Étiquette : Propagande

  • Structures de propagande

    Structures de propagande

    Si vous n’étiez pas trop convaincu par le dernier billet (Structures de censure), je vous invite à prendre connaissance des discussions autour de la dernière version de Gemini (l’IA de Google, ex-bard). De manière assez basique, cette IA a carrément « effacé » les blancs. Quand on lui demande de générer une image d’un pape, elle ne génère que des images avec des noirs ou des personnes de couleur. Du pur wokisme, assumé, car la responsable de la stratégie IA l’explique très bien. C’est ce que la vidéo très bien faite de Matt Walsh montre (en fin d’article) : la mega-entreprise Google, que l’on utilise tous les jours, fait de la vulgaire propagande1 woke.1. Action psychologique qui met en œuvre tous les moyens d’information pour propager une doctrine, créer un mouvement d’opinion et susciter une décision. A l’approche des élections US, et des européennes avant, tout cela n’augure rien de bon pour la liberté d’expression et pour la liberté tout court. Je ne sais pas trop comment on peut lutter contre ça, à part en le faisant savoir, et en se désengageant autant que faire se peut des outils Google. C’est très pénible qu’une belle entreprise comme celle-là se soit laissée grignoter et phagocyter par des activistes politiques. C’est le cas pour le wokisme, c’est le cas pour le catastrophisme climatique. C’est déjà en train d’arriver en France. Pour ma part, je vais essayer de quitter progressivement gmail : si nous sommes des milliers, des centaines de milliers, des millions, à le faire, peut-être cela fera-t-il réfléchir les dirigeants de Google ? Je n’y crois pas vraiment (les dirigeants de Google ont volontairement mis en place ce genre de cinglés), mais a minima ça évitera qu’ils jouent avec mes données. Evitons de nous faire biaiser. Quand on voit comment les médias ont joué main dans la main avec les gouvernements au moment du COVID pour censurer tout ce qui ne suivait pas la ligne du parti, c’est une précaution à mon sens utile. Qu’en pensez-vous ? Est-ce que cela vous inquiète, ou est-ce moi qui me fait des films ?

  • Le monde sans fin

    Le monde sans fin

    « Le monde sans fin » est une bande dessinée pédagogique, née de la collaboration entre Jancovici et Blain. Il y est question d’énergie, de climat, de l’humanité. C’est un formidable ouvrage, qui se dévore, qui nourrit, qui fait réfléchir et …réagir car il comporte quelques biais idéologiques.
    Christophe Blain est un des auteurs de BD françaises les plus talentueux, et l’un de mes préférés. J’adore son trait, et son style. Vous pouvez notamment vous jeter sur la série Gus. Il a souhaité rencontrer Jean-Marc Jancovici, ingénieur, enseignant et entrepreneur, inventeur du bilan carbone, pour mettre en image et en narration son éclairage sur l’énergie et le climat. Le livre est le très beau résultat de cette collaboration.

    Qualités indéniables

    On retrouve dans le livre le franc-parler de Jancovici, qui ne mâche jamais ses mots pour dézinguer les opinions qu’il pense stupides ou erronées. C’est ce qui fait de lui un animal à  part dans le champ des discussions sur l’énergie et l’écologie. Pro nucléaire, ce qui me plaît compte tenu des énergies disponibles, mais aussi visiblement pas vraiment un franc-partisan de la liberté (planiste, néo-malthusien), ce qui me déplait compte tenu de mes valeurs. On sent tout de même le technocrate, et le collectiviste ; ce qui sur un sujet comme l’énergie est moins choquant : la subsidiarité bien comprise implique que certains sujets soient nécessairement traités sur une maille nationale, voire internationale, et celui de l’énergie en fait probablement partie.
    J’ai beaucoup aimé aussi, outre les magnifiques dessins, le style narratif choisi par Blain. Racontant son histoire avec le sujet, et avec Jancovici, il assume d’être celui qui ne sait pas (mais apprend et transmet). Cela fait un ton toujours très pédagogique, jamais lourdingue, toujours fluide et clair. J’ai beaucoup apprécié la partie finale sur le fonctionnement du cerveau, utile et donnant une profondeur et une ourverture au propos.

    Oui, mais…

    J’ai déjà  mentionné quelques points de désaccord de philosophie politique. Mais ils ne sont pas gênants en tant que tel. Ce qui me dérange plus, mes lecteurs n’en seront pas surpris, c’est le mélange entre politique et science dans l’argumentation. La science dit ce qui est, la politique dit ce qu’on décide de faire compte tenu de ce qui est et de ce qu’on en sait. La science ne dit pas ce qu’il faut faire. Or, sur ce sujet, le mélange est omniprésent, et il me semble que cela devrait faire partie du rôle de pédagogue que de démêler cet entrelacement douteux. La planète se réchauffe, soit. L’effet de serre a un rôle dans ce réchauffement, soit. Il est possible que l’homme ait une part (petite à  priori) dans ces variations de climat, soit. Mais rien de tout cela ne dit ce qu’il faut faire, et avec quelle proportion, avec quelle vitesse. C’est l’affaire des arbitrages politiques, des affaires humaines. Car soyons beaucoup plus clairs : la science ne dit pas ce qu’il faut faire, mais des scientifiques et des politiciens, ou des activistes peuvent utiliser la science pour faire comme si elle apportait avec elle les choix politiques et les arbitrages. C’est de la manipulation. Je pense que Jancovici tombe un peu là -dedans à  certains moments.
    Il joue sur la peur, et ne montre qu’une partie des faits, pour faire croire au lecteur que certaines actions sont inévitables et commandées par le réel. Quelques exemples ? Je n’ai pas lu dans le livre la mention qui aurait dû être faite de la part de l’homme et du CO2 anthropogénique dans l’effet de serre global : à  peine 0,3%. Le principal vecteur d’effet de serre sont la vapeur d’eau, et le CO2 naturel, dont les cycle sont presqu’indépendants des activités humaines. Ce simple fait, ainsi que la dépendance connue du climat aux variations astronomiques (activité solaire, position de la terre, etc..), fait prendre du recul par rapport au message « activité humaine = réchauffement = castrophe ».
    Il n’est jamais fait mention dans le livre, non plus, des effets positifs de l’augmentation du CO2 et de la température. Par exemple, la terre n’a jamais été aussi en forme côté « forêts » (ce qui contredit les images catastrophiques du livre). Les plantes en général et les arbres en particuliers, bénéficient de l’augmentation de CO2, ce qui peut d’ailleurs être un élément d’auto-régulation du climat.
    Je n’ai pas vu dans le livre non plus d’éléments concernant les « nouvelles » pistes de production d’énergie (notamment la fusion nucléaire qui fait des progrès chaque jour).

    L’éducation peut-elle faire l’impasse sur le Vrai ?

    Je comprends ces raccourcis : le livre a été fait dans une logique de persuasion, de mise en mouvement des lecteurs. Le pari est réussi. ça marche toujours de faire peur. C’est ce que fait le GIEC depuis 1988. Mais je fais partie des esprits – probablement trop idéalistes – qui aimeraient que les combats politiques se mènent sans trahir ou masquer excessivement la vérité. Pour repenser nos modes de fonctionnement, notre rapport à  l’énergie, à  la consommation, à  la croissance, faut-il faire planer sur tous les esprits, notamment les jeunes que l’on forme, une angoisse existentielle sur-jouée, et rendant fou, car portant sur des sujets où probablement l’homme n’a qu’une influence négligeable ? Faut-il jeter la rigueur et la vérité pour faire avancer sa cause ? Je pense le contraire. Aucune cause ne saurait être juste si elle nécessite pour avancer de cacher le réel et de museler la vérité.

  • Citation #134

    La philosophie nous apprend à  douter de ce qui nous parait évident. La propagande, au contraire, nous apprend à  accepter comme évidentes des choses dont il serait raisonnable de douter.

    Aldous Huxley (1894 – 1963) écrivain, romancier et philosophe britannique

  • La vérité sur le néolibéralisme

    La vérité sur le néolibéralisme

    Néolibéral est certainement l’insulte la plus à  la mode en France. Déjà , il faut savoir que c’est juste le nom qu’ont donné ses adversaires au libéralisme. Histoire de ne pas dire trop ouvertement qu’ils font la promotion d’idées légitimant la contrainte, et la négation des individus. Ensuite, ce qu’on découvre en cherchant un peu, c’est que ni les intellectuels qui ont fondé ces courants anti-libéraux, ni leur partisans, ne connaissent le libéralisme. Ils s’en servent comme d’un épouvantail pour faire passer leurs idées liberticides et totalitaires. Ne rentrons pas dans leur jeu, ni dans leur sémantique.
    (suite…)

  • La vulgarité du Nouvel Obs

    Comment faire pour remplir un journal, quand on est à  court d’idées ? Au Nouvel Observateur, ils ont la solution : prendre un évènement avec Sarkozy qu’ils n’ont pas couvert, et raconter n’importe quoi ! Si possible en faisant passer Sarkozy pour un gros imbécile vulgaire. La vulgarité n’est pas toujours où l’on veut nous faire croire, et c’est grâce à  Jean Quatremer, journaliste à  Libération, que l’on sait où elle se trouve en l’occurence.

    C’est une bien belle histoire (lue chez Koz), et qui mérite de circuler fort et partout.
    Le Jeudi 15/05/2008, la rubrique « Téléphone Rouge » du Nouvel Observateur (rubriques où les articles ne sont pas signés) s’ouvre sur la nouvelle suivante :
    Les nouveaux connards de Sarkozy
    Nicolas Sarkozy a toujours autant de mal à  se faire au style présidentiel. ”Putain les mecs, il fait chaud, on se fout sur la terrasse ! », a-t-il lancé, lundi 5 mai, à  quelques journalistes spécialistes des questions européennes qu’il avait invité pour une rencontre informelle à  l’Elysée. L’entretien s’est déroulé dans la bonne humeur jusqu’à  ce qu’un des reporters s’avise d’interroger Sarkozy sur sa pusillanimité à  propos des droits de l’homme en Tunisie. Réponse du président : « Rien à  foutre, de toute manière, ce ne sont que des connards qui posent des questions à  la con… ».

    Or, un des journalistes qui étaient présent (contrairement au Nouvel Obs) à  cette entrevue, Jean Quatremer, est formel :
    Spectaculaire, mais totalement faux. Je le sais, comme mes confrères en poste à  Bruxelles le savent, puisque j’étais présent. Et je peux vous affirmer que jamais le Président n’a tenu de tels propos. En le disant, je brise le « off » dont nous étions convenu avec l’Élysée. Mais comment rester muet devant un tel mensonge qui nuit à  toute la profession : d’une part parce que celui qui a parlé (ou qui a parlé à  quelqu’un qui a parlé) a violé le « off », mais surtout parce qu’il a raconté n’importe quoi. C’est exactement de la même eau que le soi-disant SMS envoyé par Nicolas Sarkozy à  son ex-femme (« si tu reviens, j’annule tout »).

    Jean Quatremer, « Sarkozy, le Nouvel Observateur et les connards »
    Depuis, le Nouvel Observateur a reconnu s’être trompé.
    Comment qualifier ce genre de non-journalisme ? De la propagande ? Du mensonge éhonté ? De la basse manipulation ? Je vous laisse choisir les mots qui conviennent le mieux pour décrire cet acte minable.
    Vendredi 23 mai, le texte en question était encore en ligne (cliquez sur la petite image ci-dessous pour voir la copie d’écran). L’affaire est maintenant dans les mains des grands médias. On ne peut que saluer, en attendant, la rigueur intellectuelle de Jean Quatremer. Et le remercier d’avoir dénoncé cet acte de mensonge grossier.
    Copie d'écran du 23/05

  • Information, opinion publique et propagande…

    Information, opinion publique et propagande…

    Medias et Information

    Pour approfondir un peu la conclusion de mon billet sur le CSA, je suis allé chercher quelques définitions pour voir quelle distinction objective on peut mettre entre information factuelle et opinion (je trouvais que la scission entre les deux n’étaient pas très claire dans la plupart des médias français).
    Commençons par définir « média » tout d’abord (étymologie : moyen, c’est-à -dire « moyen de transmission ») ; j’ai eu la surprise de voir que média est le raccourci pour « mass média ».

    MASS-MEDIA :
    Ensemble des moyens de diffusion de masse de l’information, de la publicité et de la culture, c’est-à -dire des techniques et des instruments audiovisuels et graphiques, capables de transmettre rapidement le même message à  destination d’un public très nombreux.

    Les médias diffusent l’information ; jusque là , rien de bien surprenant. Qu’est-ce que l’information ?

    INFORMATION:

    1. Ensemble des activités qui ont pour objet la collecte, le traitement et la diffusion des nouvelles auprès du public.
    2. Faits, événements nouveaux, en tant qu’ils sont connus, devenus publics.
    3. Ensemble de connaissances réunies sur un sujet déterminé.

    L’information, c’est donc ce qui a un caractère nouveau, factuel et public.
    C’est également des connaissances réunies sur un sujet donné : un dossier préparé sur un thème donné, un travail de synthèse, c’est aussi de l’information. Il me semble assez évident que le travail de base des journalistes est assez bien décrit par cette définition de l’information, non ?

    Opinions individuelles et collectives

    Voyons maintenant ce qu’est une opinion, pour préciser un peu la frontière entre l’information et l’opinion. L’opinion est définie selon deux grands axes : les opinions individuelles et les opinions collectives.

    OPINION:

    • sous l’angle individuel :
      1. Manière de penser sur un sujet ou un ensemble de sujets, jugement personnel que l’on porte sur une question, qui n’implique pas que ce jugement soit obligatoirement juste
      2. Point de vue, position précise que l’on a dans un domaine particulier: social, religieux, politique, intellectuel.
      3. PHILOS., LOG.État d’esprit qui consiste à  reconnaître le caractère subjectif de la connaissance que l’on a d’une chose, en inclinant à  penser que cette connaissance se rapproche de la vérité tout en admettant qu’on se trompe peut-être.
    • sous l’angle collectif :
      1. Jugement collectif, type de pensée, ensemble d’idées partagées par un groupe humain sur un sujet ou un ensemble de sujets.
      2. Ensemble des attitudes morales, intellectuelles et sociales dominant dans une société, dans la manière dont elles se manifestent, s’appréhendent ou s’évaluent.

    Tout de suite on peut remarquer deux choses :

    • les journalistes devraient avoir pour règle déontologique stricte de garder leurs opinions personnelles pour eux, ou au moins prévenir quand ils donnent un avis, une position personnelle ; pour cet aspect je pense que la neutralité est à  peu près respectée (sinon aucun journaliste n’irait interviewer Le Pen, par exemple)
    • il est extrêmement difficile de ne pas décrire la réalité sans faire intervenir une part de l’opinion collective ; ce devrait être cependant être une ligne de conduite exigée par l’honnêteté intellectuelle : pour rester dans l’information factuelle, le journaliste doit savoir prendre de la hauteur par rapport aux attitudes morales, intellectuelles et sociales dominantes ! L’orientation des interviews, le point de vue déformé donné aux faits, le choix même des sujets est souvent l’expression d’opinions collectives…un exemple : j’ai vu l’autre jour un reportage où les journalistes allaient rencontrer des électeurs du FN. Ils étaient pistés, presque traqués, avec en fond comme une sorte de message subliminal « l’électeur du FN se cache, c’est normal il a honte de voter pour Le Pen »…je n’ai jamais vu un reportage où on allait chercher, pour les montrer comme des bêtes curieuses, les électeurs de Besancenot ou Laguiller, qui votent pourtant pour des candidats ayant des idées tout aussi renfermées, dangereuses et passéistes.

    Le problème avec les opinions collectives et les médias, c’est qu’il y a un renforcement mutuel : les médias peuvent colporter les opinions collectives, mais les fabriquent également. Comme de plus ils cherchent à  les flatter pour gagner de l’audience, un message factuel et objectif devient difficile à  faire passer…

    Et la propagande, dans tout ça ?

    A force de ne pas faire attention aux interactions entre les opinions collectives ou personnelles et les focus qu’ils mettent sur l’actualité, les journalistes pourraient-ils tomber dans la propagande ?

    PROPAGANDE :
    SC. SOC. ET POL., courant.Action psychologique qui met en oeuvre tous les moyens d’information pour propager une doctrine, créer un mouvement d’opinion et susciter une décision.

    Il semble bien au vu de la définition, que la réponse est oui : à  force de ne pas faire proprement le tri entre opinions personnelles, opinions collectives et information, les journalistes — parce qu’ils font partie du système d’information — prennent le risque de participer, sciemment ou non, à  une action psychologique propre à  créer un mouvement d’opinion, c’est-à -dire à  faire de la propagande. A nous d’être vigilants face aux messages véhiculés directement ou pas par les médias !
    Source des définitions : Dictionnaire LEXILOGOS