Catégorie : 💬 Citations

  • Citation #94

    La presse économique nous a récemment abreuvés de reportages sur la dure vie de ceux qui sont payés un salaire de misère dans les pays anglo-saxons où le salaire minimum est faible ou inexistant. L’erreur implicite (et probablement volontaire) transmise par ces hebdomadaires consiste à  comparer ces gens-là  avec nos smicards, évidemment beaucoup mieux payés. Or, ceux qui gagneraient aussi peu en l’absence de salaire minimum ne sont pas les smicards. Ceux-là  sont assez productifs pour justifier leur emploi au niveau imposé, et ne gagneraient donc pas moins si on supprimait le SMIC. C’est avec nos exclus, victimes de nos interdiction de travailler, qu’il faut comparer les faibles salaires dans les autres pays.

    Et à  qui prétend qu’il vaut mieux ne pas travailler que le faire à  ces conditions, on répondra que c’est aux intéressés de choisir. Les législateurs du salaire minimum, en les privant de leur Droit de choisir, leur confisquent leur Droit naturel (et constitutionnel) de travailler. Confisquer à  quelqu’un son Droit de travailler, c’est se dire propriétaire de sa capacité de travail. Et se prétendre propriétaire du travail de quelqu’un, c’est de l’esclavagisme.

    Si on supprimait le SMIC, par conséquent, la seule conséquence en serait de rendre leurs chances à  une foule d’êtres humains en les rétablissant dans leur droit d’entrer à  nouveau sur le marché du travail, alors qu’ils en étaient exclus faute de produire assez pour rentabiliser leur embauche par un éventuel employeur.

    Dans le climat terrorisant de la « pensée unique » qui domine notre pays, il faut du courage pour réclamer la suppression du salaire minimum. On a tôt fait d’interpréter cette position comme l’expression du désir de favoriser « les patrons » aux dépens des « travailleurs ». Il s’agit, bien au contraire, de rendre leurs chances en rendant leur Droit à  ceux qui, c’est le cas de le dire, sont les moins favorisés. C’est pourquoi je considère que réclamer la suppression du salaire minimum est un devoir moral qui s’impose à  tous et je souhaite donc que tous hommes de bonne volonté, de tous horizons, s’engagent dans une campagne pour sa suppression.

    Pascal Salin

  • Pas besoin d’Etat pour assurer la sécurité des citoyens ?


    M.Grunert : Vous êtes un libéral cohérent. Alors, selon vous, peut-on en appeler à  l’Etat pour garantir la sécurité des citoyens ? Dans une période de crise internationale, l’intellectuel libéral que vous êtes n’est-il-pas tenté par le pragmatisme ?

    Pascal Salin : Il est évident que je ne crois pas que l’Etat soit capable de garantir la sécurité des citoyens. En effet, les hommes de l’Etat sont, par nature irresponsables et l’Etat fait donc toujours moins bien que des personnes privées unies par des liens contractuels. L’idée qu’il faille un Etat pour assurer la sécurité des citoyens est l’un des grands et dangereux mythes de nos sociétés. Nous sortons d’un XXème siècle atroce et qui a été atroce précisément parce que les états se sont faits la guerre. Ce sont les hommes de l’Etat, non les « marchands », qui sont responsables des dizaines de millions de morts qui ont jalonné ce siècle. Est-ce là  la sécurité ?
    Et nous voyons, à  une autre échelle, dans la vie quotidienne, que l’Etat est totalement incapable d’assurer notre sécurité. C’est lui qui a construit les banlieues sinistres et les HLM-poulaillers, c’est lui qui a favorisé une immigration de mauvaise qualité, c’est lui qui est incapable de sévir, c’est lui qui a le monopole d’une justice
    peureuse et sans moyens.
    Mais il est vrai que la tentation du pragmatisme existe toujours car devant les dangers immédiats, à  l’intérieur comme à  l’extérieur, on est tenté de se retourner contre la seule force qui existe, à  savoir le monopole étatique (qui tient sa position précisément du fait qu’il interdit aux autres de le concurrencer). Nous devons évidemment souhaiter que, dans l’immédiat, l’Etat assure le mieux possible notre sécurité, mais demander en même temps qu’il soit concurrencé dans ces tâches.

    Trouvé sur le Cercle Hayek, dirigé par Marc Grunert

  • Citation #93

    Le problème en ce bas monde est que les imbéciles sont sûrs d’eux et prétentieux, alors que les gens intelligents sont emplis de doute.

    Bertrand Russell (1872 – 1970) mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique.

    Citation trouvée sur Ceteris Paribus

  • Citation #92

    En terre démocratique, l’esprit islamique se révèle réfractaire à  la civilisation du pluralisme que nous avons mis des siècles à  construire, une civilisation où la religion est une affaire privée, où aucune religion ne jouit d’un privilège par rapport aux autres, où aucune ne peut exiger l’appui de la force publique en fonction de son dogme et en dehors de ce qui découle du droit commun, une civilisation, enfin, où c’est l’opinion qui tient en échec la violence, et non la violence qui tient en échec l’opinion.

    Jean-François Revel (1924-2006) Journaliste et essayiste français

  • Citation #91

    Il est temps de faire apparaître les véritables responsabilités. Ce n’est pas l’économie de marché, ni le Capitalisme qu’il faut rendre responsables des malheurs des années 1930; mais le monde de la politique, les bureaucrates, et tous ces économistes soi disant éclairés qui n’ont jamais compris que la gravité des cycles économiques est moins liée à  la logique des affaires elles-mêmes qu’à  la multiplication par les pouvoirs publics des entraves au fonctionnement des mécanismes économiques de régulation. Il est vrai que les fluctuations conjoncturelles font partie intégrante des mécanismes de l’économie de marché. Mais ces fluctuations ne se seraient jamais transformées en dépression si l’Etat ne s’en était pas mêlé. Il en fut ainsi en 1929, comme il en avait été lors des dépressions précédentes de 1837, 1873 ou de 1892: un examen attentif des événements qui précédèrent ces accidents montre que, contrairement à  la légende, ceux-ci n’ont jamais été le fruit d’un quelconque « laissez-faire », mais bien au contraire la conséquence d’attitudes irresponsables de la part des pouvoirs publics utilisant l’action économique et monétaire à  des fins spécifiques.
    Murray Rothbard (1926-1995)

  • Citation #90

    On ne peut qu’être frappé par l’importance de la générosité privée dans des pays libéraux comme les Etats-Unis. On l’a un peu oublié en Europe, à  cause de l’Etat providence. On y devient égoïste, parce que c’est à  l’Etat de s’en occuper et qu’on paie suffisamment d’impôts pour cela… L’Etat détruit tout, même les sentiments altruistes.

    Pascal Salin