Alors que Sanofi-Aventis
s’est vu refuser son nouveau mĂ©dicament (l’Acomplia, ou Zimulti aux USA) contre l’obĂ©sitĂ© par la Food&Drug Admnistration aux USA, le jeu Ă©conomique est rude pour le groupe pharmaceutique. Visiblement, cet Ă©chec va lui faire perdre son avance sur ses concurents amĂ©ricains (Pfizer notamment). Le mĂ©dicament en question semble avoir des effets secondaires psychiques importants (pensĂ©es suicidaires..).
Alors que l’obĂ©sitĂ© progresse (aux USA comme en France), on en vient donc Ă Â inventer des mĂ©dicaments contre l’obĂ©sitĂ©. PlutĂŽt que de prĂ©venir l’obĂ©sitĂ©, par la nutrition, par la sensibilisation aux comportements addictifs que la nourriture peut provoquer, par la pratique rĂ©guliĂšre d’un exercice corporel, on va fabriquer des pillules pour aider les obĂšses Ă Â maigrir. Je ne connais pas les mĂ©canismes exacts de ce mĂ©dicament mais, visiblement il bloque des rĂ©cepteurs spĂ©cifiques prĂ©sents dans le cerveau, les tissus adipeux et le foie, et le mĂ©dicament joue donc sur le mĂ©tabolisme du glucose et des lipides, c’est-Ă Â -dire sur la façon dont le corps utilise ou stocke les sucres et le graisses, et sur la sensation de satiĂ©tĂ©.
On va donc pouvoir bouffer comme des gorets, car une pillule magique viendra modifier la maniÚre dont notre corps va stocker tout ça. Bouffons du sucre et de la graisse !
Et puis les effets secondaires semblent liĂ©s Ă Â une augmentation des pensĂ©es suicidaires chez les utilisateurs. Mais ça ne change pas grand chose : l’obĂ©sitĂ© n’est-elle pas une forme de suicide Ă Â la bouffe, comme la cigarette peut l’ĂȘtre avec la nicotine et les goudrons. Dormons tranquilles, la pharmacie veille sur notre bien-ĂȘtre ! Ne perdons pas trop de temps Ă Â rĂ©flechir au mal-vivre qui cause l’obĂ©sitĂ©, puisque nous saurons bientĂŽt en soigner les symptĂŽmes.
CatĂ©gorie : đ§đ»âđ€âđ§đ» SociĂ©tĂ©
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PensĂ©e du matin : le meilleur des mondes n’est pas loin !
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L’oral, l’Ă©crit et internet
L’oral, c’est la communication animale, riche en sentiments, directe. C’est la seule qui soit vraiment chaleureuse. Parfois trop. L’Ă©crit permet une prise de distance quelquefois nĂ©cessaire, et de formuler plus prĂ©cisĂ©ment des sentiments, en prenant son temps. La compilation d’informations nombreuses passe Ă©galement par l’Ă©crit. Ce qu’ont apportĂ© les mails et les blogs : permettre de marier les avantages de l’oral (rapiditĂ©, interactivitĂ©) Ă Â ceux de l’Ă©crit (discours plus prĂ©cis qu’Ă Â l’oral, possibilitĂ© de prendre le temps pour rĂ©pondre). Mais il ne faut pas sous-estimer le risque de disparition du contact rĂ©el. Il faut donc apprendre Ă Â utiliser ce nouveau mode de communication, sans perdre l’essentiel : le contact humain, la communication directe, le sens dans la relation.
Internet a rĂ©volutionnĂ© la communication. Que ce soit dans les mĂ©dias, dans le travail, ou dans les relations personnelles, la rapiditĂ© et la prĂ©sence mondiale d’internet a changĂ© la donne. On connaĂźt bien les modifications qui ont eu lieu au niveau des mĂ©dias (diffusion planĂ©taire et quasi-instantanĂ©e de l’information), au niveau du travail (recherche d’information grandement facilitĂ©, communication par mail prĂ©pondĂ©rante). Qu’en est-il au niveau de la communication privĂ©e ? Qu’apportent les nouvelles technologies (mails et blogs) ?
Je voudrais juste passer en revue quelques atouts et inconvĂ©nients des diffĂ©rents types de communication. Historiquement, l’humain a d’abord connu la communication non-verbale, puis l’Ă©change oral, puis l’Ă©crit…et maintenant Internet ! Je ne parle ici que des modes de communication, et pas des diffĂ©rents langages.Communication orale
Quelques atouts :
- Ă©change d’information direct et rapide
- Contenu émotionnel riche (voix, attitude corporelle)
Quelques inconvénients :
- Contenu Ă©motionnel riche (peut ĂȘtre difficile en cas de conflit, ou de fortes Ă©motions)
- qualitĂ© trĂšs dĂ©pendante des interlocuteurs (si quelqu’un s’exprime mal, l’Ă©change d’information peut devenir difficile)
- ProximitĂ© gĂ©ographique nĂ©cessaire (difficile de parler Ă Â quelqu’un qui est Ă Â 300 mĂštres, et a fortiori Ă Â l’autre bout du monde !)
La communication orale/physique est, selon moi, de loin celle qui est la plus riche et la plus indispensable. Quand elle se passe bien, c’est celle qui apporte le plus durablement du sens, de l’Ă©change (notamment parce que des Ă©motions y sont vĂ©hiculĂ©es, je pense).
Quelques caractéristiques de la communication écrite (courrier habituel)
Quelques atouts :
- plus besoin de proximité géographique
- possibilitĂ© d’exprimer plus prĂ©cisĂ©ment les sentiments, de prendre son temps pour le faire
- PossibilitĂ© de mieux organiser l’Ă©change d’informations, et donc d’Ă©changer plus d’informations (un catalogue de La Redoute est plus long Ă Â faire passer par tĂ©lĂ©phone!)
Quelques inconvénients :
- temps nécessaire pour écrire un courrier (minimum 1h)
- dĂ©lai pour la dĂ©livrance du message (mĂȘme s’il a Ă©tĂ© Ă©normĂ©ment raccourci grĂące aux avions)
Le courrier standard est donc un moyen d’Ă©changer plus d’informations, plus prĂ©cisĂ©ment (qu’il s’agisse de sentiments ou non), et prĂ©sente les dĂ©fauts de ses avantages : plus long Ă Â produire, plus de dĂ©lai pour l’interaction, moins de sentiments directs et de contact humain.
Mail et blogs : le mariage de l’Ă©crit et de l’oral…ou un piĂšge pour solitaires !
Les mails ou les blogs, par le cĂŽtĂ© instantanĂ© et direct, et par le cĂŽtĂ© « écrit », permettent de supprimer quelques inconvĂ©nients de l’oral et de l’Ă©crit, et d’additionner les avantages de l’un et de l’autre ; pour peu que l’on fasse attention Ă Â ne pas seulement cumuler les inconvĂ©nients de l’oral et de l’Ă©crit…!
Quelques atouts :
- délais quasi-nuls ; interaction instantanée
- possibilitĂ© d’exprimer des choses plus posĂ©ment qu’Ă Â l’oral, et plus rapidement qu’Ă Â l’Ă©crit (puisque la transmission est instantanĂ©e)
Quelques inconvénients :
- manque de contacts humains direct. C’est le piĂšge n°1: ne se servir que de ce mode de communication, en pensant communiquer complĂštement
- caractĂšre trop bref de la communication, sur un mode oral / SMS. C’est le piĂšge n°2 : profiter de la rapiditĂ© de ce mode de communication sans utiliser la formidable puissance de l’Ă©crit, qui permet de prendre son temps, et dire les choses autrement qu’Ă Â l’oral.
Conclusion
Pour terminer, je trouve qu’il y a un formidable potentiel dans les nouveaux modes de communication. Ce potentiel est dĂ©jĂ Â rĂ©alitĂ© dans le monde professionnel, oĂč le mail, le travail collaboratif, la veille active rapide ont apportĂ© Ă©normĂ©ment en efficacitĂ©. Dans le domaine personnel, nous n’en sommes qu’au dĂ©but. Le potentiel est Ă©norme, mais il faut utiliser intelligemment ces nouveaux mĂ©dias. Comprendre, justement, qu’il s’agit d’un mĂ©dia (d’un support) et que le contenu c’est le sens que nous y mettons. Ceux qui ne seront pas capables de le faire seront condamnĂ©s Ă Â passer des heures devant leur Ă©cran, seuls, et sans contact signifiant (utiliser Meetic pour nouer un contact rĂ©el avec quelqu’un c’est trĂšs bien : mais combien passent des heures devant leur PC en ayant l’illusion de remplir ainsi leur dĂ©sert sentimental ?). Ceux qui sauront apprivoiser ce curieux mariage d’Ă©crit et d’oral, d’instantanĂ©itĂ© mondiale et de mĂ©lange global des cultures en verront la force : pouvoir rester en contact par mail avec des personnes Ă©loignĂ©es, avoir quelques discussions sur l’actualitĂ© (blog), mettre en place des espaces communs familiaux pour continuer Ă Â tisser le lien familial (gros projet de « blog » familial en cours…), se tenir au courant. J’aime toutes ces possibilitĂ©s offertes ; Ă Â nous de savoir les utiliser intelligemment, de maniĂšre signifiante, interactive et riche d’humanitĂ© !
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Des millions et des milliards !
Deux nombres impressionnants entendus Ă Â la radio ce matin :
- 1 000 000 : c’est le nombre de Wii vendues par mois dans le monde ! (fabrication : 1 500 000 unitĂ© par mois pour diminuer l’attente des clients)
- 1 000 000 000 : c’est le nombre de PC en activitĂ© sur la planĂšte ! (prĂ©vision : 2 000 000 000 en 2015 !)
VoilĂ Â des chiffres qui donnent un peu le vertige, et qui font bien comprendre l’ampleur et la rapiditĂ© de la rĂ©volution technologique qui a eu lieu !
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Pensée du matin
Ce que notre sociĂ©tĂ© a de plus Ă©nervant, Ă Â mon gout : que le plaisir et le bonheur soient des choses presque honteuses…! S’il fallait attendre que le dernier malheureux disparaisse pour ĂȘtre heureux, alors le bonheur serait une idĂ©e morte. Si nous ne prenons pas la peine, de temps en temps, d’exprimer notre bonheur, notre plaisir, nous prenons le risque de le vivre toujours cachĂ©, toujours intĂ©riorisĂ©, et le langage finira par nous faire croire que le bonheur et le plaisir se rĂ©sument Ă Â une absence de souffrance, ou de peine. Comment penser bien ce qu’on ne dit jamais ?
Le bonheur n’est pas l’absence de malheur, ou de souffrance ! Le plaisir n’est pas un manque. Le bonheur est jouissance, dĂ©sir, volontĂ©. Le plaisir est jouissif, joyeux, indispensable !
Les publicitĂ©s pour pillules Ă Â faire maigrir nous feront-elles oublier Ă Â quel point il peut ĂȘtre jouissif de manger ? Ă Â quel point il est bon de faire du sport pour perdre les petits kilos superflus, et entraĂźner son corps ? -
Encore l’Etat, toujours l’Etat…
J’aime bien Nicolas Sarkozy. Je le trouve juste, plein d’Ă©nergie et capable de remettre pas mal de choses en bon ordre de marche s’il est Ă©lu. Et je l’ai trouvĂ© convaincant lundi soir, dans l’Ă©mission qui le mettait face aux questions d’un « échantillon » de français…J’ai Ă©galement apprĂ©ciĂ© sa lettre de soutien Ă Â Charlie Hebdo, dans l’affaire qui oppose le journal satirique aux abrutis extrĂ©mistes du CFCM…
Mais il y a certaines de ses rĂ©ponses qui ne me satisfont pas. Lorsqu’une personne lui pose la question du manque de mĂ©decin dans les petits villages de campagne, Sarkozy rĂ©pond ⊠qu’il donnera des subventions aux mĂ©decins qui vont s’installer dans les rĂ©gions « dĂ©sertĂ©s »âŠrĂ©ponse pleine de pragmatisme ? non : rĂ©ponse imbibĂ©e de la logique habituelle de l’Etat providence. Pour conserver intacte l’illusion que la santĂ© ne coĂ»te rien, et que tout le monde y accĂšde de la mĂȘme maniĂšre (ce qui n’est pas vrai), on prĂ©serve le dogme de la consultation Ă Â prix fixe.
Pour surtout ne pas annoncer une libĂ©ralisation de la mĂ©decine (pourtant censĂ©e ĂȘtre dĂ©jĂ Â libĂ©rale), les efforts Ă Â fournir â payĂ©s par le contribuable, bien sĂ»r – vont ĂȘtre les suivants :- payer des fonctionnaires pour collecter l’impĂŽts et les cotisations
- payer des fonctionnaires pour évaluer quelles zones doivent bénéficier de subventions, et pour distribuer les subventions aux médecins
- maintenir en continu la surveillance : si la mesure porte ses fruits, la répartition des médecins va changer, et il faudra réguliÚrement réévaluer quelles zones doivent ou non bénéficier des subventions
Que d’efforts pour essayer de reproduire, en moins bien, les effets qu’une libĂ©ralisation du service « mĂ©decine » auraient eus de maniĂšre naturelle et rĂ©gulatrice. Pourquoi autant de mĂ©fiance vis-Ă Â -vis des effets rĂ©gulateurs de la libre Ă©volution de l’offre et de la demande ? Pourquoi ne pas comprendre que c’est le prix fixe de l’acte mĂ©dical qui crĂ©e cette dĂ©sertification : si je touche 20⏠par consultation, je vais aller m’installer lĂ Â oĂč il y a le plus de clients possible, non ? c’est logiqueâŠ
En effet, imaginons un instant (horreur!) que le prix de la consultation soit complĂštement libre : chaque mĂ©decin fixe le prix qui lui chante pour la consultation â ou n’importe quel acte mĂ©dical, d’ailleurs. Qu’est-ce qui serait choquant Ă Â cela, d’ailleurs ? Est-ce que quelqu’un s’Ă©tonne que les prix des voitures ne soient pas tous identiques ? Est-ce que quelqu’un propose que les prix des appartements soient les mĂȘmes quel que soit l’emplacement ? non, bien sĂ»r. On va me rĂ©pondre que la mĂ©decine n’est pas un produit, ou un service comme un autre ; je reviendrais lĂ Â -dessus dans un prochain billet, mais notons dĂšs Ă Â prĂ©sent que si la mĂ©decine n’est pas un service comme un autre, il ne faut pas non plus vouloir la faire fonctionner Ă Â rebours de tous les mĂ©canismes Ă©conomiques connus, et qui sont sources de rĂ©gulation. Par ailleurs, le fait d’ĂȘtre un produit diffĂ©rent des autres, ce dont je suis d’accord, n’impose pas pour autant que ce produit doivent avoir un prix unique partout et pour tous !
Continuons donc l’expĂ©rience de pensĂ©e : le prix des actes mĂ©dicaux est librement fixĂ© par les mĂ©decins. Les effets d’offre et de demande vont donc jouer :- le mĂ©decin qui ira s’installer dans une zone de campagne un peu dĂ©sertĂ©e fera payer plus cher sa consultation (ce qui est rare est cher)
- Il sera donc incitĂ© Ă Â s’installer lĂ Â , puisque sa balance financiĂšre sera assurĂ©e : moins de clients, mais plus d’argent par client ; mais cette incitation ne coĂ»tera pas un sou aux Français (sauf qui iront se faire soigner chez lui)
- Cela désengorgera les villes, saturées en médecin
- Cela permettra aussi, avantage important, aux bons médecins de faire payer la qualité de leurs services
On me dira : oui, mais alors, les pauvres gens qui habitent dans ce village vont payer plus cher que les autres ! oui, mais c’est dĂ©jĂ Â le cas : s’il n’y a pas de mĂ©decin dans leur village, il faut bien qu’ils payent leur essence pour aller en trouver un dans la ville voisine, non ? Par ailleurs, la rĂ©gulation par le marchĂ© aura lieu : plusieurs mĂ©decins pourront avoir la mĂȘme idĂ©e, et du fait de leur nombre, ils seront obligĂ©s d’ajuster au plus prĂšs le prix de la consultation pour garder leurs clientsâŠ
Pourquoi ne pas Ă©conomiser alors tous ces coĂ»ts de fonctionnement de collecte de cotisations et de redistribution, alors que l’offre et la demande feraient le travail plus efficacement et de maniĂšre plus durable ? C’est ĂȘtre dogmatiquement anti-libĂ©ral. Je ne m’attendais franchement pas Ă Â une rĂ©ponse comme celle-lĂ Â de la part de Sarkozy.
Un souhait, et une remarque, en guise de conclusion :- le souhait : que ce discours de Sarkozy soit purement d’ordre pragmatique, et de campagne, et qu’il sera â s’il est Ă©lu â plus libĂ©ral que ce qu’il peut se permettre de dire maintenant. C’est l’impression que j’avais eu en Ă©coutant François Fillon. Nous verrons aprĂšs les Ă©lections. Mais si on dit qu’on veut « tout dire avant, pour tout faire aprĂšs », alors il faut aussi commencer le travail d’Ă©ducation Ă©conomique des français, pour expliquer ce que le libĂ©ralisme a d’efficace.
- la remarque : libĂ©raliser les prix des actes mĂ©dicaux n’implique pas un manque de solidaritĂ©, au contraire ! Il faut bien entendu aider les plus nĂ©cessiteux Ă Â accĂ©der aux soins. Mais je prĂ©fĂšre que mes cotisations aillent Ă Â une aide directe et efficace d’accĂšs aux soins, plutĂŽt qu’Ă Â une sorte de redistribution gĂ©nĂ©ralisĂ©e – du saupoudrage – menant Ă Â une aide mal donnĂ©e, Ă Â une mĂ©decine de mauvaise qualitĂ©, et Ă Â une inflation du nombre de fonctionnaires.
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Justice sociale et égalité
Constat
Le monde est injuste. Il suffit de regarder autour de soi pour constater des injustices monstrueuses. Quelle justice dans le monde quand on peut naĂźtre malformĂ© ? Ou malade ? Ou dans une famille qui ne nous donnera pas dâamour ? Ou dans un pays dĂ©vastĂ© par la maladie ou la guerre ? Il y a sur la terre des gens qui naissent avec tout et dâautres avec rien. Câest tout le sens qui est contenu lĂ , et les droits de lâhomme. Dire que les hommes naissent libre et Ă©gaux en droit, câest affirmer que, malgrĂ© toutes les inĂ©galitĂ©s injustes prĂ©sentes au dĂ©part, la sociĂ©tĂ© que lâon veut construire nâen crĂ©era pas de supplĂ©mentaires.
Cela, câest le constat que lâon peut faire Ă 12 ans, en ouvrant les yeux. Et ce sentiment dâinjustice est une facette trĂšs humaine et trĂšs communĂ©ment partagĂ©e de nos sentiments.La justice n’est pas l’Ă©galitĂ©
La suite, câest de savoir comment on garantit le mieux possible quâune sociĂ©tĂ© ne produit pas dâinjustices supplĂ©mentaires. Et trouver lâĂ©quilibre entre lâĂ©galitĂ© et la justice. Câest un sujet quâon nâaime pas trop en France : lâĂ©galitĂ© est-elle forcĂ©ment juste ?
Poser en principe lâĂ©galitĂ© de droit câest une trĂšs bon moyen dâĂ©viter un certain nombre dâinjustices de type « castes ». Mal comprendre ce principe, câest vouloir une Ă©galitĂ© de fait, et câest lâesprit du communisme.
Ce qui est choquant dans les inĂ©galitĂ©s, ce sont celles qui ne sont pas mĂ©ritĂ©es. Celles qui sont lĂ avant ou dĂšs la naissance, oĂč qui sont créées malgrĂ© nous par lâenvironnement. Une sociĂ©tĂ© juste se doit de corriger ces inĂ©galitĂ©s lĂ .Il y a des inĂ©galitĂ©s justes
Il ne faut pas se tromper de cible et vouloir corriger toute inĂ©galitĂ©. Certains Français sont soupçonneux dĂšs quâune inĂ©galitĂ© pointe le bout de son nez. MĂȘme si elle est juste. Dire quâune inĂ©galitĂ© peut ĂȘtre juste, câest dĂ©jĂ douteux pour beaucoup. Cela force Ă poser la question du mĂ©rite, centrale dans les sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques libĂ©rales telles que la nĂŽtre.
Les injustices sont Ă mon avis la principale source de mĂ©contentement dans notre sociĂ©tĂ© ; peut-ĂȘtre mĂȘme que le sentiment dâinjustice est une source de violences sociales plus importante que la pauvretĂ© Ă moyen terme.
RĂ©flĂ©chir aux rapports entre la justice sociale et lâĂ©galitĂ© est indispensable.
Comme le disait Aristote :La plus grande injustice est de traiter également les choses inégales.
JâespĂšre que toutes ces questions seront dĂ©battues librement par les candidats Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle ; cela permettrait de sortir un peu de la schizophrĂ©nie ambiante qui consiste Ă vivre dans une sociĂ©tĂ© qui soupçonne toujours celui ou celle qui rĂ©ussit Ă©conomiquement, tout en vivant sur son dos. Histoire dâĂȘtre un peu plus justes.