Étiquette : Elections

  • Premier tour des législatives : logique et rassurant !

    La projection de sièges après le 2nd tour

    Les résultats sont tombés hier soir : conformes aux prévisions. La ruine du PS se confirme, la perte de vitesse du FN également, et toute l’intelligence stratégique de Bayrou porte ses fruits : il a réussi à  couler le centre en quelques années. Visiblement, la majorité UMP à  l’assemblée se confirme, et Sarkozy/Fillon devraient pouvoir mener leur politique avec un fort soutien de l’assemblée, donc des français (n’oublions pas que l’assemblée des députés représente le peuple français).
    Un mot sur le pitoyable PS : ils n’ont toujours pas compris leur défaite, et toujours pas réussis à  se remettre en question. On imagine qu’ils le feront après le deuxième tour, pensant que continuer sans changer leur permettra de sauver les meubles ! Calcul presque touchant dans sa naïveté, s’il n’était inquiétant sur le fond. Ils ne cessent de répeter qu’il faut une opposition forte (ce qui est vrai dans le principe) sans se rendre compte que pour avoir une opposition forte, il faut que les français votent pour elle, et donc qu’elle ait réussi à  les convaincre, ce qui n’est manifestement pas le cas aujoud’hui.
    La logique est respectée : ceux qui veulent vraiment changer les choses de manière pragmatique obtiennent le pouvoir à  l’assemblée.

  • Bayrou : mort politique annoncée…!

    Les prévisions de nombre sièges à  l’Assemblée Nationale pour le MoDem sont catastrophiques. Certains – dont Bayrou – crient que le système n’est pas bon, puisqu’un candidat qui a eu 18,5 % de voix au 1er tour des présidentielles se retrouvera avec quelques sièges seulement au parlement. Argument factice : son bon score n’est que le reflet du fait qu’une partie de la population ne s’est reconnu ni dans Sarkozy, ni dans Royal. Un score de circonstance, sans adhésion, et purement orchestré par des médias – malheureusement – complaisants avec le politiquement correct.
    Bayrou dénonce un système, crie au loup en évoquant la « concentration des pouvoirs ». Pourquoi ne propose-t-il pas des solutions politiques à  la place ? Son programme était plus proche de celui de Sarkozy que de celui du PS : et pourtant il s’est positionné comme un candidat de centre gauche (certainement poussé à  droite par l’UMP de Sarkozy qui a récupéré une bonne partie de l’électorat centriste). Après avoir refusé de rentrer dans l’UMP, après refusé de se positionner pour le second tour, après avoir crée dans l’urgence un parti politique mort-né au nom presque comique (MoDem, pourquoi pas ADSL ou Internet?), après avoir passé plus de temps à  faire des calculs purement électoraux qu’à  définir une politique originale et moderne, on retrouve Bayrou là  où il s’est lui-même mis : à  deux pas de sa mort politique. Il répète à  l’envie que son combat c’est le « pluralisme ». Drôle de manière de promouvoir le pluralisme que d’obtenir 4 ou 5 sièges à  l’assemblée nationale !

  • Les mots creux

    J’ai été frappé de constater que, suite à  la mise en place d’un gouvernement jeune, mixte et orienté vers l’action, la gauche n’a rien de trouvé de mieux que de contester l’ouverture qu’a représenté l’arrivée en son sein de personnalité de gauche ou du centre. Toujours le même combat stérile, sur des mots creux, de ceux qui n’ont plus d’idées à  proposer. Qui a dit qu’un gouvernement se doit d’être d’ouverture ? Seuls le PS trouve matière à  discuter dans cette expression : ce que les français attendent du nouveau gouvernement, ce n’est pas qu’il soit d’ouverture, c’est qu’il soit d’action, et qu’il fasse ce qui a été annoncé. La raclée aux législatives semble plus que claire, et elle sera autant le fruit du prolongement naturel de l’élection présidentielle, que de la nullité du parti socialiste. Un membre du PS dans le gouvernement ? Au lieu de s’en glorifier, et d’être fier du membre du PS qui va excercer un pouvoir, on l’exclue du parti. Singulière ouverture d’esprit de la part de ceux qui passent leur temps à  critiquer le manque d’ouverture de leurs adversaires.

  • Sarkozy président : la France tête haute !

    Conformément aux prévisions des sondages, et surtout conformément au souhait d’une majorité de français, Nicolas Sarkozy a été élu président de la République avec 53% des suffrages !
    Trois points importants à  souligner, selon moi :

    • la participation importante et l’écart entre les deux candidats permet de penser qu’une majorité nette devrait suivre aux législatives : la politique annoncée par Sarkozy sera mise en oeuvre ; ce qui est une excellente nouvelle pour tout démocrate qui se respecte…
    • le discours de Sarkozy, hier soir, était très orienté vers l’international, et cela aussi c’est une bonne nouvelle : que la France reprenne une place importante sur la scène internationale, en arrêtant d’esquiver les problèmes, voilà  une nouvelle importante pour tous ceux qui sont attachés à  la France, à  ses valeurs. Nous n’allons plus nous contenter des pseudo-politiques étrangères menées pendant les dernières decénnies, faites de soumissions et de silences, et de manque de courage face aux problèmes du monde moderne.
    • les interventions de Dominique Strauss-Kahn et Bernard Kouchner laissaient entrevoir une vraie refondation de la gauche, dont la reconstruction (je cite Kouchner) passera par une réorientation « non pas vers l’extrême gauche, mais le centre ». Tout cela devrait permettre – enfin – d’avoir en France une gauche social-démocrate, moderne ; et de mesurer le peu de différence qu’il restera entre cette gauche moderne et la politique proposée par Sarkozy
  • Idéologie incompétente contre pragmatisme volontaire

    Fameux débat hier soir ! Le débat n’a pas été trop lissé, je trouve. Les commentateurs soulignent la combativité de Royal et la mise sur la défensive de Sarkozy (les pro-Royal), d’autres la perte de sang-froid de Royal et le Zen de Sarkzoy (les pro-Sarkozy). J’ai personnellement eu beaucoup plus l’impression d’un rouleau compresseur qui écrasait une brindille, ou un courant d’air.
    J’ai noté pour ma part l’excellente gestion du temps de Sarkozy qui – dès le début – a réussi à  gagner quelques minutes de temps de paroles qu’il a systématiquent conservées et qui lui permettaient, sur tous les sujets, de commencer par donner sa vision, laisser Royal parler, puis conclure. Deux interventions sur chaque sujet pour encadrer celle de Royal, avec un temps total identique : chapeau !
    Nous avons noté également trois petites entorses aux règles CSA : deux fois on a aperçu Royal pendant que Sarkozy parlait, et une fois PPDA a dit à  Royal « oui, mais si vous ne répondez pas aux questions… ».
    Ce qui me semble plus important, c’est que sur quasiment tous les sujets, Royal ne répondait pas aux questions posées, et refusait de rentrer dans le détail. Tactique ? Incompétence ? la question reste ouverte pour certains. Sarkozy donne tout de même une impression de connaissance des dossiers plus flagrante.
    Sur quasiment tout les sujets, Royal propose une discussion entre les partenaires sociaux. Un peu court comme politique, non ? Il ne me semble pas que ce soit les syndicats qui sont les candidats à  la présidentielle…
    J’ai surtout vu dans ce débat l’opposition entre l’idéologie et le pragmatisme, entre les voeux pieux et la volonté, entre l’incantation socialisante et le libéralisme modéré.
    Vous me direz que je suis partisan ? oui, c’est vrai : je suis toujours partisan de la raison, du pragmatisme, de la vérité au-dessus de l’idéologie, de la compétence et de la culture du résultat. Et c’est pour ça que j’espère que le vainqueur, au final, ce sera Sarkozy, qui porte ces valeurs.

  • Vers un parti social-démocrate français ?

    Grosse participation et chute des extrêmes

    La participation a été plus forte que jamais, les extrêmes ont été plus bas que jamais : vive la démocratie ! Voilà  les résultats définitifs :

    1. Sarkozy : 31,1%
    2. Royal : 25,8%
    3. Bayrou : 18,5%
    4. Le Pen : 10,5%
    5. Besancenot : 4,1%
    6. Villiers : 2,2%
    7. Buffet : 1,9%
    8. Voynet : 1,6%
    9. Laguiller : 1,3%
    10. Nihous : 1,1%
    11. Bovet :1,3%
    12. Schivardi : 0,3%

    Victoire de Sarkozy au second tour ?

    Faisons l’addition bêtement : la moitié des électeurs de Bayrou vont à  Sarkozy, et l’autre à  Royal ; répartissons ensuite les extrêmes et petits partis sur leur allié « naturel ». On obtient le score suivant pour le second tour :
    Sarkozy : 54,1%
    Royal : 45,5%
    Bien sûr, des calculs savants montreront certainement un écart plus réduit…mais l’essentiel, c’est que, pour l’instant Sarkozy est en tête, et que Royal doit refaire son retard. Je doute qu’elle y parvienne. En effet, hier, lors de la soirée télévisée (je regardais TF1), j’ai été surpris par ces deux faits surprenants :

    • l’absence des lieutenants de Royal, et le niveau très bas de ceux qui étaient présents ; J’ai vu Fillon, Bertrand, Borloo, tous très bons…côté Royal, je n’ai vu que Hollande et Fabius (l’homme à  la veste bi-face) : où étaient les Drey, les Montebourg ? L’équipe me semble beaucoup plus solide du côté de Sarkozy
    • L’incroyable problème de diction de Royal : c’est extraodinaire de voir la différence entre Bayrou et Sarkozy, qui semblent penser ce qu’ils disent et y mettre de la sincérité et de la conviction, et Royal, qui parle comme un robot, et semble ne pas même comprendre ce qu’elle dit (je sais que ce n’est pas le cas, mais quelle extraodinairement mauvaise communicatrice !)

    Vers un parti social-démocrate ?

    En plus de cette impression de nullité du PS, l’intervention de Cavada (UDF) a consisté à  dire que la force politique de l’UDF était « démocratique » et « sociale », en insistant sur ces deux mots. De là  à  dire que certains pensent à  la création d’un nouveau parti de gauche, social-démocrate (comme toutes les gauches européennes), à  partir de l’UDF et des transfuges PS intelligents (Kouchner, Rocard et autres), il n’y a qu’un a pas, que j’aimerais bien voir franchi. Cela permettrait de laisser les restes du PS croupir avec leur copains d’extrême gauche, tous plus pitoyables les uns que les autres, et redonner au bipartisme toute sa force : la droite française a fait son renouveau avec Sarkozy, à  quand celui de la gauche ?