Étiquette : Action

  • Citation #70

    Jules RomainsLes esprits sains discutent des actes, les esprits moyens discutent des événements, les esprits médiocres discutent des personnes.

    Jules Romains

  • Des souris et des hommes

    Des souris et des hommes

    Le livre « Eloge de la Fuite », d’Henri Laborit, avait été pour moi une grande source de réflexions, de doutes, de connaissances aussi. J’avais envie, suite à  une discussion concernant l’action, notamment avec Christophe, de présenter un des concepts importants importé par Laborit du domaine de la biologie vers les comportements humains : l’inhibition de l’action.

    Penseur radical

    Henri Laborit (1914-1995) a écrit de nombreux ouvrages (en plus de ses travaux purement scientifiques) où il vulgarise les connaissances de neuro-biologie, et s’applique à  construire un cadre de pensée général des comportements humains. J’avais été profondément intéressé par son livre « Eloge de la fuite » (ça fait déjà  13 ans que je l’ai lu…ça fait un choc!). Il faut absolument aller lire ce livre, jusqu’au-boutiste sur certains points, mais très éclairant, stimulant et riche. Henri Laborit était certainement un homme original, très doué. Je le perçois comme un être profondément gentil, déçu par les humains.
    Une expérience simple conduite sur des souris lui permet d’illustrer et de montrer ce qu’est l’inhibition de l’action.

    Confronté à  une épreuve, l’homme ne dispose que de trois choix : 1) combattre ; 2) ne rien faire ; 3) fuir.

    Henri Laborit

    L’expérience des 3 souris

    L’expérience peut être décrite comme suit (pour une description complète, aller voir ici):
    Une souris est enfermé dans une cage métallique, et soumise à  un stress électrique régulièrement (un flash lumineux prévient la souris de l’arrivée du choc électrique). Trois cas sont présentés :

    • Une porte de sortie permet à  la souris d’échapper au stress quand il se présente : dans cette situation, la souris apprend vite le lien entre signal lumineux et décharge électrique, et son organisme n’est pas affecté. Elle peut fuir le stress.
    • La porte de sortie est maintenant fermée : dans cette situation, la souris apprend rapidement que toute action est inutile pour éviter le stress électrique. Elle finit par le subir sans bouger, et son organisme en souffre énormément. C’est ce qu’on appelle l’inhibition de l’action. Elle finit par être gravement atteinte et / ou mourir.
    • Deux souris sont placés dans la cage (la porte de secours étant toujours fermée). Les souris, rapidement, se battent quand le stress électrique est déclenché. C’est une action inutile pour se soustraire au stress, mais c’est une action quand même. Dans cette situation, aucun impact sur la santé des souris n’est observé.

    L’essentiel est dit : en cas de stress, la fuite comme l’action permettent de se soustraire aux effets nocifs du stress, qui n’est nocif que dans le cas de l’inhibition de l’action. Laborit en tire tout un tas de conclusion sur les comportements humains, et Alain Resnais a illustré cela – avec Laborit – dans un superbe film « Mon oncle d’Amérique » en 1979. L’extrait ci-dessous montre l’expérience des souris, avec en commentaire la voix (off) de Laborit lui-même. Un film à  voir, très beau, très sombre et très humain.

  • Eloge de l’action

    Un sentiment que j’ai eu ce matin : il n’y a pas d’autres moyen pour vivre bien que d’être dans l’action. Peu importe, à  la rigueur, les actions que nous menons ; mais il faut en prendre toujours un peu plus que ce que nous pouvons. C’est le meilleur moyen pour avoir besoin de prioriser, de faire des choix. Et faire des choix, c’est le seul moyen de se sentir libre. L’harmonie, l’équilibre ne sont pas des états de consciences statiques, mais bien le résultat de choix. Ce n’est pas pas la pensée qui nous permet, seule, d’arriver à  une quelconque harmonie :

    Chose remarquable et trop peu remarquée, ce n’est point la pensée qui nous délivre des passions, mais c’est plutôt l’action qui nous délivre.

    Alain (Emile Chartier, dit) (1868 – 1951) philosophe, journaliste, essayiste et professeur de philosophie français

    Et puis, l’action est nécessaire aussi parce sans mouvement, il n’est pas possible d’équilibrer un système. Nous – les humains – sommes par définition des systèmes dynamiques, et en équilibre. En équilibre dynamique.

    La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre.

    Albert Einstein (1879 – 1955) physicien théoricien allemand, puis helvético-américain

    Il faut faire pour pouvoir choisir, il faut faire pour qu’un équilibre soit possible. Sans action, pas d’équilibre, et pas de liberté. C’est ce sentiment que j’ai eu ce matin : plus j’ai de choses à  faire, et plus j’éprouve de facilité à  faire des choix, et plus j’apprécie chaque chose que je fais. L’inaction est souvent source de réflexions faussées, circulaires. La pensée pleine, consciente, vive, je la compte au nombre des actions. Vive l’action ! Ne pas avoir trop de temps pour soi est certainement le meilleur moyen d’être vraiment soi-même. Et ce n’est pas un paradoxe, justement.

  • Citation #56

    Le sujet de l’économie, ce n’est pas les biens et les services, c’est les actions des hommes vivants. Son but n’est pas de s’étendre sur des constructions imaginaires telles que l’équilibre. Ces constructions ne sont que des outils de raisonnement. La seule tâche de l’économie, c’est d’analyser les actions des hommes, d’analyser des processus.

    Ludwig Von Mises (1881 – 1973) Economiste autrichien naturalisé américain

  • Citation #55

    Chose remarquable et trop peu remarquée, ce n’est point la pensée qui nous délivre des passions, mais c’est plutôt l’action qui nous délivre.

    Alain (Émile Chartier, dit)

  • Citation #33

    L’économie ne doit pas être reléguée dans les salles de classe et les bureaux de statistique, et ne doit pas être abandonnée aux cercles ésotériques. C’est la philosophie de l’action et de la vie humaine, et elle concerne tout et tout le monde. C’est le nerf de la civilisation et de l’existence humaine de l’homme.

    Ludwig Von Mises (1881 – 1975) Economiste autrichien, puis américain