Comment savoir si le progrès existe ? Peut-être en se demandant ce qui pourrait caractériser le développement des populations dans le monde. C’est ce que font les Nations Unies depuis longtemps. L’indice qui est calculé pour évaluer cela est l’Indice de Développement Humain. Il est calculé en moyennant 3 indices quantifiant le savoir, la santé et le niveau de vie. Et depuis 30 ans, il augmente dans toutes les régions du monde. Le progrès existe !
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Étiquette : Progrès
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Le progres existe, et il se mesure
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Pensée du matin
Pendant que certains vont négocier à Bruxelles le retour à l’équilibre des finances publiques pour 2012 au lieu de 2010, pendant qu’on se demande comment réformer intelligemment l’université et le monde du travail, des fous religieux au Pakistan utilisent comme boucliers humains des femmes et des enfants dans la Mosquée rouge. Le gouvernement pakistanais à lancé l’assaut hier. Plus de quarante morts. Et ça n’est pas fini. C’est cela, le monde : le contraste saisissant et dramatique entre ce qui se construit, et ce qui se détruit. N’arrêtons pas de construire au prétexte que certains détruisent. C’est au contraire une raison de plus pour saisir toute l’urgence de l’action. Allah est grand.
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Distinction entre responsabilité et conviction
Quelques temps avant l’élection présidentielle, Alain Boyer (professeur de philosophie politique à l’université de Paris-IV – Sorbonne), avait écrit un excellent article dans le Figaro. Son titre ? « Si vous êtes vraiment de gauche, votez Sarkozy! ». Cet article est vraiment excellent, clair et concis à la fois. Je ne peux que vous conseiller de le lire !
Je reviens dessus simplement parce que la distinction qu’il fait dès le début entre « morale de conviction » et « morale de responsabilité » est essentielle, et me parle beaucoup. On retrouve partout, en politique comme au travail, cette ligne de scission entre convictions et responsabilités.
Max Weber et Raymond Aron ont insisté sur deux attitudes possibles : la morale de la conviction, qui ne s’intéresse pas aux effets de l’action mais seulement à ses intentions, et la morale de la responsabilité, qui cherche à anticiper les conséquences d’une action avant d’arbitrer, parfois dans la douleur, en sa faveur. Cette morale n’a rien à voir avec le « réalisme » amoral. Mais elle tient qu’il est immoral de poser au moraliste intègre sans s’interroger sur le bilan prévisible de ses actes. On peut opposer, comme le philosophe « républicain » Philip Pettit, le fait de vouloir « honorer » une valeur et celui de chercher à la « promouvoir ». Seule cette attitude-ci est responsable.
Il décrit ensuite, à l’aide d’exemple concrets, la différence entre ces deux attitudes. Vraiment, il faut lire cet article magistral !
Pour finir, la conclusion de l’article :
Aujourd’hui, vu l’état du pays, il faut avoir le courage de proposer certaines réformes dites « libérales », incitatives, et négociées avec ceux qui, comme la CFDT, acceptent de ne plus considérer la politique en démocratie comme une guerre, un conflit à somme nulle, mais comme une délibération commune suivie de compromis.
Quiconque veut promouvoir les valeurs sociales devra en passer à l’heure qu’il est par des réformes dites « libérales », conditions sine qua non de la sauvegarde des retraites et de la Sécurité Sociale. La justice doit prendre en compte les générations futures. Les hommes et les femmes politiques de progrès sont ceux qui ont cessé de prendre les électeurs pour des idiots économiques – cessant de faire comme s’il suffisait de « faire payer les riches », de s’endetter et de moins travailler – et se donnent les moyens de promouvoir réellement la liberté, l’égalité et la solidarité.
Quant aux émotifs qui méprisent les « calculs » et la « rentabilité », rappelons cette phrase de l’économiste marxiste Charles Bettelheim, citée naguère par Michel Rocard : « Quand on cesse de compter, c’est la peine des hommes que l’on cesse de compter ». Même si l’on peut en critiquer certains aspects, seul le programme économique de Nicolas Sarkozy, comme l’était celui, très proche, de François Bayrou, semble en mesure de promouvoir à long terme les valeurs du progrès social, de la protection et de la liberté. La démarche d’hommes de gauche comme Christian Blanc et Eric Besson n’est donc pas une trahison de leurs valeurs. Français, encore une effort pour promouvoir les valeurs de gauche ! -
Harmonies économiques : Introduction
Voici le premier d’un série d’articles sur l’ouvrage « Harmonies économiques » de Bastiat. Comme je trouve ce texte admirable, je ferais un billet de résumé/extraits sur chacun des chapitres, au fur et à mesure de mes lectures, et du temps disponible sur mes soirées et mes week-end ! J’utiliserai abondamment les longs extraits de texte, parce que c’est la beauté du texte, son aspect pédagogique et clair qui m’a donné envie de faire ces billets (…et aussi parce que ça va plus vite :smile: ).
Les intérêts sont harmoniques
Je commence donc avec l’introduction du livre, intitulée « A la jeunesse Française ».
Il part sur cette idée très forte, qui résume l’ensemble de l’ouvrage (il se fixe comme ojectif de le démontrer) : « Tous les intérêts légitimes sont harmoniques ». Il discute dans cette introduction de la « solution » au problème social.
Or, cette solution, vous le comprendrez aisément, doit être toute différente selon que les intérêts sont naturellement harmoniques ou antagoniques.
Dans le premier cas, il faut la demander à la Liberté; dans le second, à la Contrainte. Dans l’un, il suffit de ne pas contrarier; dans l’autre, il faut nécessairement contrarier.
Mais la Liberté n’a qu’une forme. Quand on est bien convaincu que chacune des molécules qui composent un liquide porte en elle-même la force d’où résulte le niveau général, on en conclut qu’il n’y a pas de moyen plus simple et plus sûr pour obtenir ce niveau que de ne pas s’en mêler. Tous ceux donc qui adopteront ce point de départ: Les intérêts sont harmoniques, seront aussi d’accord sur la solution pratique du problème social: s’abstenir de contrarier et de déplacer les intérêts.
La Contrainte peut se manifester, au contraire, par des formes et selon des vues en nombre infini. Les écoles qui partent de cette donnée: Les intérêts sont antagoniques, n’ont donc encore rien fait pour la solution du problème, si ce n’est qu’elles ont exclu la Liberté. Il leur reste encore à chercher, parmi les formes infinies de la Contrainte, quelle est la bonne, si tant est qu’une le soit. Et puis, pour dernière difficulté, il leur restera à faire accepter universellement par des hommes, par des agents libres, cette forme préférée de la Contrainte.La suite sur la page suivante !
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Pourquoi il faut que Sarkozy l’emporte
A moins d’une semaine du premier tour, il semble que Bayrou chute un peu dans les intentions de vote, et que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal confortent leur avance sur les autres candidats. On voit donc se profiler un second tour Royal-Sarkozy, avec avantage à Sarkozy. Ca c’est pour l’aspect « sondages ».
Un autre aspect des sondages concerne les préoccupations des français, avec en tête, le chômage, donc le travail. Cela me semble tout à fait normal, dans la mesure où avec un taux de 10% de la population active (soit à peu près 20% de la population active soumise à une possibilité de chômage), la France continue de subir le choix politique qui a été fait (pas forcément explicitement) de moins travailler, et d’augmenter le coût du travail. Le chômage est une plaie sociale, individuelle et économique. Le faire chuter radicalement doit être une priorité — en tout cas pour qui souhaite traiter le problème n°1 des français. Le chômage est le symptôme, aussi, d’un manque de compétitivité, de confiance, de solidarité.
La France a fait le choix du chômage, et il faut maintenant faire le choix inverse : celui du travail. Cela implique un courage politique pour dire la vérité. Dire qu’il faut arrêter d’augmenter le SMIC mécaniquement plus vite que les autres salaires ; dire qu’il faut supprimer — ou modifier fortement les 35h ; dire que la travail crée du travail, et qu’il ne se divise pas ; dire que pour partager un gâteau, il faut encore le produire.
Il n’y a que Sarkozy qui mette la revalorisation du travail comme priorité dans son programme ; c’est utile et important, tant au niveau économique que philosophique. Le travail aliénant, décrié par les intellos en mal de grand soir ayant mal digéré leur « Capital », n’est qu’un aspect de la réalité. Le travail, c’est aussi et surtout l’émancipation, le progrès, l’entraide mutuelle.Le travail éloigne de nous trois grands maux : le besoin, le vice, l’ennui.
VoltaireDans la guerre, le plus fort accable le plus faible.
Dans le travail, le plus fort communique de la force au plus faible.
Bastiat -
Croyez-vous au progres ?
Definition du progres : quel ideal ?
Pour répondre à cette question, il faut définir le progrès et puis voir s’il y a lieu d’y croire ou pas.
PROGRàˆS:
- Accroissement quantitatif ou intensif d’un phénomène.
- Processus évolutif orienté vers un terme idéal.
Laissons le premier sens qui est simplement le sens synonyme d’ »évolution ». Le deuxième sens se comprendra mieux si on définit l’ »idéal ».
IDÉAL:
- [Avec une valeur relative : un idéal particulier]
Ce que l’on conçoit comme conforme à la perfection et que l’on donne comme but ou comme norme à sa pensée ou son action dans quelque domaine que ce soit. - [Avec une valeur absolue : l’idéal] Ce qui satisferait toutes les exigences du coeur et de l’intelligence, par opposition à la réalité limitée et décevante.
Selon le sens que l’on utilise, on ne sera pas du tout dans le même registre : le deuxième oppose l’idéal à la réalité, tandis que le premier utilise l’idéal comme but ou norme de pensée ou d’action. Comme souvent avec l’absolu, il nous induit en erreur : nous sommes finis par nature, et relatifs. Concentrons-nous sur la première définition, même s’il faut être conscient que c’est l’idéal imaginé en opposition avec le réel qui fait que beaucoup d’idéalistes sont aussi pessimistes.
Avec le premier sens, le progrès devient un « processus évolutif orienté vers un terme conforme à la perfection ET que l’on donne comme but ou comme norme à sa pensée ou son action ». Il y a donc un rôle actif dans le progrès : c’est nous qui utilisons un idéal pour but, et qui oriente un processus évolutif. Quelle action sans but ? Quelle ambition dans l’action si ce n’est vers un idéal de perfection ? Encore une fois, il faut insister : viser un but ne signifie pas qu’il soit atteint, ou accessible. Un scientifique, un romancier et une philosophe semblent d’accord là -dessus :Le progrès n’a aucun caractère inéluctable, rien ne garantit des lendemains meilleurs.
Karl PopperCroire au progrès ne signifie pas qu’un progrès ait déjà eu lieu.
Franz KafkaLe progrès et la catastrophe sont l’avers et le revers d’une même médaille.
Hannah ArendtLa notion de progrès oriente simplement l’action. L’archer qui vise la cible n’a pas de garantie qu’il l’atteindra ; mais comment pourrait-il l’atteindre s’il ne la vise pas ?
Facteurs du progres social
Cette notion de progrès est reliée de manière forte aux siences, et donc à la connaissance (seule les sciences produisent des connaissances).
Les sciences se caractérisent par le fait qu’il y a progrès.
Pierre RosenbergLe progrès en art n’existe pas. Il y a de grands artistes dans tous les siècles, et dans tous les pays, il y a des développements de style, mais il n’y a pas de progrès.
Pierre RosenbergLa question principale à se poser est donc : le progrès a-t’il un sens dans le domaine social ? Et si oui, quels sont les facteurs du progrès social ?
On revient toujours sur les mêmes choses, n’en déplaise à ceux qui aiment les tables rases…
L’éducation :Nos progrès en tant que nation dépendront de nos progrès en matière d’éducation. L’esprit humain est notre ressource fondamentale.
John Fitzgerald Kennedyla liberté de pensée, la créativité, et l’optimisme :
La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même car le progrès moral de la société dépend exclusivement de son indépendance.
Albert EinsteinL’enthousiasme est à la base de tout progrès.
Henry FordL’histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté.
Friedrich Hegelsans oublier le sexe, bien sûr, et l’émancipation des femmes, sans vouloir paraitre ethnocentriste ou islamophobe :mrgreen: :
Le progrès social commence toujours par l’indépendance des fesses.
Albert CosseryEn conclusion, on peut dire que le progrès existe, comme guide d’action et de pensée. Et qu’il importe moins de savoir s’il faut y croire ou non (ce qui impliquerait qu’on pourrait agir sans but), mais bien plutôt d’identifier ce qui, dans l’action ou dans la pensée, va dans le sens du progrès, et de mettre nos efforts là -dessus. Qu’en pensez-vous ?