Étiquette : PS

  • 70 ans de travaux forcés !

    Le fait de permettre aux gens de travailler jusqu’à  70 ans est-il une chance pour la liberté de travailler, ou une menace pour les salariés, un coin mis en place pour repousser l’âge légal de la retraite à  70 ans ? On retrouve sur ce sujet bien des clivages, et un PS égal à  lui-même : gravement à côté de la plaque…
    (suite…)

  • Retour de vacances

    Comme vous avez pu le voir depuis lundi, je suis rentré de vacances. Les affaires reprennent !
    Je voulais vous informer, chers lecteurs, d’un point qui ne va pas forcément changer grand-chose au fonctionnement de ce blog, mais qu’il me semblait normal et utile de porter à  votre connaissance. J’avais rencontré Jean-Paul Oury (membre du comité de direction et responsable presse du parti Alternative Libérale) à  une République des blogs. Il m’a recontacté cet été, et m’a proposé de filer un coup de main pour organiser et animer la blogosphère libérale. J’ai accepté ce travail qui consiste, en gros, à  choisir parmi tous les articles de la blogosphère libérale ceux qui méritent d’être mis en avant dans le « digest« . Un petit travail de « rédac’ chef », en somme. Comme je partage la plupart des idées de ce parti, j’ai accepté. A la condition explicite que je conserve une totale liberté de parole ici, sur ExpressionLibre. Ce qui a évidemment été accepté.
    Je ne pense pas que cette nouvelle casquette aura un impact sur mes articles ici ; mais il me semblait indispensable d’être transparent avec vous sur cette participation à  la blogosphère libérale. Je ne sais pas pour l’instant si cela m’amènera à  participer plus ou moins activement à  la vie de ce parti. Je vous tiendrai bien entendu au courant.
    Et, puisque nous ne sommes pas ici chez Alternative Libérale, j’aimerais discuter avec vous de deux questions centrales concernant le libéralisme en France :

    • Ne trouvez-vous pas que la couleur violette choisie pour Alternative Libérale est moche ? :)
    • Pensez-vous que l’avenir du libéralisme en France passe par un parti « purement » libéral, ou par une promotion des idées libérales à  l’intérieur des grands partis (UMP-PS) ? Je penchais pour la deuxième option il y a plus d’un an, et maintenant, après m’être un peu « cultivé » sur la pensée libérale, je n’en suis plus si sûr.

    Qu’en pensez-vous ?

  • Le PS nouveau est arrivé

    Dans le Figaro du 11/08, Chantal Brunel, députée de Seine-et-Marne, porte-parole de l’UMP, a signé un article intitulé « Libéralisme et autoritarisme, le choc des modèles ».
    Cela m’a intéressé, parce qu’il précise la ligne idéologique de l’UMP, et qu’il recoupe partiellement la problématique exposée dans la dernière citation du dimanche.

    Le monde selon l’UMP

    Le monde présenté par Chantal Brunel se découpe en deux « blocs » : les régimes capitalistes libéraux et les régimes capitalistes autoritaires. En clair, pour l’UMP, le capitalisme a gagné, et les questions du PS concernant le libéralisme sont un peu vaines.

    Les querelles picrocholines sur la promotion du libéralisme politique, comme économique, sont dépassées.

    Pourtant, quelques phrases plus loin, on peut lire :

    la compétition mondiale n’oppose plus les sociétés libérales aux sociétés dirigées, mais les sociétés capitalistes libérales aux sociétés capitalistes autoritaires.

    Outre la très juste remarque de Hayek consistant à  rappeler qu’un gouvernement autoritaire pouvait conduire une politique d’inspiration libérale, cette phrase signifie bien qu’il y a une ligne de distinction entre « libéraux » et « autoritaires » parmi les capitalistes…La question du libéralisme reste donc bien centrale, quoi qu’en dise Mme Brunel.
    Ensuite, elle précise qu’il y a bien deux libéralismes différents :

    Force est de constater que le capitalisme autoritaire fait tache d’huile sur la carte du monde. Car si le cheminement est différent, la même logique est à  l’oeuvre en Russie, et demain sans doute à  Cuba et dans différents pays d’Amérique latine.
    De l’autre côté, le capitalisme libéral semble évoluer en deux branches : le monde anglo-saxon d’une part, très attaché à  la «pureté» de l’économie de marché et aux libertés individuelles, aspire à  un minimum de régulation ; l’Europe continentale, d’autre part, qui cherche un consensus de ses principaux membres en faveur d’une économie de marché «à  visage humain», pour éviter abus, inégalités et crises. Ce capitalisme européen me semble arrivé à  l’âge de raison. Il aura à  coeur de protéger ses marchés contre les effets négatifs de la mondialisation (hedge funds, fonds souverains). Il protégera ses salariés et assurera des conditions de vie correcte (santé, éducation, etc.) par la puissance publique. Conscient de ses propres excès, il cherche dès à  présent des solutions pour réprimer les rémunérations indécentes, les golden parachutes, les retraites des dirigeants, qui ne reflètent pas la performance des intéressés.
    En somme, entre capitalisme libéral et capitalisme autoritaire, deux cultures se regardent dans les yeux : pour l’une, la prospérité doit servir au bien-être de la société ; pour l’autre, la prospérité doit satisfaire l’appétit de puissance.

    Je trouve cet article très pertinent, et très clair. Même si je ne suis pas d’accord avec cette vision ; du moins pas totalement. Et même si on y trouve l’approximation courante commise par les partisans de l’intervention étatique entre régulation et règlementation. Dommage.

    Le PS modernisé, c’est l’UMP

    Ce texte, finalement, décrit la ligne politique d’une gauche moderne, celle-la même que le PS n’arrive pas à  incarner. L’ouverture, loin d’être le « coup » médiatique que dénonçaient les adversaires de Sarkozy, correspondait donc bien à  cela : l’UMP, sous l’impulsion de Sarkozy, s’est transformée en un grand parti social-libéral, ou réformiste social.
    Plusieurs questions se posent à  la lecture de cet article :

    • Puisque le grand parti de gauche français est l’UMP, quel sera le parti de droite ? Ou plutôt, puisque l’UMP incarne le réformisme « social », constructiviste, étatiste, quel parti pourra donner sa chance aux idées libérales ?
    • Puisque l’UMP a gagné la bataille idéologique en menant de manière responsable la politique qu’aurait du proposer le PS, quel va être la place du PS, idéologiquement ? N’y a t’il pas un risque de voir le PS aller fricoter encore un peu plus avec l’extrême-gauche ?
    • Quel place en France pour les idées libérales anglo-saxonnes ? Même une maigre culture des idées politique montre que le libéralisme dont se réclame l’UMP est ce qu’on appelle libéralisme utilitariste. C’est exactement ce que les penseurs libéraux dénoncent comme n’étant pas libéral. En légitimant le recours à  la règlementation, en continuant à  faire référence à  une « justice sociale », l’UMP se positionne comme les « liberal » anglo-saxons. Qui pourra incarner l’équivalent des républicains américains, par exemple ?

    Qu’en pensez-vous ?

  • Réformes, triangles d'or et calculs politiciens

    Le temps manque, souvent, pour aller se renseigner sur tout ce qu’on voudrait. C’est le cas de la réforme constitutionnelle que les parlementaires et les sénateurs vont voter aujourd’hui. J’ai suivi de loin les tractations concernant le vote, qui va être tendu. Sur le fond, quelques grandes lignes m’ont convaincues que ça allait plutôt dans le bon sens. Je me retrouve dans les arguments que l’on peut lire sur Echo Politique, par exemple.
    Dans la manière de mener un changement, on apprend en formation que ceux sur qui il faut s’appuyer pour convaincre les « mous », les « indécis » et les « passifs », sont les « triangles d’or ». Les « triangles d’or » sont ceux qui fonctionnent sur un mode d’esprit critique, d’analyse sceptique des éléments. Ce sont des « raisonnables », « factuels ». Et si eux participent à  convaincre que le changement est bon, alors ils auront un vrai poids dans les discussions : on ne peut pas les soupçonner d’être acquis à  une cause, ou convaincus à  l’avance.
    C’est l’impression que m’ont donné plusieurs tribunes où des esprits lucides ont choisi de dire pourquoi ils voteront oui, malgré des positions éloignées de celles du gouvernement. De la majorité, ou de l’opposition. Citons les radicaux de gauche[1. Gérard Charasse, Paul Giacobbi, Annick Girardin, Joël Giraud, Dominique Orliac et Sylvia Pinel] :

    Et il faut bien reconnaître que de nombreuses dispositions contenues dans cette réforme contribuent à  rénover le système actuel. Le nier serait faire preuve d’irresponsabilité et d’un manque certain de discernement. Il est toujours dangereux, sur un texte qui engage l’avenir de nos institutions, d’opter pour une grille de lecture uniquement partisane et s’inscrivant dans le seul court terme. Il faut se projeter et imaginer l’opposition d’aujourd’hui devenir majoritaire. Quand il s’agit de la Constitution, cet exercice, certes pas facile aujourd’hui, est toutefois indispensable.

    […] Notre vote n’est en rien un vote de soutien à  la politique du président de la République. Depuis le début de cette législature, nous n’avons cessé de nous opposer à  ses projets et à  ses choix.

    Pour ceux qui veulent lire le texte complet des articles modifiés qui sont soumis au vote du Congrès, c’est là  : Le texte des articles modifiés sur Le Monde.
    Je reprend, en guise de conclusion, l’article de Brice Couturier : il n’y a rien à  ajouter.

    Pourquoi édulcorer un pouvoir dont on peut s’emparer ?

    Les hommes de parti, quelques pures que leurs intentions puissent être, répugnent toujours à  limiter la souveraineté. Ils se regardent comme ses héritiers, et ménagent, même dans la main de leurs ennemis, leur propriété future. (Benjamin Constant)

    Voilà  pourquoi la majorité du PS refusera, en Congrès, les réformes constitutionnelles proposées par le gouvernement. Même s’il se trouve que nombre de ces réformes sont réclamées à  corps et à  cris depuis des années par la gauche libérale. Pourquoi l’opposition contribuerait-elle à  rogner les pouvoirs exorbitants de l’exécutif, alors qu’elle sait qu’elle a de bonnes chances de l’emporter dans moins de 4 ans ? A-t-on vu que l’auteur du ”Coup d’Etat permanent » ait renoncé en quoi que ce soit aux prérogatives ahurissantes accordée au président de la République, une fois élu ? Le pouvoir de nomination, en particulier, est, dans notre pays, scandaleux. On a vu l’usage qu’en ont fait et Mitterrand et Chirac en fin de mandat pour caser ou remercier leurs amis.


  • Quelques mots que j'aurais aimé écrire…

    Existerait-il une hiérarchie entre les otages binationaux de mouvements terroristes ? Si l’opinion s’est passionnée jusqu’à  l’excès pour la libération de la franco-colombienne Ingrid Betancourt, détenue durant plus de six ans par les Farc, elle ne porte aucun intérêt au sort du jeune soldat franco-israélien, Gilad Shalit. Ce dernier a été enlevé en juin 2006 par le Hamas et il est détenu depuis à  Gaza. Il y a un an, deux élus UMP de Paris (Martine Weill-Raynal et Jacques Bohbot) avaient demandé, en vain, au maire de Paris, Bertrand Delanoë, de placer le portrait de Shalit à  côté de celui de Betancourt (accroché en 2004 et enlevé vendredi soir), sur la façade de l’Hôtel de Ville. Ne serait-il pas temps de réparer cette injustice ?

    « Je voudrais que mes derniers mots soient pour le soldat Shalit et pour ses parents. Nous ne l’oublions pas », avait déclaré Nicolas Sarkozy, dès l’annonce, mercredi soir, de la libération d’Ingrid Betancourt par l’armée. Mais la gauche pacifiste, qui n’a jamais caché ses indulgences pour la « guérilla » des Farc et leur idéal guévariste, a de semblables compréhensions pour « l’activisme » du Hamas face à  Israël. Le comité de soutien à  Ingrid Betancourt, le chanteur Renaud en tête, avait toujours prôné la négociation avec les terroristes, en faisant passer le président Alvaro Uribe pour le responsable du sort des otages. Cette stratégie a été spectaculairement démentie. Néanmoins elle fait du soldat Shalit une cause indéfendable pour les professionnels de l’indignation.

    Chez Ivan Rioufol

    Je pique cette rubrique à  Rubin, car je la trouve super !

  • Le PS, les blogueurs, et le vide idéologique de la gauche française

    J’ai été surpris l’autre jour à  la lecture d’un billet sur Partageons mon avis : « La gauche et moi« , dans lequel Nicolas, blogueur influent, explique ses « relations » avec la gauche. Après avoir dit le mal qu’il pense des conflits internes, et des querelles de personne, il exprime la ligne d’accord idéologique entre « gens de gauche » et /ou militants PS :

    Nous sommes tous partisans des libertés à  la condition qu’aucun citoyen ne soit laissé de côté : la vie économique doit donc être encadrée et les moyens mis en commun par la solidarité nationale importants.

    Puis, Nicolas précise qu’il y a « deux autres principaux sujets qui [les] unissent ».

    Le premier est la lutte contre la droite Française qui, non seulement mène une politique complètement contreproductive pour l’économie, presque dévastatrice, mais se fait un malin plaisir à  revenir sur des années, voire des siècles de progrès social. Ils nous expliquent qu’ils font ça au nom de la modernité mais j’ai du mal à  comprendre en quoi c’est moderne de travailler plus ou de « payer » des franchises médicales.
    Dévastatrice ? Oui. Je ne vais pas m’étendre mais quand GDF et Suez seront totalement la propriété de fonds de pension Américain, je ne vois pas comment on pourra rebâtir une industrie nationale…
    Le deuxième est la lutte contre le style de gouvernance qui se fait dans un total mépris de la République et de ses institutions. Nicolas Sarkozy s’est ressaisi en début d’année après un mauvais cap (la réception de Kadhafi, l’annonce de sa relation avec Carla Bruni chez Mickey, …) mais le fond n’y est toujours pas.

    Si je résume, à  part une sorte phrase creuse expliquant qu’il ne faut laisser personne de côté (comment ?), on trouve dans ce texte deux positionnement forts : contre la droite, et contre le style de gouvernance. Où sont les idéaux mis en avant par la gauche ? On s’en tape du style de gouvernance ! Où sont les propositions pour l’émancipation – des femmes, des faibles, des enfants – dans la société française ? Où sont les grands axes de politique ? Où est le positionnement économique ? Où sont les propositions permettant de redistribuer les richesses équitablement, sans pénaliser ceux qui les produisent ?
    On sent bien la proximité idéologique (revendiquée d’ailleurs dans le billet) avec le PS : anti-sarko, et pas l’ombre d’une proposition. Tant que la gauche sera dans une posture d’opposition systématique, elle sera condamnée à  rester ce qu’elle est aujourd’hui : divisée sans pour autant que se dessinent des courants, dramatiquement attirée par ses extrêmes. En se positionnant en « anti », comme le fait Nicolas, la gauche modérée fait le jeu de l’extrême gauche, et penche vers les extrêmes. Au jeu des « anti », il n’y a rien de meilleur qu’un extrême : il n’est d’accord avec rien. Il est contre. J’attends de la gauche qu’elle me dise pour quoi elle est. Et comment elle compte y parvenir.