Catégorie : 🏛️ Politique

  • Lettre ouverte d'un greviste aux citoyens

    Nous allons faire grève. Pour défendre notre bout de pain. C’est ça, la société individualiste ! Chacun défend son petit pré carré, et puis voilà . Ce n’est pas tellement notre vision du monde, mais puisqu’il faut s’adapter : nous nous adaptons. Le système nous a régulièrement, et depuis longtemps, envoyé un signal clair que nos grèves permettaient de conserver nos avantages : pour quelle raison absurde agirions-nous autrement ? La solidarité, l’intérêt général sont des utopies sociales mises en place pour endormir les citoyens. Nous, nous savons que chacun défend son intérêt personnel, et celui de sa corporation, de sa classe.
    L’argent du contribuable, votre argent, qui sert à  nous payer, est le symbole de cette relation. Vous nous payez pour assurer un service. Vous êtes donc nos employeurs. Quoi de plus logique, pour une grêve, que de viser à  ennuyer son employeur ? C’est le principe même de la grêve, non ? Nous n’avons que faire des millions de gens qui vont passer des heures dans les transports, en voiture, à  vélo, pour arriver pas trop en retard à  leur travail. Nous n’avons que faire de leur vie de famille. Chacun sa croix.
    Nous savons que certains libéraux vicieux mettront en avant le fait que les clients ont payés un service, et qu’il est donc normal de le rendre. Ils qualifieront cela de vol. Ils prétendront que nous devrions rendre ce service, et laisser tomber nos privilèges. Au motif qu’un privilège est toujours un abus de pouvoir, une spoliation. Ils prétendent – les fous ! – que la Loi devraient être la même pour tout le monde. Mais nous savons, nous, que la Loi n’est pas la même pour tous : certains naissent riches, et d’autres pauvres. Ils nous disent qu’il ne faut pas confondre l’égalité devant la Loi, et l’égalité dans les faits. Nous ne confondons pas les deux. Nous avons simplement compris qu’il suffit d’avoir un loi spéciale pour nous, pour pouvoir – de fait – tirer son épingle du jeu. Nous avons réussi à  mettre en place un système dans lequel nous vivons au dépend des contribuables, avec leur argent, en ayant des conditions de travail meilleures, et nous devrions avoir la bêtise de lâcher cela ? Au nom de quoi ? Nos enfants payeront pour nous nos retraites ; il n’est pas nécessaire de se projeter dans l’avenir.
    De toute façon, nous ne sommes pas responsables : ce sont les politiques qui le sont. De droite comme de gauche, ils ont cautionné ce mode de fonctionnement « ancien régime ». Ils essayent maintenant de changer la donne. Nous savons que la société ne s’organise pas autour d’un droit commun, mais sur la base de rapports de force entre les classes. Nous nions l’existence des individus ; nous croyons dans la lutte des classes. Et nous serons les plus forts, même minoritaires, parce que nous avons une arme que vous n’avez pas : on vous emmerde !
    Pour ceux que tout cela exaspère, j’ai trouvé grâce à  jmj arras un appel de l’association Liberté Chérie pour faire une contre-manif dimanche prochain. Je passe l’info, mais je ne m’y associe pas : je ne supporte plus toutes ces manifs qui sont le symbole que notre démocratie a depuis longtemps faussé ses règles du jeu. Ce n’est pas la rue qui décide, ce sont les urnes. Ou alors, qu’on me l’explique clairement : nous ne sommes plus en démocratie…Mais qui s’en soucie ? Sinon, il y a plein d’infos intéressantes chez Damoclès.

  • Pourquoi je suis libéral

    Petit rappel de la définition du libéralisme, et du découpage de l’échiquier politique que l’on peut faire en se plaçant sous l’angle de la place donné à  l’Etat dans la gestion de la société. Mes raisons d’être libéral, en somme. Je ne suis pas libéral parce que ce serait la position la meilleure, mais parce que c’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui.

    Origine du debat

    Suite aux échanges en commentaires d’un billet sur la taxation des stocks-options pour financer le trou de la sécu, une discussion est partie pour savoir si on peut être « anti-libéral ». Nicolas, tenancier de « Partageons mon avis », en a fait un billet où il affirme être anti-libéral.
    En guise de réponse à  son article, je voudrais exprimer ici ma position.

    Definition

    Il est toujours utile de partir de la définition du dictionnaire avant de discuter.
    Définition du libéralisme :

    1. [Sur le plan moral] Attitude de respect à  l’égard de l’indépendance d’autrui, de tolérance à  l’égard de ses idées, de ses croyances, de ses actes.
    2. [Sur le plan politique ou socio-économique]
      • a. Attitude ou doctrine favorable à  l’extension des libertés et en particulier à  celle de la liberté politique et de la liberté de pensée. En partic. Ensemble des doctrines politiques fondées sur la garantie des droits individuels contre l’autorité arbitraire d’un gouvernement (en particulier par la séparation des pouvoirs) ou contre la pression des groupes particuliers (monopoles économiques, partis, syndicats). Anton. autoritarisme
      • b. Ensemble des doctrines économiques fondées sur la non-intervention (ou sur la limitation de l’intervention) de l’État dans l’entreprise, les échanges, le profit. Anton. dirigisme, étatisme, interventionnisme, planisme.

    Je passe donc sur la dimension morale du libéralisme : sur cette aspect, nous sommes tous libéraux (je l’espère, du moins). Revenons donc sur la définition politique et socio-économique qui est à  mon avis articulée sur la place que l’on donne à  l’Etat.

    Spectre des possibles sur la place accordee à  l’Etat

    On pourrait découper les choses en dix, pour reproduire toutes les positions particulières, mais il me semble que 4 grandes catégories suffiront pour décrire les différentes positions politiques vis-à -vis de la place de l’Etat.

    1. Communisme : tout passe par l’Etat. L’économie est planifiée, et la propriété privée restreinte à  son expression minimum. On sait où cela mène : misère, totalitarisme politique, crimes. C’est le règne de big brother (l’Etat) qui pense pour ces citoyens, forcément modèles.
    2. Etatisme solidaire / Social démocratie : son nom anglo-saxon est « liberals ». C’est en gros la social-démocratie de la gauche européenne. La gauche française est encore un peu trop empétrée avec ses extrêmes pour s’en réclamer complètement. L’intervention de l’Etat est préconisée dans les domaines où le marché est créateur de problèmes. L’Etat accompagne les plus démunis pour les aider, et promouvoir une vraie égalité de droit (santé, éducation, chômages, revenus minimum, etc…)
    3. Libéralisme / Libertarianisme : Le libéralisme économique, prône une place restreinte de l’Etat : peu ou pas d’intervention de l’Etat sur le marché, et restriction des domaines d’action de l’Etat à  ses grandes fonctions (Police, Justice, éventuellement éducation). Le libéralisme garde en ligne de mire la responsabilité individuelle : trop d’Etat nuit à  ce que les acteurs de la société soient responsables (en bien comme en mal) de leurs actes. Les libertariens vont plus loin en prônant une restriction des missions de l’Etat à  la Justice et au maintien de l’ordre.
    4. Anarcho-capitalisme : C’est le libéralisme poussé à  l’extrême. L’Etat est supprimé, et le marché règne en seul régulateur de la société. Une ineptie théorique, car la liberté n’est garantie que par le droit. Plus d’Etat, plus de liberté : l’anarcho-capitalisme contient dans sa définition même une contradiction. Son application ferait disparaitre ce qu’il présente comme la valeur la plus haute.

    Pourquoi je suis libéral

    Balayons d’un revers de manche le communisme, et l’anarcho-capitalisme qui sont toutes deux des utopies dangereuses. Le communisme a déjà  fait ses preuves, et j’espère que l’anarcho-capitalisme n’aura jamais l’occasion de le faire.
    La vraie discussion concerne les deux attitudes modérées. Il n’y a pas lieu de choisir définitivement entre l’une ou l’autre : c’est la situation actuelle – analysée – qui doit permettre de guider l’action politique. Selon les pays, les époques, il faut introduire de la solidarité étatique, ou du libéralisme. En France en 2007, il faut introduire du libéralisme. Pas parce que le libéralisme serait « meilleur » que l’étatisme, mais simplement parce que nous suivons depuis longtemps une voie politique où l’état prend une place importante (pour des raisons morales – justifiées – de solidarité défendre les plus démunis), mais cette politique a finie par se retourner contre son but initial. L’aide généralisé aux plus démunis a conduit à  créer une société où le chômage est important, où il devient parfois plus rentable de ne pas travailler que de travailler, où les plus riches et les plus entreprenants sont incités à  partir ailleurs à  cause d’une fiscalité dogmatique (on prend au riche pour donner aux pauvres). Si pour aider les chômeurs, on favorise le chômage, alors il faut se poser des questions.
    C’est pour ça que je suis libéral ; pas par conviction, mais parce que c’est de ça dont notre société a besoin, maintenant. Et si dans 10 ans, j’ai l’impression que le besoin est de renforcer le rôle de l’Etat dans tel ou tel secteur, je le dirai volontiers. C’est plus une question d’équilibre, qu’une prise de position définitive : il importe, dans chaque situation, de savoir où on se situe par rapport à  l’équilibre, et d’agir en conséquence.

    Restons moderes

    Mettre en avant pour critiquer les libéraux, l’idiotie de l’anarcho-capitalisme, est aussi stupide que de critiquer la solidarité en rappelant les excès du communisme. Restons modérés pour faire avancer le débat. Il n’y a pas d’un côté les gentils, et de l’autre les méchants. Il y a deux positions, toutes deux défendables et utiles, qu’il convient de passer au crible d’une analyse de la réalité, des contraintes du moment, pour voir ce qu’elles peuvent apporter pour faire progresser notre société. En dehors de cette attitude, il s’agit de convictions portées à  bout de bras sans les confronter avec la réalité, et on est alors plus proche de l’extrémisme que de la pensée politique. On peut introduire une dose de libéralisme, tout en étant attaché à  la solidarité et à  l’intervention de l’Etat. C’est cela qu’il faut rappeler, pour éviter que les opposants au libéralisme ne le caricaturent systématiquement.

  • Jospin, menteur professionnel

    Pendant que les journalistes de délectent des petites phrases assassines qui fusent entre Jospin et Royal, et au sein du PS, ils oublient de poser la seule question pertinente : comment appelle t’on quelqu’un qui, après avoir soutenu publiquement la candidature d’une personne à  l’election présidentielle d’une grande nation, critique sa compétence ? Un menteur. Il l’a donc soutenu pour des raisons idéologiques, ou de copinage, ou de calcul politique, ou les trois à  la fois. Et il la descend maintenant pour des raisons d’image, ou de copinage, ou de calcul politique. Lionel Jospin se fout donc continuellement de notre gueule. Mais ça, on le savait déjà , puisque c’est lui, avec Mme Aubry, qui a mis en place les 35 heures.

  • La société des autruches

    La société des autruches

    Les polémiques stériles sur le choix des mots utilisés par les membres du gouvernement sont exaspérantes. Les faits sont là  : il y a trop de fonctionnaires en France. Et Sarkozy prend de gros risques en ne tenant pas ses promesses de campagne. Le non-remplacement d’un départ à  la retraite sur deux dans la fonction publique n’est pas une affaire de mots bien choisis, c’est une affaire de courage politique et respect des engagements. Ne tombons pas dans le piège des journalistes et des syndicats qui préfèrent jouer sur les mots plutôt que décrire et comprendre la réalité concrète.
    (suite…)

  • La politique des 5 prochaines années

    Vous voulez vous faire une idée par vous-même ? Vous avez envie de voir ce qui va être l’ossature politique des 5 prochaines années ? Alors il faut aller voir ou lire le discours de politique générale qu’a prononcé F. Fillon devant l’assemblée hier. C’était un très beau discours, sincère, vrai, pédagogique, très bien structuré. Tous les sujets sont balayés en allant à  l’essentiel des réformes que Fillon veut mettre en oeuvre.
    Il confirme le cap proposé aux français pendant la campagne présidentielle. Je l’ai lu hier soir, et j’ai été rassuré sur la volonté de changement, et sur l’intelligence de notre premier ministre. Les vrais réformes ne sont possibles qu’en regardant la réalité en face, et en disant la vérité. Et dire la vérité nécessite toujours du courage. Visiblement, F. Fillon n’en manque pas !
    J.-M. Thibault (Secrétaire Générale de la CGT) croit faire une critique redoutable à  Fillon en dénonçant une politique du fait accompli ; en fait, on ne peut pas lui faire de plus beau compliment ! C’est exactement pour cela que les français ont élu Sarkozy : pour accomplir le travail, et suivre rigoureusement la ligne indispensable pour réconcilier les français avec la politique : « Faire ce qu’on dit, dire ce qu’on fait. »

  • Fillon : premier ministre utile !

    François Fillon doit prononcer aujourd’hui son très attendu « discours de politique générale » devant l’Assemblée Nationale. Pour ma part, j’attends ce discours avec grand intérêt, sinon avec impatience. Certains commentateurs dans les médias, pour ne pas dire beaucoup, ne se privent pas de rappeler à  chaque fois le peu de place laissée au 1er ministre par N. Sarkozy, et de suggérer très finement de réflechir à  la suppression de cette fonction devenue, selon eux, inutile. Je trouve que c’est un peu facile ! Pour plusieurs raisons :

    • C’est totalement sous-estimer le boulot qu’il y a faire (je ne suis pas sûr que pour tenir un programme ambitieux comme celui de Sarkozy, on soit trop de deux pour mener la barque) ; du style, mais Fillon doit passer son temps à  se gratter les couilles, alors ?
    • c’est un peu paradoxal de la part d’un milieu qui est très prompt à  critiquer le pouvoir soi-disant absolu de Sarkozy, que d’appeler de ses voeux la suppression du poste de 1er ministre, non ? C’est être soit idiot et contradictoire, soit manipulateur – mais avec une telle grossiereté que ça en devient risible –

    En ce qui me concerne, je suis très heureux du choix de François Fillon comme 1er ministre. Il semble être un homme déterminé, posé, orienté vers l’action; épris de vérité et pragmatique. Je pense que Sarkozy et lui forment un sacré tandem pour mener l’équipe gouvernementale. Attendons le discours pour juger. J’espère qu’on retrouvera intacts dans ce discours important toute la volonté de réforme, et tout le pragmatisme démontrés pendant la campagne et depuis l’élection.