Vous le savez peut-être (ou pas), j’ai commencé la lecture d’un ouvrage monumental de Friedrich Hayek : « Droit, Législation et Liberté ». J’en suis à la fin de la première partie, et mon impression initiale s’est précisée. Il s’agit d’un grand livre, profond, humble, rigoureux. Il est assez difficile à lire, parce que la pensée d’Hayek n’est pas linéaire ; elle ressemble plutôt à ça :
C’est une pensée lente, solide, qui passe du temps à préciser les termes, qui revient et peaufine les arguments. Le défaut, c’est que c’est long et pas toujours « funky » à lire. Le gros avantage, c’est que c’est très solide et rigoureux. L’édifice est étayé par de nombreuses références, aucune idée n’est lancée en l’air. J’adore ce livre !
J’avais fait un billet pour servir de point central, avec l’index des chapitres. Et puis j’ai publié les extraits qui me paraissaient bien résumer l’introduction.
La grande question qui se pose à moi, au moment de publier les extraits du chapitre premier, est la suivante : soit je publie en un seul article tous les extraits, et le billet sera indigeste et difficile à lire, soit je résume à l’extrême (car c’est possible), mais alors le billet n’aura plus le caractère démonstratif que possède le texte d’Hayek. J’ai choisi de couper la poire en mille morceaux, et d’utiliser le découpage interne (sous titres) de chaque chapitre : je publierai donc chaque chapitre dans plusieurs billets. Cela permettra de faire des billets plus courts, avec seulement quelques idées à chaque fois. Et j’imagine que du coup, il sera également plus facile de réagir en commentaires…
A bientôt, pour les premiers extraits du chapitre premier…!
Catégorie : 🧩 Extraits
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Avancement sur DLL
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Pascal Salin parle de la crise
Je ne saurais trop vous conseiller d’aller lire la tribune de Pascal Salin, publiée aujourd’hui dans Les Echos. Il y revient sur la crise financière actuelle, et en explique les causes et les ressorts. Extraits.
…ou l’échec d’un Etat pas assez libéral
La crise financière actuelle est l’occasion pour beaucoup de commentateurs de chanter le refrain habituel sur l’instabilité chronique du capitalisme et sur la nécessité d’un renforcement de la réglementation des marchés que l’on appelle d’ailleurs, de manière erronée, une régulation des marchés financiers. Tel fut d’ailleurs le credo affirmé par le président français dans son récent discours de Toulon. C’est pourtant une leçon toute différente que l’on devrait tirer de la crise actuelle, à savoir que la meilleure régulation passe par le libre fonctionnement des marchés et non par leur réglementation. La cause essentielle de cette crise provient en effet de l’extraordinaire variabilité de la politique monétaire américaine au cours des années récentes. Or celle-ci est bien évidemment décidée par des autorités publiques et non déterminée par le marché. […] Or les conséquences néfastes de cette politique ont été aggravées par plusieurs phénomènes. Tout d’abord, le sens de la responsabilité à l’égard du risque est émoussé parce qu’il est implicitement admis que les autorités publiques ne laisseraient pas se produire des faillites importantes en cas de difficultés (ce que confirme en partie le comportement actuel des autorités américaines). En particulier, les deux grands pourvoyeurs de crédits « subprime », Fannie May et Freddie Mac – initialement créés par l’Etat américain – bénéficiaient de garanties étatiques privilégiées qui les ont conduits à prendre des risques très excessifs.
Après être revenu sur la règlementation financière, et ses effets pervers, Pascal Salin conclut :
Dans le monde capitaliste du XIXe siècle, plus stable que le monde financier actuel, le crédit bancaire résultait des décisions des actionnaires des banques. Dans l’univers étatisé de notre époque, c’est le contraire qui se passe. On impose arbitrairement un ratio de fonds propres qui ne fait que mimer un vrai monde capitaliste, mais cela conduit à l’apparition de bulles financières. Les établissements de crédit maximisent le montant de leurs crédits et essaient ensuite par des manipulations de présenter un ratio de fonds propres conforme à la réglementation. Une réglementation qui impose un résultat ne remplacera jamais le libre jeu des décisions d’êtres humains responsables (c’est-à -dire capitalistes). C’est pourquoi les appels constants lancés de nos jours en faveur d’une plus forte réglementation des marchés financiers ne sont pas fondés. Certes, on peut reprocher aux établissements financiers de n’avoir pas été plus prudents. Cela résulte des structures institutionnelles de notre époque que nous avons rappelées. Mais cela reflète aussi le fait que l’information ne peut jamais être parfaite : un système capitaliste n’est pas parfaitement stable, mais il est plus stable qu’un système centralisé et étatique. C’est pourquoi, au lieu de stigmatiser une prétendue instabilité du capitalisme financier, on devrait stigmatiser l’extraordinaire imperfection de la politique monétaire. On peut regretter que les managers des grandes banques n’aient pas été plus lucides et n’aient pas mieux évalué les risques qu’ils prenaient dans un monde où la politique monétaire est fondamentalement déstabilisatrice. Mais c’est précisément et surtout ce caractère déstabilisant de la politique monétaire que l’on doit déplorer. Arrêtons donc les procès faits à tort au capitalisme et recherchons au contraire le moyen de libérer les marchés financiers de l’emprise étatique.
Pascal Salin -
Quelques mots que j'aurais aimé écrire…
Récapitulons: outre la contribution de 1,1% sur les revenus du capital pour financer le RSA, le gouvernement annonce vouloir, au nom de l’écologie, taxer les assiettes et couverts jetables, les produits gras et salés, les ordures ménagères mises en décharge, mais aussi les automobiles polluantes et tout dernièrement les trop fortes consommations d’électricité. Ce matin, le ministère du développement durable a démenti « catégoriquement » cette dernière éventualité. Matignon aurait cependant donné son feu vert, selon Le Parisien, à l’extension de la formule du bonus-malus aux télévisions, réfrigérateurs, lave-linge, scooters, etc. « Un concours Lépine », a lâché ce matin Bernand Accoyer (UMP), président de l’Assemblée nationale.
Tout cela n’est effectivement pas sérieux. D’autant que Nicolas Sarkozy s’est engagé, durant sa campagne présidentielle, à réduire les prélèvements obligatoires. Que deviennent ses promesses? En fait, si le gouvernement voulait faire la démonstration de son manque d’imagination, il ne s’y prendrait pas autrement que Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie et du développement durable, apparemment satisfait de sa fiscalité écologique. Or, elle n’est qu’un retour aux vieilles recettes de l’économie administrée, qui aurait tort de se croire à nouveau plébiscitée à la seule vue de ce qui se passe aux Etats-Unis. Les Français n’ont pas voté pour subir une politique interventionniste, qu’ils ont justement rejetée. Et si le gouvernement cessait enfin de taxer les Français?
Lu sur le blog d’Ivan Rioufol
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Extraits d'articles lus aujourd'hui
A propos de consensus scientifique
Lu sur La Lime (citant Michael Crichton) :
Soyons clairs : la science n’a aucun rapport avec le consensus. Le consensus, c’est de la politique. La science, au contraire, n’a besoin que d’un seul chercheur qui a raison, ce qui signifie qu’il obtient des résultats vérifiables dans le monde réel. En science, le consensus n’est pas pertinent. Ce qui est pertinent, ce sont les résultats reproductibles. Les plus grands scientifiques sont précisément grands pour avoir brisé le consensus.
La science consensuelle, ça n’existe pas. S’il y a consensus, ce n’est pas de la science. Si c’est de la science, il n’y a pas de consensus. Point final. […]
Finalement, je vous rappellerais dans quelles circonstances le consensus est invoqué. Le consensus est invoqué seulement dans les situations où la connaissance n’est pas assurée. Personne ne dit que le consensus des scientifiques s’accorde sur E=mc². Personne ne dit que le consensus est que le soleil est à 93 millions de miles. Il ne viendrait à l’idée de personne de parler de cette façon.A propos du RSA
Lu sur Echo Politique :
Martin Hirsch a annoncé que le RSA permettra à 100 000 Rmistes de retrouver un emploi en 18 mois. Ah étatisme quand tu nous tiens…C’est plutôt les entreprises qui permettront à 100 000 rmistes de retrouver un emploi, le RSA que je sache ne crée pas un seul emploi (il en détruira même avec une nouvelle taxe) et ne fera qu’accompagner le chemin ou au mieux incitera à reprendre un emploi. Le RSA ne permettra pas à 100 000 Rmistes de retrouver un emploi mais à 100 000 Rmistes de reprendre un emploi. Différence. Ce n’est pas grand chose mais cela montre qu’on ne s’embarrasse même plus de rétablir la réalité des phénomènes pour aller directement au message politique « Martin Hirsch et le gouvernement vont créer 100 000 emplois pour les Rmistes ».A propos de Sarkozy et de Rossi
Lu sur Hashtable :
Les bataillons de scribouillards médiocres qui suent péniblement leurs articulets quotidiens dans la presse nationale se sont jetés sur l’idée, au travers de ce non-événement, que ce limogeage aurait tout à voir avec l’amitié Clavier-Sarkozy et pas grand-chose avec le fait qu’après tout, en terme d’ordre et de sécurité, cette démonstration d’indépendantistes n’était pas exactement la marque d’un travail correctement mené par Dominique Rossi, le responsable limogé.
Peut-être. Mais après tout, quelle importance ? Le fait est que le travail de Rossi ne fut pas mené à bien et qu’il mérite sa sanction. Et le fait est aussi qu’absolument rien ne se passe quand ce ne sont des faucheurs d’OGM : quel préfet fut limogé pour avoir laissé l’hydrocéphale bio-moustachu détruire une propriété privée ? Et cette critique là , bien plus solide que les atermoiements faussement naïfs de socialistes hypocrites, on ne l’a pas entendue. -
"Droit, Législation et Liberté", de Friedrich Hayek
Ce billet servira de point central pour les différents articles que j’écrirai au fur et à mesure de ma lecture de « Droit, Législation et Liberté » de Friedrich Hayek. Ces articles seront principalement composés de larges extraits de ce texte. Je trouve ce livre riche d’idées fortes et stimulantes, et c’est une source de réflexion énorme.
Je me base sur l’édition que je lis : Edition Quadrige en 1 volume, aux Presses Universitaires de France, novembre 2007.Sommaire
- Première partie – Règles et ordre
- Introduction
- Chapitre premier – Raison et évolution
- Construction et évolution
- Les thèse du rationalisme cartésien
- Les limitations permanentes de notre connaissance des faits
- Connaissance des faits et science
- L’évolution corrélative de l’esprit et de la société : le rôle des règles
- La fausse dichotomie du « naturel » et de « l’artificiel »
- Le développement de l’optique évolutionniste
- La persistance du constructivisme dans la pensée courante
- L’anthropomorphisme de notre langage
- Raison et abstraction
- Rationalisme constructiviste extrême
- Chapitre 2 – « Kosmos » et « Taxis »
- Chapitre 3 – Principes et expédients
- Chapitre 4 – Transformations de l’idée de droit
- Chapitre 5 – « Nomos » : le droit de la liberté
- Chapitre 6 – « Thesis » : la loi du législateur
- Deuxième partie – Le mirage de la justice sociale
- Chapitre 7 – Biens communs et objectifs particuliers
- Chapitre 8 – La quête de justice
- Chapitre 9 – Justice « sociale » ou distributive
- Chapitre 10 – L’ordre de marché ou catallaxie
- Chapitre 11 – La discipline des règles abstraites et les réactions affectives de la société tribale
- Troisième partie – L’ordre politique d’un peuple libre
- Chapitre 12 – Opinion majoritaire et démocratie contemporaine
- Chapitre 13 – La division des pouvoirs démocratiques
- Chapitre 14 – Le secteur public et le secteur privé
- Chapitre 15 – Politique gouvernementale et marché
- Chapitre 16 – L’avortement de l’idéal démocratique : récapitulation
- Chapitre 17 – Un modèle de constitution
- Chapitre 18 – Le pouvoir contenu et la politique détrônée
- Epilogue – Les trois sources des valeurs humaines
- Première partie – Règles et ordre