Étiquette : UMP

  • Retour de vacances

    Comme vous avez pu le voir depuis lundi, je suis rentré de vacances. Les affaires reprennent !
    Je voulais vous informer, chers lecteurs, d’un point qui ne va pas forcément changer grand-chose au fonctionnement de ce blog, mais qu’il me semblait normal et utile de porter à  votre connaissance. J’avais rencontré Jean-Paul Oury (membre du comité de direction et responsable presse du parti Alternative Libérale) à  une République des blogs. Il m’a recontacté cet été, et m’a proposé de filer un coup de main pour organiser et animer la blogosphère libérale. J’ai accepté ce travail qui consiste, en gros, à  choisir parmi tous les articles de la blogosphère libérale ceux qui méritent d’être mis en avant dans le « digest« . Un petit travail de « rédac’ chef », en somme. Comme je partage la plupart des idées de ce parti, j’ai accepté. A la condition explicite que je conserve une totale liberté de parole ici, sur ExpressionLibre. Ce qui a évidemment été accepté.
    Je ne pense pas que cette nouvelle casquette aura un impact sur mes articles ici ; mais il me semblait indispensable d’être transparent avec vous sur cette participation à  la blogosphère libérale. Je ne sais pas pour l’instant si cela m’amènera à  participer plus ou moins activement à  la vie de ce parti. Je vous tiendrai bien entendu au courant.
    Et, puisque nous ne sommes pas ici chez Alternative Libérale, j’aimerais discuter avec vous de deux questions centrales concernant le libéralisme en France :

    • Ne trouvez-vous pas que la couleur violette choisie pour Alternative Libérale est moche ? :)
    • Pensez-vous que l’avenir du libéralisme en France passe par un parti « purement » libéral, ou par une promotion des idées libérales à  l’intérieur des grands partis (UMP-PS) ? Je penchais pour la deuxième option il y a plus d’un an, et maintenant, après m’être un peu « cultivé » sur la pensée libérale, je n’en suis plus si sûr.

    Qu’en pensez-vous ?

  • Le PS nouveau est arrivé

    Dans le Figaro du 11/08, Chantal Brunel, députée de Seine-et-Marne, porte-parole de l’UMP, a signé un article intitulé « Libéralisme et autoritarisme, le choc des modèles ».
    Cela m’a intéressé, parce qu’il précise la ligne idéologique de l’UMP, et qu’il recoupe partiellement la problématique exposée dans la dernière citation du dimanche.

    Le monde selon l’UMP

    Le monde présenté par Chantal Brunel se découpe en deux « blocs » : les régimes capitalistes libéraux et les régimes capitalistes autoritaires. En clair, pour l’UMP, le capitalisme a gagné, et les questions du PS concernant le libéralisme sont un peu vaines.

    Les querelles picrocholines sur la promotion du libéralisme politique, comme économique, sont dépassées.

    Pourtant, quelques phrases plus loin, on peut lire :

    la compétition mondiale n’oppose plus les sociétés libérales aux sociétés dirigées, mais les sociétés capitalistes libérales aux sociétés capitalistes autoritaires.

    Outre la très juste remarque de Hayek consistant à  rappeler qu’un gouvernement autoritaire pouvait conduire une politique d’inspiration libérale, cette phrase signifie bien qu’il y a une ligne de distinction entre « libéraux » et « autoritaires » parmi les capitalistes…La question du libéralisme reste donc bien centrale, quoi qu’en dise Mme Brunel.
    Ensuite, elle précise qu’il y a bien deux libéralismes différents :

    Force est de constater que le capitalisme autoritaire fait tache d’huile sur la carte du monde. Car si le cheminement est différent, la même logique est à  l’oeuvre en Russie, et demain sans doute à  Cuba et dans différents pays d’Amérique latine.
    De l’autre côté, le capitalisme libéral semble évoluer en deux branches : le monde anglo-saxon d’une part, très attaché à  la «pureté» de l’économie de marché et aux libertés individuelles, aspire à  un minimum de régulation ; l’Europe continentale, d’autre part, qui cherche un consensus de ses principaux membres en faveur d’une économie de marché «à  visage humain», pour éviter abus, inégalités et crises. Ce capitalisme européen me semble arrivé à  l’âge de raison. Il aura à  coeur de protéger ses marchés contre les effets négatifs de la mondialisation (hedge funds, fonds souverains). Il protégera ses salariés et assurera des conditions de vie correcte (santé, éducation, etc.) par la puissance publique. Conscient de ses propres excès, il cherche dès à  présent des solutions pour réprimer les rémunérations indécentes, les golden parachutes, les retraites des dirigeants, qui ne reflètent pas la performance des intéressés.
    En somme, entre capitalisme libéral et capitalisme autoritaire, deux cultures se regardent dans les yeux : pour l’une, la prospérité doit servir au bien-être de la société ; pour l’autre, la prospérité doit satisfaire l’appétit de puissance.

    Je trouve cet article très pertinent, et très clair. Même si je ne suis pas d’accord avec cette vision ; du moins pas totalement. Et même si on y trouve l’approximation courante commise par les partisans de l’intervention étatique entre régulation et règlementation. Dommage.

    Le PS modernisé, c’est l’UMP

    Ce texte, finalement, décrit la ligne politique d’une gauche moderne, celle-la même que le PS n’arrive pas à  incarner. L’ouverture, loin d’être le « coup » médiatique que dénonçaient les adversaires de Sarkozy, correspondait donc bien à  cela : l’UMP, sous l’impulsion de Sarkozy, s’est transformée en un grand parti social-libéral, ou réformiste social.
    Plusieurs questions se posent à  la lecture de cet article :

    • Puisque le grand parti de gauche français est l’UMP, quel sera le parti de droite ? Ou plutôt, puisque l’UMP incarne le réformisme « social », constructiviste, étatiste, quel parti pourra donner sa chance aux idées libérales ?
    • Puisque l’UMP a gagné la bataille idéologique en menant de manière responsable la politique qu’aurait du proposer le PS, quel va être la place du PS, idéologiquement ? N’y a t’il pas un risque de voir le PS aller fricoter encore un peu plus avec l’extrême-gauche ?
    • Quel place en France pour les idées libérales anglo-saxonnes ? Même une maigre culture des idées politique montre que le libéralisme dont se réclame l’UMP est ce qu’on appelle libéralisme utilitariste. C’est exactement ce que les penseurs libéraux dénoncent comme n’étant pas libéral. En légitimant le recours à  la règlementation, en continuant à  faire référence à  une « justice sociale », l’UMP se positionne comme les « liberal » anglo-saxons. Qui pourra incarner l’équivalent des républicains américains, par exemple ?

    Qu’en pensez-vous ?

  • Vrai centre et faux centre

    François Bayrou a définitivement terminé son oeuvre d’enterrement du MoDem. Son propos visant à  critiquer le bipartisme (réfuté en force par les électeurs) tombe à  l’eau. Malgré les journalistes qui ont souvent mis le focus sur les membres du MoDem dans cette campagne, et malgré un score relativement important aux présidentielles, le centre « à  la Bayrou » a vécu. Une carte interactive des résultats est disponible sur le site du Parisien.
    Plus pertinente et plus juste, la vision d’Hervé Morin dimanche soir concernant la notion de centre. Il est convaincu de sa nécessité, mais contrairement à  Bayrou, Hervé Morin – fondateur du Nouveau Centre – considère que le centre politique doit se positionner comme un courant dans le cadre du bipartisme. Le centre semble être à  ses yeux la voix de la modération et du compromis au sein des grands partis (PS et UMP).
    Il a appelé d’ailleurs à  ce que tout le monde travaille dans le sens de moderniser la France, sur de nombreux aspects évidents – au vu de la situation des autres pays Européens – : plein emploi, réformes structurelles de l’Etat, diminution de la dette publique. Son discours est clairement d’expliquer que les solutions sont – au moins partiellement – connues, et qu’il convient d’avoir un minimum de sens de l’intérêt général pour oeuvrer dans ce sens. Discours frais, pragmatique, et ô combien plus fédérateur que celui, idéologique au point d’être dogmatique, du MoDem. Voilà  ce que doit être le vrai centre, et voilà  pourquoi Bayrou a tué son parti mort-né.

  • Premier tour des législatives : logique et rassurant !

    La projection de sièges après le 2nd tour

    Les résultats sont tombés hier soir : conformes aux prévisions. La ruine du PS se confirme, la perte de vitesse du FN également, et toute l’intelligence stratégique de Bayrou porte ses fruits : il a réussi à  couler le centre en quelques années. Visiblement, la majorité UMP à  l’assemblée se confirme, et Sarkozy/Fillon devraient pouvoir mener leur politique avec un fort soutien de l’assemblée, donc des français (n’oublions pas que l’assemblée des députés représente le peuple français).
    Un mot sur le pitoyable PS : ils n’ont toujours pas compris leur défaite, et toujours pas réussis à  se remettre en question. On imagine qu’ils le feront après le deuxième tour, pensant que continuer sans changer leur permettra de sauver les meubles ! Calcul presque touchant dans sa naïveté, s’il n’était inquiétant sur le fond. Ils ne cessent de répeter qu’il faut une opposition forte (ce qui est vrai dans le principe) sans se rendre compte que pour avoir une opposition forte, il faut que les français votent pour elle, et donc qu’elle ait réussi à  les convaincre, ce qui n’est manifestement pas le cas aujoud’hui.
    La logique est respectée : ceux qui veulent vraiment changer les choses de manière pragmatique obtiennent le pouvoir à  l’assemblée.