Sur les conseils de l’excellent Yves de Kerdrel, éditorialiste au Figaro et chroniqueur sur BFM , j’ai acheté le livre « Le courage du bon sens », de Michel Godet.
Je l’ai commencé hier, et je n’ai lu que cinquante pages…mais quelle claque ! Il FAUT absolument lire ce libre, plein de bon sens, de parler vrai, et de propositions pour améliorer les choses avec pragmatisme. C’est le livre d’un homme libre, indigné face à l’injustice et face aux conneries organisées et non reconnue. Le livre commence très fort, sans tabou, sur la dette publique, et sur les 35h : les responsables politiques de gauche que l’auteur à côtoyé reconnaissent, « en privé », que c’était une erreur de vouloir appliquer partout et pour tous une règle allant de surcroît dans le mauvais sens : pour se partager le travail, il faut déjà en créer ! Pourquoi seulement « en privé » : est-ce si grave de reconnaître une erreur ?
L’auteur explique que le libéralisme n’est ni de droite, ni de gauche, et surtout pas incompatible avec un sens social : c’est d’ailleurs la position de Tony Blair, ou Gerhard Schrà¶der …ça fait du bien de l’entendre ! la gauche française ferait bien de s’en inspirer, au lieu de montrer du doigt le profit.
Tous les sujets importants de notre société y sont abordés, sous l’angle du bon sens et de la réflexion factuelle. Ce qui place l’auteur, et il s’en réclame d’ailleurs, dans le camp des francs-tireurs non dogmatiques tels que Jacques Marseille, François de Closet, ou Pascal Bruckner. J’ajouterai à cette liste Yvan Rioufol qui est souvent assez décapant.
C’est la réalité factuelle qui est injuste et révoltante, pas le fait de la dire !
Catégorie : 🏛️ Politique
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Le courage du bon sens !
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La vraie gauche française existe !
Petit jeu : qui a dit ça ?
Il faut jeter à la poubelle ce patois marxiste qui fait écran à la réalité. Nos camarades européens l’ont fait avant nous, et de manière spectaculaire, flamboyante! Ils ont bien plus influencé et amendé leur société que nous-mêmes. En 1932, les sociaux-démocrates suédois, tout juste arrivés au pouvoir, ont organisé un congrès de crise en constatant que leur programme nationalisateur et dirigiste était inopérant. Nos amis allemands ont organisé leur congrès de Bad Godesberg parce que leurs militants échappés d’Allemagne communiste les ont convaincus du primat de la liberté sur l’économie administrée. Felipe Gonzalez, juste après la mort de Franco, a mis en jeu sa carrière pour convaincre ses camarades qu’une ligne pseudo-marxiste les conduirait à l’échec.
et une autre pour la route :
Comment peut-on être intelligent, participer à des cercles universitaires et créer Attac, ce monument de bêtise économique et politique? Cela me sidère et me navre. Je vois évidemment d’où vient cette influence. Elle est liée au fétichisme marxiste et à l’inculture économique française. On n’enseigne pas l’économie réelle à nos enfants. Mais des enseignants adhèrent au fatras d’Attac… Il faut s’affirmer face à ces simplismes et ne plus les subir.
C’est Michel Rocard qui disait celà , dans une interview donnée au Nouvel Observateur, retrouvée sur Réformisme et Rénovation (R2).
Quel dommage qu’un homme aux idées claires comme cela ne fasse partie du PS…La vraie gauche française, sociale-démocrate et débarrassée de ses démons extrême-gauchistes, existe : seul problème, elle n’est pas au PS ! -
Qui osera ?
Quel(le) homme (femme) politique osera parler de la place de l’Etat ? Quel candidat à l’élection présidentielle osera soulever le problème de l’omniprésence de l’Etat dans notre pays ?
Briguer le pouvoir, et en même temps promettre d’amoindrir sa portée, est-ce possible ?
Je ne vois qu’une chose qui puisse permettre cela (et rien n’est joué, j’attends d’entendre les candidats sur ce sujet épineux) : il faut que le candidat soit là temporairement, et que la décision de restreindre la place de l’Etat n’entame son pouvoir que sur une durée finie. Ce qui se traduit par :- mandats limités dans le temps et dans le nombre
- personnages politiques issus de la société civile, et pouvant facilement y retourner
Restreindre le champ d’action de l’Etat, c’est aussi avoir le courage d’expliquer que l’Etat n’est pas un bon gestionnaire, que les fonctionnaires sont trop nombreux et l’efficacité de leur action mal évaluée, et enfin que certains domaines ne nécessitent pas d’intervention de l’Etat, mais se porteraient mieux si on laissait le marché jouer son rôle vivifiant, créateur et régulateur naturel.
Qui aura le courage ? -
Discours engagé !
Sarkozy, lors de son élection comme candidat de l’UMP, a prononcé – c’est presque une habitude – un discours fleuve, juste et fort. On y trouve cette phrase qui, si elle ne fait pas une politique, a le mérite d’être dite.
Je respecte toutes les cultures à travers le monde. Mais qu’il soit entendu que si on vit en France alors on respecte les valeurs et les lois de la République.
La soumission de la femme c’est le contraire de la République, ceux qui veulent soumettre leurs femmes n’ont rien à faire en France. La polygamie c’est le contraire de la République. Les polygames n’ont rien à faire en France. L’excision c’est une atteinte à la dignité de la femme, c’est le contraire de la République, ceux qui veulent la pratiquer sur leurs enfants ne sont pas les bienvenus sur le territoire de la République française.Les salauds qui comptent exprimer leur force en opprimant les faibles – femmes et enfants – sont prévenus…Il y a parfois du courage à enfoncer des portes ouvertes.
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Les nécessaires réformes, ou la réalité en face
Dans un article paru dans Le Monde le 22/10/2006, Eric le Boucher écrivait un article très intéressant et très direct intitulé « Adaptation obligatoire » (texte intégral trouvé sur FulcanelliPolitik). Sa réflexion écarte d’emblée les extrêmes (gauche et droite), ce qui semble toujours un préalable utile.
Cet article part du constat fait par un professeur d’Harvard (Philippe Aghion) dans le cadre d’un think tank belge (BRUEGEL) : en très gros résumé, la raison pour laquelle l’Europe voit son PIB progresser nettement moins vite que celui des Etats-unis — par exemple – est le fait que les pays de la zone EU (dont la France) n’ont pas intégré les réalités suivantes dans leur fonctionnement :- L’innovation est le moteur de la croissance, il faut donc booster les dépenses de R&D et de recherche. Mais il faut également mettre l’accent sur les voies indirectes de l’innovation, c’est-à -dire créer les conditions micro et macro-économiques de la croissance (favoriser la création d’entreprise et la concurrence, l’éducation, l’efficacité du marché du travail, le développement financier et conduire des politiques fiscales cohérentes)
- Les politiques de R&D et de réformes structurelles doivent être mise en cohérence
- Des politiques d’accompagnement des réformes doivent être menées pour aider les secteurs qui participent moins à la croissance par l’innovation, et aider les acteurs de ces secteurs à se reconvertir
- Une priorisation des réformes est indispensable en évaluant le ratio (participation à la croissance)/(coût social) de chaque réforme, afin de savoir quelles sont les priorités, et quelles sont les réformes à mener conjointement
La France ne s’est pas adaptée à ces changements profonds de culture, et de mode de fonctionnement. Elle pratique l’imitation, au lieu d’innover pour de bon.
Fort de ce constat, Eric Le Boucher liste les recommandations faites aux futurs candidats à la présidentielle par trois hommes politiques de droite, du centre et de gauche (Baverez, Camdessus et Attali), en ne conservant que la partie des recommandations que l’on retrouve chez les trois auteurs. Il faut — selon ces trois auteurs, donc – que les hommes et femmes politiques :- Fassent la pédagogie de cet ordre neuf.
- Décident d’un investissement d’ampleur nationale pour entrer » hardiment » (Camdessus) dans la croissance par l’innovation. Il n’est que temps de mettre le paquet sur l’université et sur la recherche-développement publique et surtout privée. Un zéro de plus aux budgets doit être le slogan et l’efficacité mesurable, la règle
- Combattent les rentes (notamment celles accrochées à l’Etat) pour favoriser la création. « Créer, attirer et retenir une classe créative », résume Jacques Attali. « Lever tous les obstacles au dynamisme entrepreneurial », écrit Camdessus. « Stopper l’hémorragie des talents », dit Baverez.
- Incitent à travailler plus, ce qui est la seule solution pour rétablir une société équitable. « Un Français produit 35 % de moins qu’un Américain durant sa vie active », calcule Attali, voilà la source première de l’appauvrissement relatif.
Cela confirme bien, à mon avis, le statut particulier de l’élection présidentielle à venir : la question n’est pas tellement de savoir quels sont les programmes, ni qui va les défendre. La question est de savoir si celui — ou celle — qui sera élu(e) aura le courage politique de mettre en oeuvre les réformes objectivement nécessaires. Pour moi la réponse est assez évidente : Sarkozy est le seul capable de faire cela ; il parait en tout cas faire sienne – sans tabou – la devise suivante, si importante dans le travail comme dans la vie pour mener le changement à bien :
Faire ce qu’on dit, dire ce qu’on fait.
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Ségolène Royal : séductrice, démago et calculatrice.
En quelques jours au moyen-orient, Ségolène Royal a définivement achevé de nous montrer son vrai visage : tout comme elle explique que son programme pour 2007 lui sera dicté par les français (démagogie ou incompétence ?), elle parcoure le moyen-orient en accumulant les maladresses coupables. Comment peut-on ne pas préparer mieux que cela une visite dans des lieux sensibles comme le Liban ou Israël ? Excès de confiance et/ou incompétence ?
Deux pays, deux âneries, méprisantes pour deux peuples (Libanais et Iranien) :- Au Liban, que l’Islam radical mine depuis des années, elle choisit d’aller parler avec les terroristes du Hezbollah (lesquels prônent la destruction d’Israël, et la haine de l’occident en général. Mépris des Libanais qui aspirent à vivre sans guerre sur leur terrain ?
- En Israël, elle rencontre Ehoud Olmert pour lui dire – entre autres – qu’elle est d’accord sur le fait que l’Iran ne doit pas se doter de nucléaire civil. Mépris des Iraniens qui peuvent légitimement vouloir se doter du nucléaire civil ?
On peut se poser les questions suivantes :
- Pourquoi Ségolène Royal est-elle allée parler avec le Hezbollah ? Pourquoi personne dans son entourage ne lui a dit de ne pas le faire ? Sauf à imaginer une incompétence rare, et une improvisation douteuse, il faut se rendre à l’évidence : cette visite était voulue, et annoncée. Pourquoi, alors ? sur le plan international, on ne voit pas vraiment l’interêt. Sur le plan intérieur, c’est peut être une manière, cynique, de récupérer les voix d’une frange des musulmans et/ou des extrêmegauchistes qui voient, dans un amalgame inquiétant, une communauté de buts entre le terrorisme musulman et les relents de lutte des classes ?
- Pourquoi ne pas laisser le peuple Iranien décider seul de sa stratégie énergétique ? Le nucléaire militaire et civil sont deux choses différentes, et les résolutions de l’ONU ne portent que sur les applications militaires. Limiter la menace du fou Ahmadinejad n’est pas la même chose qu’empêcher un peuple de se développer comme bon lui semble.
Ségolène Royal s’est déplacée pour aller dire ce qu’il voulait entendre à Olmert, et pour aller parler avec des terroristes, dans un but pour le moins flou. Les diplomates français doivent apprécier cette intervention pleine d’à -propos ! Je laisse le mot de la fin à notre ami Desproges :
Mieux vaut rire d’Auschwitz avec un juif, que de jouer au scrabble avec Klaus Barbie.