Catégorie : 🧠 Réflexions

  • De la lecture comme une interprétation

    De la lecture comme une interprétation

    En me couchant hier soir, je savais que j’allais terminer les « Essais sceptiques » de Bertrand Russell. Très bon bouquin au passage, et qui fera l’objet d’un billet séparé. En réfléchissant au livre que j’allais attaquer ensuite dans ma pile, j’ai eu une sensation très exactement identique à  celle que j’éprouvais, il y a déjà  longtemps, lorsque j’étais sur le point de terminer l’étude d’un morceau de piano. La leçon suivante serait consacrée, avec mon professeur, au choix du morceau suivant et c’était toujours un moment de bonheur réel : l’écouter jouer, proposer quelques pièces, et laisser son goût s’orienter parmi ses oeuvres était vraiment une sensation terrible. Plaisir de l’inconnu et de la découverte, bien sûr, mais aussi plaisir de se projeter, via le professeur, dans un niveau de maitrise technique supérieure, plaisir du partage aussi, autour de telle ou telle oeuvre. Plaisir du choix, également.

    La lecture est-elle une interprétation ?

    L’analogie m’a paru intéressante et stimulante. Dans toute analogie, ce qui est intéressant c’est l’outil semblable/différent, et les questions intéressantes qu’il permet de poser. Semblables : le livre et le morceau de piano, le travail/l’étude de l’oeuvre. Différents : la présence d’un guide/professeur dans un cas, son absence dans l’autre. Ou plutôt : l’auteur est-il comme un professeur ? Semblables : les oeuvres que l’on est capable de jouer/de lire/d’interpréter évoluent dans le temps.
    Le mot d’interprétation m’a paru intéressant à  dérouler. L’ultime aboutissement dans l’exécution d’une oeuvre musical est l’interprétation, c’est-à -dire l’oubli de la technique, la part accordée au sens de l’oeuvre, aux émotions et à  leur transmission à  travers l’oeuvre. Transmission à  un public, ou à  moi-même. L’oeuvre prend vie sous les doigts du pianiste.
    Est-ce que j’interprète un livre que je lis ? L’analogie est pertinente, au point qu’il y a lieu de se demander si ce n’est pas plus qu’une analogie : j’oublie bien la technique quand je lis un livre de Russel ou d’un autre. Je ne suis pas en train d’apprendre à  lire, ni même en train d’apprendre les bases de la réflexion. Je suis en train de refaire vivre une pensée, de la vivre moi-même, et de sentir si elle trouve une résonance en moi, un sens, des émotions. C’est finalement très proche. Mais qui est le public ? Moi-même, comme spectateur de ce phénomène de plus ou moins grande adhésion entre une oeuvre et moi ? Qu’est ce qui est différent ? Lire un livre, un essai philosophique, permet de travailler dans le domaine de la réflexion, de la raison, là  où l’oeuvre musicale touche plus aux émotions, aux sensations.

    Qualité de l’interprétation

    La partition de Chopin me permet de jouer un morceau, de le sentir, de le faire vivre et d’en éprouver (moi ou d’autres) des émotions, des pensées, des sentiments. La qualité de l’interprétation réside dans deux choses : la capacité à  être respectueux de l’intention de l’auteur (beaucoup d’annotations sur une partition orientent l’interprétation), L’interprète est un passeur, mais aussi un créateur.et la capacité à  créer un « moment » musical, hors du temps, qui nous met en contact avec une oeuvre, avec son auteur et avec nous-mêmes. Il y a de la transmission, et il y a de la création, du nouveau, dans une interprétation. Il y a de l’autre, et il y a du moi-même. Il y a de l’histoire, et il y a du neuf. L’interprète est un passeur, mais aussi un créateur.
    Le livre me permet de parcourir de manière guidée, une pensée, un raisonnement, une construction mentale. De la vivre et l’emprunter me permet d’ouvrir le champ de ma propre pensée, d’approfondir mes propres représentations. La qualité de l’interprétation résidera donc – je continue à  tirer le fil de l’analogie- dans deux choses.

    • La capacité à  être respectueux de l’intention de l’auteur, c’est-à -dire la capacité à  se plonger dans le cheminement et la réflexion d’un autre, même si cela est parfois difficile, compliqué, inconfortable. C’est la transmission, et l’accueil : j’accepte et j’accueille le différent, l’autre.
    • Et puis, la capacité à  créer un « moment » spirituel, qui nous met en contact avec une oeuvre, un auteur, mais aussi avec nous-mêmes. C’est la création, le nouveau : est-ce que ce morceau de représentation qui vient d’un autre peut s’intégrer, s’ajouter dans mes représentations, les bousculer, les faire évoluer ? Cela se sent autant que cela se réfléchit, et c’est peut-être où la musique et la philosophie se rejoignent : le lieu de cette adhésion ne peut être que l’imaginaire, à  cheval entre les émotions et l’intellect.

    Fonction du sens ?

    Et cette adhésion dans l’entre-deux, cet alignement entre mon monde et le monde d’un autre, via une oeuvre, s’évalue grâce à  une fonction qu’il faut bien appeler « sens ». L’oeuvre qui me touche, que j’aime, c’est celle qui fait sens. Je déborde sur un autre billet en préparation (le sens comme fonction d’évaluation), mais il faut bien que ce blog me serve aussi à  avancer dans mes réflexions.
    Au final, j’aime cette idée de la lecture comme une interprétation : c’est une évidence, mais il y a bien une part active du lecteur pour souffler sur les braises de l’oeuvre. Il y a de mauvaises oeuvres, et de mauvais interprètes. Et il y a des oeuvres fabuleuses que l’on sait, parfois, interpréter correctement.

    Comme pour le piano, cela demande du travail ; la capacité à  interpréter, cela se travaille. N’est-ce pas ce qu’on appelle « l’herméneutique » ? Hermès, divinité porteuse des messages des dieux et interprète de leurs ordres, dieu de la transmission. Tout lecteur est un apprenti herméneute.

  • Au-delà  de l’émotion

    Au-delà  de l’émotion

    Quelques jours après les horribles meurtres commis par des djihadistes, il convient de faire, chacun à  notre niveau, un effort pour que ces crimes, et l’émotion collective qui s’en est ensuivie, ne débouchent pas sur un dangereux et illusoire statu quo. Est-ce qu’un homme politique aura le courage de demander aux responsables religieux musulmans français de se réunir en « Grand Sanhédrin » ?

    Sanhédrin de l’Islam

    Napoléon l’avait fait et avait posé 12 questions à  la communauté juive, par le biais d’un Grand sanhédrin regroupant 71 rabbins. Il s’agissait de « forcer » une reconnaissance par les responsables juifs, de la prééminence du droit français sur les règles internes à  la communauté juive. Bien sûr ne soyons pas naïfs : l’enjeu était de pouvoir, tout autant qu’idéologique. Je pense que la communauté musulmane française, et le peuple français dans son ensemble donc, en sont exactement à  ce tournant de leur histoire commune. L’intégration pleine passera par ce genre de déclaration de la part des responsables religieux musulmans. Actualisons les questions, bien sûr. Parlons de liberté de conscience, d’égalité hommes-femmes, de droit à  l’exogamie et à  l’apostasie. 5 ou 6 questions permettraient d’aller à  l’essentiel. Malika Sorel pourrait les rédiger, à  la tête d’un collectif de représentants du peuple (on peut rêver).
    Il s’agirait pour la communauté musulmane, par la voix de ses responsables, d’affirmer en réponse haut et fort – ce qui n’irait pas sans quelques déchirements internes – son attachement à  la France, société ouverte, tolérante et pacifique. Et où la liberté d’expression et la laïcité ne sont pas des mots vains. Je veux croire que la majorité des musulmans français vivraient cela comme un progrès. Je suis sûr que le peuple français en sortirait, au complet, grandi et pacifié.

  • Idéologie et Utopie

    Idéologie et Utopie

    Souvent, je vous conseille des livres et je vous dis de vous jeter dessus. Là , pour le coup, c’est l’inverse : ne lisez surtout pas le livre dont je vais vous parler ! Ce n’est pas qu’il n’est pas intéressant, au contraire, mais il est vraiment difficile à  lire, pour plein de raisons. Donc pour une fois : la lecture de ce billet, consacré à  la recension du livre « Idéologie et Utopie » de Paul Ricoeur, vous servira peut-être plus que la lecture du livre.

    Beaucoup d’auteurs mobilisés

    Deux facteurs, au moins, pour que ce livre soit réellement pénible à  lire : premièrement, ce n’est pas un livre, c’est un recueil de cours donné en 1975 par Ricoeur à  l’Université de Chicago ; deuxièmement, la manière d’aborder le sujet par Ricoeur — s’appuyer sur des auteurs pour faire une archéologie des concepts, passionnant ! — le conduit à  aller fouiner dans les écrits d’auteurs qui me paraissent vraiment peu intéressants (pour ne pas dire peu rationnels, voire à  moitié fous). Marx, pour commencer. Je n’ai jamais lu Marx, et je sais maintenant que je ne le lirai jamais. Pas clair, utilisant des mots en permanence détournés de leur usage habituel, volontairement abscons. Bref, très lourdingue pour pas grand-chose en sortie.
    Passons. Ricoeur s’appuie, heureusement sur d’autres auteurs beaucoup plus intéressants et rationnels : Mannheim, Weber et Geertz, notamment. Pour ceux qui souhaitent une fiche de lecture détaillée, je vous invite à  aller sur cette page du CNAM qui fait la recension complète du livre. Pour les autres, voici les éléments qui me paraissent utile à  garder.

    Idéologie et utopie : points communs…

    Quelques éléments communs entre les deux concepts d’idéologie et d’utopie :

    • tous les deux décrivent des décalages de la pensée par rapport au réel, dont l’analyse conduit d’abord à  des aspects pathologiques (négation du réel, déformation exagérée de la réalité factuelle, etc…), mais qui comportent des versants positifs également
    • Ricoeur les décrits tous les deux comme des aspects de « l’imagination sociale » (c’est pour cela que j’avais acheté ce livre, car je m’intéresse aux imaginaires)
    • In fine, ces deux notions sont toujours reliées avec la notion de pouvoir, d’autorité. L’idéologie légitime la structure de pouvoir ou de domination existante, et l’utopie en propose une alternative

    …et différences

    Mais ces deux modes de pensée, ou ces deux dynamiques de représentation/modélisation, ont également des différences. Outre le fait que l’idéologie n’est jamais assumée, mais toujours dénoncée ou dévoilée, l’utopie est en général revendiquée par son auteur. L’idéologie est toujours à  dénoncer, dévoiler, démasquer, et l’utopie est plus souvent valorisée comme une invention, une création.
    Ce qui m’a paru vraiment intéressant, c’est le fait de montrer les rapports entre idéologie, utopie et pouvoir. Les apports de Geertz sont très intéressants aussi pour montrer qu’on ne peut pas sortir complètement de l’idéologie, et qu’elle est certainement structurante pour garantir l’identité (individuelle ou collective).

    Mécanismes mentaux ?

    L’analyse de Ricoeur est régressive, comme il le dit. Il commence à  un premier niveau, celui du sens courant de ces termes, puis en creusant il arrive sur les relations au pouvoir, et dans un troisième niveau il atteint la notion d’identité.
    tableau
    Je trouve particulièrement intéressant d’utiliser le troisième niveau comme une description de mécanismes mentaux à  l’oeuvre dans toutes nos réflexions. Ce qu’on pourrait appeler la composante imaginaire, justement. Une forme de dynamique permanente entre le réel et nos représentations du réel, dont certainement le « sens » (pris comme une fonction mentale) est ce qui permet d’évaluer la qualité et la performance. C’est ce que laisse penser la conclusion de Ricoeur, que j’interprète avec mon propre point de vue. Finalement, il faut lire « Idéologie et Utopie », de Paul Ricoeur.

  • Citation du jour

    Citation du jour

    Avec mon collègue et ami de bureau @jmarco75, nous avons commencé il y a quelques semaines un « mur de citations ». Nous collons, et nous invitons nos autres collègues à  le faire, des citations sur le mur. Le résultat est très joyeux et dépaysant : plein de belles pensées, accolées les unes aux autres, c’est très stimulant ! En voici une, de Paul Valéry, découverte via un autre collègue, mais qui nous a séduits :

    Le simple est toujours faux. Ce qui ne l’est pas est inutilisable.
    {Paul Valéry – 1871-1945}

    PS : je précise qu’ici, il y a plein de citations

  • Le sens de la vie : quelques écueils à  éviter

    Le sens de la vie : quelques écueils à  éviter

    Trois écueils — au moins ! – sont à  éviter lorsqu’on réfléchit sur cette notion un peu étrange du sens de la vie.

    Pas de sens absolu

    Le premier consiste à  croire qu’il existe un sens absolu, qui serait à  trouver hors de nous et de nos représentations. Comme une sorte d’objet mystérieux à  trouver, de Graal. Il me semble que la quête du sens n’est pas une chasse au trésor. C’est un écueil mental difficile à  contourner car, dans notre esprit, la recherche de quelque chose est associée à  l’idée d’un objet séparé de nous entièrement. La quête de sens est nécessairement à  la fois une exploration du monde, mais aussi de nous, et de nos rapports avec le monde. Le premier écueil, donc: croire qu’on pourra résumer le sens de la vie en une phrase. Aucune ne le pourrait, et comme le sens est une construction permanente, ce serait bien triste et figé si c’était possible. On cherche spontanément une définition stable, et c’est une dynamique et des méthodes que l’on trouve. Peut-être la meilleure analogie pour décrire cet écueil est celui de la quête de connaissance : la science progresse, et nous en savons toujours plus sur le monde, mais plus la connaissance progresse, et plus l’ampleur de ce que nous ne connaissons pas augmente. La marche vers la connaissance, cumulative, est également infinie. On trouve bien quelque chose, mais qui nous échappe toujours en même temps. Il s’agit d’une frontière qui bouge, pas d’un lieu auquel on accède. C’est le paradoxe de la connaissance, et certainement celui du sens également. Le sens, cependant, n’est pas la connaissance, et la similitude de mécanisme d’appréhension ne doit pas faire prendre l’un pour l’autre. Il y une dimension rhétorique, narrative, discursive, dans le sens qui ne me semble pas aussi présente dans la connaissance.

    Le sens existe quand même

    Le deuxième écueil consiste à  croire qu’il n’existe aucun sens. C’est l’attitude logique lorsqu’on comprend le premier écueil : puisqu’il n’existe pas de sens absolu, et que le monde, définitivement est « déraisonnable » (Camus), alors rien n’a de sens. Cette position radicale est erronée aussi, au moins en partie : rien n’indique que le sens ne peut pas être quelque chose de relatif, et à  bien y réfléchir, on se demande comment il pourrait en être autrement. Il me semble qu’accorder de l’importance au sens est simplement une manière de se positionner dans une bonne attitude réflexive pour toujours remettre nos représentations en question. Questionner le sens de nos actions, de nos idées, de nos représentations, c’est une manière de prendre de la distance par rapport à  nous-mêmes. Une sorte d’émancipation de soi.

    Plus profondément, je pense que nous pouvons être véritablement acteur de la construction du sens. Je prends le mot sens dans son acception complète (sensation — direction — signification). Nous sommes acteurs de notre vie, y compris spirituelle (voilà  un troisième écueil : la question du « sens de la vie » ne peut faire l’économie de penser aussi la « vie », en plus du « sens ». Il y a deux mots dans la phrase). Donc nous sommes acteurs, pleinement, de la construction de nos représentations, de nos méthodes de pensée. Qu’est-ce que le sens, sinon un ensemble de représentations particulières et de méthodes ?

    Ce n’est pas que nous

    On voit poindre naturellement le troisième écueil : croire que la construction du sens repose entièrement sur nos frêles épaules. Cette construction, et c’est en cela que la question est passionnante, dépend en partie de nous, et en partie du monde et des autres. Sauf à  tomber purement et simplement dans l’idéologie ou l’utopie. Nous avons besoin, pour penser bien, de « sortir » mentalement du monde, de rêver, d’imaginer, mais le sens est bien ce qui nous relie au monde, à  la réalité, autant qu’à  nous-mêmes. Pour le dire autrement, il y a des choses qui font sens.
    Je considère que nos représentations, d’ailleurs, font partie de la réalité, ce qui complexifie encore un peu la tâche…La suite du travail consiste donc à  identifier ce que peuvent être des « bonnes » représentations et des « bonnes » méthodes de pensée pour cette quête de sens. Mais je reviendrai d’abord dans le prochain billet sur les représentations et la réalité. C’est un intéressant paradoxe.

  • Rifkin est un charlatan

    Rifkin est un charlatan

    A la lecture de l’interview de Rifkin, je bouillais de réagir, et je voulais faire un billet pour critiquer ce qui m’apparaissait comme une sorte de gloubi-boulga intellectuel, de fourre-tout malin et roublard des tendances à  la mode.

    Parce que je ne l’ai pas lu, et qu’il ne le mérite pas

    Je ne le ferai pas, pour plusieurs raisons :

    1. je ne veux pas rentrer dans le jeu consistant à  critiquer des penseurs que l’on n’a pas lu. Je n’ai pas lu les ouvrages de Rifkin, et c’est une raison suffisante pour ne pas en parler
    2. la faiblesse de ses argumentations a déjà  été souligné par d’autres, et de bien meilleurs que moi (voir par exemple S.Jay Gould, ou Philippe Bihouix)
    3. je ne suis pas économiste, ou spécialiste de l’énergie et donc pas forcément en mesure de contrer ses arguments (quoique…)

    Il faut probablement des bateleurs, des bonimenteurs, pour remuer les idées et faire avancer le schmilblick. Je préfère ceux qui ont l’honnêteté de montrer leurs doutes, plutôt que ceux qui se drapent de leur compétence d’économiste pour asséner des « vérités ». L’attitude de Rifkin, visible dans le beau documentaire concocté par Philippe Starck sur Arte, est bien celle de celui qui sait, et qui donne des leçons. D’une manière générale, j’ai une méfiance naturelle pour ceux qui parlent de « révolution ». C’est une manière de dramatiser le propos qui me gêne, intellectuellement, et je garde toujours en tête l’idée — prise chez Michel Serres — qu’une révolution c’est aussi ce qui part d’un point et y revient. J’ai une pensée évolutionniste, pas révolutionnaire.
    L’angle d’attaque que j’aurais choisi pour « tacler » Rifkin aurait été un peu différent : sa manière de traiter le « capitalisme » est vraiment démagogique et me rappelle celle d’un Alain Badiou. La pensée d’extrême gauche a tellement infusé les médias qu’il devient presque incongru de rappeler que le capitalisme est adossé de manière consubstantielle à  la société libre, à  l’état droit, et au respect de la propriété privée. A nouveau, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, même si c’est pour faire plaisir aux journalistes bobos, ou pour brosser dans le sens du poil le socialisme ambiant.

    Il vaut mieux parler d’autre chose

    Finalement, arrêtons de parler de Rifkin, qui n’en vaut pas vraiment la peine. Reconnaissons-lui un talent réel de lobbyiste et de conteur, et parlons sérieusement, avec des gens qui veulent traiter vraiment des sujets. Rifkin parle de plein de choses passionnantes, mais il biaise tout ce qu’il touche. Echangeons pour faire évoluer nos représentations. Je maintiens que le capitalisme, donc, et les sociétés ouvertes dans lesquelles nous vivons sont une source de progrès objectifs. Pas besoin de faire croire à  un effondrement prochain de tout cela pour aborder les problèmes — réels – qui se posent, dans les pays capitalistes comme dans les autres…
    Le mot de la fin à  l’extraordinaire Hans Rosling (merci Max pour le lien), ça raccrochera avec mon billet sur le progrès, et ça redonne un peu de bon sens aux discussions :