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  • Greta a tué Einstein

    Greta a tué Einstein

    « Greta a tué Einstein » est un remarquable essai sur les mécanismes qui nous conduisent, collectivement, à être influencés par des manipulateurs, plutôt que par la science et la vérité.

    La science sacrifiée sur l’autel de l’écologisme

    Jean-Paul Oury, Docteur en histoire des sciences et technologies, éditeur de l’excellent site European Scientist et auteur notamment sur Atlantico, signe avec « Greta a tué Einstein » un excellent essai sur les méfaits de l’idéologie et du principe de précaution sur les débats publics concernant les sujets scientifiques et techniques.
    J’ai mis un peu – trop! – de temps à lire ce livre, car d’une part j’en connais déjà certains morceaux pour les avoir moi-même traités – beaucoup plus superficiellement – sur ce blog (par exemple sur les ondes, les nitrates, les OGM, le CO2, etc.), et d’autre part, je connais bien les travaux de Jean-Paul Oury – nous avons travaillé ensemble dans notre réseau de blogueur, et j’avais déjà lu son très bon « OGM, moi non plus ».
    Dans « Greta a tué Einstein » (le titre s’appuie sur le fait que ces deux personnages ont fait la une du Times magazine, en 1999 et en 2019), J.-P. Oury fait un parallèle saisissant entre le monde scientifique, et le monde des militants de l’écologisme (déifiant la Nature). Exemples nombreux et ultra-documentés à l’appui, l’auteur démontre comment les activistes ont réussis à pourrir les débats, pervertir la science, à culpabiliser et à faire peur, et finalement à politiser la science et l’information sur les technologies. Implacable dans son analyse, il montre comment le principe de précaution, manié sans vergogne, peut facilement être un argument à opposer à toute innovation et à toute nouvelle technologie. La lecture de ces chapitres, sur ces sujets que je connais déjà, est rageante, décourageante… mais très instructive !

    Espoir ?

    Fort heureusement, après la dénonciation de ces manipulations éhontées, J.-P. Oury revient sur un mouvement de fond, réel, qu’il nomme la « contre-attaque de l’Empire rationaliste ». Je constate comme lui la réalité de ces voix qui s’élèvent pour contrer les délires écologistes. Je me permettrai d’en nuancer la portée, cependant, car la période COVID récente a permis de constater, tout d’abord, une alliance inédite entre une partie des médias, les GAFAMs et le monde politique pour censurer presque toute expression d’opinion divergente de la « doxa » gouvernementale. Ensuite, ces fameux acteurs de la contre-attaque n’ont pas tous brillé par des prises de position rationnelles. Mais il est vrai que certaines vérités émergent (trop tard?) sur le nucléaire, sur les OGMs, sur l’IA , sur les postures anti-rationnelles. Je ne suis pas convaincu non plus, et c’est peut-être un des points aveugles de l’essai, que ces membre de la contre-attaque, en France, soient tant que cela prêt à aller démonter ces escroqueries intellectuelles que sont la « transition écologique », les « bilans carbones », et autre foutaises permanentes sur le CO2 humain qui provoqueraient des catastrophes… toujours prévues, jamais observées.

    A lire … pour en discuter

    Je recommande vraiment cet ouvrage, très riche et très documenté, tout en restant digeste et d’une longueur raisonnable. La réflexion finale m’a paru être une ouverture intéressante, sur la nécessaire réconciliation entre l’Homme et la Nature. Contrairement aux affirmations stupides des amis de Greta Thunberg, il n’y a pas d’opposition entre la Nature et l’Humain. L’humain fait partie de la Nature, et il a de tout temps utilisé sa créativité et son inventivité pour limiter les contraintes subies, et ce processus est appelé par l’auteur une « libération » plutôt qu’un « combat ». Il cherche, en s’appuyant sur Raymond Ruyer, une voie qui sort de la dichotomie « esprit »/ »matière », et qui redonne à l’Homme sa place à la fois singulière et dans le cosmos. Quelqu’un qui fait référence à la fois à Ruyer et à Popper dans sa conclusion ne peut pas être complètement malhonnête.

  • En quoi je suis nul

    Décidemment ! Rubin est très en forme question « chaines », en ce moment[1. Bon, ce n’est pas de sa faute, c’est Manuel qui l’a invité, lui-même répondant à  l’invitation de Nicolas].
    Il vient très gentiment de m’inviter à  livrer au grand jour mes lacunes « culturelles », en matière de cinéma, littérature, géographie, mathématique, et cuisine…Je m’y colle avec plaisir : c’est tellement facile de trouver ce qu’on ne sait pas. Il n’y a que l’embarras du choix.

    • Cinéma : bouaf. Moi j’aime surtout les films américains, ce qui suffit déjà  à  me placer dans le camp des gros beaufs. J’aime les polars/thriller, j’aime les comédies romantiques, j’aime la science-fiction, j’aime les séries, j’aime les comédies. Le gros beauf de base, quoi. J’ai quand même vu quelques vieilleries (dont certaines m’ont plu), mais d’une manière générale si vous me parlez de Fritz Lang je vais vous demander s’il s’agit du frère de Jack, et si vous me demandez ce que je pense de Pasolini ou de Fellini, je vous avouerai sans vergogne que leurs films me font chier bailler. Je préfère infiniment Clouzot.
    • Littérature : J’ai failli vomir d’ennui en lisant « Un coeur simple » de Flaubert, et « Le rouge et le noir » a failli finir au feu. Heureusement, j’aime les livres. Je n’ai quasiment aucune connaissance en littérature. J’ai au moins le mérite d’avoir lu quelques classiques français, mais sorti de là …Je ne lis presque plus de romans, donc ça ne va pas s’arranger avec le temps. Le dernier que j’ai lu, c’est un Harlan Coben (Hold Tight – Titre français : « Sans un mot »), ce qui renvoie à  mon niveau général concernant le cinéma.
    • Géographie : Là , la honte commence à  être difficilement soutenable. Je suis une véritable brêle en géographie. C’est un des cours qui m’a – presque – toujours servi d’exutoire à  l’école, et j’ai donc développé, patiemment mais sûrement, de graves lacunes. Enfant, j’avais bien fait, avec mes frangins, un carnet avec les pays et leurs capitales. Outre que j’ai en oublié une bonne partie, j’avais arrêté de le remplir avant d’avoir fini l’Amérique du Sud et l’Afrique, ce qui fait que je serais bien infoutu de placer le Zimbabwe sur une carte.
    • Mathématique : bon, là , du fait de ma formation, j’ai un niveau tout de même bien supérieur à  la moyenne nationale, ce qui n’est pas dur, et je n’en tire aucune fierté. Je ne vais donc pas faire semblant d’être une quiche. Même si j’avoue que je n’ai jamais appris à  me servir des tenseurs, et que je le regrette.
    • Cuisine: je m’efforce d’apprécier les vins que je goute, mais j’avoue ne pas reconnaitre grand-chose. En matière de cuisine, sorti des deux plats que je sais faire, c’est le néant absolu. Mais j’aime prendre le temps de cuisiner. C’est-à -dire jamais, en fait.

    Je passe maintenant le relais aux victimes suivantes : Flaconhill Falconhill, Monsieur Pingouin et Aymeric. Chacun son tour, de se foutre la honte !


  • DLL – Connaissance des faits et science

    Chapitre premier : « Raison et évolution »

    Connaissance des faits et science

    C’est une erreur de croire que la science est une méthode pour obtenir la certitude au sujet de faits individuels et que le progrès des techniques scientifiques nous permettra d’identifier et de manipuler tous les évènements particuliers à  notre guise. En un certain sens, c’est une banalité de dire que notre civilisation consiste à  faire reculer l’ignorance. Mais précisément parce que l’idée nous est familière, elle tend à  nous dissimuler ce qu’elle contient de plus important : à  savoir que la civilisation repose sur le fait que nous bénéficions tous de connaissances que nous ne possédons pas.

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  • Obscurantisme

    José Bové et ses acolytes anti-OGM ont été relaxés par le tribunal de Carcassonne. Ils comparaissaient pour avoir envahi le site du semencier Monsanto le 13 avril dernier, à  Trèbes.
    Je trouve cette décision de justice choquante, et je ne comprends pas pourquoi et comment la justice peut se comporter de la sorte. Que diriez-vous si des gens forçaient votre porte, et envahissaient votre appartement pour vérifier que vous ne cachez pas de Coca-Cola[1. Je cite l’article de Greenpeace Montpellier datant du 16 avril : « Le porte-parole de Monsanto ne s’est toujours pas excusé pour cette dangereuse fabrication de produits américains. »] ? Et si, de plus, ils étaient jugés innocents ? C’est exactement ce que vient de décider le tribunal de Carcassonne. Il faut croire que l’obscurantisme gagne du terrain (et nous en fait perdre). Le problème, c’est qu’il devient légal
    Le sujet est tellement politisé, polémique, qu’il devient difficile de rappeler la vérité scientifique. Passons. Les risques liés aux OGM sont du même ordre que ceux liés aux émissions de gaz à  effets de serre : vraisemblablement extrêmement réduits et, de plus, difficiles à  évaluer. Le principe de précaution aidant, les médias — main dans la main avec les alter-mondialistes anti-capitalistes — en font leur choux gras : l’irrationnel fait vendre.
    Alors, puisque le juge a tranché, je pense qu’il faut être cohérent, et respecter la loi de mon pays. Je vais donc dès demain aller casser des voitures dans la rue. N’émettent-elles pas du CO2 ? Et peut-être aussi mettre mon poing dans la gueule de tous ces abrutis qui téléphonent et nous pourrissent la tronche avec leur sales portables !


  • Extraits d'articles lus aujourd'hui

    Extraits d'articles lus aujourd'hui

    A propos de consensus scientifique

    Lu sur La Lime (citant Michael Crichton) :

    Soyons clairs : la science n’a aucun rapport avec le consensus. Le consensus, c’est de la politique. La science, au contraire, n’a besoin que d’un seul chercheur qui a raison, ce qui signifie qu’il obtient des résultats vérifiables dans le monde réel. En science, le consensus n’est pas pertinent. Ce qui est pertinent, ce sont les résultats reproductibles. Les plus grands scientifiques sont précisément grands pour avoir brisé le consensus.
    La science consensuelle, ça n’existe pas. S’il y a consensus, ce n’est pas de la science. Si c’est de la science, il n’y a pas de consensus. Point final. […]
    Finalement, je vous rappellerais dans quelles circonstances le consensus est invoqué. Le consensus est invoqué seulement dans les situations où la connaissance n’est pas assurée. Personne ne dit que le consensus des scientifiques s’accorde sur E=mc². Personne ne dit que le consensus est que le soleil est à  93 millions de miles. Il ne viendrait à  l’idée de personne de parler de cette façon.

    A propos du RSA

    Lu sur Echo Politique :

    Martin Hirsch a annoncé que le RSA permettra à  100 000 Rmistes de retrouver un emploi en 18 mois. Ah étatisme quand tu nous tiens…C’est plutôt les entreprises qui permettront à  100 000 rmistes de retrouver un emploi, le RSA que je sache ne crée pas un seul emploi (il en détruira même avec une nouvelle taxe) et ne fera qu’accompagner le chemin ou au mieux incitera à  reprendre un emploi. Le RSA ne permettra pas à  100 000 Rmistes de retrouver un emploi mais à  100 000 Rmistes de reprendre un emploi. Différence. Ce n’est pas grand chose mais cela montre qu’on ne s’embarrasse même plus de rétablir la réalité des phénomènes pour aller directement au message politique « Martin Hirsch et le gouvernement vont créer 100 000 emplois pour les Rmistes ».

    A propos de Sarkozy et de Rossi

    Lu sur Hashtable :

    Les bataillons de scribouillards médiocres qui suent péniblement leurs articulets quotidiens dans la presse nationale se sont jetés sur l’idée, au travers de ce non-événement, que ce limogeage aurait tout à  voir avec l’amitié Clavier-Sarkozy et pas grand-chose avec le fait qu’après tout, en terme d’ordre et de sécurité, cette démonstration d’indépendantistes n’était pas exactement la marque d’un travail correctement mené par Dominique Rossi, le responsable limogé.
    Peut-être. Mais après tout, quelle importance ? Le fait est que le travail de Rossi ne fut pas mené à  bien et qu’il mérite sa sanction. Et le fait est aussi qu’absolument rien ne se passe quand ce ne sont des faucheurs d’OGM : quel préfet fut limogé pour avoir laissé l’hydrocéphale bio-moustachu détruire une propriété privée ? Et cette critique là , bien plus solide que les atermoiements faussement naïfs de socialistes hypocrites, on ne l’a pas entendue.
  • Citation #88

    Utopie, comme idéologie, est aujourd’hui un mot péjoratif ; et il vrai que la plupart des utopies visent à  remodeler la société de fond en comble et souffrent de contradictions internes qui rendent leur réalisation impossible. Mais une image idéale d’une société qui ne serait pas entièrement réalisable, ou une conception pilote de l’ordre global à  viser, n’en est pas moins la condition préalable et indispensable d’une politique rationnelle, en même temps que la contribution essentielle que la science peut apporter à  la solution des problèmes de politique pratique.Friedrich Hayek (1899-1992)