son sel Ă   ce monument. Je cite :

    En matiĂšre de dĂ©veloppement durable, notre entreprise se prĂ©occupe autant d’environnement que de social. Vingt trois coordinateurs « CitoyennetĂ© et Solidarité » viennent d’ĂȘtre nommĂ©s pour crĂ©er, dans chaque rĂ©gion, une vĂ©ritable dynamique autour d’un volant sociĂ©tal encore peu connu du grand public.

    C’est pas beau ça ? Un tel galimatias, un tel bourrage de crĂąne, un tel catĂ©chisme pourrait d’ailleurs ĂȘtre plaquĂ© sur n’importe quelle grande entreprise souhaitant intoxiquer ses clients, l’opinion ou les pouvoirs publics. Mais quels gros sabots ! Allez, on vous le dit : ce bel article figure page 11 de TGV Magazine d’avril 2008, dĂ©jĂ   bien connu pour ses titres aux calembours bons (!). Il est offert Ă   des centaines de milliers de passagers. Mais Ă   mon avis il faudrait aussi offrir les mouchoirs papiers car j’ai vu bon nombre d’usagers de la SNCF pleurer de rire.
    Zorro

  • La religion, facteur de santĂ© ?

    La religion, facteur de santé ?

    Retour sur les rĂ©sultats d’une EnquĂȘte SantĂ© Protection Sociale de l’IRDES, qui conclut qu’il vaut mieux ĂȘtre riche pour ĂȘtre en bonne santĂ©. AidĂ© par deux Ă©tudes de Caldwell, Zorro montre qu’Ă   niveau de vie Ă©gaux, des pays peuvent avoir des espĂ©rances de vie, et des taux de mortalitĂ© trĂšs diffĂ©rents. La richesse n’est donc pas forcĂ©ment le facteur dĂ©terminant pour expliquer la santĂ© d’une population. Le statut des femmes, et la place de la religion dans la sociĂ©tĂ©, semblent tout aussi importants. La question mĂ©rite d’ĂȘtre posĂ©e, et des Ă©tudes nĂ©cessitant des statistiques ethnico-religieuses sont nĂ©cessaires pour y rĂ©pondre. C’est le quatriĂšme article de Zorro sur Expression Libre.
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  • Vive la rigueur !

    Vive la rigueur !

    Retour sur la dĂ©finition de rigueur, puisque ce mot est Ă   la mode ces jours-ci. La rigueur ne doit pas ĂȘtre perçue nĂ©gativement, sauf par ceux qui vivent directement des subsides de l’Etat. Et l’idĂ©e selon laquelle, plan de rigueur signifierait immanquablement arrĂȘt des rĂ©formes doit ĂȘtre combattue. La rĂ©forme, ce n’est pas dĂ©penser plus, et prĂ©lever plus. Bien au contraire. Il est plus que temps que le gouvernement fasse la pĂ©dagogie de sa politique, vante la rigueur, et prenne enfin le tournant politique que Sarkozy avait promis. C’est maintenant ou jamais.
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