Fameux débat hier soir ! Le débat n’a pas été trop lissé, je trouve. Les commentateurs soulignent la combativité de Royal et la mise sur la défensive de Sarkozy (les pro-Royal), d’autres la perte de sang-froid de Royal et le Zen de Sarkzoy (les pro-Sarkozy). J’ai personnellement eu beaucoup plus l’impression d’un rouleau compresseur qui écrasait une brindille, ou un courant d’air.
J’ai noté pour ma part l’excellente gestion du temps de Sarkozy qui – dès le début – a réussi à gagner quelques minutes de temps de paroles qu’il a systématiquent conservées et qui lui permettaient, sur tous les sujets, de commencer par donner sa vision, laisser Royal parler, puis conclure. Deux interventions sur chaque sujet pour encadrer celle de Royal, avec un temps total identique : chapeau !
Nous avons noté également trois petites entorses aux règles CSA : deux fois on a aperçu Royal pendant que Sarkozy parlait, et une fois PPDA a dit à Royal « oui, mais si vous ne répondez pas aux questions… ».
Ce qui me semble plus important, c’est que sur quasiment tous les sujets, Royal ne répondait pas aux questions posées, et refusait de rentrer dans le détail. Tactique ? Incompétence ? la question reste ouverte pour certains. Sarkozy donne tout de même une impression de connaissance des dossiers plus flagrante.
Sur quasiment tout les sujets, Royal propose une discussion entre les partenaires sociaux. Un peu court comme politique, non ? Il ne me semble pas que ce soit les syndicats qui sont les candidats à la présidentielle…
J’ai surtout vu dans ce débat l’opposition entre l’idéologie et le pragmatisme, entre les voeux pieux et la volonté, entre l’incantation socialisante et le libéralisme modéré.
Vous me direz que je suis partisan ? oui, c’est vrai : je suis toujours partisan de la raison, du pragmatisme, de la vérité au-dessus de l’idéologie, de la compétence et de la culture du résultat. Et c’est pour ça que j’espère que le vainqueur, au final, ce sera Sarkozy, qui porte ces valeurs.
Étiquette : Sarkozy
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Idéologie incompétente contre pragmatisme volontaire
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Vivement le débat Sarkozy-Royal !
Vivement ce soir ! Le débat Sarkozy-Royal est un évenement intéressant à suivre, dans la mesure où il n’y avait pas eu de débat avant le second tour en 2002 (déni démocratique de Chirac). Espérons qu’il permettra à tout le monde de conforter ou de modifier son choix, et aux indécis de se décider. Je pense que sur beaucoup de sujets, Sarkozy et Royal seront d’accords, au moins sur les grands principes.
A côté des déclarations convenues sur l’Euro fort, et les parachutes dorés, un brin démagos, je pense que les quatres plus grosses différences sur lesquelles l’incohérence – ou du moins l’inconfort idéologique – de la position de Royal ressortira le plus seront les suivantes :- le travail : Royal s’obstine sur les 35 heures, quand Sarkozy veut en sortir ; Royal devra par ailleurs expliquer comment on augmente le coût du travail tout en diminuant le chômage
- l’international : la position compliquée de Royal vis-à -vis des USA (notamment à cause de son électorat d’extrême-gauche, alter-mondialiste et anti-Bush) devrait l’amener à se positionner face à un Sarkozy plus cohérent sur cette question. La Turquie pourrait être un point de désaccord profond entre les deux.
- la fonction publique : Sarkozy propose de réduire le nombre de fonctionnaires pour participer à la réduction de la dette et à l’amélioration du service public. Là aussi, le débat devrait être houleux : Royal, enchainée à son électorat de gauche fortement ancré dans la fonction publique, dansera sur des charbons ardents
- l’immigration : Royal devra défendre sa position droit-de-l-hommiste consistant à adopter une posture généreuse, mais irresponsable (régularisation massive non contrôlée). Sarkozy qui a plus réfléchi sur la question devrait être plus à l’aise, parce que décomplexé.
Voyez-vous d’autres points majeurs de désaccord ? En tout cas, nous on sera en famille pour regarder le débat, avec une bonne bouteille de vin et une pizza ! Et vous ?
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Sarkozy : cible des égoistes mal informés !
Hier, sur TF1, jai trouvé Nicolas Sarkozy très convaincant, détendu et pointu dans ses réponses. Passons sur le niveau des journalistes qui naviguait (PPDA) entre pitoyable et médiocre. Sarkozy connait les dossiers, et – à mon avis – fera ce qu’il faut pour diriger la France vers le plein emploi ; ce qui est un premier pas vers beaucoup de choses. Il fait montre de fermeté et de volonté dans son discours comme dans ses actes. Un profond sens de la justice sociale l’anime à l’évidence. Et on voudrait lui interdire de parler de Jaurès !
Nous verrons ce soir comment se débrouillera Ségolène Royal. Je ne suis pas certain qu’elle soit aussi digne que Sarkozy de parler de Jaurès…!
Ce midi, nous avons eu une discussion enflammée avec mes collègues à propos de Sarkozy, et du « modèle de société » qu’il propose. J’ai été assez surpris de voir que parmi mes collègues, qui sont tous pourtant des gens intelligents, éduqués et relativement cultivés, tous se positionnent comme étant anti-Sarkozy primaires. En discutant je me suis rendu compte de 2 ou 3 choses assez dérangeantes :- Sous-information : la plupart des gens n’ont jamais lu aucun des programmes des candidats : leur seul source d’information sont les bribes obtenues directement par les extraits de discours des candidats, ou indirectement par les commentaires journalistiques et/ou des opposants. On peut donc souligner un réel manque d’informations factuelles : les gens ne vont pas chercher l’information. Cela vient de leur mode de fonctionnement, et c’est le deuxième point
- Mode de fonctionnement religieux : la plupart des gens veulent pouvoir adhérer complètement à un candidat : le moindre point de désaccord avec Sarkozy (ou autre) suffit à le classer dans une catégorie négative. Ils cherchent un(e) messie bien plus qu’un(e) président(e) ! Comment pourrait-on être d’accord sur tous les points avec une candidat ? Je voterai au second tour pour Sarkozy, mais ça ne veut pas dire que je suis d’accord avec tout ce qu’il dit ou propose ! Ce veut dire que, dans les grandes lignes, je trouve que ses propositions vont dans le bon sens pour régler les problèmes, seront sources de plus de justice, et que j’approuve son approche pragmatique.
- Egoïsme et pauvre sens de la justice : les gens éduqués, qui ne s’en tirent finalement pas si mal dans le système actuel, sont d’un égoïsme inconscient et assez brutal : c’est facile de voter pour l’immobilisme quand on tire les marrons du feu ! Je ne retrouve pas chez eux un sens très développé du bien commun, et du souci des plus démunis ! Ils ont réussi à se donner bonne conscience avec leur « système de protection sociale » qui encourage la fraude et la spoliation, sans se rendre compte qu’une partie de la société, soumise aux contraintes économiques de la mondialisation, trime dure pour qu’une autre, soumise à aucune contrainte économique, parte à la retraite à 55 ans ! Bonne conscience aussi quand on stigmatise la « lepenisation des esprits » et de Sarkozy, sans se rendre compte que certains des problèmes jusqu’à alors uniquement abordés par Le Pen sont des vrais problèmes – immigration et identité nationale – cruciaux et sources de conflits durables. Les banlieues s’embrasent, des cités sont prise en otage par la violence de bande de casseurs en mal de sensation, mais tout va bien, le modèle social est bon et juste. Dormez, citoyens ! Les bons sentiments y sont pour beaucoup, je l’espère (ne pas montrer du doigt une catégorie de la population par peur d’être taxé de « raciste »), mais j’ai bien peur qu’il n’y ait dans tout cela plus d’égoïsme et d’aveuglement que de bons sentiments. C’est Sarkozy qui a fait perdre des voies à Le Pen, pas la gauche ! C’est Sarkozy qui a fait que la campagne a passionné les gens, et que la participation a été forte : il est force de proposition et de changement.
Nous verrons le résultat du second tour : et nous verrons surtout Sarkozy à l’action une fois élu ! s’il passe…
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Vers un parti social-démocrate français ?
Grosse participation et chute des extrêmes
La participation a été plus forte que jamais, les extrêmes ont été plus bas que jamais : vive la démocratie ! Voilà les résultats définitifs :
- Sarkozy : 31,1%
- Royal : 25,8%
- Bayrou : 18,5%
- Le Pen : 10,5%
- Besancenot : 4,1%
- Villiers : 2,2%
- Buffet : 1,9%
- Voynet : 1,6%
- Laguiller : 1,3%
- Nihous : 1,1%
- Bovet :1,3%
- Schivardi : 0,3%
Victoire de Sarkozy au second tour ?
Faisons l’addition bêtement : la moitié des électeurs de Bayrou vont à Sarkozy, et l’autre à Royal ; répartissons ensuite les extrêmes et petits partis sur leur allié « naturel ». On obtient le score suivant pour le second tour :
Sarkozy : 54,1%
Royal : 45,5%
Bien sûr, des calculs savants montreront certainement un écart plus réduit…mais l’essentiel, c’est que, pour l’instant Sarkozy est en tête, et que Royal doit refaire son retard. Je doute qu’elle y parvienne. En effet, hier, lors de la soirée télévisée (je regardais TF1), j’ai été surpris par ces deux faits surprenants :- l’absence des lieutenants de Royal, et le niveau très bas de ceux qui étaient présents ; J’ai vu Fillon, Bertrand, Borloo, tous très bons…côté Royal, je n’ai vu que Hollande et Fabius (l’homme à la veste bi-face) : où étaient les Drey, les Montebourg ? L’équipe me semble beaucoup plus solide du côté de Sarkozy
- L’incroyable problème de diction de Royal : c’est extraodinaire de voir la différence entre Bayrou et Sarkozy, qui semblent penser ce qu’ils disent et y mettre de la sincérité et de la conviction, et Royal, qui parle comme un robot, et semble ne pas même comprendre ce qu’elle dit (je sais que ce n’est pas le cas, mais quelle extraodinairement mauvaise communicatrice !)
Vers un parti social-démocrate ?
En plus de cette impression de nullité du PS, l’intervention de Cavada (UDF) a consisté à dire que la force politique de l’UDF était « démocratique » et « sociale », en insistant sur ces deux mots. De là à dire que certains pensent à la création d’un nouveau parti de gauche, social-démocrate (comme toutes les gauches européennes), à partir de l’UDF et des transfuges PS intelligents (Kouchner, Rocard et autres), il n’y a qu’un a pas, que j’aimerais bien voir franchi. Cela permettrait de laisser les restes du PS croupir avec leur copains d’extrême gauche, tous plus pitoyables les uns que les autres, et redonner au bipartisme toute sa force : la droite française a fait son renouveau avec Sarkozy, à quand celui de la gauche ?
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La France retient son souffle…
Après une campagne tendue, et paradoxale (la parole s’est libérée, mais nous avons eu peu de débats), le premier tour arrive enfin ! Demain, nous saurons qui sera au deuxième tour. Tandis que les supporters du PS et de l’UMP redoutent la présence de Bayrou au second tour, Fiducial publie les résultats du dernier sondage IFOP, réalisé auprès de 952 personnes, du 17 au 19 avril (info trouvée sur « Aux Innocents les mains vides« ) :
Nicolas Sarkozy reste en tête des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle à 28% (=*), tandis que Ségolène Royal avec 22,5% (=*) devance toujours François Bayrou à 20% (+1*). Avec 13% (+0,5*) des intentions de vote, Jean-Marie Le Pen arriverait en quatrième position.
(*) écarts par rapport à la vague réalisée pour Paris Match du 14 au 18 avrilLe plus probable est donc Sarkozy-Royal, avec des surprises possibles.
J’aime bien la perspective de ce dénouement partiel : les choses vont drôlement se clarifier.
J’ai hâte d’être demain pour voir le résultat ; à 19h, je me colle devant la télé, nous serons entre amis pour voir ça : et vous ?
Attendez-vous ces résultats avec impatience ? -
Pourquoi il faut que Sarkozy l’emporte
A moins d’une semaine du premier tour, il semble que Bayrou chute un peu dans les intentions de vote, et que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal confortent leur avance sur les autres candidats. On voit donc se profiler un second tour Royal-Sarkozy, avec avantage à Sarkozy. Ca c’est pour l’aspect « sondages ».
Un autre aspect des sondages concerne les préoccupations des français, avec en tête, le chômage, donc le travail. Cela me semble tout à fait normal, dans la mesure où avec un taux de 10% de la population active (soit à peu près 20% de la population active soumise à une possibilité de chômage), la France continue de subir le choix politique qui a été fait (pas forcément explicitement) de moins travailler, et d’augmenter le coût du travail. Le chômage est une plaie sociale, individuelle et économique. Le faire chuter radicalement doit être une priorité — en tout cas pour qui souhaite traiter le problème n°1 des français. Le chômage est le symptôme, aussi, d’un manque de compétitivité, de confiance, de solidarité.
La France a fait le choix du chômage, et il faut maintenant faire le choix inverse : celui du travail. Cela implique un courage politique pour dire la vérité. Dire qu’il faut arrêter d’augmenter le SMIC mécaniquement plus vite que les autres salaires ; dire qu’il faut supprimer — ou modifier fortement les 35h ; dire que la travail crée du travail, et qu’il ne se divise pas ; dire que pour partager un gâteau, il faut encore le produire.
Il n’y a que Sarkozy qui mette la revalorisation du travail comme priorité dans son programme ; c’est utile et important, tant au niveau économique que philosophique. Le travail aliénant, décrié par les intellos en mal de grand soir ayant mal digéré leur « Capital », n’est qu’un aspect de la réalité. Le travail, c’est aussi et surtout l’émancipation, le progrès, l’entraide mutuelle.Le travail éloigne de nous trois grands maux : le besoin, le vice, l’ennui.
VoltaireDans la guerre, le plus fort accable le plus faible.
Dans le travail, le plus fort communique de la force au plus faible.
Bastiat