CatĂ©gorie : 📰 MĂ©dias

  • A chaud

    Xavier BertandVoilà  mon petit compte-rendu personnel, à  chaud, du dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© qui avait lieu le jeudi 14/02. Beaucoup de temps perdu à  dissĂ©quer la vie privĂ©e de Sarkozy, à  aider les journalistes à  se gratter le nombril, niveau peu Ă©levĂ©. Bertrand et Dati semblent plus intelligent que le PS, mais est-ce une suprise ? Bayrou est mort. Et le libĂ©ralisme, le capitalisme ne sont pas prĂšs d’ĂȘtre le cadre de pensĂ©e des français…
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  • Le prĂ©sident des USA est …

    Les deux candidats dĂ©mocratesLe non Ă©vĂšnement de ce dĂ©but d’annĂ©e, ce sont bien les Ă©lections amĂ©ricaines : trĂšs peu d’analyses, simple suivi de la « course de lĂ©vrier ». Beaucoup de chiffres, beaucoup d’images, rĂ©cupĂ©rĂ©s bien sĂ»r des mĂ©dias amĂ©ricains dans un vaste copier-coller, sans vergogne. Ce sont les mĂ©dias qui fabriquent l’information, pas les hommes politiques…
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  • On prend les mĂȘmes et on recommence ?

    les banlieues flambentDeux nuits de violences. Deux nuits d’affrontements dans les zones de non-droit. On a la lourde impression d’un recommencement à  l’identique. Doigt pointĂ© sur la Police, certains n’hĂ©sitent pas à  jeter de l’huile sur le feu (mĂ©dias ou associations), pour des raisons communautaristes, et de bien pensance. Que tout cela est grave

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  • La santĂ©, une question d'argent ?

    La santé, une question d'argent ?

    DeuxiĂšme article de Zorro dans la catĂ©gorie « Bas les masques ». Retour sur un article paru dans le Panorama du MĂ©decin (5/11), intitulĂ© « La santĂ©, Une question d’argent ? ». Analyse de la conviction sous-jacente Ă   ce titre efficace mais manipulateur

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  • Le salaire de Sarkozy

    J’ai entendu hier une bien belle perle sur BFM, puisque le prĂ©sentateur y disait : « Nicolas Sarkozy verra son salaire alignĂ© sur celui du Premier Ministre (qui gagne le double),ce qui lui fera une augmentation de 140%« . Enorme, non ? Doubler, jusqu’à  preuve du contraire, ou plutĂŽt jusqu’à  ce qu’un sondage ait montrĂ© le contraire, c’est augmenter de 100%. Alors, doublĂ© ou augmentĂ© de 140% ?
    Cette perle, je l’ai retrouvĂ©e ce matin en cherchant 3 minutes à  l’aide de mon ami Google : titre de l’article « Double salaire pour Sarkozy », et texte dans l’article « …le salaire de Sarkozy va donc augmenter de 140%.. ». hum. Au passage, j’ai trouvĂ© une petite revue de presse des rĂ©actions à  cette augmentation sur Challenges. En fait le salaire de Sarkozy sera dĂ©sormais de 19331 €/mois. Sa rĂ©munĂ©ration annuelle passe de 101 488 € annuels à  un peu moins de 240 000 €. Soit 140% d’augmentation, à  peu de choses prĂšs.
    Il semble que le fond de l’histoire ne soit pas bien grave puisque cette mesure a consistĂ© à  ce que la salaire du prĂ©sident de la rĂ©publique soit votĂ© dans une loi, et non plus dĂ©cidĂ© par le prĂ©sident lui-mĂȘme. Par ailleurs, cela replace simplement la rĂ©munĂ©ration du prĂ©sident plus au niveau de celle du premier ministre, ainsi que de celles des principaux dirigeants europĂ©ens (Merkel touche, par exemple, 21000 €/mois). Bien sĂ»r des commentateurs ne manquent pas de souligner le cĂŽtĂ© scandaleux de cette mesure de … transparence ! Je ne vois pas trop, en effet, ce qu’il y a de scandaleux à  regrouper sur une seule ligne budgĂ©taire les dĂ©penses Ă©lysĂ©ennes jusqu’ici Ă©parpillĂ©es entre diffĂ©rents ministĂšres et en faisant contrĂŽler le tout par la Cour des comptes. Mais il est vrai que certains commentateurs politiques se placent plus du point de vue de la politique politicienne que de celui du contribuable.
    Allez, pour finir, un petit exemple de rigueur journalistique, puisque dĂ©cidemment il semble qu’il soit difficile de manipuler les chiffres. Cette phrase est exacte, mais sa tournure incite à  penser que Sarkozy a … triplĂ© son salaire (trouvĂ© sur La Tribune, c’est moi qui met en gras) :

    Les dĂ©putĂ©s ont approuvĂ© mardi un triplement de la rĂ©munĂ©ration du prĂ©sident de la RĂ©publique, qui gagnera dĂ©sormais 19.331 euros nets par mois, et du budget de l’ElysĂ©e, à  100 millions d’euros par an.

    C’est le budget de l’ElysĂ©e qui sera triplĂ©, et non pas le salaire du prĂ©sident qui, lui, augmente de 140% (il double, quoi!).

  • L'argent fait-il maigrir ?

    L'argent fait-il maigrir ?

    C‘est assez rageant de constater que des intervenants dans des dĂ©bats mĂ©diatisĂ©s, aurĂ©olĂ©s de leur statuts de spĂ©cialistes ou d’experts, viennent vĂ©hiculer des idĂ©es prĂ©conçues Ă   la radio ou Ă   la tĂ©lĂ©, sans recevoir de contradiction. J’ai entendu vendredi une Ă©mission portant sur l’obĂ©sitĂ©. Une sociologue Ă©tait prĂ©sente, et dont l’obĂ©sitĂ© est l’objet d’Ă©tude. Une explication qu’elle avançait souvent portait sur le fait que les comportements « dĂ©viants » par rapport Ă   la bouffe se retrouvaient plus souvent dans les milieux dĂ©favorisĂ©s que dans les milieux aisĂ©s. Et elle en dĂ©duisait, sans que personne ne vienne tempĂ©rer cet avis, que le niveau de vie Ă©tait une facteur important de l’obĂ©sitĂ©. Or, deux choses peuvent varier ensembles, sans pour autant que l’un soit la cause de l’autre. Et Ă   aucun moment, les autres intervenants (qui Ă©taient pourtant plus fins qu’elle), n’ont fait remarquer que le problĂšme de l’obĂ©sitĂ© est un comportement face Ă   la nourriture dont la cause est bien plus le manque d’Ă©ducation que le manque d’argent. Et il se trouve (oh, surprise !) que globalement les milieux aisĂ©s financiĂšrement sont aussi ceux oĂč l’Ă©ducation prend une place plus importante. L’idĂ©ologie vĂ©hiculĂ©e par l’explication purement financiĂšre est donc la suivante : c’est le manque d’argent qui cause une expression par la nourriture, une affirmation sociale par la consommation excessive pour combler un manque (sous-entendu, manque d’argent). C’est prĂ©senter l’argent comme un but, et non comme un moyen. Et c’est vouloir Ă   tout prix Ă©viter de dire que ceux qui laissent leurs enfants boire du coca devant la tĂ©lĂ© ou la console de jeux 5 heures par jour sont avant tout des « pauvres » Ă©ducationnels. Il est plus commode de les prĂ©senter comme des pauvres tout court : c’est de la faute du systĂšme, et de la sociĂ©tĂ©. Et ça Ă©vite d’aller regarder dans le dĂ©tail, et d’insister sur la responsabilitĂ© parentale. ResponsabilitĂ©, mot horrible !
    L’Ă©cologiste de service prĂ©sente sur le plateau avait d’ailleurs une autre explication, tout aussi rĂ©ductrice et simplificatrice : la pression doit ĂȘtre mise sur les groupes agroalimentaires pour qu’ils produisent des produits moins gras, moins sucrĂ©s, etc. Les mĂ©chants groupes industriels se faisant leur beurre sur le dos des pauvres, voilĂ   encore une belle explication. C’est-Ă  -dire, au final, de la plus pure logique « diet » ou « light » : plutĂŽt que d’apprendre Ă   manger de maniĂšre rationnelle (pas entre les repas, pas d’excĂšs de graisse et de sucres), on va se fabriquer de la bouffe fadasse pour pouvoir s’empiffrer toute la journĂ©e sans dommages (soi-disant). Bel exemple d’Ă©cologie, et d’arguments insupportablement creux.
    Un argument simple suffit pourtant Ă   renverser cette « thĂ©orie » : on trouve des obĂšses chez les riches, et des gens sachant gĂ©rer leur rapport Ă   la bouffe chez les plus dĂ©munis. La richesse affective, l’Ă©ducation nutritionnelle expliquent – mieux que l’argent – le comportement sain vis-Ă  -vis de la nourriture. Qu’une sociologue ne soit pas capable de mettre ces facteurs bien plus importants que l’aspect financier dans le coeur de son argumentation montre qu’elle souhaitait simplement faire passer un message idĂ©ologique, et non pas des rĂ©sultats de recherche. L’argent, cause de tous les maux ? Je dirais plutĂŽt l’absence d’Ă©ducation, quitte Ă   simplifier…