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  • Stratégie de victoire ?

    Stratégie de victoire ?

    Pour que la droite puisse gagner l’élection de 2022, la recette est simple : il faut s’allier. Les Républicains et le Rassemblement National doivent travailler de concert pour rendre cette alliance possible. Cet effort, réel, sera le signe d’une volonté de prendre le pouvoir.

    Homme providentiel ou réunions de convergence ?

    J’apprécie beaucoup les émissions d’interview de l’Institut des Libertés. Charles Gave y reçoit des personnalités intéressantes, et je vous recommande d’aller les découvrir. Il recevait récemment Robert Ménard, maire de Béziers et François Bousquet, rédacteur en chef de la revue Elements.

    Je partage beaucoup de ce qui est raconté là -dedans. Mais j’ai eu le sentiment que les deux invités « attendaient », un peu impuissants, le chef de fil providentiel qui saurait rassembler à  droite, et plus largement d’ailleurs, et gagner l’élection. Il me semble que le problème est pris un peu à  l’envers : la seule stratégie possible, à  droite, est simple.

    Il faut rassembler, ce qui veut dire travailler ensemble. Le Rassemblement National et les Républicains (mais aussi Debout la France, Via, Objectif France) devraient avoir des réunions de travail, visant à  poser sur la table les différents sujets, et construire un programme commun. Tant que ces réunions ne seront pas organisées, et partagées avec le public, les électeurs, l’élection de 2022 sera perdue d’avance.

    Gagner l’élection n’est qu’un moyen

    L’absence de ces réunions, de ces échanges, sera le signe que ces acteurs ne sont pas capables de faire les compromis nécessaires à  la victoire. Si on place le sort du pays comme enjeu majeur, alors la victoire est une étape nécessaire. Gagner l’élection n’est pas le but, c’est un moyen. Ne pas se donner les moyens (échanger, se foutre sur la gueule, faire des accords, des compromis), c’est afficher aux yeux de tous (électeurs compris) que le sort du pays, n’est pas l’enjeu pour ces partis. C’est justement ce qui a conduit les électeurs à  ne plus se déplacer : des politiciens dont l’enjeu est d’être élu, et non d’appliquer un programme, dans l’intérêt de la Nation. Ce qui est glamour en politique, c’est la vérité et le sens du sacrifice, pas les egos surdimensionnés.

    A ceux qui s’offusqueraient d’un tel rapprochement, je rappellerais d’abord qu’il ne faut pas avoir peur des mots et des pièges tendus par une partie des journalistes et des élites « bien pensantes », et je poserais ensuite les questions suivantes : en quoi, sur les idées, François-Xavier Bellamy diffère de Marion Maréchal ? En quoi Jean-Frédéric Poisson ne pourrait pas s’entendre avec Mariani, ou Dupont-Aignan ? Retailleau avec Garraud, ou Aliot ? Si leurs différences de points de vue – inévitables – ne peuvent se lisser, s’oublier momentanément, s’articuler, évoluer, pour un objectif commun, alors c’est que ces gens-là  ne veulent pas du pouvoir. Robert Ménard, dans la vidéo qui ouvre cet article le dit très bien. Cela demande du courage (que pour la plupart ils ont déjà  montré).

    Au passage, ces réunions de « convergences », ou d’alliance, seraient le meilleur moyen de voir émerger des personnalités nouvelles (ou pas), capables de porter ce programme commun devant le peuple (avec ou sans les chefs de partis d’ailleurs). Je repose donc cette question, ouverte et bienveillante : quand a lieu la prochaine réunion de travail pour un rassemblement gagnant à  droite ?

    C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche.

    Pierre Soulages (1919) artiste peintre et graveur français

  • Obama vs. McCain

    Voilà  deux courtes vidéos présentant les arguments des représentants des républicains et des démocrates en France[1. Stuart W. HAUGEN, Vice-Président des Republicans Abroad France, et Joe SMALLHOOVER, Chairman des Democrats Abroad France] pour défendre leur poulains. Je les ai trouvées sur le site de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), dans la newsletter #271.

    Côté Républicain

    Côté Démocrate

    Personnellement, je trouve les arguments du républicain plus incisifs et convaincants, et vous ?


  • Vrai centre et faux centre

    François Bayrou a définitivement terminé son oeuvre d’enterrement du MoDem. Son propos visant à  critiquer le bipartisme (réfuté en force par les électeurs) tombe à  l’eau. Malgré les journalistes qui ont souvent mis le focus sur les membres du MoDem dans cette campagne, et malgré un score relativement important aux présidentielles, le centre « à  la Bayrou » a vécu. Une carte interactive des résultats est disponible sur le site du Parisien.
    Plus pertinente et plus juste, la vision d’Hervé Morin dimanche soir concernant la notion de centre. Il est convaincu de sa nécessité, mais contrairement à  Bayrou, Hervé Morin – fondateur du Nouveau Centre – considère que le centre politique doit se positionner comme un courant dans le cadre du bipartisme. Le centre semble être à  ses yeux la voix de la modération et du compromis au sein des grands partis (PS et UMP).
    Il a appelé d’ailleurs à  ce que tout le monde travaille dans le sens de moderniser la France, sur de nombreux aspects évidents – au vu de la situation des autres pays Européens – : plein emploi, réformes structurelles de l’Etat, diminution de la dette publique. Son discours est clairement d’expliquer que les solutions sont – au moins partiellement – connues, et qu’il convient d’avoir un minimum de sens de l’intérêt général pour oeuvrer dans ce sens. Discours frais, pragmatique, et ô combien plus fédérateur que celui, idéologique au point d’être dogmatique, du MoDem. Voilà  ce que doit être le vrai centre, et voilà  pourquoi Bayrou a tué son parti mort-né.

  • Ce qui est drole dans ces elections…

    Retour sur la soirée télévisée de résultat du premier tour. Pas très intéressant, mais il y a toujours quelques drôleries dans ces soirées électorales d’entre-deux tours : entre les andouilles patentées, ceux qui commencent à  sortir leurs rateaux à  voix, et les journalistes cherchant à  tout prix à  étaler leur incompétence, on peut toujours s’amuser un peu…
    (suite…)

  • Le président des USA est …

    Les deux candidats démocratesLe non évènement de ce début d’année, ce sont bien les élections américaines : très peu d’analyses, simple suivi de la « course de lévrier ». Beaucoup de chiffres, beaucoup d’images, récupérés bien sûr des médias américains dans un vaste copier-coller, sans vergogne. Ce sont les médias qui fabriquent l’information, pas les hommes politiques…
    (suite…)

  • Législatives : tout le monde au boulot !

    Résultats un peu moins marqués que ne le prévoyaient les sondeurs et les journalistes : pas de quoi casser trois pattes à  un canard. A entendre parler les socialistes, hier soir, on avait presque l’impression que ce résultat était une victoire de la gauche ! Rien de surprenant dans la bouche de ceux qui brassent du vent, et se réfugient dans les postures de donneurs de leçons, au lieu de proposer une alternative politique concrète. Marielle de Sarnez (MoDem) était même franchement désagréable et aggressive pour quelqu’un dont le parti compte 4 membres à  l’assemblée. Heureusement, Xavier Bertrand était là  pour remettre à  leur place Delanà¶e et Fabius, en leur expliquant qu’un opposition forte se caractérise avant tout par des propositions, et qu’ils n’avaient fait, pendant les campagnes, fait que critiquer les idées de Sarkozy. Lui (Bertrand) parle concrètement, de sujets qu’il a visiblement travaillé, et sans faux-semblants. On pouvait attendre (puisque le débat portait à  ce moment là  sur la fameuse augmentation de TVA) des propositions des socialistes pour prouver à  Bertrand qu’il avait tort : rien n’est venu. Faut-il en déduire qu’il a raison ?
    Deux mots pour finir :

    • Il y a une catégorie de personnes qui devraient se remettre en cause au moins aussi profondément que les socialistes, ce sont les journalistes : le niveau des questions hier soir étaient réellement pitoyable (on avait l’impression qu’ils demandaient aux membres du gouvernement pourquoi ils avaient perdu l’élection), et ce matin, la Une du figaro sur les législatives (où je pensais trouver un joli camembert pour illustrer ce billet) s’ouvrait sur l’annonce officielle de la séparation Hollande / Royal ! Qu’est ce qu’on en a à  foutre, franchement ?
    • Pour ceux qui se reconnaissent plus dans le pragmatisme et la franchise de Bertrand que dans les postures insupportables et moralisatrices de Fabius, je recommande la lecture de l’interview de Fillon (qui date déjà  un peu) qui m’avait rassuré sur la volonté de réformer du gouvernement

    Les résultats de l’élection législatives sont donc bien : au boulot tout le monde ! Le gouvernement et la majorité (qui sont déjà  au boulot) pour faire ce qu’ils ont dit, la gauche pour se remettre en cause en profondeur (sur l’économie de marché, sur la place de l’Etat) et les journalistes pour améliorer leur niveau général frisant la nullité !