Retour sur les conclusions d’un important rapport du NIPCC, intitulĂ© « C’est la nature et non l’activitĂ© humaine qui dĂ©termine le climat ». On y apprend comment le GIEC (IPCC en anglais) prĂ©sente dans ses rapports un avis orientĂ©, faisant fi de la plus Ă©lĂ©mentaire rigueur scientifique. Les conclusions du NIPCC sont claires : lâaccroissement du CO2 atmosphĂ©rique nâest pas responsable du rĂ©chauffement climatique. Et les rĂšglements adoptĂ©s pour lutter contre le rĂ©chauffement climatique sont inutiles.
J’avais dĂ©jĂ Â eu l’occasion ici d’exprimer mon scepticisme vis-Ă Â -vis des « thĂ©ories » catastrophistes du GIEC. Et vis-Ă Â -vis de tous ceux, politiciens et idĂ©ologues, qui veulent utiliser des pseudo-messages scientifiques pour amener de l’eau Ă Â leur moulin. Sans aucun scepticisme : ils assĂšnent des convictions, plus qu’ils ne font oeuvre de diffusion d’informations.
Vincent BĂ©nard a fait l’autre jour un article pour faire un lien[1. Rubin a dĂ©jĂ Â fait suivre l’info. CoĂŻncidence ? Aymeric, au mĂȘme moment, a publiĂ© un article intitulĂ© « La planĂšte va trĂšs bien, merci. »] vers le rapport du NIPCC. Qu’est-ce que le NIPCC, me direz-vous ?
L’IPCC et le GIEC
Quel titre barbare ! Bon, tout le monde a au moins une fois entendu parler du GIEC[2. La page du GIEC prĂ©cise que sa mission est « dâĂ©valuer, sans parti pris et de façon mĂ©thodique, claire et objective, les informations dâordre scientifique, technique et socio-Ă©conomique qui nous sont nĂ©cessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liĂ©s au changement climatique dâorigine humaine, cerner plus prĂ©cisĂ©ment les consĂ©quences possibles de ce changement et envisager dâĂ©ventuelles stratĂ©gies dâadaptation et dâattĂ©nuation. »] (Groupe dâexperts Intergouvernemental sur lâEvolution du Climat). C’est le groupe qui publie rĂ©guliĂšrement un rapport sur le rĂ©chauffement climatique, avec pour but de proposer des pistes d’actions aux dĂ©cideurs. Tout le fatras politiquement correct Ă Â propos du CO2 vient de ces rapports. En anglais, le GIEC s’appelle IPCC : Intergovernmental Panel on Climate Change. D’ailleurs, c’est l’inverse : c’est l’IPCC qui, en français, s’appelle GIEC.
NIPCC, et le rapport « C’est la nature, et non l’activitĂ© humaine, qui dĂ©termine le climat »
Le NIPCC, c’est le Nongovernmental International Panel on Climate Change. Non-GIEC, en français. Le NIPCC vient de publier un rapport trĂšs complet[3. EditĂ© par Fred Singer, scientifique, et qui dirige SEPP] « Nature, Not Human Activity, Rules the Climate« , tĂ©lĂ©chargeable gratuitement. Ce que Vincent BĂ©nard nous signalait, c’Ă©tait que ce rapport a Ă©tĂ© intĂ©gralement traduit[4. traduction de Jean Martin, Jean-Michel Reboul et FrĂ©dĂ©ric Sommer] et est disponible en français sur l’excellent site PensĂ©e Unique ! Je ne peux que vous conseiller d’aller le tĂ©lĂ©charger et le lire : c’est trĂšs bien Ă©crit, direct, simple Ă Â comprendre, et il souffle dans ce texte un esprit de scepticisme et de rigueur intellectuelle qui fait plaisir. Comme je sais que vous n’avez pas forcĂ©ment le temps de tout lire, je vous livre quelques passages intĂ©ressants de l’introduction et de la conclusion.
Avant-Propos : position honteusement orientée du GIEC
Dans son
discours Ă Â la ConfĂ©rence des Nations Unies sur le Climat du 24 septembre 2007, le Dr Vaclav Klaus, PrĂ©sident de la RĂ©publique TchĂšque, a dĂ©clarĂ© que le dĂ©bat scientifique sur le changement climatique serait grandement amĂ©liorĂ© si le monopole actuel et le point de vue orientĂ© de l’International Panel on Climat Change (IPCC en Anglais, GIEC en Français) Ă©tait supprimĂ©. Il rĂ©itĂ©ra cette demande que l’ONU organise un groupe de travail indĂ©pendant et publie deux rapports contradictoires. C’est trĂšs exactement ce que fait le Non Intergouvernemental Panel on Climate change (The NIPCC, Le Non-GIEC). Il s’agit d’une analyse indĂ©pendante Ă Â partir des rĂ©sultats publiĂ©s dans la littĂ©rature scientifique revue par les pairs â examinĂ©e sans a priori ni sĂ©lection. Cette analyse incorpore de nombreux rĂ©sultats de recherche ignorĂ©s par l’IPCC en y ajoutant des rĂ©sultats scientifiques devenus accessibles aprĂšs la date de clĂŽture de Mai 2006, fixĂ©e par l’IPCC. L’IPCC est prĂ©programmĂ© dans le but de fournir des rapports qui vont dans le sens de l’hypothĂšse du rĂ©chauffement climatique gĂ©nĂ©rĂ© par les activitĂ©s humaines et celui du contrĂŽle des Ă©missions de gaz Ă Â effets de serre, tels qu’ils ont Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s dans le TraitĂ© du Climat du Globe. Le rĂ©sumĂ© de l’IPCC de 1990 ignora totalement les rĂ©sultats des mesures satellitaires parce qu’ils ne montraient aucun rĂ©chauffement. Le rapport de l’IPCC de 1995 fut rendu cĂ©lĂšbre par le fait que des modifications y furent introduites, aprĂšs qu’il ait Ă©tĂ© approuvĂ© par les scientifiques. Ces modifications visaient Ă Â donner l’impression d’une influence humaine. Le rapport 2001 de l’IPCC qui affirmait que le vingtiĂšme siĂšcle prĂ©sentait « un rĂ©chauffement inhabituel » reposait sur la « courbe en crosse de hockey »[5. page 8 du rapport du NIPCC : « L’une des (preuves du rĂ©chauffement climatique) Ă©tait un article sur la dĂ©nommĂ©e « Crosse de Hockey » qui est une analyse d’indicateurs variĂ©s qui proclamait que le vingtiĂšme siĂšcle Ă©tait le plus chaud des 1000 derniĂšres annĂ©es. Par la suite, on dĂ©couvrit que cet article reposait sur une analyse statistique basĂ©e sur des erreurs fondamentales. L’IPCC soutint aussi un article qui affirmait que le rĂ©chauffement antĂ©rieur Ă Â 1940 Ă©tait d’origine humaine et causĂ© par les gaz Ă Â effet de serre. De mĂȘme, ce travail contenait des erreurs fondamentales d’analyse statistique. La rĂ©ponse du SEPP au (GIEC) fut un livret publiĂ© en 2002 et intitulĂ© « Le Protocole de Kyoto n’a pas de fondement scientifique » [SEPP 2002]. »], Ă Â prĂ©sent discrĂ©ditĂ©e. Le dernier rapport de l’IPCC de 2007 minimisa complĂštement la contribution de l’activitĂ© solaire au changement climatique alors que celle-ci est probablement capable de dominer toute contribution d’origine humaine.
Frederick Seitz[6. décédé en mars 2008, il
était professeur émerite de la Rockfeller University, et ancien président de la société de Physique Américaine]
Principales conclusions du NIPCC
Trois questions posĂ©es, et les Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse associĂ©s. Je recopie ici intĂ©gralement les conclusions : il me semble qu’elles sont importantes, claires et relativement faciles Ă Â comprendre. Bonne lecture !
Trois questions :
Les principaux problÚmes pour les décideurs dans le débat du réchauffement climatique sont les suivants :
- est-ce que la tendance au réchauffement est réelle et significative?
- quelle est la part des causes naturelles dans ce rĂ©chauffement et quelle est la part imputable aux gaz Ă Â effet de serre (GES) d’origine anthropogĂ©nique ?
- est-ce que ce réchauffement sera dommageable ou bénéfique à  la vie des plantes, des animaux et au développement de la civilisation humaine ?
Et voici quelques éléments de réponses de la conclusion de cet excellent rapport :
- L’amplitude du rĂ©chauffement rĂ©cent â le sujet du point n°1 â apparaĂźt ĂȘtre moins importante que celle gĂ©nĂ©ralement prĂ©sentĂ©e par l’IPCC et les mĂ©dias. […] Les seules observations fiables viennent de stations mĂ©tĂ©o embarquĂ©es dans les satellites et celles-ci ne montrent aucun rĂ©chauffement depuis 1998.
- Ce rapport dĂ©montre donc que la contribution des Ă©missions de GES au rĂ©chauffement actuel est insignifiante. En utilisant les donnĂ©es du GIEC publiĂ©es dans le rapport CCSP nous avons pu montrer que les tempĂ©ratures observĂ©es sont en contradiction flagrante avec les modĂ©lisations numĂ©riques basĂ©es sur les Ă©volutions des GES. Il est curieux de constater que l’IPCC n’ait jamais fait de telles comparaisons, sinon il aurait dĂ» aboutir aux mĂȘmes conclusions, Ă Â savoir : le rĂ©chauffement actuel est principalement d’origine naturelle plutĂŽt qu’anthropogĂ©nique. Au contraire, l’IPCC campe sur ses positions Ă Â propos du rĂ©chauffement global, alors que les « preuves Ă©videntes » ne rĂ©sistent pas Ă Â un examen minutieux.
- Nous avons montrĂ© que l’Ă©volution des tempĂ©ratures du vingtiĂšme siĂšcle n’est nullement exceptionnelle et que des pĂ©riodes de rĂ©chauffement de plus fortes amplitudes sont rĂ©pertoriĂ©es dans un passĂ© historique et tout cela sans consĂ©quences catastrophiques.
- Nous avons aussi discutĂ© les nombreuses imperfections des modĂšles quant Ă Â leurs possibilitĂ©s de simuler ce qui se passe rĂ©ellement dans l’atmosphĂšre.
- Si la contribution au rĂ©chauffement climatique des GES anthropogĂ©niques est rĂ©ellement insignifiante, pourquoi les modĂšles calculent-ils de fortes Ă©lĂ©vations futures de tempĂ©ratures, en se basant sur des sensibilitĂ©s climatiques aussi Ă©levĂ©es ? La raison probable est que les modĂšles nĂ©gligent des rĂ©troactions nĂ©gatives qui ont cours dans l’atmosphĂšre. Des observations satellitaires rĂ©centes montrent que les distributions de la vapeur d’eau dans l’atmosphĂšre peuvent produire de telles rĂ©troactions nĂ©gatives.
- Si le rĂ©chauffement actuel n’est pas liĂ© aux GES, quelles sont les causes naturelles qui peuvent produire les changements de tempĂ©ratures observĂ©s pendant les pĂ©riodes historiques prĂ©industrielles ? Des observations empiriques montrent que les principales causes des variations de tempĂ©rature Ă Â l’Ă©chelle dĂ©cennale sont liĂ©es Ă Â l’activitĂ© solaire qui module le rayonnement cosmique lui mĂȘme responsable en grande partie des variations de la nĂ©bulositĂ© atmosphĂ©rique. Des publications rapportent Ă©galement que les rayons cosmiques sont responsables de changements climatiques majeurs pendant les derniers 500 millions d’annĂ©es de l’histoire palĂ©o-climatique de la Terre.
- La troisiĂšme question concerne les effets et consĂ©quences d’un rĂ©chauffement mineur. Une des catastrophes majeure associĂ©e au rĂ©chauffement futur est rĂ©putĂ©e ĂȘtre le relĂšvement rapide du niveau de la mer ; mais mĂȘme l’IPCC a revu ses chiffres Ă Â la baisse. Nous avons montrĂ© qu’il n’y aura aucune accĂ©lĂ©ration de la vitesse de remontĂ©e du niveau de la mer et ceci mĂȘme en cas de rĂ©chauffement d’une durĂ©e de plusieurs dizaines d’annĂ©es, que ce rĂ©chauffement soit naturel ou anthropogĂ©nique.
- Par ailleurs, on peut noter que les effets d’un accroissement conjoint des tempĂ©ratures et de la teneur en CO2 de l’air sont plutĂŽt bĂ©nĂ©fiques, puisqu’ils favorisent non seulement la croissance des cultures et des forĂȘts, mais aussi la santĂ© humaine. L’acidification des ocĂ©ans n’est pas considĂ©rĂ©e comme Ă©tant un problĂšme, comme cela est indiquĂ© par les observations disponibles. AprĂšs tout, les teneurs en CO2 de l’air ont atteint des valeurs de prĂšs de vingt fois celles d’aujourd’hui et cela Ă Â diverses pĂ©riodes des 500 millions d’annĂ©es qu’a durĂ© le PhanĂ©rozoĂŻque. Le climat pendant ces pĂ©riodes Ă©tait remarquablement stable, sans dĂ©rapage ni emballement liĂ©s Ă Â l’effet de serre, ce qui indique l’existence de rĂ©troactions nĂ©gatives trĂšs efficaces.
- Si pour une raison quelconque un rĂ©chauffement mineur devait se produire, comme celui de l’Optimum MĂ©diĂ©val aux alentours du douziĂšme siĂšcle par exemple, ou mĂȘme comme celui de l’optimum climatique de l’HolocĂšne il y a 6000 ans caractĂ©risĂ© par des tempĂ©ratures encore plus Ă©levĂ©es, les consĂ©quences n’en seraient pas nĂ©gatives. Au contraire, elles seraient bĂ©nĂ©fiques (Lamb 1982, et fig. 26).
Implications pour les décideurs
La conclusion se termine avec les implications pour les décideurs :
- Nos observations penchent pour un rĂ©chauffement modĂ©rĂ© avec des consĂ©quences bĂ©nĂ©fiques pour l’humanitĂ© et les divers biotopes terrestres. Ceci devrait avoir pour consĂ©quence de stopper les dĂ©cisions suivantes : les divers schĂ©mas proposĂ©s pour contrĂŽler les Ă©missions de CO2 Ă©manant du protocole de Kyoto, les propositions aux US pour des actions locales ou fĂ©dĂ©rales, et l’Ă©laboration d’un traitĂ© international devant succĂ©der Ă Â celui de Kyoto ne sont ni nĂ©cessaires ni utiles, et dilapideraient des ressources qui seraient plus judicieusement utilisĂ©es Ă Â rĂ©gler les vrais problĂšmes des sociĂ©tĂ©s actuelles [Singer, Revelle and Starr 1991 ; Lomborg 2007].
- MĂȘme si une part substantielle du rĂ©chauffement climatique Ă©tait liĂ©e aux GES – et ce n’est pas le cas â toute tentative de contrĂŽle des Ă©missions de ceux-ci aurait des rĂ©sultats insignifiants. Par exemple, le protocole de Kyoto â mĂȘme si tous les Ă©tats membres appliquaient les mesures Ă Â la lettre â ne ferait baisser les tempĂ©ratures de 2050 que de 0,02°C seulement (recalculĂ© d’aprĂšs Parry et al. 1998), une variation de tempĂ©rature indĂ©tectable.
En rĂ©sumĂ© : ce rapport NIPCC contredit la principale conclusion du rapport du GIEC qui affirme que le rĂ©chauffement notĂ© depuis 1979 est trĂšs probablement causĂ© par lâĂ©mission des GES anthropogĂ©niques. En dâautres termes, lâaccroissement du CO2 atmosphĂ©rique nâest pas responsable du rĂ©chauffement climatique. Les rĂšglements adoptĂ©s pour lutter contre le rĂ©chauffement climatique sont inutiles. Il est regrettable que le dĂ©bat public concernant les changements climatiques, alimentĂ© par les erreurs et les exagĂ©rations du rapport du GIEC, se soit Ă©loignĂ© autant de la vĂ©ritĂ© scientifique. La science est plutĂŽt embarrassĂ©e par ce tapage mĂ©diatique alors que la raison devrait dominer ce dĂ©bat aux consĂ©quences importantes.
Pour finir, une citation du site de Jean Martin, qui a fait ce remarquable travail de traduction :
A la diffĂ©rence de certains, je ne crois pas que la fin justifie les moyens, mĂȘme si l’on pense qu’il s’agit de sauver la planĂšte : En utilisant une science inaboutie, on peut faire beaucoup plus de mal que de bien. S’il y a un dĂ©bat scientifique sur une question, il faut l’accepter et ne pas le cacher. Un dĂ©bat scientifique doit le rester et ne pas servir des (ou ses) idĂ©aux partisans et (ou) Ă©conomiques. La dĂ©ontologie de la Science, c’est exclusivement de chercher et faire connaĂźtre la VĂ©ritĂ© sans esprit de parti pris. Pour tous les hommes (et pour la planĂšte). Lorsqu’un rĂ©sultat est avĂ©rĂ© et seulement lorsqu’il l’est, c’est aux hommes d’en tirer les consĂ©quences en connaissance de cause ! Toute prĂ©cipitation en la matiĂšre est potentiellement source de catastrophes…
A faire circuler donc ! C’est urgent, il me semble.