Étiquette : Démocratie

  • Vers un parti social-démocrate français ?

    Grosse participation et chute des extrêmes

    La participation a été plus forte que jamais, les extrêmes ont été plus bas que jamais : vive la démocratie ! Voilà  les résultats définitifs :

    1. Sarkozy : 31,1%
    2. Royal : 25,8%
    3. Bayrou : 18,5%
    4. Le Pen : 10,5%
    5. Besancenot : 4,1%
    6. Villiers : 2,2%
    7. Buffet : 1,9%
    8. Voynet : 1,6%
    9. Laguiller : 1,3%
    10. Nihous : 1,1%
    11. Bovet :1,3%
    12. Schivardi : 0,3%

    Victoire de Sarkozy au second tour ?

    Faisons l’addition bêtement : la moitié des électeurs de Bayrou vont à  Sarkozy, et l’autre à  Royal ; répartissons ensuite les extrêmes et petits partis sur leur allié « naturel ». On obtient le score suivant pour le second tour :
    Sarkozy : 54,1%
    Royal : 45,5%
    Bien sûr, des calculs savants montreront certainement un écart plus réduit…mais l’essentiel, c’est que, pour l’instant Sarkozy est en tête, et que Royal doit refaire son retard. Je doute qu’elle y parvienne. En effet, hier, lors de la soirée télévisée (je regardais TF1), j’ai été surpris par ces deux faits surprenants :

    • l’absence des lieutenants de Royal, et le niveau très bas de ceux qui étaient présents ; J’ai vu Fillon, Bertrand, Borloo, tous très bons…côté Royal, je n’ai vu que Hollande et Fabius (l’homme à  la veste bi-face) : où étaient les Drey, les Montebourg ? L’équipe me semble beaucoup plus solide du côté de Sarkozy
    • L’incroyable problème de diction de Royal : c’est extraodinaire de voir la différence entre Bayrou et Sarkozy, qui semblent penser ce qu’ils disent et y mettre de la sincérité et de la conviction, et Royal, qui parle comme un robot, et semble ne pas même comprendre ce qu’elle dit (je sais que ce n’est pas le cas, mais quelle extraodinairement mauvaise communicatrice !)

    Vers un parti social-démocrate ?

    En plus de cette impression de nullité du PS, l’intervention de Cavada (UDF) a consisté à  dire que la force politique de l’UDF était « démocratique » et « sociale », en insistant sur ces deux mots. De là  à  dire que certains pensent à  la création d’un nouveau parti de gauche, social-démocrate (comme toutes les gauches européennes), à  partir de l’UDF et des transfuges PS intelligents (Kouchner, Rocard et autres), il n’y a qu’un a pas, que j’aimerais bien voir franchi. Cela permettrait de laisser les restes du PS croupir avec leur copains d’extrême gauche, tous plus pitoyables les uns que les autres, et redonner au bipartisme toute sa force : la droite française a fait son renouveau avec Sarkozy, à  quand celui de la gauche ?

  • La Loi, la démocratie et ses limites…

    Le malaise des sociétés démocratiques vient de ce que les mots ont perdu leur sens. A l’origine, en démocratie, les pouvoirs de l’État, contrairement à  ce qui se passe en monarchie, étaient limités par la Constitution et par la coutume. Mais nous avons glissé progressivement dans la démocratie illimitée : un gouvernement peut désormais tout faire sous prétexte qu’il est majoritaire. La majorité a remplacé la Loi. La Loi elle-même a perdu son sens: principe universel au départ, elle n’est plus aujourd’hui qu’une règle changeante destinée à  servir des intérêts particuliers.
    La démocratie s’est pervertie parce que nous avons confondu idéal démocratique et tyrannie de la majorité. Parce que nous croyons dans les idéaux de base de la démocratie: le suffrage universel et la suprématie du droit, nous nous sentons obligés de défendre des institutions particulières qui passent, à  tort, pour leur seule traduction concrète.
    Seul le système capitaliste permet la démocratie. Lorsque le régime est dominé par une doctrine collectiviste, la démocratie finit inévitablement par se détruire elle-même. Le planisme mène à  la dictature parce que la dictature est l’instrument le plus efficace de coercition et de réalisation forcée d’un idéal et qu’à  ce titre elle est indispensable à  une société planifiée. Le conflit entre planisme et démocratie surgit simplement du fait que cette dernière est un obstacle à  la suppression de la liberté requise par la direction de l’activité économique. Mais dans la mesure où la démocratie cesse d’être une garantie de la liberté individuelle, il se peut qu’elle persiste sous une forme quelconque sous un régime totalitaire. Une véritable « dictature du prolétariat », même démocratique de forme, au jour où elle entreprendrait la direction centralisée de l’économie, détruirait probablement la liberté individuelle aussi complètement que le ferait n’importe quelle autocratie.
    La règle de loi limite la compétence de la législation: elle la réduit, d’une part, aux règles générales des lois formelles, et s’oppose, d’autre part, à  toute législation orientée d’après les intérêts d’une certaine catégorie de gens. La règle de loi implique la condition de n’employer le pouvoir coercitif de l’État que dans des circonstances définies d’avance par la loi; et exactement de la façon prévue. Tout amendement particulier enfreint la règle de loi. Quiconque conteste ce fait admet la légitimité des pouvoirs que les dictateurs ont obtenus par des moyens constitutionnels en Allemagne, Italie et en Russie.Friedrich VON HAYEK

  • Sarkozy et le populisme …

    On entend souvent dire de Nicolas Sarkozy qu’il est « populiste ». Il s’agit bien sûr, dans la bouche de ses détracteurs, d’une quasi-insulte…Je me suis donc demandé ce que signifie ce mot.

    Populisme :

    1. Mouvement politico-social (qui s’est formé en Russie dans les années 1860) qui voulait entraîner l’ensemble de la paysannerie, du peuple, dans la lutte contre le pouvoir tsariste.
    2. P. ext., POL. Tout mouvement, toute doctrine faisant appel exclusivement ou préférentiellement au peuple en tant qu’entité indifférenciée.

    Quand on se focalise sur l’interêt général, on est donc taxé forcément de « populisme », puisqu’on se réfère à  l’interêt du peuple, sans différenciation. C’est donc un travers d’utiliser ce mot systématiquement de manière péjorative : doit-on forcément parler au nom d’un sous-groupe, d’une corporation, d’une minorité pour que le discours soit recevable ? A mon avis, non ! Par ailleurs ceux qui pensent tout dire en traitant Sarkozy de « populiste » sont aussi ceux qui lui reprochent d’être « communautariste », c’est à  dire de privilégier l’approche consistant à  favoriser des groupes plus que d’autres au détriment de l’intérêt général !
    S’il parle au nom du peuple au sens large, on le traite de populiste, et si il parle d’une catégorie particulière de la population, d’un communauté précise, il est taxé de communautariste. Au nom de qui doit-il parler ? Pour ses critiques, la réponse est claire : il doit se taire, et tous les mots -même mal utilisés- sont bons pour atteindre ce but. Pour ma part, je pense qu’il est bon de remettre l’intérêt général au centre du débat : comment trouver un compromis politique orienté vers le progrès si l’on est systématiquement focalisés sur les interêts d’un catégorie de citoyens en particulier ? Comment redonner du lien social, des projets communs, si on ne parle toujours que des intérêts de certains ?
    La notion d’intérêt général permet justement de trouver le compromis en faisant naitre les voies qui permettent de marier les intérêts forcément particuliers, et souvent contradictoires de l’ensemble des groupes et des personnes composant la population. Qui peut craindre l’intérêt général si ce n’est un groupe qui a suffisament bien tiré son épingle du jeu pour que le moindre accroissement d’intérêt général, soit synonyme de perte pour lui ? Ceux qui critiquent systématiquement cette approche sont donc à  soupconner au mieux d’élitisme, au pire de corporatisme et de poujadisme.