CatĂ©gorie : đŸ§‘đŸ»â€đŸ€â€đŸ§‘đŸ» SociĂ©tĂ©

  • Etat de guerre ?

    Etat de guerre ?

    Un meurtre au sein des renseignements, c’est grave. Il est temps de prendre la mesure du problĂšme auquel la France est confrontĂ©e (l’islamisation), et de sortir de l’inhibition de l’action. Nous sommes – devrions – ĂȘtre en Ă©tat de guerre, et utiliser les outils adĂ©quats pour lutter idĂ©ologiquement et sur le terrain.

    La rĂ©alitĂ© de l’islamisation

    La vie mĂ©diatique et politique est ainsi faite qu’elle se concentre souvent sur le temps court, et se focalise d’avantage sur les histoires de femmes voilĂ©es au Conseil RĂ©gional, plutĂŽt que sur les faits rĂ©cents d’un attentat commis au sein de la DRPP. Cet attentat est pourtant infiniment plus grave, et important pour ce qu’il dit de la situation du pays. De fait, il est maintenant de notoriĂ©tĂ© publique que l’infiltration des islamistes a pris une ampleur sans prĂ©cĂ©dent. En tĂ©moigne la mission d’information sur les services publics face à  la radicalisation dont le rapport est accessible à  tous (Rapport Diard & Poulliat).

    En entendant Alain Bauer, Zineb El-Rhazoui (menacĂ©e de mort par les islamistes), et le juge BruguiĂšre dĂ©battre de tout cela, j’ai eu le sentiment que l’on se perd un peu dans les – salutaires et louables – prĂ©cautions propres aux Ă©tats de droit. Cela sent la technicitĂ©, le sens de la prĂ©cision, l’esprit de justesse. Et cela donne l’impression d’une forme d’impuissance. J’ai pourtant la conviction qu’il faut simplement comprendre que les outils sont là  : il suffit de prendre la mesure de ce que signifie ĂȘtre en guerre. En effet, la question n’est plus là  : ce sont nos ennemis, en nous menaçant, qui choisissent pour nous. Nous sommes en guerre parce que nous sommes attaquĂ©s, pas parce que nous aimerions la guerre.

    Etat de guerre

    Il existe un certain nombre de dispositions dans notre Constitution (l’article 16 prĂ©cise les mesures exceptionnelles lorsque l’on est en Ă©tat de guerre), ou dans notre droit (Ă©tat de siĂšge et Ă©tat d’urgence).

    La difficultĂ© est connue : il s’agit de positionner le curseur entre deux risques. Celui de stigmatiser l’ensemble des musulmans comme de potentiels terroristes, et celui d’ĂȘtre permĂ©ables aux combattants infiltrĂ©s de l’islam politique. Le curseur est clairement, pour le moment, beaucoup trop prĂšs de la naĂŻvetĂ© que de la duretĂ© excessive. Combien d’attentats encore, avant de prendre la mesure du rĂ©el ?

    Il ne s’agit pas d’un complot. Un complot, c’est secret. Il s’agit d’un projet à  dimension internationale. Une action coordonnĂ©e et officielle de l’ensemble des pays musulmans : StratĂ©gie de l’action islamique culturelle à  l’extĂ©rieur du monde islamique. Le financement d’associations fait clairement partie de ce projet, pour pouvoir renforcer l’identitĂ© musulmane – notamment des enfants – vivant en Occident. Je n’ai pas à  juger de la lĂ©gitimitĂ© de ce projet. Je sais seulement qu’il contrevient à  la conservation de l’identitĂ© française.

    Alexandre Del valle le dit trĂšs bien : il y a les coupeurs de tĂȘtes (les terroristes), et les coupeurs de langues (tous ceux qui braient à  l’islamophobie quand la moindre critique de l’idĂ©ologie et du mode de vie islamiques est avancĂ©e). Il faut continuer de dire les choses. Il faut dĂ©clarer l’Ă©tat de guerre. Nommer l’ennemi : l’islam politique radical. Pas les musulmans, qui doivent ĂȘtre dans ce combat avec tous les amoureux de la libertĂ©. Des mesures fortes doivent ĂȘtre prises. Des mesures de lutte idĂ©ologiques d’une part, et pratiques d’autre part. Il faut lutter, dans le monde des idĂ©es, et sur le terrain. Sortir du politiquement correct.

    Lutte idéologique

    Comme toujours le combat des idĂ©es se joue beaucoup sur les mots. A titre personnel, je m’oppose aux piĂšges sĂ©mantiques/idĂ©ologiques suivants :

    • l’Islam n’est pas qu’une religion. Dans notre culture, le mot religion dĂ©signe depuis longtemps les aspects spirituels et rituels, sans la politique. Ce n’est pas le cas avec l’Islam : l’Islam est à  la fois religieux, politique et juridique
    • il faut rĂ©affirmer notre culture et notre civilisation occidentale. Il faut sortir du relativisme consistant à  faire croire que toutes les cultures se valent, ce qui conduit au multiculturalisme. Affirmer la valeur de sa culture n’est pas nier celle des autres, c’est rendre possible une forme de dialogue. Je suis attachĂ© à  la libertĂ© individuelle, à  la tolĂ©rance, à  l’Ă©galitĂ© devant la Loi : rien de tout cela n’existe vraiment dans les pays non-occidentaux. Cela ne permet probablement pas de les juger pour cela (jugement nĂ©cessairement ethnocentrique), mais j’ai bien le droit d’affirmer une prĂ©fĂ©rence. A mes yeux, la culture occidentale vaut mieux que les autres. Ce n’est pas parce que les droits humains sont bafouĂ©s dans certains pays, ou que le droit positif de ces pays est en contradiction avec le droit naturel, qu’il faut s’en accommoder sur le plan des idĂ©es. Ces cultures sont dans le faux, Ă©thiquement. Il convient de dĂ©noncer ces atteintes aux droits humains. Ce n’est pas faire preuve d’ethnocentrisme que de dire que les droits des femmes en terre d’Islam sont bafouĂ©s, c’est rappeler que les humains en terre d’islam sont nos frĂšres et nos soeurs en humanitĂ©, et qu’à  ce titre nous les crĂ©ditons des mĂȘmes droits naturels que nous.
    • Je refuse de me laisser piĂ©ger par l’expression « extrĂȘme droite » qui sert simplement aux tenants de l’idĂ©ologie diversitaire pour tenter de museler leurs adversaires. Le RN, ou ceux qui se retrouvent affublĂ©s de cette Ă©tiquette n’ont en gĂ©nĂ©ral rien à  voir avec l’imaginaire de violence, de racisme, d’anti-parlementarisme, ou de nĂ©o-nazisme que le mot vĂ©hicule.

    Lutte armée

    Il faut bien sĂ»r, en parallĂšle, lutter contre les combattants. Voici une liste non exhaustive de ce qu’il faudrait au minimum faire pour lutter efficacement contre l’islamisation (un certain nombre de ces actions sont probablement en cours) :

    • rĂ©tablir l’ordre dans les banlieues islamisĂ©es et vivant du trafic de drogue
    • interdiction des financements Ă©trangers des mosquĂ©es ; menace de rupture des relations commerciales avec les pays ayant signĂ© le fameux plan d’islamisation
    • dĂ©clarer les FrĂšres musulmans comme organisation terroriste (c’est dĂ©jà  le cas de la Russie, des Ă©mirats-arabes, de l’arabie saoudite et de l’Ă©gypte
    • fermer toutes les mosquĂ©es salafistes/radicales
    • expulser les Ă©trangers fichĂ©s S, ou connus pour leur appartenance à  l’islam radical
    • reprendre la main sur le monde associatif (supprimer les associations qui ne sont que des chevaux de troie de l’islam, nettoyer le monde du sport, etc..)
    • surveiller toutes les mosquĂ©es, et forcer l’utilisation du français dans les lieux de cultes
    • prohiber les tenues islamistes dans tout l’espace public (arrĂȘtons de faire les autruches et de croire que le voile n’est pas un Ă©tendard politique)
    • pĂ©naliser toutes formes d’accointances avec la mouvance islamiste radicale (sites, associations, rĂ©seaux, mosquĂ©es). Cela s’appelle l’intelligence avec l’ennemi
    • stopper l’immigration depuis les pays musulmans
    • refaire de l’assimilation le seul mode d’accession à  la nationalitĂ©, et faire de l’acquisition de la nationalitĂ© la fin d’un processus, non son point de dĂ©part. Malika Sorel a tout dit dans ses livres

    Ces actions demanderont un courage politique hors du commun, dont le seul moteur doit ĂȘtre la prĂ©servation de la France : de son mode de vie, de ses institutions, de sa paix, de l’unitĂ© de son peuple.

    Je veux croire que la trÚs grande majorité des français, musulmans comme non musulmans, soutiendra ces actions.

  • En pays dĂ©fait

    En pays défait

    J’ai l’habitude, quand je lis un livre, de corner les pages oĂč figurent des phrases ou des passages intĂ©ressants. Autant vous dire qu’avec le livre de Pierre Mari, « En pays dĂ©fait », j’ai cornĂ© presque toutes les pages, tant les formules claquent et tapent juste, et tant j’ai ressenti d’Ă©motions fortes Ă   la lecture. C’est remarquablement Ă©crit, et le propos est d’une justesse rare. Je me sens trĂšs proche de ce qu’Ă©crit Pierre Mari, et il a magnifiquement formulĂ©, dans une langue subtile et prĂ©cise, le sentiment que nous Ă©prouvons (je dis nous, car je crois que nous sommes nombreux Ă   ressentir ainsi les problĂšmes de notre temps).

    Lettre ouverte aux élites déracinées

    Son livre est une lettre ouverte Ă   des « élites » (il prend la peine de prĂ©ciser cela par la suite) qu’il considĂšre Ă   juste titre dĂ©connectĂ© de la rĂ©alitĂ© de leurs concitoyens, engluĂ©s dans le politiquement correct, inaptes Ă   dire et Ă   incarner une forme d’histoire collective. J’y ai retrouvĂ© beaucoup d’Ă©lĂ©ments communs avec ce qu’explique Mathieu Bock-CĂŽtĂ© sur le politiquement correct, et la perte de capacitĂ© Ă   simplement penser notre identitĂ© nationale.

    La lecture de ce livre a Ă©clairĂ© de maniĂšre particuliĂšre le roman rocambolesque que je venais de terminer, Ă   savoir le trĂšs drĂŽle « En attendant le roi du monde », d’Olivier Maulin. C’est un roman qui raconte le voyage farfelu, la fuite dĂ©sespĂ©rĂ©e de personnages en manque d’aventures, d’Ă©popĂ©e, de transcendance, de sens. Je vous recommande au passage ce trĂšs bon roman, dĂ©jantĂ©, provocateur, hilarant, et plus profond qu’il ne veut paraĂźtre. Le point commun avec le livre de Pierre Mari ? Il raconte la maniĂšre de vivre d’occidentaux qui ont perdu leur enracinement, et le sens de leur identitĂ©. Pierre Mari fait d’ailleurs l’apologie des identitĂ©s assignĂ©es, non choisies. L’Ă©mancipation vers l’universel est une belle chose, mais pas en reniant nos racines.

    Cela m’a aussi fait penser Ă   ce qu’Ă©crivait Chesterton Ă   propos de la famille, institution sociale majeure selon lui, puisqu’elle force Ă   embrasser, pour le meilleur et parfois le pire, ce qu’est l’humanitĂ© dans toute sa richesse, sa complexitĂ©, sa duretĂ© aussi. Pas besoin d’aller au bout du monde pour vivre l’aventure, il suffit de parler politique avec son voisin, sa femme de mĂ©nage, ou son oncle.

    En quĂȘte de rĂ©cit et de sens

    Il y a des pages magnifiques dans le livre de Pierre Mari sur le sens du langage, sur son utilisation pour dire et construire le rĂ©el en mĂȘme temps. Nous avons besoin de narration, car le rĂ©el n’existe pas, pour les ĂȘtres de sens que nous sommes, sans narration. Cela est trĂšs bien exprimĂ© aussi par Sylvain Tesson dans son interview chez Philippe Bilger. J’y vois une proximitĂ© Ă©galement avec la volontĂ© d’un Eric Zemmour de raconter, Ă   nouveau, une histoire de France.

    Ce sens perdu par les « élites » de la narration, et de la proximitĂ© avec le peuple n’est pas prĂ©sent que dans la politique ou dans les mĂ©dias. Il est aussi Ă   l’oeuvre dans les entreprises, et j’ai retrouvĂ© lĂ   des similitudes avec les attaques contre la « vulgate managĂ©riale » d’un Dominique Christian. La proximitĂ© avec le peuple n’est pas que dans le langage, bien sĂ»r, mais aussi dans le rapport au rĂ©el. Les idĂ©ologues de tout poil ne se soumettent plus au rĂ©el, que la plupart des gens pourtant voient et vivent au quotidien.

    Eloge du conflit civilisé

    J’ai conscience d’avoir rĂ©uni dans mon billet une troupe hĂ©tĂ©roclite d’auteurs, qui probablement ne se pensent pas comme ayant le mĂȘme point de vue. Justement, Pierre Mari regrette que les diffĂ©rents points de vues ne soient plus visibles, ne se frottent plus, ne s’incarnent plus dans l’espace public au travers d’Ă©lites capables de dire ces vĂ©ritĂ©s diffĂ©rentes, complĂ©mentaires, qui lorsqu’elles sont obligĂ©es de se taper dessus permettent l’existence d’un champ commun, dont aucun courant n’est exclu, ni exonĂ©rĂ© de justifier et d’argumenter ses positions. C’est une condition indispensable de l’existence de la sociĂ©tĂ© et de la politique.

    Je ne saurais assez vous recommander la lecture de ce livre, qui se dĂ©vore littĂ©ralement. Il est formidablement bien Ă©crit, fin et puissant. Je crois, pour le dire un peu vite, qu’il contient et dit trĂšs bien ce qu’Ă©tait, dans ma comprĂ©hension, l’esprit et l’Ăąme du mouvement des Gilets Jaunes. EspĂ©rons que cet esprit ne soit pas mort, et qu’il renaĂźtra sous une forme ou une autre.

  • Richard Lindzen sur le rĂ©chauffement climatique

    Richard Lindzen sur le réchauffement climatique

    Je partage avec vous ce qui me semble ĂȘtre la meilleure des rĂ©ponses à  mes exaspĂ©rations concernant l’Ă©cologie et le rĂ©chauffement climatique : les Ă©lĂ©ments factuels de connaissances apportĂ©s par Richard Lindzen. Il est physicien, professeur de mĂ©tĂ©orologie au MIT, membre du GIEC. Vous pouvez le lire en dĂ©tail dans cette interview admirable par Valeurs Actuelles. Puis, dĂ©couvrir un rĂ©sumĂ© dans une vidĂ©o trĂšs bien faite :

  • L’empire du politiquement correct

    L’empire du politiquement correct

    Voilà  un livre qui sort de l’ordinaire : aux Ă©ditions du Cerf, Mathieu Bock-CĂŽtĂ© vient de publier un magnifique petit essai, « L’empire du politiquement correct ».

    Qu’est-ce que le politiquement correct ?

    La question de dĂ©part de l’auteur est simple : qu’est-ce qui fait que l’on devient infrĂ©quentable ou non, mĂ©diatiquement et publiquement ? Quels sont les critĂšres qui sont utilisĂ©s pour dĂ©finir ce qui sĂ©pare un humaniste bon teint, d’un affreux « fasciste » ? Qui utilise et forge ces critĂšres ?

    Mathieu Bock-cĂŽtĂ© livre une analyse qui va droit au but, sans jamais laisser de cĂŽtĂ© les nuances, et qui ne mĂąche pas ses mots. Au-delà  de la forme, splendide de clartĂ© conceptuelle, c’est le fond de l’essai qui prend le lecteur : mettant à  nu un certain nombre de mĂ©canismes que nous connaissons pour les vivre au quotidien, sans forcĂ©ment savoir mettre des mots dessus, l’ouvrage est d’une rĂ©elle utilitĂ© pour penser la rĂ©alitĂ©.

    Une dĂ©finition de ce qu’est le politiquement correct, d’abord :

    Dispositif inhibiteur qui pousse à  l’exclusion, à  la pathologisation, de ceux qui expriment un dĂ©saccord avec le rĂ©gime diversitaire. ManiĂšre de configurer le dĂ©bat public en dĂ©lĂ©gitimant les opposants au rĂ©gime diversitaire.

    Nous sortons donc de l’utilisation banalisĂ©e du « politiquement correct » que l’on peut attribuer à  ceux qui ne pensent pas comme nous : le sociologue montre que le politiquement correct ne fonctionne que dans un sens bien prĂ©cis. Le politiquement correct se radicalise, tout en se fendillant de toute part, pourrait-on dire.

    Régime diversitaire

    Mais qu’est ce que le « rĂ©gime diversitaire » dont il est question ?

    Le rĂ©gime diversitaire, c’est le fait de dĂ©construire les normes communes, d’imposer un multiculturalisme obligatoire, c’est Ă©galement la survalorisation des minoritĂ©s, prĂ©sentĂ©es comme nĂ©cessairement opprimĂ©es. Ce progressisme devenu fou, et issu des campus amĂ©ricain dans la suite des radical sixties, vise à  crĂ©er des safe spaces, c’est-à -dire des zones oĂč seules les « minoritĂ©s » pourront s’exprimer (supposĂ©ment à  l’abri de l’oppression des dominants, gĂ©nĂ©ralement le mĂąle blanc hĂ©tĂ©rosexuel). Toute une novlangue est utilisĂ©e pour faire avancer la cause diversitaire, au sens propre du terme : sous couvert de dĂ©fense de la libertĂ© d’expression, il s’agit bien en fait d’imposer un communautarisme et un sectarisme digne d’Orwell. Si vous pensez que cette description est exagĂ©rĂ©e, je vous invite à  regarder ce qui se passe sur le campus d’Evergreen, aux USA. De la folie, mĂȘme pas douce.

    Les imaginaires de la gauche et de la droite

    Dans la suite de l’essai, Mathieu Bock-cĂŽtĂ© revient sur le clivage gauche-droite. C’est probablement la premiĂšre fois que je lis quelque chose d’intĂ©ressant sur le sujet ! Son analyse est que la gauche et la droite ne sont pas Ă©quivalentes. Elles ne partagent pas les mĂȘmes imaginaires. La gauche est dans un imaginaire de progrĂšs, de mouvement, de transformation, promĂ©thĂ©en si l’on veut, tandis que la droite est dans une logique d’enracinement, de conservation, de particularisme. Dans le monde d’Hestia, si l’on veut poursuivre la mĂ©taphore mythologique.
    Leurs maniĂšres de considĂ©rer la sociĂ©tĂ© et les hommes ne sont pas Ă©quivalentes. Je me retrouve dans ce dĂ©coupage, car je trouve qu’il y a une part de vĂ©ritĂ© dans chaque point de vue. Il s’agit aussi d’un Ă©quilibre à  trouver dans la maniĂšre de penser. On naĂźt, on n’Ă©volue, et on ne devient humain qu’à  l’intĂ©rieur de groupes non choisis (familles, communautĂ©s, pays, etc). Nous sommes dans le particulier avant d’ĂȘtre dans l’universel. L’écueil consisterait à  oublier l’un ou l’autre de ces deux aspects. Oublier le particulier au nom de l’universel conduirait à  nier des spĂ©cificitĂ©s culturelles, à  nier des aspects importants de ce qui nous constitue, à  n’ĂȘtre que dans une sorte d’abstraction, de dĂ©calage permanent avec le rĂ©el. L’autre excĂšs consisterait à  ne considĂ©rer que le particulier, en oubliant l’ouverture sur l’universel. Cela peut vite dĂ©river dans du nombrilisme ou dans le refus de ce qui est diffĂ©rent. Pour le rĂ©sumer, il faut à  l’humain un ancrage dans le particulier et la promesse de l’universel, le rĂ©el et l’utopie, l’identitĂ© et son dĂ©passement.

    Ce que Bock-cĂŽtĂ© montre trĂšs clairement c’est qu’une partie de la gauche est devenue un peu « folle » (comme une machine devenue folle) : dans une posture d’avant-garde permanente, rejetant aussi vite qu’elle les a inventĂ©es les nouveautĂ©s et les progrĂšs. La droite, prise au piĂšge du politiquement correct, rĂ©cupĂšre les miettes laissĂ©es par la gauche, en la singeant, et en cherchant à  en obtenir une validation morale. Celui qui cherche à  s’accrocher à  quelque chose – une identitĂ©, des traditions, une langue, une histoire – sera automatiquement mis au ban de la gauche, donc du politiquement correct.

    Eloge du conflit civilisé

    Bock-CĂŽtĂ© termine son essai avec un bel Ă©loge du conflit civilisĂ©, pour sortir la politique de l’orniĂšre oĂč l’a plongĂ©e la gauche. Le progressisme de gauche citĂ© plus haut à  rĂ©ussi à  imposer un mode d’Ă©change oĂč ceux qui ne sont pas d’accord (avec le politiquement correct) sont montrĂ©s comme « le mal ». Il faut rĂ©habiliter le pluralisme, et le conflit civilisĂ©. La politique doit ĂȘtre cela : une maniĂšre d’institutionnaliser les conflits, de les mettre en scĂšne de maniĂšre non violente, en assumant que ceux qui ne sont pas d’accord avec nous sont des adversaires, et non des ennemis. Adversaire, donc partageant à  minima un terrain de jeu commun.

    Mathieu Bock-cĂŽtĂ© est un auteur qui gagne à  ĂȘtre connu. Direct, fin et … politiquement incorrect ! Pour le dĂ©couvrir un peu mieux qu’avec ce court rĂ©sumĂ©, vous pouvez aller l’Ă©couter chez Finkielkraut (oĂč il dĂ©bat avec Laurent Joffrin), dĂ©couvrir son interview sur L’incorrect (dont le nom prend tout son sens à  lecture de Bock-CĂŽtĂ©), ou encore, et c’est ce que je vous propose ici, lors de son entretien avec Philippe Bilger :

  • Pour une Ă©cologie politique raisonnable

    Pour une écologie politique raisonnable

    J’avoue n’avoir jamais vraiment Ă©tĂ© intĂ©ressĂ© par l’écologie. Du moins pas plus que cela. Je trouve les sciences en gĂ©nĂ©ral intĂ©ressantes, et celle s’attachant à  dĂ©crire les relations des ĂȘtres vivants avec leur environnement est forcĂ©ment aussi passionnante. Et si l’Ă©cologie devenait moins politique, et plus raisonnable ?

    L’Ă©cologie, cheval de Troie des « anti »

    Mais l’écologie a Ă©tĂ© depuis longtemps utilisĂ©e comme un moyen politique pour faire avancer leur(s) cause(s). Je mets un s, car ils sont nombreux à  se retrouver dans ce canal de l’écologie politique : fĂ©ministes, tiers-mondistes, anti-capitalistes, dĂ©croissants, et toute une clique de mĂ©contents que l’état actuel du monde ne satisfait pas. L’époque est ainsi faite : comme la cause Ă©cologique (au sens de « dĂ©fense de l’environnement ») est perçue comme noble, personne n’ose critiquer ceux qui s’abritent sous son Ă©tendard universaliste.

    Or, il le faut. Car le nombre de bĂȘtises que l’on peut lire et Ă©tendre est tout bonnement effarant. Je vais rĂ©guliĂšrement sur Twitter, et simplement dans les derniĂšre semaines, on peut mentionner les dĂ©lires suivants (je mets en lien des articles qui dĂ©montent ces Ăąneries) : antivax, glyphosate, catastrophisme biodiversitaire, Ă©oliennes & Ă©nergies renouvelables, plan d’aides ridicules, utilisation des enfants, clash à  propos du rĂ©chauffement, j’en oublie certainement. Il est grand temps de sonner la fin de la rĂ©crĂ©ation. Je crois que les scientifiques français devraient s’élever pour combattre l’obscurantisme et le sectarisme : en rappelant ce que l’on sait, et rappelant ce que l’on ne sait pas, et en rappelant que science et politique ne font pas bon mĂ©nage. Il faut le redire, encore, et encore : la science permet de dire ce qui est (modĂ©liser le rĂ©el), le moins mal possible, et de maniĂšre toujours perfectible. La science ne dit jamais ce qu’il faut faire. C’est un autre registre. On ne peut que souhaiter, Ă©videmment, que les Hommes prennent leurs dĂ©cisions en s’appuyant sur les savoirs scientifiques disponibles. Mais cela ne veut pas dire que la science dit ce qu’il faut faire.

    Penser l’Homme dans son environnement

    Bien sĂ»r, il ne faut pas laisser le sujet de la protection de l’environnement et des diverses formes de vie à  ces abrutis sectaires et manipulateurs. La rĂ©flexion en Ă©cologie politique doit ĂȘtre conduite. Mais sereinement. Il faudra m’expliquer pourquoi l’on trouve formidable l’homme de NĂ©andertal qui, avec un mĂ©lange de chance et d’ingĂ©niositĂ©, parvient à  maitriser le feu, et augmente sa capacitĂ© de survie et d’adaptation, et dans le mĂȘme temps, tout impact de l’homme sur son environnement devient totalement mauvais. Il n’est pas possible de vivre sans dĂ©truire, en partie, son environnement. Ce qu’il convient de penser, c’est l’interaction durable avec cet environnement. La gestion de cet environnement. Il s’agit bien de mettre en balance des valeurs importantes : survie des humains <vs> protection de l’environnement. SI ces deux valeurs s’opposent, en partie, il convient de mener une rĂ©flexion prudente et modĂ©rĂ©e pour dĂ©finir notre conduite. Je renvoie à  cette excellente vidĂ©o de Monsieur Phi sur la question de l’avortement, qui me semble ĂȘtre dans le mĂȘme genre de registre crispant facilement des attitudes extrĂȘmes.

    La prudence comme principe d’action raisonnĂ©e

    Le principe de prĂ©caution peut ĂȘtre une bonne chose, si l’on donne le sens correct à  la belle vertu de prudence : selon Aristote, c’est la « disposition qui permet de dĂ©libĂ©rer sur ce qu’il convient de faire, en fonction de ce qui est jugĂ© bon ou mauvais ». Le principe de prĂ©caution, bien compris, ne devrait pas ĂȘtre un principe d’inaction, ou de frayeur savamment entretenue comme seul rapport possible au monde, mais un principe d’action raisonnĂ©e.

    Qu’il est dur, en 2019, de parler d’écologie et de la place de l’Homme dans son environnement !

  • Destin français

    Destin français

    J’ai eu la chance d’avoir parmi mes cadeaux d’anniversaire le dernier opus d’Eric Zemmour, Destin français. Avant de rentrer dans la recension du livre, qui est formidable, il me parait nĂ©cessaire de dire quelques mots d’Eric Zemmour, tant le personnage soulĂšve de passions.

    Esprit libre et sincĂšre

    J’aime beaucoup Eric Zemmour, et je suis moins en phase avec ses idĂ©es. Je regarde rĂ©guliĂšrement l’excellente Ă©mission Zemmour & Naulleau, depuis longtemps, et j’ai vu pas mal de ses interventions et confĂ©rences (Youtube est ton ami). C’est un homme courtois, direct, qui sait rester au niveau des idĂ©es dans les Ă©changes, et qui laisse trĂšs rarement les Ă©motions prendre le dessus, malgrĂ© la virulence parfois grotesque de ses interlocuteurs à  son Ă©gard. Il a par ailleurs une grande culture, historique, littĂ©raire, politique, et un vrai goĂ»t pour la controverse et le dĂ©bat d’idĂ©es.

    Je suis moins en phase avec ses idĂ©es, en grande partie parce qu’il revendique une forme de marxisme et d’anti-libĂ©ralisme (pas toujours cohĂ©rent d’ailleurs). Je suis beaucoup plus en phase avec son amour de la France, et sa vision de ce qu’est l’Occident (c’est à  mon avis là  que ses idĂ©es anti-libĂ©rales sont peu cohĂ©rentes : l’Occident est une civilisation libĂ©rale, dans tous les sens du terme). Les anathĂšmes rĂ©guliers dont il est la cible (y compris sous forme de procĂšs devant les tribunaux) sont injustes, et la plupart du temps ses critiques les plus acerbes ne connaissent ni ses idĂ©es, ni ses ouvrages. Il a Ă©tĂ© Ă©tiquetĂ© « nĂ©o-rĂ©ac » par la gauche bien-pensante, et cela suffit à  beaucoup pour en faire le parfait bouc-Ă©missaire de leurs petits esprits totalitaires.

    Passionnant livre d’Histoire de France

    Destin français est un livre formidable et passionnant. C’est le livre d’un passionnĂ© d’histoire, de la France, et d’histoire de France. DĂ©coupĂ© en chapitre trĂšs courts, consacrĂ©s chacun à  une personnalitĂ© – parfois à  un monument ou à  un film -, il se lit facilement. Il se dĂ©vore mĂȘme. C’est trĂšs bien Ă©crit, et la grande culture historique de Zemmour, sans jamais s’Ă©taler, sert à  merveille à  donner du relief à  chaque personnage de cette galerie de portraits, en redonnant des Ă©lĂ©ments de contexte et de perspectives toujours appropriĂ©s.

    J’y ai appris Ă©normĂ©ment de choses, et c’est un livre qui donne vraiment envie d’aller se plonger dans l’Ă©tude de l’histoire, et les livres d’histoires. On peut ne partager certaines de ces analyses – c’est mon cas – mais c’est toujours pĂ©dagogique, brillant et profond. Et comme tout bon livre d’histoire, il donne de l’Ă©paisseur à  notre Ă©poque en faisant voir des liens entre elle et certaines de ses racines. Magnifique, à  dĂ©vorer chaque soir. Un livre de chevet.

    Pour finir, je partage cette interview de Zemmour par Elie Chouraqui, que j’ai trouvĂ© trĂšs intĂ©ressante.