Étiquette : Réformes

  • Fillon : premier ministre utile !

    François Fillon doit prononcer aujourd’hui son très attendu « discours de politique générale » devant l’Assemblée Nationale. Pour ma part, j’attends ce discours avec grand intérêt, sinon avec impatience. Certains commentateurs dans les médias, pour ne pas dire beaucoup, ne se privent pas de rappeler à  chaque fois le peu de place laissée au 1er ministre par N. Sarkozy, et de suggérer très finement de réflechir à  la suppression de cette fonction devenue, selon eux, inutile. Je trouve que c’est un peu facile ! Pour plusieurs raisons :

    • C’est totalement sous-estimer le boulot qu’il y a faire (je ne suis pas sûr que pour tenir un programme ambitieux comme celui de Sarkozy, on soit trop de deux pour mener la barque) ; du style, mais Fillon doit passer son temps à  se gratter les couilles, alors ?
    • c’est un peu paradoxal de la part d’un milieu qui est très prompt à  critiquer le pouvoir soi-disant absolu de Sarkozy, que d’appeler de ses voeux la suppression du poste de 1er ministre, non ? C’est être soit idiot et contradictoire, soit manipulateur – mais avec une telle grossiereté que ça en devient risible –

    En ce qui me concerne, je suis très heureux du choix de François Fillon comme 1er ministre. Il semble être un homme déterminé, posé, orienté vers l’action; épris de vérité et pragmatique. Je pense que Sarkozy et lui forment un sacré tandem pour mener l’équipe gouvernementale. Attendons le discours pour juger. J’espère qu’on retrouvera intacts dans ce discours important toute la volonté de réforme, et tout le pragmatisme démontrés pendant la campagne et depuis l’élection.

  • Le moment décisif arrive…

    On arrive au pied de la muraille. Le bras de fer a commencé entre le gouvernement et les différents représentants de l’immobilisme du monde universitaire. Certains syndicats (représentant les étudiants ou les directeurs d’universités, ou les professeurs) commencent à  jouer le bloquage, en refusant d’entendre parler de sélection, de prise d’autonomie des universités. La suite nous montrera ce qu’il en est : mais on peut déjà  craindre un peu que le projet ne s’amollisse et finisse par perdre de sa force si on évacue les notions qui fâchent (sélection et orientation, concurrence entre les établissements, financement privé de la recherche, évaluation des profs).
    Le seul sujet qui ne fâche pas les immobiles : celui des moyens. Et il est vrai que l’université en manque cruellement. Il suffit de lire l’article que Mme Canto-Sperber (directrice de l’ENS de la rue d’ULM) écrivait dans le Figaro il y a peu pour s’en convaincre : il faut plus de moyens, mais cela doit s’accompagner de réformes structurelles ambitieuses pour un système poussiéreux et sclérosé par des batailles de clochers, et des mandarins séculaires. Le California Institute of Technology (le fameux CalTech) dispose, pour un nombre d’étudiants et de profs comparables, d’un budget de fonctionnement 8 fois supérieur à  celui de la rue d’Ulm (pourtant un des pôles d’excellence en France, source de prix Nobel et de médailles Fields). Cela montre bien l’ampleur du chemin à  parcourir. Et on voudrait le parcourir en restant immobiles ?
    La négociation a été habile de la part du gouvernement sur le sujet de l’autonomie : comme les immobilistes sont également égalitaristes à  tout crin, ils ont préféré accepter une autonomie pour tous les établissements, plutôt que de voir la sacro-sainte égalité entre les établissement disparaitre. Plutôt bouger tous ensemble, plutôt que de créer une différence entre les volontaires et les autres. Pourquoi pas, du moment que ça bouge ! Le refus du mouvement aura été moins fort que celui de l’inégalité et de la concurrence. Je ne sais pas s’il faut s’en réjouir d’un point de vue intellectuel ; espérons qu’au moins cela porte ses fruits et commence à  remettre tout ce petit monde en mouvement. Et qu’une fois en mouvement, il comprendra que la concurrence est une nécessité : il importe de l’intégrer dans la construction du système au lieu d’en nier l’existence…C’est le seul moyen d’en limiter les effets néfastes, et de profiter pleinement de ses effets positifs, sources de création de richesse – intellectuelle et matérielle – par l’émulation.

  • Le vent du changement…

    Après avoir reçu le compte-rendu du conseil des ministres, après avoir lu des extraits de l’intervention de Sarkozy auprès des députés UMP, et après avoir vu son interview sur TF1, j’ai eu le sentiment qu’enfin les choses vont bouger !
    Ce que je retiens de cette journée énorme, c’est avant tout deux choses :

    • L’extraodinaire force d’action et de volonté de Sarkozy ne faiblit pas : ce qu’il a dit, il va tout faire pour le mettre en oeuvre. Loin du politiquement correct, il est simplement dans l’action. Quel changement dans le discours, dans la manière de faire ! Certains voudront y voir un superprésident, qui prend toute la place (j’ai déjà  entendu des commentaires à  la radio allant dans ce sens) : cela ne sera que le reflet de leur immobilisme ! En effet, il faut quelqu’un avec une formidable volonté et une énorme énergie pour sortir de 20 ans d’immobilisme !
    • Enfin une approche globale de la réforme ! C’est la seule possible ! comment, en effet, peut-on vouloir changer d’abord le fonctionnement de la Police, sans changer aussi celui de la Justice, et donc également réformer le fonctionnement des prisons ? Comment peut-on vouloir changer le fonctionnement de l’école sans changer aussi les autres filières (apprentissage, université) ? Une société est un ensemble, et les réformes ne peuvent être menées qu’en parallèle : leur réussite dépend de ça ! Une réforme menée seule sans rien changer par ailleurs est vouée à  l’échec. Sarkozy et Fillon semblent avoir compris cela, et vouloir l’appliquer. Quel changement à  nouveau, dans la méthode, et dans l’efficacité qui va en découler !

    Alors voilà , j’étais content hier soir : content et soulagé de voir que Sarkozy va tout faire pour tenir parole, et porter le vent du changement dans tous les secteurs de la société française. De manière pragmatique, mais à  nouveau, c’est la seule manière intelligente de réformer…
    J’ai noté que dans son discours deux choses importantes : son sens de la justice sociale et du sort des plus démunis, et son sens de l’intérêt général, expression qu’on n’avait pas vu depuis longtemps, ni dans les discours ni dans les faits…! Ceux qui sont pour le changement soutiendront à  coup sûr Sarkozy ; c’est déjà  ce qu’ils ont fait dans les urnes…

  • Premier tour des législatives : logique et rassurant !

    La projection de sièges après le 2nd tour

    Les résultats sont tombés hier soir : conformes aux prévisions. La ruine du PS se confirme, la perte de vitesse du FN également, et toute l’intelligence stratégique de Bayrou porte ses fruits : il a réussi à  couler le centre en quelques années. Visiblement, la majorité UMP à  l’assemblée se confirme, et Sarkozy/Fillon devraient pouvoir mener leur politique avec un fort soutien de l’assemblée, donc des français (n’oublions pas que l’assemblée des députés représente le peuple français).
    Un mot sur le pitoyable PS : ils n’ont toujours pas compris leur défaite, et toujours pas réussis à  se remettre en question. On imagine qu’ils le feront après le deuxième tour, pensant que continuer sans changer leur permettra de sauver les meubles ! Calcul presque touchant dans sa naïveté, s’il n’était inquiétant sur le fond. Ils ne cessent de répeter qu’il faut une opposition forte (ce qui est vrai dans le principe) sans se rendre compte que pour avoir une opposition forte, il faut que les français votent pour elle, et donc qu’elle ait réussi à  les convaincre, ce qui n’est manifestement pas le cas aujoud’hui.
    La logique est respectée : ceux qui veulent vraiment changer les choses de manière pragmatique obtiennent le pouvoir à  l’assemblée.

  • Réforme de la fonction publique : sujet chaud !

    Dans les grands débats du mardi, sur BFM, Philippe Manière envisageait les réformes de la fonction publique accomplies dans les pays scandinaves, et notamment en Suède, et que Nicolas Sarkozy pourrait appliquer en France pour réduire les budgets de fonctionnement de l’Etat. Le débat était assez dépassionné, et pour cause les interlocuteurs n’étaient pas vraiment partie prenante, mais plutôt des analystes et des observateurs, suédois ou non. Il y avait dans cette discussion :

    Un relatif consensus s’est établi assez rapidement sur deux points :

    • la nécessité d’une grande transparence dans les finances de la fonction publique, préalable indispensable à  toute réforme juste, et appliquée de manière pédagogique
    • la nécessité de modifier le statut des fonctionnaires pour assouplir le fonctionnement et la qualité du service public, dans le souci de plus de justice (comment justifier que certains citoyens soient complètement protégés des contraintes économiques et d’efficacité responsable, tandis que d’autres les supportent quotidiennement?)

    Il y a avait un contraste assez frappant entre le ton assez tranquille avec lequel les invités tombaient d’accord sur ces sujets, alors même qu’ils sont (étaient?) systématiquement évités comme des tabous dans les médias français : les langues commencent à  se délier…!
    Pour preuve, lorsque le présentateur demande à  Falkehed de conclure en disant ce que selon lui Sarkozy peut faire pour mener à  bien ces réformes, la réponse tombe :

    N. Sarkozy devrait envoyer Philippe Séguin [Premier Président de la Cour des Comptes] faire les comptes des centrales syndicales, qui n’auraient plus qu’à  se taire, et les réformes passeraient en douceur !

    Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas de la langue de bois !

  • La bataille du service minimum aura-t-elle lieu ?

    Deux jours, deux interviews, deux phrases qui m’ont fait sursauter. J’ai entendu sur BFM hier après midi René Valladon, secrétaire confédéral de FO, et ce matin Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT. Bien sûr, la question du service minimum est rapidement tombée. Ce qui m’a fait sursauter, à  chaque fois, ce sont deux choses :

    • le niveau des réponses de ces représentants syndicaux
    • l’absence de réaction des journalistes face à  des contre-vérités énoncées devant eux

    Ce matin, Maryse Dumas nous a expliqué que « le service minimum est une atteinte au droit de grève ». Je comprends bien qu’il faut mettre le service minimum en place en faisant attention au droit de grève ; mais affirmer de manière aussi tranchée que les deux sont antinomiques, c’est un peu simpliste ! Et le droit des clients ? dans « service public », il y a « service » et « public ». Quel service public quand il n’y a plus de service ? La CGT doit se réunir dans les prochains jours pour envisager une « grève préventive »…
    Hier, René Valladon, intérrogé sur le même sujet, nous affirmait péremptoirement que « la première revendication des usagers, c’est d’être prévenu suffisamment longtemps à  l’avance [des grèves] » ! Là  encore, pas de réaction de la part du journaliste ! La première revendication des usagers (clients), ce n’est pas d’être prévenus à  l’avance, c’est d’avoir le service pour lequel ils ont payé ! Cette manière de parler à  la place des autres sans savoir ce qu’ils pensent (ou en feignant de ne pas le savoir) est assez insupportable ; en même temps, c’est normal pour un syndicaliste français en 2007 !
    Je ne m’amuse pas à  l’avance d’éventuels conflits dans les transports publics à  propos du service minimum : j’ai suffisamment galéré dans les grèves de métro pour vouloir les éviter à  ceux qui le prennent…Il me semble qu’il y a tout de même moyen de respecter les clients de ces services, tout en respectant le droit de grève. Ceux qui jouent le conflit ne doivent pas avoir le dernier mot. L’espoir ici est que les syndicalistes, visiblement insensibles à  l’intérêt général et assez peu intéréssés par un service public de qualité, ne soient pas suivis à  la SNCF et à  la RATP : ce qui n’est pas impossible vu le peu de gens qu’ils représentent !

    Evolution du taux de syndicalisation en France

    Légende : Evolution du taux de syndicalisation en France – de 1949 à  1993 inclus, estimation à  partir du nombre de cotisations syndicales (en déduisant les 20 % de cotisations correspondant aux salariés en retraite) [1] — de 1996 à  2004 inclus, estimation à  partir de l’Enquête Permanente sur les Conditions de Vie des Ménages de l’Insee.

    Et vous ? pensez-vous que le service minimum soit nécessaire pour la qualité du service public, ou pensez-vous que c’est une atteinte au droit de grève ?