Étiquette : Ségolène

  • Smic : enfin du courage politique !

    Sarkozy et Fillon ont raison de ne pas augmenter le Smic plus vite que l’inflation. On sait effectivement que les coups de pouce donnés régulièrement au Smic ont été des coups de pieds pour l’emploi, et ont produit un tassement des salaires vers le bas (smicardisation des salaires). Rappel de quelques évidences économiques, et critique de la position poliquement correcte.
    (suite…)

  • Idéologie incompétente contre pragmatisme volontaire

    Fameux débat hier soir ! Le débat n’a pas été trop lissé, je trouve. Les commentateurs soulignent la combativité de Royal et la mise sur la défensive de Sarkozy (les pro-Royal), d’autres la perte de sang-froid de Royal et le Zen de Sarkzoy (les pro-Sarkozy). J’ai personnellement eu beaucoup plus l’impression d’un rouleau compresseur qui écrasait une brindille, ou un courant d’air.
    J’ai noté pour ma part l’excellente gestion du temps de Sarkozy qui – dès le début – a réussi à  gagner quelques minutes de temps de paroles qu’il a systématiquent conservées et qui lui permettaient, sur tous les sujets, de commencer par donner sa vision, laisser Royal parler, puis conclure. Deux interventions sur chaque sujet pour encadrer celle de Royal, avec un temps total identique : chapeau !
    Nous avons noté également trois petites entorses aux règles CSA : deux fois on a aperçu Royal pendant que Sarkozy parlait, et une fois PPDA a dit à  Royal « oui, mais si vous ne répondez pas aux questions… ».
    Ce qui me semble plus important, c’est que sur quasiment tous les sujets, Royal ne répondait pas aux questions posées, et refusait de rentrer dans le détail. Tactique ? Incompétence ? la question reste ouverte pour certains. Sarkozy donne tout de même une impression de connaissance des dossiers plus flagrante.
    Sur quasiment tout les sujets, Royal propose une discussion entre les partenaires sociaux. Un peu court comme politique, non ? Il ne me semble pas que ce soit les syndicats qui sont les candidats à  la présidentielle…
    J’ai surtout vu dans ce débat l’opposition entre l’idéologie et le pragmatisme, entre les voeux pieux et la volonté, entre l’incantation socialisante et le libéralisme modéré.
    Vous me direz que je suis partisan ? oui, c’est vrai : je suis toujours partisan de la raison, du pragmatisme, de la vérité au-dessus de l’idéologie, de la compétence et de la culture du résultat. Et c’est pour ça que j’espère que le vainqueur, au final, ce sera Sarkozy, qui porte ces valeurs.

  • Vivement le débat Sarkozy-Royal !

    Vivement ce soir ! Le débat Sarkozy-Royal est un évenement intéressant à  suivre, dans la mesure où il n’y avait pas eu de débat avant le second tour en 2002 (déni démocratique de Chirac). Espérons qu’il permettra à  tout le monde de conforter ou de modifier son choix, et aux indécis de se décider. Je pense que sur beaucoup de sujets, Sarkozy et Royal seront d’accords, au moins sur les grands principes.
    A côté des déclarations convenues sur l’Euro fort, et les parachutes dorés, un brin démagos, je pense que les quatres plus grosses différences sur lesquelles l’incohérence – ou du moins l’inconfort idéologique – de la position de Royal ressortira le plus seront les suivantes :

    • le travail : Royal s’obstine sur les 35 heures, quand Sarkozy veut en sortir ; Royal devra par ailleurs expliquer comment on augmente le coût du travail tout en diminuant le chômage
    • l’international : la position compliquée de Royal vis-à -vis des USA (notamment à  cause de son électorat d’extrême-gauche, alter-mondialiste et anti-Bush) devrait l’amener à  se positionner face à  un Sarkozy plus cohérent sur cette question. La Turquie pourrait être un point de désaccord profond entre les deux.
    • la fonction publique : Sarkozy propose de réduire le nombre de fonctionnaires pour participer à  la réduction de la dette et à  l’amélioration du service public. Là  aussi, le débat devrait être houleux : Royal, enchainée à  son électorat de gauche fortement ancré dans la fonction publique, dansera sur des charbons ardents
    • l’immigration : Royal devra défendre sa position droit-de-l-hommiste consistant à  adopter une posture généreuse, mais irresponsable (régularisation massive non contrôlée). Sarkozy qui a plus réfléchi sur la question devrait être plus à  l’aise, parce que décomplexé.

    Voyez-vous d’autres points majeurs de désaccord ? En tout cas, nous on sera en famille pour regarder le débat, avec une bonne bouteille de vin et une pizza ! Et vous ?

  • Vers un parti social-démocrate français ?

    Grosse participation et chute des extrêmes

    La participation a été plus forte que jamais, les extrêmes ont été plus bas que jamais : vive la démocratie ! Voilà  les résultats définitifs :

    1. Sarkozy : 31,1%
    2. Royal : 25,8%
    3. Bayrou : 18,5%
    4. Le Pen : 10,5%
    5. Besancenot : 4,1%
    6. Villiers : 2,2%
    7. Buffet : 1,9%
    8. Voynet : 1,6%
    9. Laguiller : 1,3%
    10. Nihous : 1,1%
    11. Bovet :1,3%
    12. Schivardi : 0,3%

    Victoire de Sarkozy au second tour ?

    Faisons l’addition bêtement : la moitié des électeurs de Bayrou vont à  Sarkozy, et l’autre à  Royal ; répartissons ensuite les extrêmes et petits partis sur leur allié « naturel ». On obtient le score suivant pour le second tour :
    Sarkozy : 54,1%
    Royal : 45,5%
    Bien sûr, des calculs savants montreront certainement un écart plus réduit…mais l’essentiel, c’est que, pour l’instant Sarkozy est en tête, et que Royal doit refaire son retard. Je doute qu’elle y parvienne. En effet, hier, lors de la soirée télévisée (je regardais TF1), j’ai été surpris par ces deux faits surprenants :

    • l’absence des lieutenants de Royal, et le niveau très bas de ceux qui étaient présents ; J’ai vu Fillon, Bertrand, Borloo, tous très bons…côté Royal, je n’ai vu que Hollande et Fabius (l’homme à  la veste bi-face) : où étaient les Drey, les Montebourg ? L’équipe me semble beaucoup plus solide du côté de Sarkozy
    • L’incroyable problème de diction de Royal : c’est extraodinaire de voir la différence entre Bayrou et Sarkozy, qui semblent penser ce qu’ils disent et y mettre de la sincérité et de la conviction, et Royal, qui parle comme un robot, et semble ne pas même comprendre ce qu’elle dit (je sais que ce n’est pas le cas, mais quelle extraodinairement mauvaise communicatrice !)

    Vers un parti social-démocrate ?

    En plus de cette impression de nullité du PS, l’intervention de Cavada (UDF) a consisté à  dire que la force politique de l’UDF était « démocratique » et « sociale », en insistant sur ces deux mots. De là  à  dire que certains pensent à  la création d’un nouveau parti de gauche, social-démocrate (comme toutes les gauches européennes), à  partir de l’UDF et des transfuges PS intelligents (Kouchner, Rocard et autres), il n’y a qu’un a pas, que j’aimerais bien voir franchi. Cela permettrait de laisser les restes du PS croupir avec leur copains d’extrême gauche, tous plus pitoyables les uns que les autres, et redonner au bipartisme toute sa force : la droite française a fait son renouveau avec Sarkozy, à  quand celui de la gauche ?

  • La France retient son souffle…

    Après une campagne tendue, et paradoxale (la parole s’est libérée, mais nous avons eu peu de débats), le premier tour arrive enfin ! Demain, nous saurons qui sera au deuxième tour. Tandis que les supporters du PS et de l’UMP redoutent la présence de Bayrou au second tour, Fiducial publie les résultats du dernier sondage IFOP, réalisé auprès de 952 personnes, du 17 au 19 avril (info trouvée sur « Aux Innocents les mains vides« ) :

    Nicolas Sarkozy reste en tête des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle à  28% (=*), tandis que Ségolène Royal avec 22,5% (=*) devance toujours François Bayrou à  20% (+1*). Avec 13% (+0,5*) des intentions de vote, Jean-Marie Le Pen arriverait en quatrième position.
    (*) écarts par rapport à  la vague réalisée pour Paris Match du 14 au 18 avril

    Le plus probable est donc Sarkozy-Royal, avec des surprises possibles.
    J’aime bien la perspective de ce dénouement partiel : les choses vont drôlement se clarifier.
    J’ai hâte d’être demain pour voir le résultat ; à  19h, je me colle devant la télé, nous serons entre amis pour voir ça : et vous ?
    Attendez-vous ces résultats avec impatience ?

  • Ségolène Royal : interventionnisme, démagogie et quelques silences en forme d’aveux

    Hier soir, comme beaucoup de Français j’imagine, j’ai regardé la prestation de Ségolène Royal sur TF1. Si je devais résumer, je dirais qu’elle nous a servi un vaste foutoir de bons sentiments et de promesses sans réelle assise économique. Voyons plus en détail.

    Interventionnisme

    Ségolène Royal est bien dans la droite ligne des politiciens qui surtout ne veulent pas restreindre le rôle de l’Etat, et ses domaines d’intervention. En voilà  trois exemples abordés hier :

    • augmentation du SMIC et des autres salaires par intervention de l’état : les entreprises n’auront bientôt plus qu’à  suivre une grille des salaires fournie par le Ministère du Travail : vive la planification !
    • l’annonce de la réquisition des logements inoccupés par l’Etat est une atteinte à  la propriété : mais il vrai que nous devons tout mettre en commun pour le bien général : vive le communisme !
    • l’annonce d’empêcher les licenciements dans les entreprises qui font des profits ; les patrons peuvent être plus cool maintenant : l’Etat providence va gérer leur boîte à  leur place (il est vrai que l’Etat a depuis longtemps fait ses preuves en tant que gestionnaire et stratège !)

    La position du curseur qui définit le rôle que doit prendre l’Etat dans la force de ses interactions avec le marché a été clairement annoncée hier soir : interventionnisme forcené. Il est vrai que c’est ce que les Français voulaient entendre, tant ils sont habitués à  systématiquement se tourner vers l’Etat pour chaque problème de la vie.

    Démagogie

    Si la démagogie est l’art de flatter les gens en leur disant ce qu’ils veulent entendre, et la rouerie l’art d’utiliser l’habilité de la parole jusqu’au mensonge, alors Ségolène Royal est une sacrée démagogue, voire une menteuse. Dire tout et son contraire dans un intervalle de trois minutes, c’est ce qu’elle a fait à  plusieurs reprises hier :

    • augmenter le SMIC et diminuer le chômage (voir mon billet précédent)
    • il faut diminuer la dette de l’Etat Français, mais par contre, on ne touche pas aux fonctionnaires !
    • à  propos des OGM : il faut faire dela recherche sur les OGM, car ils peuvent apporter beaucoup, en terme de santé et d’environnement, mais José Bové a eu raison de faucher des champs d’OGM (contre ce que la justice vient pourtant de décider)
    • quant au progrès technique, il détruit des emplois, mais il crée des emplois (dans la même phrase!)

    N’oublions pas que la cohérence du discours, allant avec une utilisation saine de la raison, comporte le principe de non-contradiction : dois-je en conclure que Ségolène Royal, hier ne s’adressait pas à  la raison ?

    Quelques silences en forme d’aveux

    Certains sujets importants n’ont pas été abordés, et qu’ils aient donné lieu à  des questions ne change pas grand-chose :

    • la pérennité du système de retraite a fait l’objet de la première question et Ségolène Royal, au lieu de répondre sur le fond de la question (l’âge des départs à  la retraite) a préféré botter en touche et parler du montant des petites retraites
    • un intervenant, étudiant en chimie, a évoqué les émeutes de l’hiver 2005 : là  encore, silence sur ces évènements graves et sur leurs causes
    • en enfin le clou du spectacle : personne n’a abordé les 35 heures ! Ségolène Royal, selon moi, avait pourtant le devoir de clarifier sa position sur ce point précis…

    Ca fait franchement froid dans le dos !

    Profondeur des vues journalistiques

    Pour finir, il faut décerner la palme du ridicule à  PPDA, dont le rôle est pourtant bien passif dans ce type rendez-vous : les seules interventions qu’il a faite pour rappeler des questions posées, et que Mme Royal avait oublié portaient sur … les 35 heures ? les banlieues ? l’inégalité de traitement homme/femme au travail ? le coût de la main d’oeuvre ? NON ! PPDA est intervenu pour relancer sur deux points essentiels de la campagne présidentielle, et cruciaux pour l’avenir de la France :

    • le remaniement en cours de l’équipe de Ségolène Royal, mais sur les gens, hein ?
    • est-ce que M. Hollande aura un poste et si oui, lequel ?

    Merci pour ces interventions de journaliste « peopolitique », on s’en serait passé, et j’aurais pour ma part préféré qu’il relance Mme Royal sur les émeutes…
    Pour finir sur une note d’humour, le monsieur qui a posé la question concernant le futur poste de Hollande en cas de victoire de Royal, l’a tourné de la sorte — vous me direz que j’ai l’esprit mal tourné, et c’est peut être vrai! – :

    Quelle sera la position de M. Hollande?
    :mrgreen:

    Posée à  la femme de l’intéressé, c’est une question qui ne manque pas de piquant ; ça m’a bien fait marrer. Il n’y a que les propos de Ségolène qui auraient pu être aussi drôles, s’ils n’avaient pas été aussi pathétiques.