Catégorie : 👺 Bas les Masques

  • Sommes nous toujours en dĂ©mocratie ?

    Sommes nous toujours en démocratie ?

    A la lecture, dans l’excellent magazine L’incorrect, de l’interview croisĂ©e de Marcel Gauchet et Pierre Manent, j’ai eu un sentiment contrastĂ©. Cet article pointe vers des liens Wikipedia : faites attention Ă  la qualitĂ© des informations que vous pouvez y trouver, notamment celles ayant des rĂ©sonnances politiques.Bien sĂ»r, ces deux lĂ  sont intelligents, lucides, et très habiles pour exprimer leur pensĂ©es. Mais j’ai eu aussi le sentiment d’un dĂ©calage entre leurs propos, et la manière dont je perçois la rĂ©alitĂ©. Comme si une sorte de voile politiquement correct couvrait leur discussion, dont ressort Ă  mes yeux une forme d’euphĂ©misation de la situation, Ă  force de la prĂ©senter de manière elliptique. J’ai donc eu envie, en rebond, de creuser la question du titre, car elle rĂ©sonne avec les dĂ©bats qui Ă©maillent la campagne prĂ©sidentielle aux US, oĂą – je trouve – les dĂ©bats sont d’un autre niveau, plus virulents, plus vrais (est-ce une consĂ©quence du 1er amendement ?). Elon Musk explique clairement en interview la fragilitĂ© de la dĂ©mocratie, et expose les mensonges Ă©hontĂ©s des mĂ©dias. JD Vance (interview extraordinaire), ou Vivek Ramaswami (celle-lĂ  aussi), sont d’une grande clartĂ©, d’une grande prĂ©cision, mais Ă©galement d’une grande force dans leurs propos. Le monde politique français, en comparaison, parait bien terne, bien mou, et Ă  vrai dire exaspĂ©rant de rĂ©pĂ©titions et de contorsions.

    La voix du peuple ?

    Chacun le sait, DĂ©mocratie signifie Ă©tymologiquement le « pouvoir du peuple », et notre constitution le redit autrement en prĂ©cisant le principe de la RĂ©publique : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». RĂ©pondre Ă  la question « Sommes nous encore ou toujours en dĂ©mocratie ? » consiste donc Ă  se demander si notre organisation sociale, nos institutions, sont toujours rĂ©ellement au service du peuple, des citoyens, et si ce que pensent majoritairement les citoyens est reprĂ©sentĂ© dans ces institutions, si leur voix porte et influe sur les Ă©volutions politiques. Mon avis, que je vais argumenter ci-dessous, est que nous ne sommes plus vraiment en dĂ©mocratie : les apparences sont lĂ , une partie des institutions est encore lĂ , le jeu se joue, Ă  la manière d’une pièce de théâtre, mais cela a tout de ce qu’on peut observer dans l’excellent film The Truman Show. Sous les apparences, la rĂ©alitĂ© est que le dĂ©mocratie est devenu un mot un peu creux, porteur d’idĂ©aux pour tous, mais incarnĂ© rĂ©ellement nulle part.

    Etat et gouvernement

    Dans un remarquable essai (disponible gratuitement en ligne), Milton Friedman avait expliquĂ© en 1993 pourquoi c’Ă©tait le Gouvernement et l’Etat bureaucrate les source du problème. En prenant des exemples concrets dans tous les secteurs d’activitĂ©, il dĂ©montrait qu’Ă  peu près tout ce que prenait en main le gouvernement Ă©tait dĂ©sastreux. Trop de dĂ©penses, bureaucratisation, inefficacitĂ© endĂ©mique, perte du sens de l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral. Vous pouvez prendre n’importe quel champ d’action du gouvernement et de l’Etat, leur action est catastrophique et ne sert les intĂ©rĂŞts que de la caste au pouvoir. Les « serviteurs de l’Etat » sont bien nommĂ©s : ils ne servent plus l’intĂ©rĂŞt du peuple, mais bien celui de la bureaucratie, toujours plus occupĂ©e de tout, de tout règlementer, de taxer. Pour le dire plus crĂ»ment, et justement avec moins de pincettes que Gauchet et Manent : une clique de parasites se gave sur le dos du pays, en faisant mine de se prĂ©occuper du sort du peuple. Friedman expliquait que les actions du gouvernement devraient ĂŞtre limitĂ©es Ă  4 sujets : dĂ©fense nationale (protection contre les pays ennemis), sĂ©curitĂ© intĂ©rieure (protection des citoyens contre les atteintes des autres citoyens), lĂ©gislation (dĂ©finir les règles avec lesquelles on s’organise), judiciaire (arbitrer les disputes autour du respect des ces règles). Le reste n’a rien Ă  faire dans les mains de l’Etat. Je suis d’accord avec cela. Et voilĂ  ce que l’on peut dire de manière très factuelle, sur ces 4 points.

    • Les gouvernements ont systĂ©matiquement diminuĂ©s l’argent injectĂ© dans l’armĂ©e. Il reste un corps probablement encore très digne de sa fonction, mais complètement dĂ©nuĂ© de moyens, et l’on a en plus consciencieusement laissĂ© partir des savoir-faire de dĂ©fense Ă  l’Ă©tranger
    • la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure est totalement en berne. Sous l’effet d’une immigration incontrĂ´lĂ©e, de civilisations diffĂ©rentes, toutes les conditions de la guerre civile continuent d’ĂŞtre mises en place. Taper sur les gilets jaunes, ça oui, mais expulser les Ă©tranger en situation irrĂ©gulière, les criminels, ça non.
    • Le fonctionnement du système lĂ©gislatif est une catastrophe : les rĂ©glementations s’empilent, dans tous les secteurs et rendent quasiment impossible le fonctionnement normal de la sociĂ©tĂ©. Comme par ailleurs, des lois fondamentales ne sont pas appliquĂ©es, on marche sur la tĂŞte. Mesurer la taille de la barrière qu’un particulier a installĂ© chez lui, ça oui, mais punir de prison les multiples dĂ©lits et mĂ©faits des racailles, ça non.
    • Que dire de la justice ? PolitisĂ©e, remplie d’idĂ©ologues, n’appliquant plus la Loi, tant de multiples amĂ©nagements sont prĂ©vus Ă  tous les niveaux, on a l’impression d’une mascarade glaçante et inquiĂ©tante.

    Ajoutons deux points Ă  cela, tout d’abord, nous avons placĂ© une part de notre souverainetĂ© dans les mains de l’UE, c’est-Ă -dire que nous l’avons en partie perdue. La souverainetĂ© ne se partage pas. Ensuite, l’Etat s’occupe maintenant de tellement d’autres sujets qu’il fait tout mal, intervient partout, souvent pour des raisons totalement injustifiĂ©es. Les « bidules », les ministères ridicules se multiplient, et personne n’y trouve rien Ă  redire.

    Donnez moi tort

    Je ne demande rien de plus qu’Ă  revoir mon jugement, et Ă  me laisser convaincre que si, nous sommes encore en dĂ©mocratie. Mais le referendum de Maastrich, suivi du traitĂ© de Lisbonne pour refaire passer en force ce que le peuple avait rejetĂ©, ou les rĂ©centes Ă©lections lĂ©gislatives, oĂą nous avons du accepter de nous faire, une nouvelle fois, expliquer que plus de 10 millions de français ne pouvait pas participer Ă  la « dĂ©mocratie » montrent bien, en plus de tout le reste, Ă  quel point le bateau est pourrie de part en part. Il faut revenir aux fonctions rĂ©galiennes listĂ©es ci-dessus, virer des fonctionnaires, arrĂŞter de distribuer de l’argent au monde entier, mettre fin Ă  toutes les fraudes et Ă  tous les crimes, privatiser des pans entier de l’action de l’Etat, stopper brutalement l’immigration et reposer ensuite le sujet de l’assimilation et de la remigration, reposer une doctrine lĂ©gislative et judiciaire saine, non politisĂ©e, faire appliquer la Loi de manière intraitable, supprimer la plupart des règlementations dĂ©biles qui bloquent la libertĂ© d’agir, d’entreprendre et de faire prospĂ©rer le pays, couper toutes les formes de subventions aux mĂ©dias et aux associations (tous), refaire de la libertĂ© d’expression un principe fort, faire cesser la gabegie gĂ©nĂ©ralisĂ©e, dĂ©noncer le socialisme pour ce qu’il est (du vol auquel on donne le nom de justice social), assumer notre histoire et notre culture. Une fois ce programme enclenchĂ© et mis en Ĺ“uvre nous pourrons peut-ĂŞtre nous dire que nous redevenons une dĂ©mocratie. En attendant cela, il parait très clair que nous sommes dans une forme d’oligarchie de fait.
    La rĂ©ponse Ă  la question du titre est donc clairement non. J’attends des contre-arguments, je serai heureux de les lire, et de les faire miens. VoilĂ  ce que j’aurais voulu lire dans l’interview, au lieu d’une ridicule dĂ©fense de principe de l’Arcom par Gauchet, ou la mention par Manent que nos « élites » sont « compĂ©tentes », mais dĂ©connectĂ©es. Non, ils ne sont pas compĂ©tents, et s’ils le sont, ce sont alors d’horribles menteurs et de vils traitres, et ils ne sont pas dĂ©connectĂ©s : ils nous volent et tuent le pays Ă  petit feu depuis trop longtemps. Il est temps de se dire les choses.

  • HumanidĂ©e

    Humanidée

    « Je peux ĂŞtre qui je veux, ou ce que je veux ! » pourrait ĂŞtre le mot d’ordre qui va avec cette deuxième « fable immorale » de la sĂ©rie. Voyons donc quelle est sa structure de base, et en quoi elle est immorale.

    Humanidée

    Cette fable pourrait être résumée ainsi :

    Les humains du XXe siècle avaient franchis des Ă©tapes majeures dans la connaissance scientifique de la nature. L’homme avait une connaissance presqu’infinie du cosmos. Il restait un domaine oĂą les limites n’avaient pas Ă©tĂ© repoussĂ©es aussi loin que les autres : le vivant. Comment admettre que nous soyons capables de comprendre l’atome, les quarks et les trous noirs, mais que nous soyons incapables de mieux nous protĂ©ger des alĂ©as de la nature : malformations, maladies, handicaps, accidents, mort ?
    Les scientifiques, les mĂ©decins, les spĂ©cialistes du gĂ©nome, les biologistes, les datascientists, et bien d’autres Ă©taient dĂ©jĂ  au travail pour oeuvrer Ă  cette convergence NBIC visant Ă  articuler des domaines du savoir jusque lĂ  sĂ©parĂ©s. Quelques grincheux opposaient des arguments philosophiques ou spirituels Ă  ces manipulations du vivant, mais ils Ă©taient heureusement inaudibles : les sciences avaient de tout temps permis Ă  des dispositifs techniques de rĂ©parer ou d’augmenter les humains : prothèses, dentiers, lunettes, greffes, pacemakers, stents. Les humains continuaient simplement leur prise en main de la nature en jouant avec les gènes, ou en permettant Ă  certains de devenir ce qu’ils voulaient vraiment ĂŞtre, ce qu’ils auraient dĂ» ĂŞtre, ou ce qu’il est possible d’ĂŞtre. L’humain devenait peu Ă  peu maĂ®tre de la nature : choix des enfants Ă  naĂ®tre, correction de ce qui ne va pas (apparence, gĂ©nome, mĂ©decine rĂ©gĂ©nĂ©ratrice, conditions de la mort), choix de son genre et de ses attributs sexuels. Il devint mĂŞme envisageable d’envisager la fin de la mortalitĂ©. Les tranhumanistes, en pointe de ce combat, sont les prĂ©curseurs de cette nouvelle aube. Enfin : l’humanitĂ© aura les moyens de se penser et se transformer elle-mĂŞme, selon ses besoins propres, Ă  son idĂ©e. L’human-idĂ©e, c’est l’humanitĂ© dĂ©barrassĂ©e des limites de la nature.

    Modèles mentaux

    Quels sont les schémas mentaux véhiculés ou utilisés par cette « fable » ? Ils sont multiples, et sur des registres variés :

    • Il existe de nombreux dysfonctionnements biologiques conduisant Ă  des problèmes physiques ou psychologiques pour les humains
    • Combattre les maladies et les causes de handicaps est une noble activitĂ©
    • Ce qui est rendu possible par la science doit pouvoir ĂŞtre utilisĂ© au bĂ©nĂ©fice des humains
    • Le progrès des sciences a rendu envisageable une vie sans maladie, plus longue
    • Un humain est un individu autonome, ou qu’il faut chercher Ă  rendre autonome, et il a donc son mot Ă  dire sur ce qu’il est
    • Nos connaissances de la nature sont presque complètes
    • Transformer l’humain est possible, et souhaitable
    • Les comitĂ©s d’Ă©thique garantissent que l’on ne commettra pas d’excès dans la manipulation du vivant humain
    • Un ĂŞtre humain est « vierge » Ă  la naissance : sa nature est purement de l’ordre de l’acquis et du construit. Il peut donc choisir ce qu’il est. Il n’y a pas de nature humaine.
    • Toutes les limites que la nature impose Ă  l’homme sont mauvaises et mĂ©ritent d’ĂŞtre repoussĂ©es

    La morale de la fable jamais tout à fait explicitée est très claire : Chacun doit pouvoir être qui il veut, sans autres limites que celles de notre connaissance et de nos capacités scientifiques et techniques.

    Séparer le vrai du faux

    Les trois premiers points de ma liste sont vrais. Les autres contiennent tous des approximations, ou de franches faussetĂ©s. Le principal problème de cette fable tourne autour de la question des limites. Les limites ne sont pas toutes mauvaises. La plupart du temps ce sont mĂŞme des guides d’action particulièrement utiles. Vouloir s’Ă©manciper des dĂ©terminismes naturels est tout Ă  fait normal, mais il est crucial de le faire sans nier qu’ils existent, et qu’il en existera toujours. Sans nier non plus le temps et les efforts que cela demande. Les progrès de la mĂ©decine, de l’hygiène, de l’alimentation ont conduit Ă  une augmentation de l’espĂ©rance de vie. Mais la maladie a-t-elle disparut ? Non. On a simplement d’autres maladies. Il est probable que ces progrès continueront, et qu’il n’est pas idiot d’imaginer des humains « augmentĂ©s », rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s, modifiĂ©s, rĂ©parĂ©s,1Sur ce sujet, je vous recommande l’excellente conversation scientifique d’Etienne Klein avec RaphaĂ«l Gaillard : « Allons-nous nous adapter Ă  ce que nous nous ajoutons ? » qui pourront vivre 200 ans. Mais les humains resteront mortels. Car les humains, et l’humanitĂ©, ne sont pas que des idĂ©es. Ce sont avant tout des organismes vivants, incarnĂ©s dans un corps biologique, dĂ©terminĂ©s en partie par leur gĂ©nome et leurs conditions de vie, soumis Ă  un certain nombre de lois naturelles, en interactions permanentes avec leur environnement et en recherche d’Ă©quilibre et de survie. Un organisme humain, c’est Ă  la fois un esprit et un corps. Cette sĂ©paration est fallacieuse et est Ă  la racine de cette « humanidĂ©e ». La sĂ©paration est fausse, et limitative. On ne peut pas penser un humain comme un esprit habitant un corps. De mĂŞme on ne peut pas penser un humain comme un organisme solitaire, une sorte de machine physico-chimique particulière. Ce matĂ©rialisme de bas Ă©tage oublie, au moins, les dimensions psychologiques, culturelles et spirituelles des ĂŞtres humains.

    Pourquoi est-ce immoral ?

    C’est une honte morale Ă©galement car cette fable s’appuie sur une vision totalement dĂ©lirante de la puissance de l’homme (« nous pouvons changer l’ĂŞtre humain »)22. La dĂ©mesure grecque ou Hybris : Elle dĂ©signe un comportement ou un sentiment violent inspirĂ© par des passions, particulièrement l’orgueil et l’arrogance, mais aussi l’excès de pouvoir et de ce vertige qu’engendre un succès trop continu. Les Grecs lui opposaient la tempĂ©rance et la modĂ©ration, qui est d’abord connaissance de soi et de ses limites., en crĂ©ant de facto une angoisse insurmontable (en rendant les gens responsables d’un truc auquel on ne peut en partie pas grand-chose). Cette immoralitĂ© est visible dès maintenant pour ceux qui veulent ouvrir les yeux. Le Wokisme et le transgenrisme en sont des bons exemples : sous couvert d’Ă©mancipation et de libre dĂ©termination, nous laissons des pauvres enfants et des adolescents ĂŞtre maltraitĂ©s par leurs parents, par le corps mĂ©dical et par la sociĂ©tĂ©. Au lieu de prendre en charge leurs interrogations, leur mal-ĂŞtre, leurs troubles identitaires, nous permettons Ă  de vĂ©ritables atrocitĂ©s d’avoir lieu : les opĂ©rations chirurgicales, les bloqueurs hormonaux, et autres folies visant Ă  favoriser cette « humanidĂ©e » sont des abominations dignes du professeur Mengele. Autoriser des choses irrĂ©versibles Ă  des âges oĂą tout est en construction et en mouvement, c’est nier la nature humaine, nier la souffrance et la nĂ©cessaire prise en charge de cette souffrance, et c’est se comporter en affreux dĂ©miurge.

    Mais la rĂ©alisation de la nature des ĂŞtres n’est pas ce qui leur tient Ă  cĹ“ur, bien sĂ»r. Cette visĂ©e Ă©mancipatrice est un masque qui leur sert – bien mal – Ă  dissimuler leur totalitarisme auto-destructeur, manipulateur, suicidaire, qui inculque Ă  nos enfants des angoisses infondĂ©es, et une dĂ©testation gĂ©nĂ©rale de la nature et de l’action humaine. Cette fable est immorale. Bas les masques.

  • Structures de propagande

    Structures de propagande

    Si vous n’Ă©tiez pas trop convaincu par le dernier billet (Structures de censure), je vous invite Ă  prendre connaissance des discussions autour de la dernière version de Gemini (l’IA de Google, ex-bard). De manière assez basique, cette IA a carrĂ©ment « effacé » les blancs. Quand on lui demande de gĂ©nĂ©rer une image d’un pape, elle ne gĂ©nère que des images avec des noirs ou des personnes de couleur. Du pur wokisme, assumĂ©, car la responsable de la stratĂ©gie IA l’explique très bien. C’est ce que la vidĂ©o très bien faite de Matt Walsh montre (en fin d’article) : la mega-entreprise Google, que l’on utilise tous les jours, fait de la vulgaire propagande1 woke.1. Action psychologique qui met en Ĺ“uvre tous les moyens d’information pour propager une doctrine, crĂ©er un mouvement d’opinion et susciter une dĂ©cision. A l’approche des Ă©lections US, et des europĂ©ennes avant, tout cela n’augure rien de bon pour la libertĂ© d’expression et pour la libertĂ© tout court. Je ne sais pas trop comment on peut lutter contre ça, Ă  part en le faisant savoir, et en se dĂ©sengageant autant que faire se peut des outils Google. C’est très pĂ©nible qu’une belle entreprise comme celle-lĂ  se soit laissĂ©e grignoter et phagocyter par des activistes politiques. C’est le cas pour le wokisme, c’est le cas pour le catastrophisme climatique. C’est dĂ©jĂ  en train d’arriver en France. Pour ma part, je vais essayer de quitter progressivement gmail : si nous sommes des milliers, des centaines de milliers, des millions, Ă  le faire, peut-ĂŞtre cela fera-t-il rĂ©flĂ©chir les dirigeants de Google ? Je n’y crois pas vraiment (les dirigeants de Google ont volontairement mis en place ce genre de cinglĂ©s), mais a minima ça Ă©vitera qu’ils jouent avec mes donnĂ©es. Evitons de nous faire biaiser. Quand on voit comment les mĂ©dias ont jouĂ© main dans la main avec les gouvernements au moment du COVID pour censurer tout ce qui ne suivait pas la ligne du parti, c’est une prĂ©caution Ă  mon sens utile. Qu’en pensez-vous ? Est-ce que cela vous inquiète, ou est-ce moi qui me fait des films ?

  • GaĂŻapocalypse

    GaĂŻapocalypse

    Il faut sauver la planète ! Ce pourrait ĂŞtre le mot d’ordre qui va avec la première « fable immorale » de la sĂ©rie, GaĂŻapocalypse. Voyons donc quelle est sa structure de base, et en quoi elle est immorale.

    GaĂŻapocalypse

    Cette fable pourrait être résumée ainsi :

    Il Ă©tait un fois une belle planète, riche de ressources, oĂą toutes les espèces vivaient en harmonie. Mais un jour, de mĂ©chants hommes, forts de leur technique, avides de pouvoir, commencèrent Ă  l’exploiter. Ils pillèrent tellement les ressources naturelles, ils Ă©mirent avec leurs machines tant de CO2, que le climat se dĂ©rĂ©gla. Les glaciers commencèrent Ă  fondre, des espèces d’animaux disparurent, et la tempĂ©rature devient si chaude que des zones entières de la planète devinrent inhabitables. La trajectoire Ă©tait connue : elles deviendraient tellement inhabitables que cela allait provoquer des migrations massives, qui crĂ©eraient des conflits un peu partout, en plus des morts causĂ©s par les catastrophes naturelles. Heureusement, les humains n’Ă©taient pas tous mauvais comme cela : quelques âmes dĂ©sintĂ©ressĂ©es, soucieuse de prĂ©server cet environnement si agrĂ©able et si doux, trouvèrent un moyen d’arrĂŞter les dĂ©gâts, et d’empĂŞcher les mĂ©chants de nuire Ă  l’environnement. Il fallait limiter l’utilisation des ressources, les Ă©missions de CO2, la pollution, et la planète serait sauvĂ©e ! Il commencèrent donc Ă  restreindre l’activitĂ© humaine, Ă  limiter l’exploitation des ressources non renouvelables, et avec des efforts intenses, ils parvinrent Ă  sauver la planète ! Ces combattants du climat devinrent de vĂ©ritables hĂ©ros, des bienfaiteurs de l’humanitĂ©.

    Modèles mentaux

    Quels sont les schémas mentaux véhiculés ou utilisés par cette « fable » ? Ils sont nombreux :

    • l’homme peut causer des dĂ©gâts Ă  son environnement
    • certains hommes sont avides et s’en foutent de l’environnement dans lequel ils vivent
    • les ressources peuvent ĂŞtre divisĂ©e en non-renouvelables et renouvelables
    • la nature est initialement bonne
    • la plupart des humains sont nĂ©fastes par leur activitĂ© Ă  la planète
    • le CO2 produit par les humains cause un rĂ©chauffement du climat qui a des consĂ©quences dĂ©sastreuses
    • il est possible de prĂ©voir le climat futur
    • les humains peuvent avoir un impact (quel que soit le sens) sur le climat de la planète

    La morale de la fable jamais tout Ă  fait explicitĂ©e est claire : il faut empĂŞcher les humains de vivre comme bon leur semble, sinon la planète va devenir inhabitable. C’est une question de survie, donc il n’y pas de limites Ă  ces restrictions.

    Séparer le vrai du faux

    Les trois premiers points de la liste ci-dessus sont vrais. Les autres sont tous des affirmations qui sont fausses. Cette fable est donc un tissu de mensonge, qui justifie (c’est la morale) de contraindre sans fin l’action humaine pour servir un objectif inexistant. Pourquoi inexistant ? Car si nous ne pouvons pas prouver que les humains ont un impact sur le climat, qu’est-ce qui permettra de savoir que les contraintes doivent s’arrĂŞter ? Il est par ailleurs très clair que les modèles utilisĂ©s par le GIEC n’ont aucune valeur scientifique : comment expliquer, s’ils en avaient une, qu’ils ne font que se tromper depuis 30 ans sur leurs prĂ©visions ? A tel point que les militants de cette « cause » (sauver la planète Ă  tout prix) ne parlent plus dĂ©sormais de « rĂ©chauffement » mais de « dĂ©règlement » climatique. La vĂ©ritĂ©, c’est que le climat a toujours changĂ©, que les hommes s’y sont plus ou moins bien adaptĂ©s, et que personne ne peut montrer que nous pouvons y changer quoi que ce soit…Pour avoir des arguments sĂ©rieux, je vous propose d’aller sur l’excellent site Mythe, Mancies & MathĂ©matiques lire la traduction d’un article reprenant les arguments d’un prix Nobel de Physique (1973), Ivar Giaever, signataire, avec 1400 autres scientifiques, d’une dĂ©claration très claire :

    Il n’y a pas d’urgence climatique
    Ce message urgent a été préparé par un réseau mondial de 1400 scientifiques et professionnels. Les sciences du climat doivent être moins politisées, tandis que les politiques climatiques doivent s’inspirer davantage de la science. Les scientifiques doivent tenir clairement compte des incertitudes et des exagérations dans leurs prédictions de réchauffement climatique, tandis que les dirigeants politiques devraient évaluer de façon dépassionnée les coûts réels ainsi que les bénéfices projetés de leurs mesures.

    • Des facteurs naturels aussi bien qu’anthropiques causent le rĂ©chauffement
      Les archives géologiques révèlent que le climat terrestre change depuis que la planète existe, avec des phases naturelles chaudes et froides. Le Petit Âge glaciaire n’ayant pris fin que vers 1850, il n’est pas surprenant que nous connaissions à présent une période de réchauffement.
    • Le rĂ©chauffement est beaucoup plus lent que prĂ©vu
      Le monde s’est réchauffé à une vitesse moitié moindre que celle que le GIEC avait prévu en se fondant sur la modélisation du forçage anthropique et de l’équilibre radiatif. Cela nous indique que nous sommes encore loin de comprendre le changement climatique.
    • Les politiques climatiques s’appuient sur des modèles inadĂ©quats
      Les modèles présentent de nombreuses lacunes et ne constituent pas, même de loin, des outils valables pour une politique mondiale. Ils exagèrent l’influence des gaz à effet de serre tels que le CO2. De plus, ils ignorent le caractère positif d’une atmosphère enrichie en CO2.
    • Le CO2 est la nourriture des plantes, le fondement de toute vie sur Terre
      Le CO2 n’est pas un polluant, il est en réalité essentiel à la vie sur Terre. La photosynthèse est un immense bienfait. Davantage de CO2 est un bénéfice net pour la nature, car celui-ci verdit la Terre. Le CO2 additionnel dans l’air a favorisé la croissance de la biomasse végétale à l’échelle globale. Il a également un effet positif sur l’agriculture, dont les rendements augmentent dans le monde entier.
    • Le rĂ©chauffement climatique n’a pas accru les catastrophes naturelles
      Il n’y a aucune preuve statistique que le réchauffement climatique intensifierait les ouragans, les inondations, les sécheresses et autres catastrophes naturelles, ni qu’il les rendrait plus fréquentes. Il existe en revanche des preuves abondantes que les mesures de limitation des émissions de CO2 sont à la fois néfastes et coûteuses.
    • Les politiques climatiques doivent tenir compte des rĂ©alitĂ©s scientifiques et Ă©conomiques
      Il n’y a pas d’urgence climatique. Il n’y a donc aucun fondement à la panique ou l’alarmisme. Nous nous opposons fermement aux projets à la fois néfastes et irréalistes qui viseraient à réduire à zéro les émissions de CO2 en 2050. À l’avenir, si la science crée de nouvelles connaissances et la technologie crée de nouvelles capacités, et elles le feront certainement, nous aurons amplement le temps d’actualiser nos politiques. L’objectif d’une politique globale doit être celui de la prospérité pour tous, grâce à une énergie fiable et bon marché. Ce n’est que dans une société prospère qu’hommes et femmes ont accès à une bonne instruction, que les taux de naissances sont modérés et que les gens prennent soin de leur environnement.

    Pourquoi est-ce immoral ?

    C’est une honte morale Ă©galement car cette fable s’appuie sur une vision totalement dĂ©lirante de la puissance de l’homme (« nous pouvons changer le climat »), en crĂ©ant de facto une angoisse insurmontable (en rendant les gens responsables d’un truc auquel on ne peut probablement rien).
    Quand on raconte n’importe quoi, on finit par inventer des indicateurs bidons : bilan carbone, jour du dĂ©passement, qui ne mesurent rien d’autre que la volontĂ© de ces militants « écologistes » de nous empĂŞcher de vivre comme nous le souhaitons.
    Ces « écolos » de pacotille finissent par ĂŞtre eux-mĂŞmes ceux qui crĂ©ent le plus de dĂ©gâts sur l’environnement : arrĂŞt du nuclĂ©aire pour reprendre l’exploitation du charbon, pose d’Ă©oliennes qui saccagent l’environnement et les paysages sans apporter le moindre gain Ă©nergĂ©tique. Ils participent Ă  focaliser tout le monde sur un non-sujet (le CO2), alors qu’ils devraient s’intĂ©resser vraiment aux problèmes d’environnement (pollutions, dĂ©gradations variĂ©es de l’environnement, cycles de vie des matĂ©riaux, etc…). Mais ce n’est pas ce qui leur tient Ă  coeur, bien sĂ»r. L’Ă©cologie est un masque qui leur sert – bien mal – Ă  dissimuler leur totalitarisme auto-destructeur, suicidaire, qui inculque Ă  nos enfants des angoisses infondĂ©es, et une dĂ©testation gĂ©nĂ©rale de l’action humaine. Cette fable est immorale. Bas les masques.

  • Les fables immorales

    Les fables immorales

    Je vais initier une nouvelle sĂ©rie de billets, sous le thème « fables immorales ». Je les rangerai dans la catĂ©gorie « Bas les masques » que je n’avais plus utilisĂ©e depuis longtemps, mais qui correspond tout Ă  fait Ă  cela. Des rĂ©cits ou des messages mĂ©diatiques qui semblent dire quelque chose, ou qui s’en donnent l’apparence, mais qui au final ne sont que des manipulations – plus ou moins habiles – en vue du pouvoir sur les opinions. Ce sont des fables qui se donnent l’apparence de porter une morale, mais dont la morale rĂ©elle, cachĂ©e derrière un masque sĂ©duisant, est souvent très diffĂ©rente.
    J’ai choisi une image du Voyage de Chihiro, du grand Miyazaki, pour illustrer l’article car le « monstre », Kaonachi, incarne de manière allĂ©gorique le mensonge, et l’incitation Ă  la consommation excessive. Il distribue de l’or Ă  tout le monde, et finit par dĂ©vorer ceux qui acceptent. Il est insatiable. Chihiro est la seule Ă  refuser, et Ă  continuer Ă  lui dire la vĂ©ritĂ© (image trouvĂ©e sur le site MediaTarn). Il symbolise bien Ă  mes yeux la dĂ©marche de ceux qui dĂ©forment la vĂ©ritĂ© pour arriver Ă  leurs fins.

    A l’Ă©cole aussi…

    J’ai trouvĂ© utile d’en montrer quelques-unes car elles sont – entre autres – utilisĂ©es pour conditionner nos enfants, dès l’Ă©cole. D’oĂą le nom de « fable ». Il me semble scandaleux que les professeurs, sciemment ou non, se fassent les vecteurs de tels fables immorales, et il convient, Ă  l’instar d’autres initiatives 🌟 🌟 ReconquĂŞte a par exemple initiĂ© le mouvement ProtĂ©geons nos enfants qui vise Ă  rendre visible la propagande Ă  l’Ă©cole de les dĂ©noncer, ou au moins d’ĂŞtre conscients de tout cela pour pouvoir contrer la propagande.

    La philosophie nous apprend à douter de ce qui nous parait évident. La propagande, au contraire, nous apprend à accepter comme évidentes des choses dont il serait raisonnable de douter.

    Aldous Huxley (1894-1963)
    écrivain, romancier et philosophe britannique.

    Les adultes ensuite considèrent comme « vraies » un certain nombre de ces fables, qui structurent une partie de nos actions, de nos discours, de nos modèles mentaux. C’est Ă  mon avis assez grave, suffisamment pour en rendre lisible certaines, et en dĂ©monter les ressorts.
    Pour chacune d’entre elles, j’utiliserai la même structure : d’abord le récit, la fable, sous sa forme « archétypale ». Ensuite les modèles mentaux implicites ou explicites qui la structurent, et enfin les raisons pour lesquelles cette fable est, à mes yeux, porteuse d’une morale fausse, injuste, laide et viciée. C’est-à-dire qu’elle prétend ériger en modèles d’action ou de pensée des éléments qui sont en contradiction soit avec les faits (avec le réel), soit avec les valeurs morales (la morale communément admise, l’humanisme), soit avec la raison (la logique, les raisonnements critiques). A suivre, donc !

  • Quand Riposte LaĂŻque dĂ©rape

    Je lis rĂ©gulièrement les Ă©ditos et certains articles de Riposte LaĂŻque. Il me semble qu’il s’agit là  d’un site utile, qui permet de sortir du politiquement correct et du regard gĂ©nĂ©ralement complaisant posĂ© par les mĂ©dias sur les extrĂ©mismes religieux, musulmans en particulier. C’est, avec Primo-Europe, Point de Bascule Canada ou encore Bivouac-Id, une de mes sources d’informations francophones sur le sujet de l’islamisme, et de sa frontière pas toujours très nette avec l’Islam.

    RĂ©tablir l’autoritĂ© rĂ©publicaine

    L’edito du n°62, Le système peut dire merci à  ceux qui ont cassĂ©, depuis 40 ans, toute autoritĂ© rĂ©publicaine sonne juste sur beaucoup de points. Il y revient, notamment sur la situation extrĂŞmement difficile de beaucoup de professeurs, puis sur celle des policiers :

    Et que dire du sort réservé aux policiers ? […] Dans quel pays leur tire-t-on dessus à  balles réelles, sans qu’ils ne puissent répliquer ? Dans quel pays garde-t-on systématiquement à  vue un policier qui a fait usage de son arme, même quand il a sauvé la vie d’une personne en danger ? A-t-on oublié le traitement subi par ce courageux fonctionnaire qui, en tirant sur un groupe de supporters racistes du Paris-Saint-Germain en train de tabasser des supporters juifs, a sauvé la vie de l’un d’entre eux ? Quand des délinquants volent une voiture, et forcent un barrage, c’est toujours le policier qui fait figure de salaud ! Des sociologues racontent même que s’il y a des violences dans les quartiers, c’est à  cause d’eux, et que s’ils restaient dans leur commissariat, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Comment les gouvernements, de droite comme de gauche, ont-ils pu abandonner ainsi ceux qui, bien souvent, sont les derniers remparts contre la loi de la voyoucratie ?

    Un dérapage, et des questions…

    L’ensemble du texte est plutĂ´t juste, je trouve. Mais la conclusion ne laisse pas de surprendre : sans aucun rapport avec le reste du texte, un petit couplet sur le capitalisme, caricatural et tirĂ© par les cheveux…:

    Cela ne peut qu’engendrer une société de désordre, où la loi de la jungle l’emporte sur les lois de la République — qui sont les seules à  pouvoir protéger les faibles contre les forts. Le système capitaliste, qui avait besoin de casser toute notion de régulation, ne dira jamais assez merci aux gauchistes et aux compassionnels droits-de-l’hommistes qui ont contribué, par des discours irresponsables assénés depuis quarante ans, à  saper les édifices républicains, pour le plus grand bonheur d’une idéologie libérale-libertaire dont l’oeuvre quotidienne est le désastre auquel nous sommes aujourd’hui confrontés.
    A tous ses idiots utiles le capitalisme reconnaissant peut dire merci.

    En quoi l’idĂ©ologie libĂ©rale peut-elle ĂŞtre tenue responsable de la perte d’autoritĂ© ? Associer libertaire et libĂ©ral dans un mĂŞme anathème, c’est d’ailleurs afficher toute son inculture. En quoi le capitalisme aurait-il besoin de supprimer toute rĂ©gulation ? Quel manque de luciditĂ©, et quel parti pris honteusement affichĂ© ! Je me pose la question suivante : s’ils sont capables de pondre des rĂ©flexions aussi grossières, et aussi orientĂ©e politiquement, qu’en est-il de leur sens critique au moment de traiter l’information sur les sujets de laĂŻcitĂ©, et de religions ?
    Alors, c’est sĂ»r, je continuerai à  lire Riposte LaĂŻque. Mais avec en tĂŞte, dĂ©sormais, un peu plus d’esprit critique, et comme une mĂ©fiance. Leur mode de raisonnement, pour des gens qui passent leur temps à  taper sur les religions, me semble dangereusement proche, sur certains sujets, du mode « incantatoire » gĂ©nĂ©ralement associĂ© à  ces mĂŞmes religions…