Étiquette : Sociaux-démocrates

  • Citation #106

    De même qu’on ne saurait parler de morale devant les pièces solidaires d’une mécani­que, il n’y a pas de place pour la morale dans la solidarité forcée sociale-démocrate. La morale se situe dans l’engagement personnel, et la solidarité s’y appelle alors amour et charité.
    Christian Michel

  • Subsidiarité

    Retour sur le principe de subsidiarité, souvent invoqué et source de pas mal de confusion. Les sociaux-démocrates le font partir d’en haut, et le confondent avec la décentralisation (le niveau le plus haut dans l’organisation de la société délègue une partie de ses pouvoirs), tandis que les libéraux le font partir de l’individu, et y voient le seul moyen de structurer la loi pour garantir la liberté individuelle. Pour les libéraux, la subsidiarité, c’est le principe selon lequel les individus délèguent une partie du pouvoir sur un organe collectif (public ou non).

    J’ai reçu ma dernière commande : « L’homme Libre« , un livre d’hommage à  Pascal Salin. Et, bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher de commencer à  dévorer quelques chapitres. Dont un, clair et néanmoins fouillé11. Il y revient notamment sur les racines étymologiques, historiques, et philosophiques du concept, en particulier sur sa proximité avec des textes du pape Pie XII, et avec le concept de personnalismecher à  Koz, de Jean-Philippe Feldman2, traitant du principe de subsidiarité : « Subsidiarité et libéralisme ». Son article montre bien comment ce principe a été utilisé aussi bien par les sociaux-démocrates, que par les conservateurs ou les libéraux.
    Il rappelle les distinctions et les nuances qu’il faut apporter à  la définition du concept32. J’avais déjà  fait suivre ici une tribune de Feldman sur le droit et la législation, pour éviter que cela ne devienne un fourre-tout. La subsidiarité comporte deux dimensions, et doit partir de l’individu pour être une notion pleinement libérale.

    Subsidiarité : deux dimensions

    3. distinctions que l’article de Wikipedia sur la subsidiarité ne fait pas du tout
    Ce qu’il rappelait déjà  dans une conférence sur la constitution européenne :

    Pour un libéral, la subsidiarité a deux dimensions. La première, trop souvent oubliée, est la dimension horizontale : la subsidiarité c’est ce qui fait le partage entre la sphère de la puissance publique et la société civile. La deuxième, qui n’est qu’annexe, c’est la subsidiarité verticale : au sein de la puissance publique les décisions doivent être prises au plus près de l’individu.

    La subsidiarité doit partir de l’individu

    La subsidiarité doit partir de l’individu, comme le rappelle Jacques de Guénin :
    L’homme libre et responsable, nous l’avons vu, cherche à  s’associer à  d’autres personnes pour satisfaire des objectifs qui dépassent ses seules capacités. Il fait ainsi partie de groupes, comme sa paroisse, son quartier, ou sa commune. Ces groupements peuvent à  leur tour s’associer pour accomplir des objectifs encore plus ambitieux. Mais les groupes d’ordre supérieur ne doivent pas retirer aux groupes d’ordre inférieur (dont le plus petit est l’individu), ce que ces derniers peuvent accomplir eux-mêmes : c’est le fameux principe de subsidiarité. Pour le libéral, l’État lui-même devrait être une association d’ordre supérieur à  laquelle les associations d’ordre inférieur, telles que les communes, délégueraient certains pouvoirs et certains moyens, selon le principe de subsidiarité. Mais nous vivons depuis toujours dans un schéma strictement inverse où l’État dispose de tous les pouvoirs et ne consent à  déléguer quelques petits espaces de liberté aux citoyens que lorsque ceux-ci le lui arrachent.
    Mathieu Laine et Jean-Philippe Feldman avait également insisté sur le caractère remontant de la subsidiarité dans un texte traitant du rejet de la constitution européenne paru sur le Québécois Libre :
    Pour les libéraux, une constitution devrait tout d’abord avoir pour objet non pas tant d’agencer les pouvoirs que de limiter le Pouvoir. Synthèse ambiguë, la Constitution européenne encourage à  l’inverse l’augmentation et la centralisation des pouvoirs. Au-delà  des domaines de compétence exclusive de l’Union européenne, la liste des domaines de compétence partagée avec les États membres est en effet impressionnante : marché intérieur, environnement, protection des consommateurs, transports, etc. Les principes de subsidiarité et de proportionnalité sont certes consacrés, mais au lieu d’être remontante, au lieu de partir de l’individu pour remonter jusqu’à  l’Union européenne, la subsidiarité, concept fondamentalement libéral, est ici descendante.
    C’est toujours le même principe mis en avant par les libéraux : l’individu – les individus – doivent être le départ et la fin de tout système politique, sous peine de bafouer la liberté individuelle. Chose immorale, même sous des prétextes constructivistes prétendument « sociaux ». J’y souscris pleinement : et vous ?


  • La vérité sur le néolibéralisme

    La vérité sur le néolibéralisme

    Néolibéral est certainement l’insulte la plus à  la mode en France. Déjà , il faut savoir que c’est juste le nom qu’ont donné ses adversaires au libéralisme. Histoire de ne pas dire trop ouvertement qu’ils font la promotion d’idées légitimant la contrainte, et la négation des individus. Ensuite, ce qu’on découvre en cherchant un peu, c’est que ni les intellectuels qui ont fondé ces courants anti-libéraux, ni leur partisans, ne connaissent le libéralisme. Ils s’en servent comme d’un épouvantail pour faire passer leurs idées liberticides et totalitaires. Ne rentrons pas dans leur jeu, ni dans leur sémantique.
    (suite…)

  • Sarkozy président : la France tête haute !

    Conformément aux prévisions des sondages, et surtout conformément au souhait d’une majorité de français, Nicolas Sarkozy a été élu président de la République avec 53% des suffrages !
    Trois points importants à  souligner, selon moi :

    • la participation importante et l’écart entre les deux candidats permet de penser qu’une majorité nette devrait suivre aux législatives : la politique annoncée par Sarkozy sera mise en oeuvre ; ce qui est une excellente nouvelle pour tout démocrate qui se respecte…
    • le discours de Sarkozy, hier soir, était très orienté vers l’international, et cela aussi c’est une bonne nouvelle : que la France reprenne une place importante sur la scène internationale, en arrêtant d’esquiver les problèmes, voilà  une nouvelle importante pour tous ceux qui sont attachés à  la France, à  ses valeurs. Nous n’allons plus nous contenter des pseudo-politiques étrangères menées pendant les dernières decénnies, faites de soumissions et de silences, et de manque de courage face aux problèmes du monde moderne.
    • les interventions de Dominique Strauss-Kahn et Bernard Kouchner laissaient entrevoir une vraie refondation de la gauche, dont la reconstruction (je cite Kouchner) passera par une réorientation « non pas vers l’extrême gauche, mais le centre ». Tout cela devrait permettre – enfin – d’avoir en France une gauche social-démocrate, moderne ; et de mesurer le peu de différence qu’il restera entre cette gauche moderne et la politique proposée par Sarkozy
  • Vers un parti social-démocrate français ?

    Grosse participation et chute des extrêmes

    La participation a été plus forte que jamais, les extrêmes ont été plus bas que jamais : vive la démocratie ! Voilà  les résultats définitifs :

    1. Sarkozy : 31,1%
    2. Royal : 25,8%
    3. Bayrou : 18,5%
    4. Le Pen : 10,5%
    5. Besancenot : 4,1%
    6. Villiers : 2,2%
    7. Buffet : 1,9%
    8. Voynet : 1,6%
    9. Laguiller : 1,3%
    10. Nihous : 1,1%
    11. Bovet :1,3%
    12. Schivardi : 0,3%

    Victoire de Sarkozy au second tour ?

    Faisons l’addition bêtement : la moitié des électeurs de Bayrou vont à  Sarkozy, et l’autre à  Royal ; répartissons ensuite les extrêmes et petits partis sur leur allié « naturel ». On obtient le score suivant pour le second tour :
    Sarkozy : 54,1%
    Royal : 45,5%
    Bien sûr, des calculs savants montreront certainement un écart plus réduit…mais l’essentiel, c’est que, pour l’instant Sarkozy est en tête, et que Royal doit refaire son retard. Je doute qu’elle y parvienne. En effet, hier, lors de la soirée télévisée (je regardais TF1), j’ai été surpris par ces deux faits surprenants :

    • l’absence des lieutenants de Royal, et le niveau très bas de ceux qui étaient présents ; J’ai vu Fillon, Bertrand, Borloo, tous très bons…côté Royal, je n’ai vu que Hollande et Fabius (l’homme à  la veste bi-face) : où étaient les Drey, les Montebourg ? L’équipe me semble beaucoup plus solide du côté de Sarkozy
    • L’incroyable problème de diction de Royal : c’est extraodinaire de voir la différence entre Bayrou et Sarkozy, qui semblent penser ce qu’ils disent et y mettre de la sincérité et de la conviction, et Royal, qui parle comme un robot, et semble ne pas même comprendre ce qu’elle dit (je sais que ce n’est pas le cas, mais quelle extraodinairement mauvaise communicatrice !)

    Vers un parti social-démocrate ?

    En plus de cette impression de nullité du PS, l’intervention de Cavada (UDF) a consisté à  dire que la force politique de l’UDF était « démocratique » et « sociale », en insistant sur ces deux mots. De là  à  dire que certains pensent à  la création d’un nouveau parti de gauche, social-démocrate (comme toutes les gauches européennes), à  partir de l’UDF et des transfuges PS intelligents (Kouchner, Rocard et autres), il n’y a qu’un a pas, que j’aimerais bien voir franchi. Cela permettrait de laisser les restes du PS croupir avec leur copains d’extrême gauche, tous plus pitoyables les uns que les autres, et redonner au bipartisme toute sa force : la droite française a fait son renouveau avec Sarkozy, à  quand celui de la gauche ?

  • De droite ou de gauche ?

    Toujours sur l’excellent « Ami du laissez-faire » , un test sympa (rubrique « articles », tout en haut !) pour répondre à  la question : où vous situez-vous sur l’échiquier politique ? Je l’ai fait (ça prend 1/4 heure), et voilà  mon résultat (point bleu) :
    Position
    Je me retrouve entre les sociaux-démocrates et les libéraux, plutôt proche des libéraux : c’est exactement ce que j’aurais dis au « feeling »…! à‡a marche plutôt pas mal. Et pour vous ? N’hésitez pas à  laisser votre résultat en commentaire…Bon test !
    Edit du 17/04/2009 : je viens de refaire le test et l’image présentée ici est ma nouvelle position. C’est amusant de voir l’évolution en 2 ans de temps.