Catégorie : 💰 Economie

  • Les apprentis sorciers

    La volonté de Borloo (Ministre de l’Ecologie) d’étendre le système du bonus-malus (valable pour l’automobile) à  une vingtaine d’autres produits me parait complètement idiote.
    Si le boulot de gouvernement est de se substituer au marché, il faut le dire clairement. Sur le fond, les incitations fiscales constituent des distorsions du marché, et contribuent à  fausser les signaux donnés aux consommateurs par les prix. Sur la méthode, s’il s’agit d’inciter les consommateurs à  acheter tel ou tel produit, pourquoi ne pas le faire par le biais d’un crédit d’impôt ? Cela permettrait de ne pas créer de nouvelles mesures qui coûtent de l’argent à  l’Etat, donc au contribuable.
    Et puis, le système bonus-malus me dérange vraiment sur le fond : estampillés par l’Etat, certains produits seront-ils étiquetés « bons », et d’autres « mauvais » ? La suite logique de cette démarche est d’interdire la production des « mauvais » produits. Soyons cohérents, à  défaut d’être intelligents. Et pourquoi pas, dans la foulée, avoir un plan de production général, avec fixation des prix par le Gosplan le gouvernement, puisque celui-ci semble convaincu qu’il peut se substituer aux marchés. J’enrage de tant d’inculture économique : je n’y connais pas grand-chose, mais suffisamment tout même pour comprendre que ces messieurs-dames jouent aux apprentis sorciers, en allant à  l’encontre de tout ce que le XXème siècle nous a appris.
    Quand je les traite d’ »apprentis sorciers », c’est pour ne pas les traiter de « mickeys ».

  • Les impôts vous rapportent de l'argent

    J’ai entendu ce matin à  la radio que les « niches fiscales représentaient une dépense de 73 milliards d’euros ». J’ai bondi en entendant ça ! Alors c’est aussi simple que cela ? Les baisses d’impôts sont des dépenses. Pour l’Etat, oui ! Mais je croyais, naïvement, que les représentants du peuple étaient censés nous representer, et donc représenter les contribuables. Pour le contribuable, une réduction d’impôts n’est pas un manque à  gagner, ni une dépense, mais bien une rentrée d’argent.
    (suite…)

  • Libéralisme économique et libéralisme politique

    Retour sur la distinction entre libéralisme économique et libéralisme politique. Quelles sont les différences ? Une rapide recherche fait tomber sur un article très intéressant et précis de François Guillaumat. Qui définit le libéralisme économique, et montre ses liens forts avec la philosophie politique libérale.
    (suite…)

  • Les Français sont-ils des cons ?

    On peut se poser la question. En effet, entre les 35h qui sont toujours là , mais de moins en moins (tant mieux), et l’ISF qui est toujours là , mais de moins en moins là  (tant mieux), on a franchement l’impression que les membres du gouvernement ne sont pas capables de faire la pédagogie toute simple des bases de l’économie, pour aller vite et fort vers la rupture promise.
    Oui, en laissant les gens négocier leurs contrats, on responsabilise les gens, et on leur redonne la liberté de travailler comme ils l’entendent. Dans les pays où cela s’est fait (par exemple la Nouvelle-Zélande dans les années 80), les gens ont choisi majoritairement de négocier eux-mêmes directement leur contrat, et non pas de se reposer sur les accords de branches comme ils en avaient la possibilité.
    Oui, en diminuant les impôts, y compris pour les plus riches, on favorise la création de richesses, on incite les entrepreneurs à  prendre des risques (puisqu’ils pourront garder un peu plus ce qu’ils auront créé). Et cela finit rapidement par augmenter l’assiette de l’impôt, et donc cela conduit, non pas à  diminuer les ressources de l’Etat (et donc les possibilités de solidarité), mais bien à  les augmenter. Moins d’impôts pour tout le monde, moins d’impôts pour les plus riches, cela signifie dans les faits, plus d’emplois, plus d’argent pour l’Etat, et plus de liberté. Les gens qui expliquent à  chaque détour de discussion que « diminuer les impôts des riches, c’est un cadeau fait aux classes aisées sur le dos des pauvres » sont des menteurs. Les humains sont raisonnables : ils intègrent dans leur comportement les signaux de leur environnement. C’est aussi bête que cela. Si en produisant 100, l’Etat me prend 60, j’ai moins de raison de le faire que s’il ne m’en prend que 30. Il y a aura donc d’autant plus de richesses produites, et de gens incités à  le faire, que les impôts seront bas. Et il y aura donc, dans la foulée, plus de richesses à  répartir, plus de revenus pour la solidarité collective. Est-ce si difficile à  comprendre ?
    Tout cela est simple ; et prouvé puisque les exemples de pays ayant suivis cette voie sont nombreux. Qu’attendent les politiques français pour tenir ce discours ? J’ai le sentiment de vivre dans un pays où la vérité fait peur, parce qu’une bande de religieux marxistes désinforme tout le monde à  longueur de journée. J’ai le sentiment d’un gouvernement qui manque singulièrement de virilité dans la mise en oeuvre de la politique pourtant majoritairement plébiscitée un an plus tôt.
    Je ne sais pas si les français sont cons ; mais, de deux choses l’une : soit on leur parle comme si c’était le cas, soit ceux qui leur parlent le sont.

  • La gauche et le capitalisme

    Retour sur un article de Michel Rocard, paru le 06 mars 2008. Sous couvert d’un discours convenable et ouvert, on peut y lire un discours proche des vieilles rengaines anti-capitalistes de la gauche. Retour sur quelques points clefs de cet article, pour en disséquer un peu l’idéologie sous-jacente, et/ou le public visé…
    (suite…)

  • La règlementation dérégule le marché

    A lire sur le site de l’Institut Hayek, un texte de Vincent Bénard (nouveau directeur de l’Institut Hayek) concernant « Les conséquences du conflit entre urbanisme réglementaire et droit de propriété ». Il y détaille les mécanismes qui – en France – font que le zonage réglementaire – loin de permettre une gestion harmonieuse du marché de l’immobilier – a conduit à  nuire à  l’intérêt des acheteurs au profit des vendeurs, et à  permettre une corruption importante.
    La conclusion :

    Le marché encadré par les droits de propriété, selon ses détracteurs, est supposé être moins « moral » et moins « soucieux de l’environnement » qu’un processus de décision issu de la démocratie représentative pour allouer les droits à  construire. A la lumière des dysfonctionnements observés, il me semble au contraire qu’un mécanisme fondé sur les bases du droit de propriété, redonnant l’initiative de la construction aux propriétaires fonciers en les obligeant à  tenir compte de la valeur de leur développement pour eux mêmes, et aussi pour les autres propriétaires, est infiniment plus moral et susceptible de préserver l’environnement qu’un processus de nature purement politique qui sécrète exclusion sociale, corruption, et n’évite en rien les dommages environnementaux.

    Vincent Bénard, texte de l’allocution prononcée par V. Bénard lors de la conférence « Droits de propriété, économie et environnement » d’Aix en Provence (photo) – 26 au 28 juin 2006