Toujours sur l’excellent « Ami du laissez-faire » , un test sympa (rubrique « articles », tout en haut !) pour répondre à la question : où vous situez-vous sur l’échiquier politique ? Je l’ai fait (ça prend 1/4 heure), et voilà mon résultat (point bleu) :
Je me retrouve entre les sociaux-démocrates et les libéraux, plutôt proche des libéraux : c’est exactement ce que j’aurais dis au « feeling »…! à‡a marche plutôt pas mal. Et pour vous ? N’hésitez pas à laisser votre résultat en commentaire…Bon test !
Edit du 17/04/2009 : je viens de refaire le test et l’image présentée ici est ma nouvelle position. C’est amusant de voir l’évolution en 2 ans de temps.
Étiquette : Libéralisme
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De droite ou de gauche ?
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Toute l’économie en une page !
Voilà ce que j’ai trouvé sur l’excellent site de « L’ami du laissez-faire » (site crée par Patrick Madrolle, qui tient aussi un blog), une récapitulation très synthétique (et néanmoins assez complète) des lois économiques…ça ne fait jamais de mal de se cultiver un peu — ou de se rafraîchir la mémoire – …et puis, pour ceux qui veulent attaquer le soi-disant « dogme », il est important de le formuler préalablement à la discussion, non ?
Je cite donc Patrick Madrolle, parce qu’il n’y a rien à rajouter…:Milton Friedman, prix Nobel d’économie, a eu l’occasion de dire :
Ce qui est extraordinaire avec la science économique, c’est que toutes ses lois tiennent réellement en une page, mais leur simplicité n’a jamais été acceptée par la plupart des gens.
L’économiste américain Mark Skousen a relevé le défi. Le texte ci-dessous a été publié par la revue du F.E.E. (Foundation for Economic Education, New York), Freeman, Janvier 1997. Et ce texte a été traduit par Jacques Garello, président de l’ALEPS, Association pour la liberté économique et le progrès social, pour La Nouvelle Lettre, numéro du 15 février 1997.
Voilà donc la liste:
- Intérêt personnel : Personne ne dépense l’argent des autres avec autant de soin que le sien propre.
- Croissance économique : La clé de l’élévation du niveau de vie est de développer l’épargne, la formation de capital, l’éducation et la technologie.
- Commerce : Lors de tout échange volontaire, quand ils disposent d’une information précise, l’acheteur et le vendeur sont tous les deux gagnants ; de ce fait, une augmentation du commerce entre individus, entre groupes ou entre pays est profitable aux deux parties.
- Concurrence : Étant donné la réalité universelle des ressources limitées et des demandes illimitées, la concurrence existe dans toutes les sociétés et ne peut pas être abolie par décret gouvernemental.
- Coopération : Puisque la plupart des individus ne sont pas autosuffisants, et que presque toutes les ressources naturelles doivent être transformées pour devenir utilisables, les individus – travailleurs, propriétaires, capitalistes et entrepreneurs – doivent travailler ensemble dans le but de produire des biens et services de valeur.
- Division du travail et avantage comparatif : Les différences de talents, d’intelligence, de savoir et de propriété conduisent à la spécialisation et à un avantage comparatif détenu par chaque individu, entreprise ou pays.
- Dispersion du savoir: L’information sur le comportement du marché est si diverse et omniprésente qu’elle ne peut être saisie ni calculée par une autorité centrale.
- Perte et profit : Le profit et la perte sont des mécanismes du marché qui indiquent ce qui doit être ou ne pas être produit dans le long terme.
- Coût d’opportunité : Étant donné les contraintes de temps et de ressources, il faut toujours faire des arbitrages. Vouloir faire quelque chose demande de renoncer à d’autres que l’on aurait aimé faire aussi. Le prix payé pour s’engager dans une activité est égal au coût des activités auxquelles on a renoncé.
- Théorie des prix : Les prix sont déterminés par l’estimation subjective des acheteurs (demande) et des vendeurs (offre), et non par un quelconque coût de production objectif ; plus le prix est élevé, moins les quantités achetées seront grandes et plus les quantités offertes seront importantes.
- Causalité : À chaque cause correspond un effet. Les actions des individus, des entreprises ou des gouvernements ont un impact sur les autres acteurs de l’économie, impact qui peut être prédit, bien que le niveau de prédictibilité dépende de la complexité des actions engagées.
- Incertitude : Il existe toujours une dose de risque et d’incertitude sur l’avenir, car les gens effectuent des réévaluations, tirent des leçons de leurs erreurs et changent d’avis, ce qui rend délicate toute prédiction sur leurs comportements à venir.
- Économie du travail : L’augmentation des salaires sur le long terme ne peut être réalisée que par une plus grande productivité, c’est-à -dire par davantage d’investissements en capital pour chaque travailleur ; le chômage chronique est une conséquence de l’action du gouvernement qui fixe les taux de salaire au-dessus du niveau d’équilibre du marché.
- Contrôles du gouvernement : Les contrôles des prix, des salaires ou des loyers peuvent bénéficier à certains individus ou groupes, mais pas à la société dans son ensemble ; en fin de compte, ces contrôles créent de la pénurie, du marché noir et une détérioration de la qualité et des services. Les repas gratuits, ça n’existe pas.
- Monnaie : Des tentatives délibérées pour déprécier la monnaie nationale, ou baisser artificiellement les taux d’intérêt, ou encore pour s’engager dans des politiques d’argent facile conduisent inévitablement à l’inflation, à des cycles prospérité/récession et aux crises économiques. C’est le marché, et non l’État, qui devrait régler la monnaie et le crédit.
- Finances publiques : Dans toutes les entreprises publiques, et afin de maintenir un haut niveau d’efficacité et une bonne gestion, les principes du marché doivent être adoptés chaque fois que cela est possible:
- le gouvernement devrait essayer de se cantonner à ce que les entreprises privées ne peuvent pas faire ; il ne doit pas s’engager dans des affaires que le secteur privé gère mieux que lui.
- le gouvernement devrait fonctionner selon ses moyens.
- l’analyse coût/avantage: les bénéfices marginaux doivent être supérieurs aux coûts marginaux.
- le principe de commutativité: ceux qui bénéficient d’un service devraient payer pour ce service.
Il y a tout de même matière à réfléchir là -dessus, non ? Et se poser quelques questions sur l’idéologie ambiante : ces lois sont des lois d’économie positive (ce qui est de l’ordre du savoir scientifique) et non pas normative (ce qu’on décide en connaissant l’économie positive, et en y rajoutant nos valeurs morales et politiques)…Merci à nos politiques de ne pas en oublier la moitié en court de route…!
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Hygiene intellectuelle !
Je vous conseille vivement la lecture du hors-série du journal Le Point, consacré au libéralisme. Recueils des textes majeurs, biographie des penseurs importants, analyses : c’est une superbe petite monographie sur le libéralisme, bien utile pour ceux qui veulent réfléchir par eux-mêmes. Les deux textes introductifs de Baverez et Marseille sont excellents, et la plupart des textes, y compris anciens, sont d’une étonnante actualité ! Pour vous mettre l’eau à la bouche, voilà tirée du site du Point, une sorte de préface de Franz-Olivier Giesbert :
On ne sait à qui il faut au juste imputer ce glissement sémantique. Aux enseignants, aux médias, à l’opinion publique ou aux trois. Toujours est-il que la France est l’un des rares pays où « libéralisme » est devenu un gros mot. Une insulte dont on a du mal à se remettre.
Excellente idée ! :wink: -
Le courage du bon sens !
Sur les conseils de l’excellent Yves de Kerdrel, éditorialiste au Figaro et chroniqueur sur BFM , j’ai acheté le livre « Le courage du bon sens », de Michel Godet.
Je l’ai commencé hier, et je n’ai lu que cinquante pages…mais quelle claque ! Il FAUT absolument lire ce libre, plein de bon sens, de parler vrai, et de propositions pour améliorer les choses avec pragmatisme. C’est le livre d’un homme libre, indigné face à l’injustice et face aux conneries organisées et non reconnue. Le livre commence très fort, sans tabou, sur la dette publique, et sur les 35h : les responsables politiques de gauche que l’auteur à côtoyé reconnaissent, « en privé », que c’était une erreur de vouloir appliquer partout et pour tous une règle allant de surcroît dans le mauvais sens : pour se partager le travail, il faut déjà en créer ! Pourquoi seulement « en privé » : est-ce si grave de reconnaître une erreur ?
L’auteur explique que le libéralisme n’est ni de droite, ni de gauche, et surtout pas incompatible avec un sens social : c’est d’ailleurs la position de Tony Blair, ou Gerhard Schrà¶der …ça fait du bien de l’entendre ! la gauche française ferait bien de s’en inspirer, au lieu de montrer du doigt le profit.
Tous les sujets importants de notre société y sont abordés, sous l’angle du bon sens et de la réflexion factuelle. Ce qui place l’auteur, et il s’en réclame d’ailleurs, dans le camp des francs-tireurs non dogmatiques tels que Jacques Marseille, François de Closet, ou Pascal Bruckner. J’ajouterai à cette liste Yvan Rioufol qui est souvent assez décapant.
C’est la réalité factuelle qui est injuste et révoltante, pas le fait de la dire ! -
Encore l’Etat, toujours l’Etat…
J’aime bien Nicolas Sarkozy. Je le trouve juste, plein d’énergie et capable de remettre pas mal de choses en bon ordre de marche s’il est élu. Et je l’ai trouvé convaincant lundi soir, dans l’émission qui le mettait face aux questions d’un « échantillon » de français…J’ai également apprécié sa lettre de soutien à Charlie Hebdo, dans l’affaire qui oppose le journal satirique aux abrutis extrémistes du CFCM…
Mais il y a certaines de ses réponses qui ne me satisfont pas. Lorsqu’une personne lui pose la question du manque de médecin dans les petits villages de campagne, Sarkozy répond … qu’il donnera des subventions aux médecins qui vont s’installer dans les régions « désertés »…réponse pleine de pragmatisme ? non : réponse imbibée de la logique habituelle de l’Etat providence. Pour conserver intacte l’illusion que la santé ne coûte rien, et que tout le monde y accède de la même manière (ce qui n’est pas vrai), on préserve le dogme de la consultation à prix fixe.
Pour surtout ne pas annoncer une libéralisation de la médecine (pourtant censée être déjà libérale), les efforts à fournir — payés par le contribuable, bien sûr – vont être les suivants :- payer des fonctionnaires pour collecter l’impôts et les cotisations
- payer des fonctionnaires pour évaluer quelles zones doivent bénéficier de subventions, et pour distribuer les subventions aux médecins
- maintenir en continu la surveillance : si la mesure porte ses fruits, la répartition des médecins va changer, et il faudra régulièrement réévaluer quelles zones doivent ou non bénéficier des subventions
Que d’efforts pour essayer de reproduire, en moins bien, les effets qu’une libéralisation du service « médecine » auraient eus de manière naturelle et régulatrice. Pourquoi autant de méfiance vis-à -vis des effets régulateurs de la libre évolution de l’offre et de la demande ? Pourquoi ne pas comprendre que c’est le prix fixe de l’acte médical qui crée cette désertification : si je touche 20€ par consultation, je vais aller m’installer là où il y a le plus de clients possible, non ? c’est logique…
En effet, imaginons un instant (horreur!) que le prix de la consultation soit complètement libre : chaque médecin fixe le prix qui lui chante pour la consultation — ou n’importe quel acte médical, d’ailleurs. Qu’est-ce qui serait choquant à cela, d’ailleurs ? Est-ce que quelqu’un s’étonne que les prix des voitures ne soient pas tous identiques ? Est-ce que quelqu’un propose que les prix des appartements soient les mêmes quel que soit l’emplacement ? non, bien sûr. On va me répondre que la médecine n’est pas un produit, ou un service comme un autre ; je reviendrais là -dessus dans un prochain billet, mais notons dès à présent que si la médecine n’est pas un service comme un autre, il ne faut pas non plus vouloir la faire fonctionner à rebours de tous les mécanismes économiques connus, et qui sont sources de régulation. Par ailleurs, le fait d’être un produit différent des autres, ce dont je suis d’accord, n’impose pas pour autant que ce produit doivent avoir un prix unique partout et pour tous !
Continuons donc l’expérience de pensée : le prix des actes médicaux est librement fixé par les médecins. Les effets d’offre et de demande vont donc jouer :- le médecin qui ira s’installer dans une zone de campagne un peu désertée fera payer plus cher sa consultation (ce qui est rare est cher)
- Il sera donc incité à s’installer là , puisque sa balance financière sera assurée : moins de clients, mais plus d’argent par client ; mais cette incitation ne coûtera pas un sou aux Français (sauf qui iront se faire soigner chez lui)
- Cela désengorgera les villes, saturées en médecin
- Cela permettra aussi, avantage important, aux bons médecins de faire payer la qualité de leurs services
On me dira : oui, mais alors, les pauvres gens qui habitent dans ce village vont payer plus cher que les autres ! oui, mais c’est déjà le cas : s’il n’y a pas de médecin dans leur village, il faut bien qu’ils payent leur essence pour aller en trouver un dans la ville voisine, non ? Par ailleurs, la régulation par le marché aura lieu : plusieurs médecins pourront avoir la même idée, et du fait de leur nombre, ils seront obligés d’ajuster au plus près le prix de la consultation pour garder leurs clients…
Pourquoi ne pas économiser alors tous ces coûts de fonctionnement de collecte de cotisations et de redistribution, alors que l’offre et la demande feraient le travail plus efficacement et de manière plus durable ? C’est être dogmatiquement anti-libéral. Je ne m’attendais franchement pas à une réponse comme celle-là de la part de Sarkozy.
Un souhait, et une remarque, en guise de conclusion :- le souhait : que ce discours de Sarkozy soit purement d’ordre pragmatique, et de campagne, et qu’il sera — s’il est élu — plus libéral que ce qu’il peut se permettre de dire maintenant. C’est l’impression que j’avais eu en écoutant François Fillon. Nous verrons après les élections. Mais si on dit qu’on veut « tout dire avant, pour tout faire après », alors il faut aussi commencer le travail d’éducation économique des français, pour expliquer ce que le libéralisme a d’efficace.
- la remarque : libéraliser les prix des actes médicaux n’implique pas un manque de solidarité, au contraire ! Il faut bien entendu aider les plus nécessiteux à accéder aux soins. Mais je préfère que mes cotisations aillent à une aide directe et efficace d’accès aux soins, plutôt qu’à une sorte de redistribution généralisée – du saupoudrage – menant à une aide mal donnée, à une médecine de mauvaise qualité, et à une inflation du nombre de fonctionnaires.
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Qui osera ?
Quel(le) homme (femme) politique osera parler de la place de l’Etat ? Quel candidat à l’élection présidentielle osera soulever le problème de l’omniprésence de l’Etat dans notre pays ?
Briguer le pouvoir, et en même temps promettre d’amoindrir sa portée, est-ce possible ?
Je ne vois qu’une chose qui puisse permettre cela (et rien n’est joué, j’attends d’entendre les candidats sur ce sujet épineux) : il faut que le candidat soit là temporairement, et que la décision de restreindre la place de l’Etat n’entame son pouvoir que sur une durée finie. Ce qui se traduit par :- mandats limités dans le temps et dans le nombre
- personnages politiques issus de la société civile, et pouvant facilement y retourner
Restreindre le champ d’action de l’Etat, c’est aussi avoir le courage d’expliquer que l’Etat n’est pas un bon gestionnaire, que les fonctionnaires sont trop nombreux et l’efficacité de leur action mal évaluée, et enfin que certains domaines ne nécessitent pas d’intervention de l’Etat, mais se porteraient mieux si on laissait le marché jouer son rôle vivifiant, créateur et régulateur naturel.
Qui aura le courage ?