J’aimerais que quelqu’un, avant les élections présidentielles, aie fait une photographie de tous les blogs, de tous les discours « anti-sarko » que l’on pouvait lire ou entendre (j’ai moi-même mis de côté un article de Marianne sur Sarkozy qui résume beaucoup de choses…). Et que nous puissions ressortir à leurs auteurs – maintenant et/ou dans un an – le flot d’âneries que l’on a pu entendre, la montagne de paroles excessives, la somme de fantasmes déversés dans les médias. La désinformation – heureusement – n’a pas pris : les français ont compris que Sarkozy n’était pas l’espèce de dictateur en puissance que certains décrivaient, mais bien l’homme politique volontaire et pragmatique qu’il semblait être – et qu’il est. Alors, bien sûr, ses adversaires continuent de vouloir voir dans chacune de ses actions une menace, se coupant par là du peu d’électeur qui leur restent…Le PS dénonçait hier la présidence « absolue » de N. Sarkozy, s’enfonçant encore un peu plus dans l’attitude stérile consistant à critiquer l’adversaire plutôt qu’à faire des propositions politiques alternatives et réalistes. Attitude stérile qui est un aveu plus qu’une posture, à mon avis.
Alors, bien sûr, nous jugerons de l’action de Sarkozy et de Fillon sur résultats ; mais on peut dès à présent affirmer que les grands perdants de l’élection sont ceux qui pratiquent la caricature plus que la réflexion. Cette élection a été passionnée et raisonnable. C’est la force de la vérité que de pouvoir marier la passion des débats contradictoires à l’émergence – fragile et indispensable – de la raison.
Catégorie : 🏛️ Politique
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O๠est la dictature ?
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Les mots creux
J’ai été frappé de constater que, suite à la mise en place d’un gouvernement jeune, mixte et orienté vers l’action, la gauche n’a rien de trouvé de mieux que de contester l’ouverture qu’a représenté l’arrivée en son sein de personnalité de gauche ou du centre. Toujours le même combat stérile, sur des mots creux, de ceux qui n’ont plus d’idées à proposer. Qui a dit qu’un gouvernement se doit d’être d’ouverture ? Seuls le PS trouve matière à discuter dans cette expression : ce que les français attendent du nouveau gouvernement, ce n’est pas qu’il soit d’ouverture, c’est qu’il soit d’action, et qu’il fasse ce qui a été annoncé. La raclée aux législatives semble plus que claire, et elle sera autant le fruit du prolongement naturel de l’élection présidentielle, que de la nullité du parti socialiste. Un membre du PS dans le gouvernement ? Au lieu de s’en glorifier, et d’être fier du membre du PS qui va excercer un pouvoir, on l’exclue du parti. Singulière ouverture d’esprit de la part de ceux qui passent leur temps à critiquer le manque d’ouverture de leurs adversaires.
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Polémique autour des vacances de Sarkozy : critique fondée ou bruit médiatique ?
Je ne m’étais pas trop tenu au courant pendant ce long week-end sur la polémique liée aux vacances de Sarkozy, près de Malte, sur un yacht appartenant à Vincent Bolloré. Mais comme Pap’ m’a donné son avis là -dessus dans un mail, je met un billet pour permettre à ceux qui le veulent de donner leur avis sur cette question (Pap’, je compte sur toi pour expliquer en commentaire ton point de vue, parce que je ne suis pas d’accord avec toi !). Sarkozy a déjà expliqué qu’il était hors de question qu’il s’explique plus longtemps là -dessus.
Deux approches se confrontent : je liste ci-dessous des arguments qui me semblent recevables (pour et contre, en gros)…A vous de donner votre avis et participer à la discussion !
Des arguments que l’on doit retrouver dans la bouche de ceux qui critiquent ce choix de vacances…- Partir en Jet sur un Yacht ne donne pas un signal très fort quant au « serrage de ceinture » à venir si l’on veut redresser l’économie : l’étalage de luxe était-il nécessaire, à ce moment précis de l’histoire ?
- Le jet n’est pas très écologique, le yacht non plus : quid des belles déclarations sur le CO2 ?
- Le propriétaire du Yacht (Bolloré) est un puissant investisseur/entrepreneur et ce n’est pas très habile pour désamorcer les critiques de ceux qui dénoncent la collusion entre pouvoir politique et financier
…et des arguments que l’on doit retrouver dans la bouche de ceux qui approuvent, ou s’en tapent, de ce choix de vacances :
- Dans la mesure où ce n’est pas l’argent du contribuable qui finance ces vacances, Nicolas Sarkozy ne fait-il pas ce qu’il veut, avec qui il veut et comme il l’entend ?
- Etre ami avec quelqu’un de puissant financièrement ne veut pas dire qu’on est à sa botte : un homme politique, non seulement ne doit et ne peut pas éviter les puissances financières, mais se doit de les connaitre !
- Sarkozy est plus calculateur que ne semblent le penser ses villipendeurs : peut-être est-ce aussi le signal donné par quelqu’un qui ne se cache pas, qui assume ses amis (puissants ou pas), et qui veut changer l’image de la réussite financière ?
- A trop discuter tout le temps sur des symboles et des images, on oublie de parler du fond : gardons notre esprit critique pour juger de la politique et des actes de Sarkozy, plutôt que de son lieu de vacances ou son mode de locomotion !
Ma position là -dessus est claire : je m’en fous complètement et très sincèrement du lieu de vacances de Nicolas Sarkozy, à partir du moment où c’est son argent qu’il dépense ! Et je pense que les critiques portant sur le fait que le Yacht appartient à Bolloré sont infondées. A force de critiquer systématiquement les relations existantes (et nécessaires) entre politique et secteur privé, on finit par cacher les choses, et à rendre suspect toute forme de relation. Ce qui est condamnable, ce sont les abus de pouvoir, le copinage caractérisé. Oui au lobbying, oui à l’établissement de règles claires et strictes pour éviter les erreurs commises dans le passé, mais non à l’hypocrisie : c’est normal et inévitable que les politiciens connaissent bien les grands patrons des médias, de l’industrie et de la finance. Ce qui est critiquable et anormal, c’est s’ils en abusent !
Pour résumer ma pensée : je n’aurais pas fait comme Sarkozy, mais ça ne me choque pas qu’il fasse ça ! c’est du domaine de la liberté individuelle, non ?
Et vous, que pensez-vous de ces vacances luxueuses de notre nouveau président ? Etes-vous choqués ? Approuvez-vous sa conduite ? vous-en foutez vous complètement ? -
Sarkozy président : la France tête haute !
Conformément aux prévisions des sondages, et surtout conformément au souhait d’une majorité de français, Nicolas Sarkozy a été élu président de la République avec 53% des suffrages !
Trois points importants à souligner, selon moi :- la participation importante et l’écart entre les deux candidats permet de penser qu’une majorité nette devrait suivre aux législatives : la politique annoncée par Sarkozy sera mise en oeuvre ; ce qui est une excellente nouvelle pour tout démocrate qui se respecte…
- le discours de Sarkozy, hier soir, était très orienté vers l’international, et cela aussi c’est une bonne nouvelle : que la France reprenne une place importante sur la scène internationale, en arrêtant d’esquiver les problèmes, voilà une nouvelle importante pour tous ceux qui sont attachés à la France, à ses valeurs. Nous n’allons plus nous contenter des pseudo-politiques étrangères menées pendant les dernières decénnies, faites de soumissions et de silences, et de manque de courage face aux problèmes du monde moderne.
- les interventions de Dominique Strauss-Kahn et Bernard Kouchner laissaient entrevoir une vraie refondation de la gauche, dont la reconstruction (je cite Kouchner) passera par une réorientation « non pas vers l’extrême gauche, mais le centre ». Tout cela devrait permettre – enfin – d’avoir en France une gauche social-démocrate, moderne ; et de mesurer le peu de différence qu’il restera entre cette gauche moderne et la politique proposée par Sarkozy
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Idéologie incompétente contre pragmatisme volontaire
Fameux débat hier soir ! Le débat n’a pas été trop lissé, je trouve. Les commentateurs soulignent la combativité de Royal et la mise sur la défensive de Sarkozy (les pro-Royal), d’autres la perte de sang-froid de Royal et le Zen de Sarkzoy (les pro-Sarkozy). J’ai personnellement eu beaucoup plus l’impression d’un rouleau compresseur qui écrasait une brindille, ou un courant d’air.
J’ai noté pour ma part l’excellente gestion du temps de Sarkozy qui – dès le début – a réussi à gagner quelques minutes de temps de paroles qu’il a systématiquent conservées et qui lui permettaient, sur tous les sujets, de commencer par donner sa vision, laisser Royal parler, puis conclure. Deux interventions sur chaque sujet pour encadrer celle de Royal, avec un temps total identique : chapeau !
Nous avons noté également trois petites entorses aux règles CSA : deux fois on a aperçu Royal pendant que Sarkozy parlait, et une fois PPDA a dit à Royal « oui, mais si vous ne répondez pas aux questions… ».
Ce qui me semble plus important, c’est que sur quasiment tous les sujets, Royal ne répondait pas aux questions posées, et refusait de rentrer dans le détail. Tactique ? Incompétence ? la question reste ouverte pour certains. Sarkozy donne tout de même une impression de connaissance des dossiers plus flagrante.
Sur quasiment tout les sujets, Royal propose une discussion entre les partenaires sociaux. Un peu court comme politique, non ? Il ne me semble pas que ce soit les syndicats qui sont les candidats à la présidentielle…
J’ai surtout vu dans ce débat l’opposition entre l’idéologie et le pragmatisme, entre les voeux pieux et la volonté, entre l’incantation socialisante et le libéralisme modéré.
Vous me direz que je suis partisan ? oui, c’est vrai : je suis toujours partisan de la raison, du pragmatisme, de la vérité au-dessus de l’idéologie, de la compétence et de la culture du résultat. Et c’est pour ça que j’espère que le vainqueur, au final, ce sera Sarkozy, qui porte ces valeurs. -
Vivement le débat Sarkozy-Royal !
Vivement ce soir ! Le débat Sarkozy-Royal est un évenement intéressant à suivre, dans la mesure où il n’y avait pas eu de débat avant le second tour en 2002 (déni démocratique de Chirac). Espérons qu’il permettra à tout le monde de conforter ou de modifier son choix, et aux indécis de se décider. Je pense que sur beaucoup de sujets, Sarkozy et Royal seront d’accords, au moins sur les grands principes.
A côté des déclarations convenues sur l’Euro fort, et les parachutes dorés, un brin démagos, je pense que les quatres plus grosses différences sur lesquelles l’incohérence – ou du moins l’inconfort idéologique – de la position de Royal ressortira le plus seront les suivantes :- le travail : Royal s’obstine sur les 35 heures, quand Sarkozy veut en sortir ; Royal devra par ailleurs expliquer comment on augmente le coût du travail tout en diminuant le chômage
- l’international : la position compliquée de Royal vis-à -vis des USA (notamment à cause de son électorat d’extrême-gauche, alter-mondialiste et anti-Bush) devrait l’amener à se positionner face à un Sarkozy plus cohérent sur cette question. La Turquie pourrait être un point de désaccord profond entre les deux.
- la fonction publique : Sarkozy propose de réduire le nombre de fonctionnaires pour participer à la réduction de la dette et à l’amélioration du service public. Là aussi, le débat devrait être houleux : Royal, enchainée à son électorat de gauche fortement ancré dans la fonction publique, dansera sur des charbons ardents
- l’immigration : Royal devra défendre sa position droit-de-l-hommiste consistant à adopter une posture généreuse, mais irresponsable (régularisation massive non contrôlée). Sarkozy qui a plus réfléchi sur la question devrait être plus à l’aise, parce que décomplexé.
Voyez-vous d’autres points majeurs de désaccord ? En tout cas, nous on sera en famille pour regarder le débat, avec une bonne bouteille de vin et une pizza ! Et vous ?