Catégorie : 🦉 Libéralisme

  • Droit, Législation et Liberté

    J’avais commandé quelques bouquins l’autre jour sur Amazon. Parmi eux, un gros pavé intitulé « Droit, Législation et Liberté« , de Friedrich Hayek. J’ai lu une centaine de pages, et déjà  je sais que ce livre fera partie des deux ou trois livres majeurs que j’aurais lu. Hayek est un grand philosophe : limpide, rigoureux, humble et puissant. Quand on sait que ce livre est considéré partout dans le monde comme la « bible » du libéralisme, et quand on voit la profondeur de ce livre, sa simplicité, on ne peut qu’être surpris et choqué de constater que l’on peut faire toute sa scolarité en France sans en avoir entendu parler.
    Je pense que je vais régulièrement revenir ici sur des idées que l’on y trouve : elles sont passionnantes. J’ai commencé le livre avec un crayon à  la main, pour souligner les passages intéressants : il y a du crayon sur presque toute les pages. Les idées s’enchainent de manière lumineuse, toujours nuancée. Un grand livre, que j’ai envie de partager avec vous. La forme reste à  déterminer : de cours extraits, pour lancer la discussion ? des passages plus longs et plus fouillés ? Pourquoi ne pas se servir de la zone de commentaires, d’ailleurs, pour donner votre avis sur la question ?

  • Quel type de radical êtes-vous ?

    Radical ou arbitraire ? Individualiste ou collectiviste ? J’ai pensé pendant longtemps que ce qui rendait sympathique le collectivisme, c’était une forme de pragmatisme non radical, qui serait venu contrebalancer ses aspects par ailleurs exécrables (principalement l’acceptation de l’arbitraire). Il n’en est rien : les collectivistes sont tout aussi radicaux que les libéraux ; ils partent simplement d’un principe qui n’est pas le même. Mais ils le suivent, et l’appliquent de manière radicale. La différence, c’est que leur principe de départ est injuste, et sans signification objective.

    Radical ou arbitraire ?

    Une vraie interrogation qui se pose, lorsqu’on se plonge dans la pensée libérale, est qu’elle part d’un principe fondateur juste (refus de la contrainte, respect absolu de la liberté individuelle dans le cadre de la loi), et qu’elle en tire toute les conséquences. Jusqu’au bout. C’est ce qu’on appelle être radicalLe dictionnaire donne plusieurs sens à  radical. Entre autres, en philosophie, « Qui va jusqu’au bout de chacune des conséquences impliquées par le choix initial », « Attitude qui refuse tout compromis en allant jusqu’au bout de la logique de ses convictions » et « Doctrine réformiste fondée sur l’attachement à  la démocratie, à  la propriété privée, à  la laïcité de l’enseignement » ; si la radicalité est une forme de cohérence dans la pensée, elle peut aussi être une forme de dogmatisme. Et je déteste le dogmatisme.
    Comme par ailleurs, les doctrines non-libérales (constructivistes) acceptent dans leurs gènes une part d’arbitraire, j’étais dans pris dans cette espèce de dilemme, à  savoir choisir entre « radicalisme » et « arbitraire ».
    Hier soir, j’ai compris que cette alternative est une fausse alternative.

    Tout le monde est radical

    Pris sous l’angle philosophique, radical signifie « qui va jusqu’au bout des conséquences impliquées par le choix initial ». Ce n’est qu’une forme de cohérence idéologique, et finalement d’amour de la vérité. Si je pars d’un principe vrai, alors je dois le dérouler proprement. Soit quelque chose est vrai, soit quelque chose est faux.
    En enlevant la connotation péjorative du mot « radical », on se rend compte que à la fois les libéraux, et à la fois les constructivistes / utilitaristes sont radicaux. Ils déroulent logiquement (et c’est heureux) des idées politiques issues de principes fondateurs différents.
    Le principe fondateur du libéralisme, Si on cherche à « construire » une société meilleure, il vient toujours un moment où l’on va empiéter sur la liberté et la propriété de certains, pour favoriser d’autres. Ce que le libéralisme rejette, justement…c’est le respect des individus, et le refus de la contrainte. Aucun individu ne doit avoir le droit de forcer un autre à  faire ce qu’il ne veut pas. C’est simple, et il parait évident que si ce principe était respecté partout, il ne pourrait pas y avoir d’injustice. Ce principe est fondamentalement individualiste, et juste – parce que non arbitraire -.
    Le principe fondateur du constructivisme, c’est l’idée qu’il faut améliorer le sort des populations, notamment les plus démunis, par des mesures centralisées d’organisations de la société. Les constructivistes partent du principe fort qu’il peut être justifié d’empiéter sur la liberté de certains, pour améliorer le sort des plus On n’a guère le choix qu’entre ces deux radicalismes : nier l’existence d’une justice sociale, ou nier la liberté des individus. J’ai choisi.démunis, et donc pour améliorer une sorte de « bien-être » global, ou d’intérêt général. C’est un principe collectiviste, arbitraire. C’est le pouvoir qui décide, au gré des changements de majorité ou de régime, du sens à  donner à  tous ces mots abstraits « justice sociale », « bien-être global », etc…Quand le pouvoir est arbitraire, cela signifie que ce n’est plus une norme impartiale (identique pour tous) qui est la règle, mais la volonté d’un homme ou d’un groupeLexilogos donne : Arbitraire (En parlant du pouvoir) : Substitution aux règles de la justice distributive ou aux normes fixes et impartiales de la loi, de la volonté variable et intéressée d’un homme ou d’un groupe. Synonyme : despotisme].
    Contrairement à  ce que je pensais, ce côté arbitraire du constructivisme n’est pas le pendant du radicalisme libéral ; car les constructivistes sont radicaux aussi. Il y a simplement un radicalisme individualiste, qui place le triptyque « liberté individuelle-responsabilité-propriété » au-dessus de tout, et un radicalisme constructiviste, qui place la « justice sociale », ou l’ »intérêt général » au-dessus de tout.
    Là  où les libéraux voudraient que l’utilisation de la force soit strictement réservé à  l’application de la loi, et donc également à  réprimer toute forme de contrainte et de restriction des libertés, les collectivistes pensent qu’il est justifié de contraindre certains pour donner à  d’autres. Un collectiviste ne supporte pas l’idée que quelqu’un puisse vivre dans son coin, sans avoir à  participer à  un effort collectif, justifié par la « solidarité ». Et il trouvera justifiée l’usage de la force, s’il le faut, pour faire rentrer les récalcitrants dans le jeu collectif. Le libéralisme écrase le collectif au nom de l’individu ; le constructivisme écrase les individus au nom du collectif.
    On n’a guère le choix qu’entre ces deux radicalismes. J’ai fait mon choix. Et vous ?

  • La vérité sur le néolibéralisme

    La vérité sur le néolibéralisme

    Néolibéral est certainement l’insulte la plus à  la mode en France. Déjà , il faut savoir que c’est juste le nom qu’ont donné ses adversaires au libéralisme. Histoire de ne pas dire trop ouvertement qu’ils font la promotion d’idées légitimant la contrainte, et la négation des individus. Ensuite, ce qu’on découvre en cherchant un peu, c’est que ni les intellectuels qui ont fondé ces courants anti-libéraux, ni leur partisans, ne connaissent le libéralisme. Ils s’en servent comme d’un épouvantail pour faire passer leurs idées liberticides et totalitaires. Ne rentrons pas dans leur jeu, ni dans leur sémantique.
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  • Etes-vous un libéral qui s'ignore ?


    Ce petit article pour vous signaler un test sympa à  faire : Etes-vous un libéral qui s’ignore ?. En une vingtaine de questions, vous saurez comment vous vous positionnez par rapport au libéralisme. Rapide et instructif, voire pédagogique…(trouvé par le biais de Jean-paul Oury). J’ai eu 19/20 à  mon examen, trop fort ! Au passage, j’ai déjà  signalé à  Jean-paul Oury que la manière dont sont formulées les réponses donnent un biais à  ce questionnaire : pour chaque question, vous avez le choix entre « tout à  fait d’accord », « plutôt d’accord » et « pas d’accord ». Selon moi, il faut autant de réponses négatives que positives (symétriques) pour que le test prenne de la valeur…un détail.
    Cela permet en tout cas de se positionner par rapport au libéralisme, et cela change de l’éternel (et vide de sens) débat gauche / droite. Un test en ligne, Politest, basé sur ce clivage gauche / droite m’amène au résultat suivant :

    Vous vous situez à  droite, même si certaines de vos positions sont marquées à  gauche. Le parti dont vous êtes le plus proche : Alternative Libérale
    Voilà  les résultats ridicules que l’on peut obtenir lorsqu’on cherche à  utiliser des catégories peu claires pour évaluer les choses.
    Bien plus pertinent, le test chez L’ami du laissez-faire (dont j’avais déjà  parlé), basé sur l’évaluation de l’importance accordée à  la liberté individuelle et à  la liberté économique.
    On y trouve cette question très juste (avec laquelle on doit donner notre niveau d’adhésion) :

    La « justice sociale » est réalisée lorsque la distribution des richesses se confond avec leur production, c’est-à -dire dans une société qui ne connaît pas le vol ni l’impôt. Par rapport à  l’immense fortune de Bill Gates et Madonna, il n’existe que deux catégories de gens : ceux qui n’achètent pas les logiciels de Microsoft ou les disques de la chanteuse ne peuvent pas se dire lésés, ils n’ont rien payé. Et ceux qui, au contraire, achètent ces produits ne peuvent pas se plaindre d’une fortune qu’ils ont contribuée à  édifier. Si personne n’est lésé, où est donc l’injustice ?

    Ce test est tiré du super quiz que l’on peut trouver et faire sur The Advocates. Mon résultat est le suivant (point rouge):

    Et la définition des libertariens qui accompagne le graphe de résultats :

    Libertarien

    Les libertariens sont pour un maximum de liberté au niveau individuel, comme sur les questions économiques. Ils défendent un Etat beaucoup plus restreint ; un Etat dont l’étendue serait limitée par la protection des individus contre la coercition et la violence. Les libertariens sont pour la promotion de la responsabilité individuelle, contre la bureaucratie étatique et les impôts, pour la charité privée, tolérant pour les différents modes de vie, pour le marché libre, et défenseurs des libertés civiques.

  • Travailleurs, dormez tranquille : Big Brother juge pour vous

    Retour sur la notion d’offre d’emploi « valable ». S’il parait légitime, dans un système de redistribution centralisé, de contrôler où va l’argent du contribuable, il n’est pas moins important de ne pas systématiquement empiéter sur la liberté individuelle. Les solutions proposées par le gouvernement, au final, reviennent à  laisse l’Etat décider pour nous ce qu’est une offre d’emploi valable. Ce n’est donc pas pour des histoires de « pression » mise sur les chômeurs, ou de « culpabilisation » qu’il faut critiquer ce genre de dispositif, mais pour son caractère collectiviste, centralisé, et déresponsabilisant.
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  • Les apprentis sorciers

    La volonté de Borloo (Ministre de l’Ecologie) d’étendre le système du bonus-malus (valable pour l’automobile) à  une vingtaine d’autres produits me parait complètement idiote.
    Si le boulot de gouvernement est de se substituer au marché, il faut le dire clairement. Sur le fond, les incitations fiscales constituent des distorsions du marché, et contribuent à  fausser les signaux donnés aux consommateurs par les prix. Sur la méthode, s’il s’agit d’inciter les consommateurs à  acheter tel ou tel produit, pourquoi ne pas le faire par le biais d’un crédit d’impôt ? Cela permettrait de ne pas créer de nouvelles mesures qui coûtent de l’argent à  l’Etat, donc au contribuable.
    Et puis, le système bonus-malus me dérange vraiment sur le fond : estampillés par l’Etat, certains produits seront-ils étiquetés « bons », et d’autres « mauvais » ? La suite logique de cette démarche est d’interdire la production des « mauvais » produits. Soyons cohérents, à  défaut d’être intelligents. Et pourquoi pas, dans la foulée, avoir un plan de production général, avec fixation des prix par le Gosplan le gouvernement, puisque celui-ci semble convaincu qu’il peut se substituer aux marchés. J’enrage de tant d’inculture économique : je n’y connais pas grand-chose, mais suffisamment tout même pour comprendre que ces messieurs-dames jouent aux apprentis sorciers, en allant à  l’encontre de tout ce que le XXème siècle nous a appris.
    Quand je les traite d’ »apprentis sorciers », c’est pour ne pas les traiter de « mickeys ».