Vérité partagée, ou solidarité volontaire ?

En tenant un blog politique, on apprend à  découvrir une vérité simple : la discussion requiert des points de vue variés pour vivre et exister, tandis que l’action nécessite de plutôt se retrouver avec des gens qui pensent la même chose. Les deux situations extrêmes à  éviter sont bien sûr, pour la discussion, de laisser la porte ouverte à  tous les points de vue, ce qui conduit à  un pugilat très peu constructif, et pour l’action, de ne se regrouper qu’avec les gens qui pensent exactement la même chose, ce qui conduit au dogmatisme. Le rapport à  la vérité diffère, d’ailleurs, dans ces deux situations. Dans la discussion, la vérité se construit à  plusieurs, ou au moins nécessite de confronter son point de vue à  celui des autres pour le faire naître, pour lui donner forme. Même en cas de désaccord, la discussion permet de construire des raisonnements, de peaufiner des arguments, de faire ses armes rhétoriques. La vérité se partage, s’explicite. Dans l’action, la vérité est acquise – en partie au moins – et devient plus forte avec le nombre. La logique n’est pas de construire, mais de gagner en puissance, d’influencer. Les opposants et les contradicteurs se transforment en ennemis, même figurés. Mais, et c’est important, les partenaires dans l’action deviennent des amis, au sens où l’on fait ensemble. Finalement, je préfère – dans mon rapport à  la vérité – celui que permet la discussion et l’échange, et le désaccord. La vérité personnelle, mais partagée, et sans cesse confrontée à  l’avis des autres. Et je préfère – dans mon rapport aux autres – celui que permet l’action commune. L’intérêt commun bien compris, la solidarité volontaire. J’ai bien de la chance de pouvoir faire les deux – échanger, agir – avec les mêmes personnes.

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