Résultats de recherche pour « von mises »

  • Citation #33

    L’économie ne doit pas être reléguée dans les salles de classe et les bureaux de statistique, et ne doit pas être abandonnée aux cercles ésotériques. C’est la philosophie de l’action et de la vie humaine, et elle concerne tout et tout le monde. C’est le nerf de la civilisation et de l’existence humaine de l’homme.

    Ludwig Von Mises (1881 – 1975) Economiste autrichien, puis américain

  • C’est le système qu’il faut changer, pas les hommes !

    Vouloir sortir de la violence et de la bêtise par un changement des hommes, de leur manière de se comporter, est une grave erreur politique, et qui est celle qui conduit aux dictatures…Et puis, c’est aussi d’une grande prétention : changer sur quelques années ou dizaines d’années ce que la nature a mis des millénaires à  construire, n’est-ce pas la preuve d’une légère tendance à  la tentation du démiurge ? En tout cas c’est un signe de manque d’humilité.

    Empecher la violence

    On sort de la violence par le droit, qui à  la fois limite notre champ d’action, et nous le prépare. Les règles communes empêchent la violence, et permettent de maximiser la liberté individuelle et collective.

    Le droit est l’ensemble des conditions qui permettent à  la liberté de chacun de s’accorder à  la liberté de tous.
    Emmanuel Kant

    Le droit empêche la violence, et affirme également le droit à  la propriété. Ce n’est pas un hasard si dans les premières lois (les 10 commandements) figurent – après tout le blabla concernant Dieu – ces 5 points :

    • Tu ne tueras point.
    • Tu ne commettras point d’adultère.
    • Tu ne déroberas point.
    • Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.
    • Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à  ton prochain.

    On retrouve là  les points de bases de toute doctrine libérale du droit : pas de violence, pas de vol, pas de mensonge.

    Le premier des droits de l’homme c’est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail.
    Jean Jaurès

    Sortir de la violence est déjà  un progrès immense. Et c’est pourquoi on ne doit et peut pas tolérer les atteintes à  la liberté individuelle, à  la propriété : ce sont les fondements du contrat social.

    Sortir de la bêtise par l’éducation

    Mais il reste la bêtise, l’intolérance, la petitesse d’esprit, l’égoïsme. C’est un problème différent : on peut empêcher la violence par la force ; mais on ne pourra jamais interdire la connerie. On ne sort de ces maux que par l’éducation, le travail, les projets communs, la confiance mutuelle. Ce sont là  des choses qui demandent du temps.
    Ceux qui disent vouloir sortir l’humanité de ses maux en un temps court se moquent de nous. Le système est ce qu’il faut changer bien sûr, de préférence régulièrement et sereinement. Car qu’est ce que le système, sinon l’ensemble des règles que nous nous donnons à  nous-même pour vivre ensemble ? Il est normal et naturel de les changer…

    A la base de toutes les doctrines totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d’un esprit plus élevé que leurs sujets, qu’ils savent donc mieux qu’eux ce qui leur est profitable.
    Ludwig von Mises

  • Sommes nous toujours en démocratie ?

    Sommes nous toujours en démocratie ?

    A la lecture, dans l’excellent magazine L’incorrect, de l’interview croisée de Marcel Gauchet et Pierre Manent, j’ai eu un sentiment contrasté. Cet article pointe vers des liens Wikipedia : faites attention à la qualité des informations que vous pouvez y trouver, notamment celles ayant des résonnances politiques.Bien sûr, ces deux là sont intelligents, lucides, et très habiles pour exprimer leur pensées. Mais j’ai eu aussi le sentiment d’un décalage entre leurs propos, et la manière dont je perçois la réalité. Comme si une sorte de voile politiquement correct couvrait leur discussion, dont ressort à mes yeux une forme d’euphémisation de la situation, à force de la présenter de manière elliptique. J’ai donc eu envie, en rebond, de creuser la question du titre, car elle résonne avec les débats qui émaillent la campagne présidentielle aux US, où – je trouve – les débats sont d’un autre niveau, plus virulents, plus vrais (est-ce une conséquence du 1er amendement ?). Elon Musk explique clairement en interview la fragilité de la démocratie, et expose les mensonges éhontés des médias. JD Vance (interview extraordinaire), ou Vivek Ramaswami (celle-là aussi), sont d’une grande clarté, d’une grande précision, mais également d’une grande force dans leurs propos. Le monde politique français, en comparaison, parait bien terne, bien mou, et à vrai dire exaspérant de répétitions et de contorsions.

    La voix du peuple ?

    Chacun le sait, Démocratie signifie étymologiquement le « pouvoir du peuple », et notre constitution le redit autrement en précisant le principe de la République : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Répondre à la question « Sommes nous encore ou toujours en démocratie ? » consiste donc à se demander si notre organisation sociale, nos institutions, sont toujours réellement au service du peuple, des citoyens, et si ce que pensent majoritairement les citoyens est représenté dans ces institutions, si leur voix porte et influe sur les évolutions politiques. Mon avis, que je vais argumenter ci-dessous, est que nous ne sommes plus vraiment en démocratie : les apparences sont là, une partie des institutions est encore là, le jeu se joue, à la manière d’une pièce de théâtre, mais cela a tout de ce qu’on peut observer dans l’excellent film The Truman Show. Sous les apparences, la réalité est que le démocratie est devenu un mot un peu creux, porteur d’idéaux pour tous, mais incarné réellement nulle part.

    Etat et gouvernement

    Dans un remarquable essai (disponible gratuitement en ligne), Milton Friedman avait expliqué en 1993 pourquoi c’était le Gouvernement et l’Etat bureaucrate les source du problème. En prenant des exemples concrets dans tous les secteurs d’activité, il démontrait qu’à peu près tout ce que prenait en main le gouvernement était désastreux. Trop de dépenses, bureaucratisation, inefficacité endémique, perte du sens de l’intérêt général. Vous pouvez prendre n’importe quel champ d’action du gouvernement et de l’Etat, leur action est catastrophique et ne sert les intérêts que de la caste au pouvoir. Les « serviteurs de l’Etat » sont bien nommés : ils ne servent plus l’intérêt du peuple, mais bien celui de la bureaucratie, toujours plus occupée de tout, de tout règlementer, de taxer. Pour le dire plus crûment, et justement avec moins de pincettes que Gauchet et Manent : une clique de parasites se gave sur le dos du pays, en faisant mine de se préoccuper du sort du peuple. Friedman expliquait que les actions du gouvernement devraient être limitées à 4 sujets : défense nationale (protection contre les pays ennemis), sécurité intérieure (protection des citoyens contre les atteintes des autres citoyens), législation (définir les règles avec lesquelles on s’organise), judiciaire (arbitrer les disputes autour du respect des ces règles). Le reste n’a rien à faire dans les mains de l’Etat. Je suis d’accord avec cela. Et voilà ce que l’on peut dire de manière très factuelle, sur ces 4 points.

    • Les gouvernements ont systématiquement diminués l’argent injecté dans l’armée. Il reste un corps probablement encore très digne de sa fonction, mais complètement dénué de moyens, et l’on a en plus consciencieusement laissé partir des savoir-faire de défense à l’étranger
    • la sécurité intérieure est totalement en berne. Sous l’effet d’une immigration incontrôlée, de civilisations différentes, toutes les conditions de la guerre civile continuent d’être mises en place. Taper sur les gilets jaunes, ça oui, mais expulser les étranger en situation irrégulière, les criminels, ça non.
    • Le fonctionnement du système législatif est une catastrophe : les réglementations s’empilent, dans tous les secteurs et rendent quasiment impossible le fonctionnement normal de la société. Comme par ailleurs, des lois fondamentales ne sont pas appliquées, on marche sur la tête. Mesurer la taille de la barrière qu’un particulier a installé chez lui, ça oui, mais punir de prison les multiples délits et méfaits des racailles, ça non.
    • Que dire de la justice ? Politisée, remplie d’idéologues, n’appliquant plus la Loi, tant de multiples aménagements sont prévus à tous les niveaux, on a l’impression d’une mascarade glaçante et inquiétante.

    Ajoutons deux points à cela, tout d’abord, nous avons placé une part de notre souveraineté dans les mains de l’UE, c’est-à-dire que nous l’avons en partie perdue. La souveraineté ne se partage pas. Ensuite, l’Etat s’occupe maintenant de tellement d’autres sujets qu’il fait tout mal, intervient partout, souvent pour des raisons totalement injustifiées. Les « bidules », les ministères ridicules se multiplient, et personne n’y trouve rien à redire.

    Donnez moi tort

    Je ne demande rien de plus qu’à revoir mon jugement, et à me laisser convaincre que si, nous sommes encore en démocratie. Mais le referendum de Maastrich, suivi du traité de Lisbonne pour refaire passer en force ce que le peuple avait rejeté, ou les récentes élections législatives, où nous avons du accepter de nous faire, une nouvelle fois, expliquer que plus de 10 millions de français ne pouvait pas participer à la « démocratie » montrent bien, en plus de tout le reste, à quel point le bateau est pourrie de part en part. Il faut revenir aux fonctions régaliennes listées ci-dessus, virer des fonctionnaires, arrêter de distribuer de l’argent au monde entier, mettre fin à toutes les fraudes et à tous les crimes, privatiser des pans entier de l’action de l’Etat, stopper brutalement l’immigration et reposer ensuite le sujet de l’assimilation et de la remigration, reposer une doctrine législative et judiciaire saine, non politisée, faire appliquer la Loi de manière intraitable, supprimer la plupart des règlementations débiles qui bloquent la liberté d’agir, d’entreprendre et de faire prospérer le pays, couper toutes les formes de subventions aux médias et aux associations (tous), refaire de la liberté d’expression un principe fort, faire cesser la gabegie généralisée, dénoncer le socialisme pour ce qu’il est (du vol auquel on donne le nom de justice social), assumer notre histoire et notre culture. Une fois ce programme enclenché et mis en œuvre nous pourrons peut-être nous dire que nous redevenons une démocratie. En attendant cela, il parait très clair que nous sommes dans une forme d’oligarchie de fait.
    La réponse à la question du titre est donc clairement non. J’attends des contre-arguments, je serai heureux de les lire, et de les faire miens. Voilà ce que j’aurais voulu lire dans l’interview, au lieu d’une ridicule défense de principe de l’Arcom par Gauchet, ou la mention par Manent que nos « élites » sont « compétentes », mais déconnectées. Non, ils ne sont pas compétents, et s’ils le sont, ce sont alors d’horribles menteurs et de vils traitres, et ils ne sont pas déconnectés : ils nous volent et tuent le pays à petit feu depuis trop longtemps. Il est temps de se dire les choses.

  • ChatGPT, ressource pour la conception innovante ?

    ChatGPT, ressource pour la conception innovante ?

    A moins d’avoir vécu sur une autre planète, vous avez forcément entendu parler de ChatGPT. Peut-être n’en avez-vous rien à faire, ce qui est votre droit le plus strict. Mais il faut reconnaître que l’outil est d’une puissance terriblement intéressante, et suscite plein d’usages nouveaux. Dans cet article, je reviens brièvement sur ChatGPT, la théorie C-K, et un usage intéressant de chatGPT comme ressource de conception.

    ChatGPT

    ChatGPT, c’est une interface en langage naturel avec une intelligence artificielle qui sait aller chercher, structurer et regrouper, et formaliser à peu près tout et n’importe quoi : vous lui demandez un truc, et elle vous répond. Les réponses sont en général de très bonne qualité, et en apprenant à poser les bonnes questions, on est vraiment bluffé… Essayez, vous verrez. :)
    Le nombre d’article consacrés à Chatgpt dans les dernières semaines dépasse largement ce que j’aurai le temps de lire dans une année entière. Je vous recommande simplement la lecture de Philippe Silberzahn qui a bien souligné en quoi c’était innovant, « disruptif », et pourquoi les GAFAM n’ont pas pris le sujet à la légère.
    Comme toutes les IA et les plateformes soumises au droit positif et aux lubies parfois étranges des humains, certaines barrières ont été mises en place pour garder chatgpt dans le cadre du politiquement correct ; c’est une erreur à mon sens – cela induit de gros biais -, mais c’est une autre discussion. Pour savoir quels sont les risques à utiliser ChatGPT, un petit organigramme a été créé par Aleksandr Tiulkanov. Vraiment c’est un outil magnifique. Les usages sont presque infinis, comme moyens d’interagir avec les données, comme outil de génération de contenus, comme outil de multiplication des usages possibles du NLP, etc, etc.

    Créativité et Théorie C-K

    J’utilise et j’enseigne quelques éléments de créativité et de conception innovante, notamment en m’appuyant sur la théorie C-K. Je vous renvoie à mon article sur la créativité, mais redonnons deux exemples concrets d’objets mentaux (connaissances et concepts, Knowledges et Concepts), et deux modes de raisonnement, que l’on manipule en partant d’un cas précis, une voiture (si vous remplacez voiture par n’importe quoi d’autre ça fonctionne toujours) :

    • Complétez la phrase suivante, sans réfléchir outre mesure. Un exemple de voiture est :… Si vous êtes normalement constitué, vous avez dû penser à des voitures (des modèles, des marques) : une renault 4L, une Mercedès classe A, une Mehari, etc. Ce sont des connaissances : vous êtes allés puiser dans vos connaissances. Cette liste est finie (vous aurez un moment épuisé vos connaissances, ou vous aurez approfondi en listant toutes les voitures existantes), et il est possible de se tromper (si je prolonge la phrase avec « abri-bus », c’est faux).
    • Complétez à présent la phrase suivante. Une voiture est un exemple de :… si vous avez répondu vite, vous avez probablement dit « moyen de transport », ou « véhicule », ou « objet à 4 roues ». Vous avez produit des concepts. Cette liste est presque infinie (on peut toujours imaginer de nouveaux liens entre l’objet voiture et des concepts), et il n’est pas vraiment possible d’avoir faux (les concepts n’ont pas de statut logique). Une voiture est un exemple d’objet où je peux dormir, qui m’abrite du vent et de la pluie, qui est fait de plastique et de métal, etc. etc.

    L’apport génial d’Armand Hatchuel et Benoit Weil, puis de Pascal Le masson, a été de théoriser de manière générale les raisonnements de conception en montrant qu’ils s’appuient sur la manipulation séparée, mais conjointe, d’objets de ces deux espaces (concepts et connaissances). Des opérateurs propres à chaque espace, et permettant les passages de l’un à l’autre existent. Passionnant ! Je vous renvoie aux travaux du CGS de l’Ecole des Mines, à mon article sur la conception innovante et C-K, et au très bon site Theory C-K pour en savoir plus.

    ChatGPT, créativité et C-K

    En préparant une petite présentation sur créativité et C-K à destination de mes collègues, nous avons eu l’idée avec un collègue (Maël pour ne pas le nommer), de tester ces phrases (sur les voitures) sur ChatGPT. Et puis dans une séance de C-K, je me suis dit que l’on pourrait systématiser cet usage et faire de ChatGPT un adjoint du travail de conception innovante, permettant de compléter les connaissances, et générer de nouveaux concepts et ainsi de rendre plus systématique et créative l’exploration en C-K. Creusons un peu le sujet.

    Connaissances et concepts

    J’avais commencé à par demander à ChatGPT de compléter la phrase : « un exemple de voiture est… ». Voici la réponse apportée.

    Et ensuite, la phrase pour forcer les concepts, réponse en image.

    Je pensais que j’avais un peu coincé l’IA, et qu’elle avait du mal à défixer du concept de véhicule. Mais pas du tout, j’avais simplement mal posé la question. Voilà ce qu’il produit avec une question mieux posée – merci Maël! -, et l’incitant à s’autoriser un peu de créativité (décalage du regard sur l’objet, ou « casser » des caractéristiques considérées comme majeures pour l’identité de l’objet) :

    C’est déjà beaucoup plus riche, et beaucoup plus intéressant ! Il est donc relativement simple de forcer ChatGPT à produire des concepts. A creuser pour optimiser (notamment le forcer à ne pas mélanger les concepts différents en une seule phrase), mais la possibilité est là.

    Exploration C-K

    Nous avons ensuite sur un cas concret d’exercice C-K (C0= »la montre qui prend soin de moi »), joué avec ChatGPT. C’était très intéressant car c’est à la fois un super pourvoyeur de connaissances, mais donc aussi un très bon producteur de concepts. A minima, cela permet de tester la robustesse de l’arborescence de concepts, d’en identifier de nouveaux. Mais cela permet aussi, sur certains concepts projecteurs, de lui faire générer des caractéristiques supplémentaires très rapidement, et donc de provoquer des expansions rapides et relativement rigoureuses de certains endroits de l’arbre. Je vais maintenant tester sa capacité à faire des liens entre deux « idées », ou « concepts », ou « connaissances », car cela peut-être aussi très utile.

    Super opportunité

    J’invite tous les concepteurs à tester les usages rendus possibles par ChatGPT dans leurs activités, car il me semble que c’est un très beau terrain de jeu et d’exploration. Si j’étais capable de programmer, je programmerais un algo utilisant ChatGPT pour construire automatiquement une arborescence de concepts et une cartographie de connaissances à partir d’un C0. En l’autorisant à remonter en concept sur le C0, au besoin, mais à la recherche d’éléments présentant de la valeur. Il faudrait programmer aussi une « fonction d’évaluation de la valeur », une « fonction d’évaluation de la générativité », pour que le programme comprenne à quel endroit il peut être intéressant de creuser. On pourrait ainsi générer presqu’automatiquement des concepts projecteurs, des idées créatives, en partant d’un brief.
    Update : petite discussion où je demande à chatgpt de faire un CK pour moi. Impressionnant:
    do you know CK

    Et vous ? Avez-vous testé chatGPT ? Voyez-vous des usages pertinents dans votre secteur ?

  • Les sauveurs criminels

    Les sauveurs criminels

    Il y a un tel effondrement du pays qu’il est difficile de rester serein. Entre le peuple qui n’a plus l’esprit critique pour résister au déferlement de semi-vérités, de faussetés, de mensonges, d’histoires que l’on fait passer pour des faits, et la caste politico-médiatique qui les produit et se moque ouvertement de nous, il y a de quoi désespérer. Charles Gave a raison, il n’y a que trois possibilités concernant nos dirigeants : soit ils sont incompétents/imbéciles, soit ils ont un plan caché inconnu de nous, soit ce sont simplement des crapules qui nous volent. Il n’est pas exclu que ce soit un savant mélange des trois à  la fois, selon les personnes et le contexte.

    Je voulais utiliser le titre « pompier pyromane », mais ça ne collait pas. Un pompier qui met le feu a les moyens de l’éteindre. Macron et sa clique de beaux-parleurs n’ont pas les moyens de stopper les problèmes qu’ils créent. Mais ça ne l’empêche pas de continuer les effets de manche pitoyables, ridicules, en jouant à  chaque fois du même mécanisme : j’agite une peur, une catastrophe, j’utilise les serviles caisses de résonance médiatiques pour marteler le message et amplifier l’émotion, et puis je me présente comme un sauveur supposément rationnel. Oh : ce n’est pas le seul bien sûr à  faire cela. Mais depuis son début de règne, il faut reconnaitre qu’il fait très fort. Soit les dangers sont de faux dangers, soit les solutions apportées sont ridicules…

    En guerre contre le COVID : deux ans d’aberrations en tous genres, dont nous n’avons pas fini de comprendre les ressorts. En guerre contre le réchauffement climatique : prenant la suite de ses minables prédécesseurs, il a acheté les voix des écolos en enclenchant la destruction de notre parc nucléaire pour des moulins à vent.En guerre contre le réchauffement climatique : prenant la suite de ses minables prédécesseurs, il a acheté les voix des écolos en enclenchant la destruction de notre parc nucléaire pour des moulins à  vent. En guerre contre le méchant Poutine : tout est bon pour se donner une stature présidentielle, et après les mises en scènes de pré-campagne, on ne peut que constater toute l’étendue de l’absence de stratégie diplomatique, qui se résume à  des coups de menton. En guerre contre la pauvreté et les inégalités : fabriquons donc de la monnaie et endettons-nous comme des malades sans investir, ça va être être probablement efficace pour gérer l’inflation. En guerre contre l’insécurité : mettons un wokiste à  l’Education Nationale, ça va forcer les racailles défrancisées à  rentrer dans le rang.

    Faux dangers

    Nous n’avons pas le pouvoir de changer cela. Nous pouvons par contre rester lucides et fermes sur la vérité, en commençant par réfuter les supposés désastres dont ces « sauveurs criminels » prétendent nous protéger. Le COVID ne méritait pas tout le délire que l’on a monté dessus. Les chiffres sont là , pour qui veut les voir. Les vaccins n’ont probablement pas servi à  quoi que ce soit, à  part peut-être pour les plus fragiles. Les confinements étaient inutiles, et contraire à  nos principes. La planète n’a pas être sauvée : le CO2 n’est pas un polluant, et il n’y pas de corrélation établie entre les niveaux de CO2 et la température de la planète. Encore moins si l’on considère le CO2 anthropogène. Les conflits entre la Russie et l’Ukraine ne nous concernent pas en direct, et il est ridicule de s’y jeter comme si nous n’avions pas à  défendre d’abord et avant tout nos intérêts. On peut condamner l’invasion de l’Ukraine, tout en rappelant le non-respect des accords de Minsk par les Ukrainiens. On peut réfléchir sur le sujet, sans avoir à  être supporter d’un ou l’autre de ces pays. On a bien le droit de préférer des manoeuvres de négociations ramenant la paix, plutôt que l’escalade vers une guerre élargie qui détruirait toute possibilité d’une vraie Europe.

    Irresponsables

    Toutes ces peurs agitées, toutes ces décisions absurdes prises par des gens déconnectés de leur peuple, minent le peu de confiance qui reste envers les institutions. Car, ne nous trompons pas : ils ne rendent jamais de compte à  personne, ni de leur mensonges, ni de leur incompétence, ni de leurs fautes stratégiques. Les maigres contre-pouvoir que je croyais en place ont montré à  plusieurs reprises qu’ils ne jouaient pas leur rôle. Les médias sont pour la plupart achetés par le pouvoir, soit financier, soit politique, et main dans la main avec les plateformes de réseaux sociaux cachent une partie du réel, au lieu de le montrer pour pouvoir l’analyser. Le Parlement ne contrôle pas l’action du gouvernement, ni le Sénat. Le Conseil constitutionnel sert de chambre d’enregistrement et de validation des conneries des autres. Toutes ces illustres sommités modifient la Constitution comme s’il s’agissait d’un vulgaire texte règlementaire : pas étonnant qu’on n’en respecte plus l’esprit. L’affaissement moral est profond : le mensonge et l’idéologie sont devenus les règles de la communication, l’irresponsabilité est devenue la règle de l’action. Ils ne seront jamais jugés. La justice a déjà  du mal à  condamner des racailles multirécidivistes étrangères, comment pourrait-elle s’attaquer à  un ministre de la santé véreux ? L’affaissement moral est profond : le mensonge et l’idéologie sont devenus les règles de la communication, l’irresponsabilité est devenue la règle de l’action. Espérons que cet affaissement n’est pas inexorable. Formons nos enfants à  l’esprit critique, et préparons-nous pour des temps difficiles, crépusculaires.

    Le pauvre peuple ronge son frein. Ces faux sauveurs, mettant en scène de faux dangers, sont de vrais criminels, qui détruisent le pays, et nuisant à  l’intérêt de la Nation. Rien que la loi de fermeture de 12 réacteurs nucléaires devrait conduire ses auteurs et promoteurs à  se faire lourder, car elle est bâtie sur des foutaises intellectuelles, des billevesées pseudo-scientifiques. Qui peut entamer une procédure de destitution de Macron ? Maxime Tandonnet a raison : cela rappelle bien malheureusement que nous ne sommes pas sorti de l’état d’esprit décrit par Marc Bloch dans L’étrange défaite, ou par Pierre Mari dans En pays défait. Nos « élites » sont minables, et anti-patriotiques.

  • De la fumisterie intellectuelle

    De la fumisterie intellectuelle

    Bertrand Russell est un philosophe que j’apprécie. Je n’ai donc pas résisté quand je suis tombé sur ce petit essai écrit en 1943, « De la fumisterie intellectuelle » (Editions de l’Herne). Il se lit rapidement et son propos est très simple (même si un peu daté) :
    L’homme est un animal crédule, il a besoin de croire et, à  défaut de fondements solides à  sa croyance, il se contentera de fondements bancals.
    Et Russell de passer en revue un certain nombre de croyances de ses contemporains, notamment religieuses, ou sur les femmes, avec un esprit critique décapant. C’est tout à  fait juste sur le fond, et le côté daté de certaines réflexions nous force à  nous questionner sur nos propres croyances. Si Russell, invité en 1940 à  donner une série de conférence à  New-York, a déclenché malgré lui une véritable polémique (pour les aspects anti-religieux de sa pensée critique), quels en sont les équivalents de nos jours ? Nous avons quelques éléments de réponse
    Ce petit essai devrait faire partie des textes que l’on découvre au lycée : facile d’accès, direct, et faisant la promotion d’un esprit critique et lucide salutaire. J’en ai gardé quelques citations, et cette liste (que je recopie en supprimant des passages entiers, et en créant les mises à  la ligne, pour la rendre digeste) de conseils pour éviter les « erreurs idiotes ».

    Pour se soustraire aux opinions ineptes auxquelles les hommes ont tendance, nul besoin d’être un génie. Voici quelques règles simples qui vous prémuniront, sinon contre l’erreur, du moins contre les erreurs les plus idiotes.

    • Si la question peut être élucidée par l’observation, observez de vos propres yeux. Aristote aurait pu éviter l’erreur de croire que les femmes ont moins de dents que les hommes s’il s’était donné la peine de demander à  Madame Aristote d’ouvrir la bouche et s’il s’était mis à  compter. (…) Penser savoir quand on ne sait pas est une erreur fatale, à  laquelle nous sommes tous enclins. (…)
    • Même si, comme la plupart de vos semblables, vous avez des idées bien arrêtées, il est toujours possible de prendre conscience de vos propres préjugés. Si la moindre contradiction vous met en colère, c’est qu’inconsciemment vous vous savez incapable de justifier l’opinion qui est la vôtre. (…) Les controverses les plus hargneuses portent sur des questions qui n’admettent de preuve ni d’un côté ni de l’autre. (…) Quand une divergence d’opinion vous irrite, méfiez-vous : vous verrez peut-être, après examen, que votre croyance va au-delà  de ce que justifient les preuves.
    • Pour se débarrasser de certains dogmatismes, rien de tel que de se confronter aux opinions qui ont cours dans d’autres sociétés que la nôtre. (…) Si vous n’avez pas l’occasion de voyager, fréquentez des gens avec lesquels vous n’êtes pas d’accord et lisez un journal favorable au parti opposé. Si vos interlocuteurs et votre journal vous paraissent fous, pervers et méchants, songez que c’est aussi ce qu’ils pensent de vous. Or l’une ou l’autre partie peuvent avoir toutes les deux raisons, mais elles ne peuvent toutes les deux avoir tort. Cette réflexion devrait vous inciter à  la prudence.(…)
    • Avec un peu d’imagination, vous pouvez polémiquer avec un interlocuteur qui défend un préjugé différente du vôtre. Ce dialogue fictif présente un avantage, et un seul, par rapport à  une polémique réelle : il n’est limité ni dans le temps ni dans l’espace. (…) Il m’est arrivé d’être amené à  changer d’avis en conséquence de ce genre de dialogue imaginaire ou, au moins, de devenir moins dogmatique et arrogant en pesant les arguments d’un hypothétique adversaire.
    • Méfiez-vous des opinions qui flattent votre amour-propre.
    • Il est bien d’autres passions que l’orgueil qui nous induisent en erreur, et la principale est sans doute la peur. La peur opère tantôt directement, en propageant des rumeurs ou en brandissant des spectres terrifiants, tantôt indirectement, en nous faisant miroiter une perspective rassurante, comme l’élixir de vie ou le paradis pour nous et l’enfer pour nos ennemis. (…) La peur entretient la superstition et la méchanceté. Surmonter sa peur, c’est le premier pas vers la sagesse dans la recherche de la vérité comme dans la quête d’une vie digne.