Étiquette : Justice

  • Citation #82

    Il m’est tout à  fait impossible de séparer le mot fraternité du mot volontaire. Il m’est tout à  fait impossible de concevoir la Fraternité légalement forcée, sans que la Liberté soit légalement détruite, et la Justice légalement foulée aux pieds.

    Frédéric Bastiat (1801-1850)

  • Etes-vous un libéral qui s'ignore ?


    Ce petit article pour vous signaler un test sympa à  faire : Etes-vous un libéral qui s’ignore ?. En une vingtaine de questions, vous saurez comment vous vous positionnez par rapport au libéralisme. Rapide et instructif, voire pédagogique…(trouvé par le biais de Jean-paul Oury). J’ai eu 19/20 à  mon examen, trop fort ! Au passage, j’ai déjà  signalé à  Jean-paul Oury que la manière dont sont formulées les réponses donnent un biais à  ce questionnaire : pour chaque question, vous avez le choix entre « tout à  fait d’accord », « plutôt d’accord » et « pas d’accord ». Selon moi, il faut autant de réponses négatives que positives (symétriques) pour que le test prenne de la valeur…un détail.
    Cela permet en tout cas de se positionner par rapport au libéralisme, et cela change de l’éternel (et vide de sens) débat gauche / droite. Un test en ligne, Politest, basé sur ce clivage gauche / droite m’amène au résultat suivant :

    Vous vous situez à  droite, même si certaines de vos positions sont marquées à  gauche. Le parti dont vous êtes le plus proche : Alternative Libérale
    Voilà  les résultats ridicules que l’on peut obtenir lorsqu’on cherche à  utiliser des catégories peu claires pour évaluer les choses.
    Bien plus pertinent, le test chez L’ami du laissez-faire (dont j’avais déjà  parlé), basé sur l’évaluation de l’importance accordée à  la liberté individuelle et à  la liberté économique.
    On y trouve cette question très juste (avec laquelle on doit donner notre niveau d’adhésion) :

    La « justice sociale » est réalisée lorsque la distribution des richesses se confond avec leur production, c’est-à -dire dans une société qui ne connaît pas le vol ni l’impôt. Par rapport à  l’immense fortune de Bill Gates et Madonna, il n’existe que deux catégories de gens : ceux qui n’achètent pas les logiciels de Microsoft ou les disques de la chanteuse ne peuvent pas se dire lésés, ils n’ont rien payé. Et ceux qui, au contraire, achètent ces produits ne peuvent pas se plaindre d’une fortune qu’ils ont contribuée à  édifier. Si personne n’est lésé, où est donc l’injustice ?

    Ce test est tiré du super quiz que l’on peut trouver et faire sur The Advocates. Mon résultat est le suivant (point rouge):

    Et la définition des libertariens qui accompagne le graphe de résultats :

    Libertarien

    Les libertariens sont pour un maximum de liberté au niveau individuel, comme sur les questions économiques. Ils défendent un Etat beaucoup plus restreint ; un Etat dont l’étendue serait limitée par la protection des individus contre la coercition et la violence. Les libertariens sont pour la promotion de la responsabilité individuelle, contre la bureaucratie étatique et les impôts, pour la charité privée, tolérant pour les différents modes de vie, pour le marché libre, et défenseurs des libertés civiques.

  • Etats d’âme à  cause d’un Etat sans âme

    J’allais consacrer un peu de temps pour écrire un petit billet sur les dangers pour la santé des téléphones portables. J’ai vu passer une vidéo chez Digiboy, et je voulais faire un petit dossier pour expliquer ce qu’on sait à propos des téléphones portables, des rayonnements. Utiliser un peu mes compétences scientifiques, et un peu le « Kit de détection d’idioties » pour démêler le vrai du faux, et montrer comment, en l’état actuel de nos connaissances, les portables ne présentent aucun danger pour l’être humain. Je le ferai plus tard.
    En effet, j’ai lu un billet de René Foulon consacré aux réactions du monde politique à  propos de l’augmentation du prix du pétrole : il qualifie à  juste titre de scandale cette manie de vouloir taxer de manière arbitraire les acteurs de l’économie pour caresser le « peuple » dans le sens du poil. Et je ne peux pas ne pas réagir : j’ai envie de dormir ce soir, et ne pas ruminer.
    Je suis quelqu’un d’ouvert, de tolérant. Je suis optimiste, et j’aime la vie : en ce moment plus que jamais. J’ai la chance d’avoir une vie sentimentale bien remplie, un travail épanouissant, une famille, des amis. Et je ne voudrais pas donner l’image de quelqu’un d’aigri, ou qui passe son temps à  pester contre tout. Mais je ne comprends pas cette « culture » anti-fric, anti-réussite, qui pense que toute solution ne peut venir que de l’État, qui pense que l’on peut prendre dans la poche de l’un pour donner aux autres, qui ne supporte pas l’utilisation de la force par certains, mais qui légitime son utilisation par l’État quand elle est dirigée vers des sociétés privées (ouh! capitalistes, horribles profiteurs qui sucent le sang des pauvres en se vautrant dans le cynisme) !
    En commentaire de ce billet de René, quelqu’un (Mathieu L.) expliquait très proprement son désaccord. La fin de son commentaire m’a permis de bien cerner ce qui me hérisse :

    Par contre, je reste totalement persuadé que l’État, à  travers son parlement qui représente le peuple, peut très bien, s’il le décide, se saisir de biens ne lui appartenant pas, comme il le fait d’ailleurs tous les jours par la taxation. La légitimité de la décision sera ensuite jugée par le peuple aux élections suivantes…

    Je lui ai répondu, sans agressivité, que la justice est une chose plus importante à  mes yeux que la légitimité démocratique. Comme le disait Ludwig Von Mises :

    Croire en la démocratie implique que l’on croie d’abord à  des choses plus hautes que la démocratie.

    Ludwig von Mises

    Quel sens peut bien avoir une démocratie où les décisions légitimes sont sanctionnées par le peuple aux prochaines élections, si entre deux élections l’État s’autorise, pour des raisons fluctuantes, non partagées, et toujours arbitraires, de confisquer des biens à  certains pour les donner à  d’autres. Quelle justice dans cette démocratie ?
    Sur la forme, c’est stupide : c’est le meilleur moyen de faire fuir Total à  l’étranger, et de s’assurer qu’au lieu de participer à  la logique de redistribution des richesses, les propriétaires du groupe décident d’installer leur lucrative activité ailleurs. Bien joué ! Très fin : cela s’appelle couper la branche sur laquelle on est assis.
    Mais ce n’est pas pour cette raison bassement utilitariste qu’il faut critiquer ce genre d’attitude. C’est au nom du respect de la propriété privée : les actionnaires de Total ont acquis leurs titres de propriété de manière légitime, lors d’un échange libre. De quel droit un individu, un groupe d’individu, ou à  plus forte raison l’État, vient-il confisquer une partie de cette propriété ? Cela s’appelle de la spoliation. C’est du vol. Appelons les choses par leurs noms, puisque les apprentis sorciers pensent pouvoir saupoudrer par-ci, ce qu’ils ont subtilisé par-là . J’enrage de ces réactions médiatiques, opportunistes, sans états d’âmes. Moi, ça m’en donne, des états d’âmes. Comme une envie de se casser de ce pays gouverné par des ignares suffisants, égoïstes, et repus de leur incroyable prétention à  vouloir tout contrôler, tout diriger, et faire semblant d’avoir réponse à  tout.
    On observe la qualité du résultat produit depuis 30 ans par ces politiques. C’est le propre des idiots de ne pas reconnaitre leurs erreurs.
    Edit : Certains, comme le Chafouin ou Authueil, vont même jusqu’à  nous expliquer que c’est dans l’intérêt de Total que le gouvernement a créé cette « prime à  la cuve ». On croit rêver…Je cite Authueil :

    […] En créant cette « prime d’aide à  la cuve », le gouvernement aide Total, en lui offrant le moyen de maximiser l’effet symbolique des versements qu’il est obligé, politiquement, de faire. […]

  • La pureté avant l'épanouissement

    Réactions nombreuses à  l’annulation d’un mariage par le tribunal de grande instance de Lille parce que l’épouse du futur mari, musulmane comme lui, n’était pas vierge. Quelques réactions de blogueurs, généralement indignés par la morale du mari plus que par le jugement. A juste titre. Mais n’oublions pas de mentionner l’idéologie qui cautionne ce genre de choses, qui a un nom : l’Islam.
    (suite…)

  • Libéralisme économique et libéralisme politique

    Retour sur la distinction entre libéralisme économique et libéralisme politique. Quelles sont les différences ? Une rapide recherche fait tomber sur un article très intéressant et précis de François Guillaumat. Qui définit le libéralisme économique, et montre ses liens forts avec la philosophie politique libérale.
    (suite…)

  • Delanoë n’est pas libéral

    Delanoë n’est pas libéral

    Bertrand Delanoë sort un bouquin aujourd’hui, appelé « De l’audace ». Il s’y positionne comme « libéral », ce que les médias ont bien sûr relayé avec délectation (tu parles, une occasion de voir les gars de gauche se taper dessus!). Delanoë n’est pas vraiment libéral, mais cette prise de position a le grand mérite de mettre le libéralisme sur le devant de la scène, et donnera l’occasion aux vrais libéraux – de tous horizons – de s’exprimer plus librement. Voilà  donc une belle avancée, audacieuse. Le petit landernau des blogs de gauche en est d’ailleurs tout agité…et c’est tant mieux : il faut bien remuer, sinon la pulpe elle reste au fond !

    Delanoë n’est pas libéral

    Bertrand Delanoë sort son livre « De l’audace » aujourd’hui. C’est un livre entretien avec Laurent Joffrin. Tous les médias ont déjà  relayé quelques petites phrases à  propos du libéralisme :
    Pour le maire de Paris, « libertaire » qui n’a « jamais été marxiste », la gauche doit adopter « une doctrine de la liberté et de la justice dans une société imparfaite et non une doctrine de la lutte des classes qui nous promet une société égalitaire et parfaite ». Il va même jusqu’à  employer des mots tabous : « Si les socialistes du XXIe siècle acceptent enfin pleinement le libéralisme, s’ils ne tiennent plus les termes de « concurrence » ou de « compétition » pour des gros mots, c’est tout l’humanisme libéral qui entrera de plein droit dans leur corpus idéologique. Il faut choisir : la synthèse est morte. Voici venu le temps des différences assumées. » […] Ce qui est inacceptable pour un progressiste, c’est de hisser le libéralisme au rang de fondement économique et même sociétal avec ses corollaires, désengagement de l’État et laisser-faire économique. »
    Dire que le désengagement de l’Etat est inacceptable, c’est simplement être anti-libéral !Le libéralisme est une doctrine philosophique qui prône le respect absolu de la liberté individuelle. Aucune contrainte n’est tolérée pour un libéral. Le libéralisme s’oppose à  la contrainte (notamment celle de l’Etat) et à  l’arbitraire. L’individu est au coeur du libéralisme. Chaque individu. Bien sûr que le libéralisme est le fondement de l’économie : c’est la liberté d’échanger, de produire, de travailler, d’entreprendre qui fonde l’économie. Cela n’est possible que si la liberté est réelle, et si la propriété privée est un droit inaliénable. Cela se fait dans un état de droit. Rappelons que la propriété inclue la propriété de soi, et de son travail. Pas de liberté sans propriété.
    Expliquer, ce qui est bien, que la gauche doit adopter une doctrine de liberté et de justice, en acceptant la concurrence, c’est une chose. Dire juste derrière que le désengagement de l’Etat est inacceptable, c’est simplement dire l’inverse. L’Etat est détenteur du monopole de la contrainte ; il permet l’établissement d’un Etat de droit – indispensable – mais il impose également des contraintes à  la liberté d’action des individus au fur et à  mesure qu’il prend de l’ampleur et qu’il intervient partout. La règlementation n’est pas la régulation.
    Défendre l’Etat providence qui intervient dans tous les secteurs, ne pas admettre le laisser faire économique, c’est tout sauf être libéral. Le libéralisme économique, selon Hayek :
    …considère la concurrence comme supérieure non seulement parce qu’elle est dans la plupart des circonstances la méthode la plus efficace qu’on connaisse, mais plus encore parce qu’elle est la seule méthode qui permette d’ajuster nos activités les unes aux autres sans intervention arbitraire ou coercitive de l’autorité.
    et voici ce que Mises disait du laisser-faire économique :
    Laissez faire ne signifie pas : laissez agir des forces mécaniques sans âme. Il signifie : permettez à  chaque individu de choisir comment il veut coopérer dans la division sociale du travail ; permettez aux consommateurs de déterminer ce que les entrepreneurs doivent produire.
    Alors bien sûr, Delanoë n’est pas libéral. Il est pour certaines libertés individuelles, c’est tout.

    Blogosphère en ébullition ?

    Libertas est, en libéral cohérent, bien entendu conscient de cette contradiction dans les termes de Delanoë. Mais la prise de position de Delanoë, si elle n’est pas cohérente, a le mérite de provoquer ceux qui ont l’habitude de se déclarer « anti-libéraux ». Antoine Besnehard, est dans la ligne exacte de Delanoë, de même que Nicolas. La prise de position de Delanoë, si elle n’est pas cohérente, a le mérite de mettre le libéralisme sur le devant de la scène, et de le faire connaitre.Ils comprennent l’intérêt et la valeur de la liberté, mais ils ne sont pas prêts à  accepter le libéralisme économique, qui n’est pourtant que le libéralisme s’appliquant au domaine du commerce. D’ailleurs, c’est amusant, car Antoine en appelle au « bien être commun » pour justifier les impôts et la position omniprésente de l’Etat : cela rejoint notre discussion avec René et Nicolas J, où le point central de désaccord avait fini par converger sur « l’intérêt général », et son statut (existe ou pas ?).
    D’autres, comme Marc Vasseur, plus outrancier il vrai, ne comprennent même pas que l’on puisse se dire libéral et de gauche. Plus étonnant, Koz semble lui aussi très circonspect vis-à -vis du libéralisme, et voit la démarche de Delanoë comme un savant calcul électoral…
    Tout cela montre la grande confusion d’une pensée qui voudrait garder la liberté d’action, mais seulement pour certains actes, et seulement pour certaines personnes, arbitrairement. L’inverse du libéralisme, quoi ! Cela montre également une confusion entre libéralisme économique et « loi du plus fort ». Comme si le fait de ne pas laisser libre les acteurs économiques empêchaient la loi du plus fort. Le libéralisme est la seule doctrine qui, dans ses bases mêmes, rejette toute forme de contrainte et d’oppression des individus !

    Découvrir le libéralisme, enfin…

    Tout cela ressort toujours du même constructivisme, qui n’est pas l’apanage de la gauche d’ailleurs, dégoulinant de bons sentiments, mais qui bizarrement n’inclue pas tous les individus au même niveau dans ces bons sentiments. Lutte des classes, quand tu nous tiens…Pourquoi ne pas aller voir ce qu’est réellement le libéralisme, maintenant que Delanoë a brisé le tabou ? L’avenir de la gauche sera forcément libéral, contrairement à  ce qu’ont immédiatement dit Julien Dray et Benoit Hamon. Quel bonheur si le libéralisme devient enfin un point de discussion au PS ! Avant de devenir, je l’espère, une évidence.