Un petit nombre de règles universelles sont nécessaires et suffisantes pour qu’une société soit une société libre: la reconnaissance des droits de propriété, la liberté contractuelle (qui en est une conséquence naturelle) et l’exercice de la responsabilité qui est rendu possible par la détermination antérieure des droits de propriété.
Étiquette : Société
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Citation #61
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L’égalité : outil de justice ou de normalisation ?
Quelle égalité voulons-nous ? Une égalité devant la Loi, telle que l’entend la déclaration des droits de l’homme, ou une égalité de fait entre les humains ? La réponse est évidente, car une stricte égalité entre les humains n’est ni possible, ni souhaitable. Le respect de la liberté ET de l’égalité implique de bien définir ce qu’on entend par « Egalité ».
Je suis toujours surpris par le statut que prend l’égalité quand on entend un débat à la radio, ou à la télévision. Dans le discours de la plupart, ce qui est visé est une égalité de fait : réduire les inégalités semble être un but ultime pour définir une société juste. La dernière fois que j’ai entendu cette idée mise en avant, l’orateur faisait référence à la devise révolutionnaire « Liberté, Egalité, Fraternité« , devenue la devise de la France.
Cela est choquant, car Egalité, dans cette devise, signifie « égalité des citoyens devant la Loi ». C’est ce qui ressort de la lecture de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 :- Article premier – Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
- Article 2 – Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
- Article 6 – La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.
Rien à voir, donc avec une quelconque affirmation d’une nécessaire égalité dans les faits des différents individus, cette notion implique simplement que la Loi mise en place garde toujours un caractère général et applicable à tout individu. C’est un outil de justice : personne ne peut, en vertu de ce principe, être traité d’une manière particulière (liée à une quelconque de ses qualités) en bien ou en mal, par la Justice. Sans ce principe, on a vite fait de basculer dans une société arbitraire, et portant le germe du totalitarisme.
Faire dériver le sens du mot « Egalité » de cette devise vers un autre sens que l’égalité devant la loi est donc une atteinte à l’esprit de la Loi. L’égalité des être humains, dans les faits, n’est pas possible, ni même souhaitable. Ce qui est souhaitable, c’est que les plus démunis puissent vivre décemment, pas que tout le monde connaisse les mêmes conditions. Comment cela serait-il possible sans une formidable contrainte collective, normalisatrice, écrasant les individus ? Comment rendre les hommes égaux dans les faits, sans au passage complètement détruire la liberté individuelle ?L’égalitarisme doctrinaire s’efforce vainement de contraindre la nature, biologique et sociale, et il ne parvient pas à l’égalité mais à la tyrannie.
Raymond Aron (1905 – 1983) philosophe, sociologue, politologue, historien et journaliste français.
Alors, oui à l’égalité devant la Loi, et non à l’égalité à tout prix ! L’égalité à tout prix, c’est le communisme et c’est le totalitarisme. Et c’est un prix bien trop lourd à mes yeux…
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Bonne année 2008 !
Il parait que l’on peut envoyer ses voeux jusqu’à fin janvier…alors voici les miens, avec un peu de retard sur le début de l’année.
Pour l’année 2008, je vous souhaite, au niveau personnel, le meilleur pour la santé. Le reste suivra, à savoir suivre vos envies, avoir plein de joies, réaliser des projets. Plein d’amour, aussi. En donner et en recevoir.
Au niveau collectif, je nous souhaite de vivre dans des société où les fous dangereux auront un peu moins de pouvoir, répandront un peu moins de peur et de haine, et où chaque être humain aura un peu plus la chance de pouvoir vivre pleinement sa liberté. En France, cela passe par une prise de conscience que l’organisation de la société de manière centralisée est certainement loin d’être optimale. Elle participe d’une illusion collective consistant à croire que l’on peut, et que l’on sait, ce qui pourrait être bon pour des catégories de personnes. Et de laisser une minorité le décider pour les autres. Ce sont les fondements même du totalitarisme. Il n’existe que des individus, et la somme de leurs interactions constitue la société. Laissons les individus chercher leur bonheur, et leur intérêt où bon leur semble, dans le respect des droits de chacun. C’est à cette condition qu’une société juste, pacifiée, pourra émerger.
Arrêtons d’avoir la prétention de construire des « modèles » de société voués à l’échec car trop généraux, et trop incapables de contenir la richesse et le potentiel de l’humanité. L’adaptation à l’environnement, la créativité, sont des capacités humaines dont on ne peut prévoir les conséquences. Les risques font partie intégrante de la vie. Les choses formidables aussi. Gardons la tête froide pour continuer à faire ce que l’humain sait faire : évaluer les gains potentiels, et les comparer aux risques associés. Ayons la sagesse de savoir douter, toujours, et surtout de la parole de ceux qui viennent nous asséner des grandes vérités, révélées ou non, censées nous expliquer le monde et la marche à suivre. Surtout de ceux qui nous expliquent que les intérêts particuliers des être humains s’opposent et sont la source de tout les conflits. L’humanité est plus riche que cela, plus intelligente, et plus imprévisible.
Bonne et heureuse année 2008 à vous tous, chers lecteurs !
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Citation #54
L’homme devient un être social non pas en sacrifiant ses propres intérêts à un Moloch mythique appelé Société, mais en cherchant à améliorer son propre bien-être.
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Individualisme, source de tous les maux ?
Le mot « individualisme » était utilisé dans un débat comme une sorte de bouc émissaire de tous les maux de notre société. Cela m’a choqué, et paru suspect. Retour sur les arguments qui s’opposent à cette vision anti-individualiste, et dangereuse.
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Les traditions, et la vache à lait
Tout ce monde qui va dans la rue. Toutes ces manifs. Les fonctionnaires qui y vont de leur petite grêve d’automne. Les traditions, vous savez ! Mais il faudrait rappeler l’évidence : pour payer mieux les fonctionnaires, il faut enlever de l’argent ailleurs. Sauf à raisonner avec des moyens extensibles à l’infini pour l’Etat, ce qui serait une bien funeste conception de la rigueur budgétaire, et de la société.
Les fonctionnaires seraient donc bien inspirés, comme les cheminots d’ailleurs et les syndicats, de nous expliquer où et comment ils veulent prendre de l’argent. Sur quel ligne budgétaire ? Demander une revalorisation des salaires dans la fonction publique, tout en demandant plus de moyens pour travailler ne peut se faire que de deux manières : en faisant diminuer le nombre de fonctionnaires, ou prenant plus à la population sous forme d’impôts et de taxes. Que l’on m’explique donc quelle est le but de ces manifs : « On veut être moins nombreux ! » ou « On veut vous prendre plus d’argent ! ». C’est soit l’un, soit l’autre. Les contraires ne se marient pas bien dans le monde de la logique. J’ai cru comprendre que ce n’était pas le premier slogan qui était à la mode parmi les fonctionnaires.