Étiquette : Médias

  • Le mythe de l'indépendance

    Le mythe de l'indépendance

    Ce texte est le premier d’une série consacrée au décryptage et à  l’analyse critique des messages véhiculés par les médias. Et c’est également le premier article « invité » sur ce blog, puisqu’il a été écrit par Zorro.
    Revue Prescrire
    Septembre 2007, page 697-98
    Auteur : « la revue Prescrire »

    (suite…)

  • Qui applique la Loi en France ?

    Vu hier dans un reportage au journal de TF1 : le combat de Ligue de Protection des Oiseaux contre les chasseurs qui continuent de poser dans les landes des pièges à  ortolan (un petit oiseau protégé en Europe). On y voyait la violente réaction des chasseurs contre les membres de l’association. Et on ne pouvait manquer de se poser la question suivante : n’est-ce pas aux forces de l’ordre de faire appliquer la Loi ?
    Personnellement, le débat entre chasseurs et écologistes ne m’interesse pas plus que ça : les ortolans sont le dernier de mes soucis. Il est simplement dommage de menacer une espèce vivante pour satisfaire les appétits de quelques gourmets en mal d’originalité, ou de traditions. Par ailleurs, ce débat m’intéresse encore moins (pas du tout, même) à  partir du moment où une loi a été votée.
    Le reportage était certainement courageux (visiblement, des membres de la LPO et de de l’équipe de tournage de TF1 se sont fait molester par les chasseurs furieux), mais il n’allait pas jusqu’au bout. L’information, en l’occurence, ce n’est pas simplement de montrer l’affrontement, c’est aussi aller voir les autorités locales (Mairie, Gendarmerie) pour leur demander pourquoi la Loi n’est pas appliquée dans leur secteur ? Est-ce dû à  un manque de moyens, ou à  une coupable complaisance d’un pouvoir local qui ne veut pas heurter les traditions séculaires ? Toutes ces questions restaient en suspens, et le citoyen ne pouvait que se poser cette question cruciale, qui revient souvent sur d’autres sujets : pourquoi n’applique-t-on pas systématiquement les Lois que nous nous donnons ? Pourquoi les journalistes ne font-ils pas leur travail d’information jusqu’au bout ? Il me semble pourtant moins « dangereux » d’aller interviewer la Police ou le Maire, que d’aller dans les champs libérer des oiseaux avec les écologistes…

  • La politique des 5 prochaines années

    Vous voulez vous faire une idée par vous-même ? Vous avez envie de voir ce qui va être l’ossature politique des 5 prochaines années ? Alors il faut aller voir ou lire le discours de politique générale qu’a prononcé F. Fillon devant l’assemblée hier. C’était un très beau discours, sincère, vrai, pédagogique, très bien structuré. Tous les sujets sont balayés en allant à  l’essentiel des réformes que Fillon veut mettre en oeuvre.
    Il confirme le cap proposé aux français pendant la campagne présidentielle. Je l’ai lu hier soir, et j’ai été rassuré sur la volonté de changement, et sur l’intelligence de notre premier ministre. Les vrais réformes ne sont possibles qu’en regardant la réalité en face, et en disant la vérité. Et dire la vérité nécessite toujours du courage. Visiblement, F. Fillon n’en manque pas !
    J.-M. Thibault (Secrétaire Générale de la CGT) croit faire une critique redoutable à  Fillon en dénonçant une politique du fait accompli ; en fait, on ne peut pas lui faire de plus beau compliment ! C’est exactement pour cela que les français ont élu Sarkozy : pour accomplir le travail, et suivre rigoureusement la ligne indispensable pour réconcilier les français avec la politique : « Faire ce qu’on dit, dire ce qu’on fait. »

  • Législatives : tout le monde au boulot !

    Résultats un peu moins marqués que ne le prévoyaient les sondeurs et les journalistes : pas de quoi casser trois pattes à  un canard. A entendre parler les socialistes, hier soir, on avait presque l’impression que ce résultat était une victoire de la gauche ! Rien de surprenant dans la bouche de ceux qui brassent du vent, et se réfugient dans les postures de donneurs de leçons, au lieu de proposer une alternative politique concrète. Marielle de Sarnez (MoDem) était même franchement désagréable et aggressive pour quelqu’un dont le parti compte 4 membres à  l’assemblée. Heureusement, Xavier Bertrand était là  pour remettre à  leur place Delanà¶e et Fabius, en leur expliquant qu’un opposition forte se caractérise avant tout par des propositions, et qu’ils n’avaient fait, pendant les campagnes, fait que critiquer les idées de Sarkozy. Lui (Bertrand) parle concrètement, de sujets qu’il a visiblement travaillé, et sans faux-semblants. On pouvait attendre (puisque le débat portait à  ce moment là  sur la fameuse augmentation de TVA) des propositions des socialistes pour prouver à  Bertrand qu’il avait tort : rien n’est venu. Faut-il en déduire qu’il a raison ?
    Deux mots pour finir :

    • Il y a une catégorie de personnes qui devraient se remettre en cause au moins aussi profondément que les socialistes, ce sont les journalistes : le niveau des questions hier soir étaient réellement pitoyable (on avait l’impression qu’ils demandaient aux membres du gouvernement pourquoi ils avaient perdu l’élection), et ce matin, la Une du figaro sur les législatives (où je pensais trouver un joli camembert pour illustrer ce billet) s’ouvrait sur l’annonce officielle de la séparation Hollande / Royal ! Qu’est ce qu’on en a à  foutre, franchement ?
    • Pour ceux qui se reconnaissent plus dans le pragmatisme et la franchise de Bertrand que dans les postures insupportables et moralisatrices de Fabius, je recommande la lecture de l’interview de Fillon (qui date déjà  un peu) qui m’avait rassuré sur la volonté de réformer du gouvernement

    Les résultats de l’élection législatives sont donc bien : au boulot tout le monde ! Le gouvernement et la majorité (qui sont déjà  au boulot) pour faire ce qu’ils ont dit, la gauche pour se remettre en cause en profondeur (sur l’économie de marché, sur la place de l’Etat) et les journalistes pour améliorer leur niveau général frisant la nullité !

  • O๠est la dictature ?

    J’aimerais que quelqu’un, avant les élections présidentielles, aie fait une photographie de tous les blogs, de tous les discours « anti-sarko » que l’on pouvait lire ou entendre (j’ai moi-même mis de côté un article de Marianne sur Sarkozy qui résume beaucoup de choses…). Et que nous puissions ressortir à  leurs auteurs – maintenant et/ou dans un an – le flot d’âneries que l’on a pu entendre, la montagne de paroles excessives, la somme de fantasmes déversés dans les médias. La désinformation – heureusement – n’a pas pris : les français ont compris que Sarkozy n’était pas l’espèce de dictateur en puissance que certains décrivaient, mais bien l’homme politique volontaire et pragmatique qu’il semblait être – et qu’il est. Alors, bien sûr, ses adversaires continuent de vouloir voir dans chacune de ses actions une menace, se coupant par là  du peu d’électeur qui leur restent…Le PS dénonçait hier la présidence « absolue » de N. Sarkozy, s’enfonçant encore un peu plus dans l’attitude stérile consistant à  critiquer l’adversaire plutôt qu’à  faire des propositions politiques alternatives et réalistes. Attitude stérile qui est un aveu plus qu’une posture, à  mon avis.
    Alors, bien sûr, nous jugerons de l’action de Sarkozy et de Fillon sur résultats ; mais on peut dès à  présent affirmer que les grands perdants de l’élection sont ceux qui pratiquent la caricature plus que la réflexion. Cette élection a été passionnée et raisonnable. C’est la force de la vérité que de pouvoir marier la passion des débats contradictoires à  l’émergence – fragile et indispensable – de la raison.

  • Polémique autour des vacances de Sarkozy : critique fondée ou bruit médiatique ?

    Je ne m’étais pas trop tenu au courant pendant ce long week-end sur la polémique liée aux vacances de Sarkozy, près de Malte, sur un yacht appartenant à  Vincent Bolloré. Mais comme Pap’ m’a donné son avis là -dessus dans un mail, je met un billet pour permettre à  ceux qui le veulent de donner leur avis sur cette question (Pap’, je compte sur toi pour expliquer en commentaire ton point de vue, parce que je ne suis pas d’accord avec toi !). Sarkozy a déjà  expliqué qu’il était hors de question qu’il s’explique plus longtemps là -dessus.
    Deux approches se confrontent : je liste ci-dessous des arguments qui me semblent recevables (pour et contre, en gros)…A vous de donner votre avis et participer à  la discussion !
    Des arguments que l’on doit retrouver dans la bouche de ceux qui critiquent ce choix de vacances…

    • Partir en Jet sur un Yacht ne donne pas un signal très fort quant au « serrage de ceinture » à  venir si l’on veut redresser l’économie : l’étalage de luxe était-il nécessaire, à  ce moment précis de l’histoire ?
    • Le jet n’est pas très écologique, le yacht non plus : quid des belles déclarations sur le CO2 ?
    • Le propriétaire du Yacht (Bolloré) est un puissant investisseur/entrepreneur et ce n’est pas très habile pour désamorcer les critiques de ceux qui dénoncent la collusion entre pouvoir politique et financier

    …et des arguments que l’on doit retrouver dans la bouche de ceux qui approuvent, ou s’en tapent, de ce choix de vacances :

    • Dans la mesure où ce n’est pas l’argent du contribuable qui finance ces vacances, Nicolas Sarkozy ne fait-il pas ce qu’il veut, avec qui il veut et comme il l’entend ?
    • Etre ami avec quelqu’un de puissant financièrement ne veut pas dire qu’on est à  sa botte : un homme politique, non seulement ne doit et ne peut pas éviter les puissances financières, mais se doit de les connaitre !
    • Sarkozy est plus calculateur que ne semblent le penser ses villipendeurs : peut-être est-ce aussi le signal donné par quelqu’un qui ne se cache pas, qui assume ses amis (puissants ou pas), et qui veut changer l’image de la réussite financière ?
    • A trop discuter tout le temps sur des symboles et des images, on oublie de parler du fond : gardons notre esprit critique pour juger de la politique et des actes de Sarkozy, plutôt que de son lieu de vacances ou son mode de locomotion !

    Ma position là -dessus est claire : je m’en fous complètement et très sincèrement du lieu de vacances de Nicolas Sarkozy, à  partir du moment où c’est son argent qu’il dépense ! Et je pense que les critiques portant sur le fait que le Yacht appartient à  Bolloré sont infondées. A force de critiquer systématiquement les relations existantes (et nécessaires) entre politique et secteur privé, on finit par cacher les choses, et à  rendre suspect toute forme de relation. Ce qui est condamnable, ce sont les abus de pouvoir, le copinage caractérisé. Oui au lobbying, oui à  l’établissement de règles claires et strictes pour éviter les erreurs commises dans le passé, mais non à  l’hypocrisie : c’est normal et inévitable que les politiciens connaissent bien les grands patrons des médias, de l’industrie et de la finance. Ce qui est critiquable et anormal, c’est s’ils en abusent !
    Pour résumer ma pensée : je n’aurais pas fait comme Sarkozy, mais ça ne me choque pas qu’il fasse ça ! c’est du domaine de la liberté individuelle, non ?
    Et vous, que pensez-vous de ces vacances luxueuses de notre nouveau président ? Etes-vous choqués ? Approuvez-vous sa conduite ? vous-en foutez vous complètement ?