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  • La France retient son souffle…

    Après une campagne tendue, et paradoxale (la parole s’est libérée, mais nous avons eu peu de débats), le premier tour arrive enfin ! Demain, nous saurons qui sera au deuxième tour. Tandis que les supporters du PS et de l’UMP redoutent la présence de Bayrou au second tour, Fiducial publie les résultats du dernier sondage IFOP, réalisé auprès de 952 personnes, du 17 au 19 avril (info trouvée sur « Aux Innocents les mains vides« ) :

    Nicolas Sarkozy reste en tête des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle à  28% (=*), tandis que Ségolène Royal avec 22,5% (=*) devance toujours François Bayrou à  20% (+1*). Avec 13% (+0,5*) des intentions de vote, Jean-Marie Le Pen arriverait en quatrième position.
    (*) écarts par rapport à  la vague réalisée pour Paris Match du 14 au 18 avril

    Le plus probable est donc Sarkozy-Royal, avec des surprises possibles.
    J’aime bien la perspective de ce dénouement partiel : les choses vont drôlement se clarifier.
    J’ai hâte d’être demain pour voir le résultat ; à  19h, je me colle devant la télé, nous serons entre amis pour voir ça : et vous ?
    Attendez-vous ces résultats avec impatience ?

  • Un grand auteur français méconnu : Frederic Bastiat

    J’ai découvert il y a peu l’auteur Frédéric Bastiat. C’était un économiste et un pamphlétaire, esprit libre. Sur l’excellent site Bastiat.org, on trouve ses principaux textes (deux ouvrages sont disponibles en intégralité : « Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas«  et « Harmonies économiques« ) et pas mal de liens vers d’autres ressources.
    C’est un auteur lumineux, qui écrit un beau français, simple, direct. Ses textes sont animés par un grand sens pédagogique et sont d’une modernité étonnante. On s’étonne qu’il ne soit pas au programme du collège et du lycée : combien de temps forceront nous les enfants à  bouffer du Flaubert à  tour de bras, et à  rester des incultes économiques ? Mais il vrai qu’un penseur libéral (horreur!) n’a rien à  faire au programme d’une démocratie libérale, basé sur l’économie de marché ! Il est inutile de comprendre les rouages du jeu économique, dans le monde actuel.
    Pour finir, une petite citation du chapitre sur la concurrence, dans « Harmonies Economiques » :

    Et après tout, qu’est-ce que la Concurrence? Est-ce une chose existant et agissant par elle-même comme le choléra? Non, Concurrence, ce n’est qu’absence d’oppression. En ce qui m’intéresse, je veux choisir pour moi-même et ne veux pas qu’un autre choisisse pour moi, malgré moi; voilà  tout. Et si quelqu’un prétend substituer son jugement au mien dans les affaires qui me regardent, je demanderai de substituer le mien au sien dans les transactions qui le concernent. Où est la garantie que les choses en iront mieux? Il est évident que la Concurrence, c’est la liberté. Détruire la liberté d’agir, c’est détruire la possibilité et par suite la faculté de choisir, de juger, de comparer; c’est tuer l’intelligence, c’est tuer la pensée, c’est tuer l’homme. De quelque coté qu’ils partent, voilà  où aboutissent toujours les réformateurs modernes; pour améliorer la société, ils commencent par anéantir l’individu, sous prétexte que tous les maux en viennent, comme si tous les biens n’en venaient pas aussi.

    A lire absolument donc : c’est un régal de limpidité !

  • Liszt par Horowitz à  Moscou : fabuleux !

    Liszt par Horowitz à  Moscou : fabuleux !

    En 1986, Vladimir Horowitz revenait dans sa Russie natale qu’il avait quittée en 1925, et notamment à  Moscou. Il y a livré un concert sublime, bourré de son talent, et de l’émotion des retrouvailles. A quatre-vingt deux ans, Horowitz éblouit par sa virtuosité. Tout le disque est magnifique, avec des morceaux de compositeurs de toutes les époques. Il faut absolument écouter les études de Scriabine ; pleines de force et de douceur à  la fois, fébriles. J’ai découvert sur ce disque des morceaux de Liszt que je ne connaissais pas avant : des morceaux tirés de Sonnets de Pétrarque (issus de la 2eme année de pèlerinage, écrite en Italie à  40ans). Voilà  la version jouée à  Moscou du Sonnet de Pétrarque n°104 ; observez la posture d’Horowitz, bien droit et qui semble ne faire aucun effort, alors même qu’il joue un morceau d’une grande difficulté, et d’une grande beauté. Horowitz est mort en 1989 à  New York, et c’était un des meilleurs pianistes sur terre.

  • Pourquoi il faut que Sarkozy l’emporte

    A moins d’une semaine du premier tour, il semble que Bayrou chute un peu dans les intentions de vote, et que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal confortent leur avance sur les autres candidats. On voit donc se profiler un second tour Royal-Sarkozy, avec avantage à  Sarkozy. Ca c’est pour l’aspect « sondages ».
    Un autre aspect des sondages concerne les préoccupations des français, avec en tête, le chômage, donc le travail. Cela me semble tout à  fait normal, dans la mesure où avec un taux de 10% de la population active (soit à  peu près 20% de la population active soumise à  une possibilité de chômage), la France continue de subir le choix politique qui a été fait (pas forcément explicitement) de moins travailler, et d’augmenter le coût du travail. Le chômage est une plaie sociale, individuelle et économique. Le faire chuter radicalement doit être une priorité — en tout cas pour qui souhaite traiter le problème n°1 des français. Le chômage est le symptôme, aussi, d’un manque de compétitivité, de confiance, de solidarité.
    La France a fait le choix du chômage, et il faut maintenant faire le choix inverse : celui du travail. Cela implique un courage politique pour dire la vérité. Dire qu’il faut arrêter d’augmenter le SMIC mécaniquement plus vite que les autres salaires ; dire qu’il faut supprimer — ou modifier fortement les 35h ; dire que la travail crée du travail, et qu’il ne se divise pas ; dire que pour partager un gâteau, il faut encore le produire.
    Il n’y a que Sarkozy qui mette la revalorisation du travail comme priorité dans son programme ; c’est utile et important, tant au niveau économique que philosophique. Le travail aliénant, décrié par les intellos en mal de grand soir ayant mal digéré leur « Capital », n’est qu’un aspect de la réalité. Le travail, c’est aussi et surtout l’émancipation, le progrès, l’entraide mutuelle.

    Le travail éloigne de nous trois grands maux : le besoin, le vice, l’ennui.
    Voltaire

    Dans la guerre, le plus fort accable le plus faible.
    Dans le travail, le plus fort communique de la force au plus faible.

    Bastiat

  • Echanges d’efforts, services et économie

    Besoin, effort, satisfaction: voilà  l’homme, au point de vue économique.
    Nous avons vu que les deux termes extrêmes étaient essentiellement intransmissibles, car ils s’accomplissent dans la sensation, ils sont la sensation même, qui est tout ce qu’il y a de plus personnel au monde, aussi bien celle qui précède l’effort et le détermine, que celle qui le suit et en est la récompense.
    C’est donc l’Effort qui s’échange, et cela ne peut être autrement, puisque échange implique activité, et que l’Effort seul manifeste notre principe actif. Nous ne pouvons souffrir ou jouir les uns pour les autres, encore que nous soyons sensibles aux peines et aux plaisirs d’autrui. Mais nous pouvons nous entr’aider, travailler les uns pour les autres, nous rendre des services réciproques, mettre nos facultés, ou ce qui en provient, au service d’autrui, à  charge de revanche. C’est la société. Les causes, les effets, les lois de ces échanges constituent l’économie politique et sociale.
    Frédéric Bastiat

  • Citation #20

    Des dizaines d’années avant l’apparition des premiers partis communistes et même des premiers théoriciens socialistes, ce sont les libéraux du XIXe siècle qui ont posée, avant tout le monde, ce que l’on appelait alors la ”question sociale » et qui y ont répondu en élaborant plusieurs des lois fondatrices du droit social moderne. C’est le libéral François Guizot, ministre du roi Louis-Philippe qui, en 1841, fit voter la première loi destinée à  limiter le travail des enfants dans les usines. C’est Frédéric Bastiat, cet économiste de génie que l’on qualifierait aujourd’hui d’ultralibéral forcené ou effréné, c’est lui qui, en 1849, député à  l’Assemblée législative intervint, le premier dans notre histoire, pour énoncer et demander que l’on reconnaisse le principe du droit de grève. C’est le libéral Émile Ollivier qui, en 1864, convainquit l’empereur Napoléon III d’abolir le délit de coalition, ouvrant ainsi la voir au syndicalisme futur. C’est le libéral Pierre Waldeck-Rousseau qui, en 1884 (…) fit voter la loi attribuant aux syndicats la personnalité civile.
    Jean-François Revel La Grande parade, p. 48-49