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  • L’Ă©pidĂ©mie est terminĂ©e

    L’Ă©pidĂ©mie est terminĂ©e

    Depuis presque 2 mois, l’Ă©pidĂ©mie est terminĂ©e. Pourquoi continuons-nous donc à  porter des masques, et à  compter anxieusement le nombre de cas ? Le plus simple pour le comprendre est de regarder la rĂ©alitĂ©, et les donnĂ©es disponibles : une remarquable vidĂ©o d’Ivor Cummins donne beaucoup d’Ă©lĂ©ments factuels et d’arguments.

    Folie sanitaire ?

    Depuis le dĂ©but de l’Ă©pidĂ©mie, j’avoue que je regarde rĂ©guliĂšrement (j’avais arrĂȘtĂ©, et j’ai repris) le nombre de morts en France liĂ© à  la COVID. Depuis fin mai, il est tombĂ© presque à  zĂ©ro. Tout l’Ă©tĂ©, j’ai entendu des gens dans les mĂ©dias prĂ©dire une « seconde vague », sans que jamais cela soit confirmĂ©. L’augmentation du nombre de cas actuelle ne m’a pas inquiĂ©tĂ© : il parait logique lorsque l’on teste beaucoup, et que la population s’est « dĂ©confinĂ©e », que le nombre de cas explose. Cela ne fait pas plus de morts pour autant, et c’est tant mieux ! Mais l’hystĂ©rie collective est trĂšs fatiguante, pesante mĂȘme. Je me sens comme isolĂ© de ne pas cĂ©der à  la folie. Je suis persuadĂ© que les masques ne servent à  rien, et je trouve excessive les mesures sanitaires actuelles. Cela peut mĂȘme devenir un sujet de conflit avec des proches, ou des collĂšgues, en tout cas de dĂ©saccord. J’ai eu sur Twitter des dĂ©saccords avec des gens que j’apprĂ©cie par ailleurs, et dont je ne mets absolument pas en cause l’honnĂȘtetĂ© intellectuelle. J’ai donc cherchĂ© un peu, et je suis vite tombĂ© sur une vidĂ©o qui regroupe plein de donnĂ©es, d’arguments, et qui les expose de maniĂšre simple et directe. Comme elle est en anglais, j’ai repris ici quelques Ă©lĂ©ments clĂ©s.

    Des faits, des faits, des faits !

    Vous le savez si vous lisez ce blog, je prĂ©fĂšre rĂ©flĂ©chir à  partir d’Ă©noncĂ©s sur le rĂ©el, en tout cas en acceptant que mes idĂ©es et thĂ©ories puissent ĂȘtre contredites par le rĂ©el.

    Voilà  une liste non-exhaustive de constats et d’arguments, basĂ© sur des chiffres. Je suis prĂȘt à  remettre en cause telle ou telle affirmation, mais c’est une bonne base pour Ă©changer de maniĂšre rationnelle. Les chiffres entre parenthĂšses renvoient à  l’endroit de la vidĂ©o concernĂ©.

    • Dans les pays europĂ©ens, l’Ă©pidĂ©mie est terminĂ©e depuis juin. Le nombre de morts liĂ©s à  la COVID est tombĂ© presque à  zĂ©ro (2:03)
    • Il est trĂšs important de ne pas regarder uniquement le nombre de morts liĂ©s à  la COVID, mais Ă©galement le nombre de morts total par rapport au nombre de morts « habituels ». Il apparait que pour pas mal de pays, l’hiver avait Ă©tĂ© plutĂŽt clĂ©ment en termes de victimes de la grippe saisonniĂšre, et la COVID a donc eu un impact « de rattrapage » : les populations les plus faibles qui n’Ă©taient pas mortes en hiver ont Ă©tĂ© les premiĂšres emportĂ©es par l’Ă©pidĂ©mie. (4:31 et 8:44)
    • Toutes les prĂ©visions faites par les « experts » sur la base de modĂšles au dĂ©but de la pandĂ©mie Ă©taient outrageusement exagĂ©rĂ©es (au moins un facteur par rapport à  ce qui s’est passĂ©) (5:45)
    • Il faut remettre en perspective l’Ă©pidĂ©mie de COVID par rapport aux nombres de morts des autres Ă©pidĂ©mies, ou des fluctuations habituelles saisonniĂšres. Le pic de la COVID est à  peine distinguable sur la courbe de temps long : oui, on peut maintenant dire qu’il s’agit d’une Ă©pidĂ©mie de type « grippe sĂ©vĂšre » (je ne prĂ©tends que l’on pouvait le dire en mars) (8:03)
    • Il est fort peu probable que les mesures de confinement et de port de masque dans l’espace public aient un quelconque impact sur la COVID (13:21, 15:35 pour le tableau rĂ©cap des arguments, 19:50 pour la comparaison de pays qui ont confinĂ© et d’autres non)
    • Il y a des diffĂ©rences d’allure des courbes d’Ă©pidĂ©mie en fonction de la latitude. La courbe pour les rĂ©gions tropicales est plus Ă©talĂ©e. Cela permet de trĂšs bien dĂ©crire les courbes des pays d’AmĂ©rique du sud, et mĂȘme d’analyser la courbe des USA, qui comporte deux bosses : c’est la superposition de la courbe habituelle (nord des USA) et celle plus Ă©talĂ©e typique du sud (Sud des USA) (21:00)
    • Dans tous les pays, nous assistons maintenant à  une « épidĂ©mie de cas » (casedemic) : le nombre de cas explose, mais sans aucune mortalitĂ© associĂ©e. L’Ă©pidĂ©mie est finie, et le virus continue de circuler, sans faire de victimes (France : 28:00)
    • Sur un exemple, l’auteur montre comment la seconde vague tant « attendue » est probablement le fait de revenir sur les nombres normaux de morts à  cette Ă©poque de l’annĂ©e (31:52). Il est possible que ces mesures jamais vues auparavant (confinement, masque, etc.) aient Ă©galement, une fois l’hiver arrivĂ©, des effets nĂ©gatifs : en empĂȘchant la circulation habituelle des virus dans la population, nous avons peut-ĂȘtre aussi diminuĂ© la production de dĂ©fense immunitaire habituelle par brassage. Si cette hypothĂšse est vraie, les pays les moins observants devraient ĂȘtre moins touchĂ©s cet hiver…

    Tous ces Ă©lĂ©ments conduisent à  penser qu’il faut garder la tĂȘte froide, et revenir à  une vie normale. Pourtant, ce n’est pas le cas, et il semble mĂȘme, au vu des mesures sanitaires actuelles, que c’est l’inverse.

    Pourquoi ?

    J’ai regardĂ© pas mal de choses à  droite à  gauche. Je dois reconnaĂźtre que les mĂ©dias ont plutĂŽt fait leur job. Les contradicteurs ont eu la parole, et on trouve beaucoup de propos de bon sens sur les rĂ©seaux sociaux, repris des mĂ©dias main-stream. Je crois que nous sommes plutĂŽt en face d’une forme de prophĂ©tie auto-rĂ©alisatrice : j’oblige le port du masque pour une supposĂ©e Ă©pidĂ©mie en train de repartir, et comme il y a des masques partout il parait Ă©vident à  tous que l’Ă©pidĂ©mie n’est pas terminĂ©e. Pourquoi porter des masques sinon ? Voici quelques causes possibles à  cette maniĂšre de fonctionner :

    • Le principe de prĂ©caution n’a pas de limite : on peut toujours faire plus pour se protĂ©ger. Ce qui compte, c’est la balance bĂ©nĂ©fice/risque. La vertu de prudence, je le rappelais ici, devrait pourtant nous inciter à  agir de maniĂšre raisonnĂ©e
    • La peur est un puissant levier ; personne n’a envie de mourir, ou de mettre en danger ses proches, ou les plus fragiles. Il est donc facile d’adopter des comportements peu contraignants dans cet objectif louable (ce n’est pas si grave de porter un masque). Il me semble que c’est, à  nouveau, oublier de prendre en compte les impacts nĂ©gatifs sur l’Ă©conomie et le moral de toutes ces mesures de confinement, port de masques, interdiction de ceci et de cela, qui n’ont aucune assise rationnelle…Elles avaient un sens en mars, car nous ne savions pas à  quoi nous avions affaire, elles n’en ont plus aucun dĂ©sormais.
    • Je me rends compte, en discutant à  droite à  gauche, que la plupart des gens ne prennent pas la peine de s’informer, de lire, de comprendre, de douter. Il y a pourtant pleins de gens qui dĂ©ploient des trĂ©sors d’intelligence, et d’esprit critique, dans leur travail quotidien, et qui pour la marche du monde prennent sans discuter ce que leur sert le 20h.
    • Le noeud du problĂšme rĂ©side à  mon sens dans une forme de soumission du politique à  des experts politisĂ©s. Ce qui est vrai pour l’environnement l’est tout autant pour la santĂ© : il suffit pour s’en convaincre de lire la tribune de 35 chercheurs, mĂ©decins, universitaires qui demandent la dissolution du fameux Conseil Scientifique COVID Nous appelons Ă©galement le gouvernement à  ne pas instrumentaliser la science. La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le dĂ©bat contradictoire, la connaissance prĂ©cise des donnĂ©es et l’absence de conflits d’intĂ©rĂȘts. Le Conseil scientifique du Covid-19 ne respectant pas l’ensemble de ces critĂšres, il devrait ĂȘtre refondĂ© ou supprimĂ©.

    J’espĂšre que ces rĂ©flexions vous donneront matiĂšre à  relativiser ce qui nous arrive. Une Ă©pidĂ©mie de COVID nous est tombĂ© sur la tronche en mars. Depuis juin-juillet cette Ă©pidĂ©mie, en France, est terminĂ©e. Les faits le montrent. Si vous avez des faits montrant le contraire, je suis preneur.

  • Google Earth

    Google Earth

    Je voulais partager avec vous aujourd’hui mon Ă©merveillement devant cet outil formidable qu’est Google Earth. Petit, j’aimais passer du temps à  regarder des cartes dans des atlas : avec Google Earth ce plaisir est encore dĂ©cuplĂ© ! Quel incroyable projet, et quel bel outil. Bel exemple de big data & data viz, en ”multi-Ă©chelles » complet puisqu’on part d’images satellites pour aller jusqu’aux photos prises dans la rue, en passant par les prises de vues aĂ©riennes.
    Il y a plein d’histoires d’utilisation de Google Earth pour autre chose que de la flĂąnerie, en voici quelques unes dans la catĂ©gorie ”dĂ©couverte » :

    Il y en a pleins d’autres (vraiment cliquez sur le lien prĂ©cĂ©dent!), et Youtube fourmille de vidĂ©os plus ou moins sĂ©rieuses avec des utilisations malines de Google Earth. Et Google Earth, c’est aussi : des timelapses (vues en accĂ©lĂ©rĂ© de l’évolution d’un endroit spĂ©cifique), une base d’images satellites incroyables, et plein d’autres outils.
    Pour finir cette liste non-exhaustive, voici la vidĂ©o d’un internaute qui prĂ©sente 20 lieux incroyables à  voir dans Google Earth) :

  • Jour du dĂ©passement ?

    Jour du dépassement ?

    J’ai entendu parler à  nouveau, il y a peu, du concept fumeux de « jour du dĂ©passement ». Mis en avant par l’ONG FootPrintNetwork, repris en choeur par toutes les associations et mouvements Ă©colo à  tendances dĂ©croissants, ce concept n’a pourtant aucun fondement d’aucune sorte.

    L’idĂ©e est simple : les ressources n’Ă©tant pas infinies, on peut calculer ce que l’humanitĂ© consomme chaque annĂ©e, ce que la Terre est en mesure de « rĂ©gĂ©nĂ©rer », et par un savant calcul on peut voir ce qu’on consomme de trop, c’est-à -dire le nombre de planĂštes qu’il faudrait pour pouvoir continuer comme cela. Ou, dit en d’autres termes, le moment de l’annĂ©e oĂč l’on a dĂ©jà  « consommĂ© une planĂšte ». L’image est forte, marque les esprits, et rĂ©sonne avec les imaginaires eschatologiques des dĂ©croissants, anti-capitalistes, anti-techno, pro-retour à  la nature. On n’est jamais loin du mythe de l’Ăąge d’or.

    Concept logiquement sans fondement…

    Cette idĂ©e a m’a toujours Ă©nervĂ©. Si à  la mi-annĂ©e on a dĂ©jà  consommĂ© ce qu’on pouvait, et qu’on tape dans les ressources trop fortement, cela signifie que l’annĂ©e d’aprĂšs, les ressources sont encore plus faibles. Et ainsi de suite. Quand je regarde les chiffres de ce « jour du dĂ©passement », nous devrions dĂ©jà  avoir consommĂ© 25 ou 30 fois la planĂšte ! Or, il me semble, mais je peux me tromper, que la Terre est toujours là , et que nous continuons à  trouver de l’Ă©nergie. C’est donc une entourloupe logique.

    …et mĂȘme pas bien rĂ©alisĂ©

    MĂȘme les Ă©colos le disent : additionner des choux et des carottes n’a aucun sens (des tonnes de CO2 avec des nombres d’animaux tuĂ©s, plus des ressources Ă©nergĂ©tiques consommĂ©es, etc). C’est rĂ©ellement une pure fumisterie rhĂ©torique, pour influencer, coĂ»te que coĂ»te, les dĂ©cisions politiques. A commencer par la premiĂšre chose mesurĂ©e, les Ă©missions de CO2, classĂ©s comme un … polluant. Non, le CO2 n’est pas un polluant. Il faut revenir à  la raison.

    Un peu de vraie science ?

    Je conseille par exemple d’aller dĂ©couvrir les excellentes pages scientifiques du CEA sur le climat et l’environnement. Je me suis fait encore avoir : je suis tombĂ© sur Etienne Klein prĂ©sentant le concept d’Ă©nergie, et je suis restĂ© regarder la vidĂ©o en entier. J’ai eu la surprise d’apprendre que l’excellente explication du concept d’Ă©nergie donnĂ©e par Feynmann dans ses fameux cours, venait en fait d’une clarification apportĂ©e notamment par Emmy Noether, mathĂ©maticienne allemande. Voilà  de la science, de la vraie.
    Pour le reste, je crois que le vrai dĂ©passement c’est le 1er janvier : c’est la date à  laquelle les militants dĂ©croissants ont dĂ©passĂ© la quantitĂ© de conneries que l’on devrait s’autoriser à  dire chaque annĂ©e.

  • Richard Lindzen sur le rĂ©chauffement climatique

    Richard Lindzen sur le réchauffement climatique

    Je partage avec vous ce qui me semble ĂȘtre la meilleure des rĂ©ponses à  mes exaspĂ©rations concernant l’Ă©cologie et le rĂ©chauffement climatique : les Ă©lĂ©ments factuels de connaissances apportĂ©s par Richard Lindzen. Il est physicien, professeur de mĂ©tĂ©orologie au MIT, membre du GIEC. Vous pouvez le lire en dĂ©tail dans cette interview admirable par Valeurs Actuelles. Puis, dĂ©couvrir un rĂ©sumĂ© dans une vidĂ©o trĂšs bien faite :

  • Enlisement idĂ©ologique

    Enlisement idéologique

    J’aime bien les voyages en train. Quand je suis seul, je passe au relais presse acheter un magazine qui me fait une partie du trajet. Lors d’un de mes derniers voyages, j’ai achetĂ© le hors-sĂ©rie du Point, consacrĂ© aux grands dĂ©bats de l’Ă©conomie.

    Méconnaissance des auteurs autrichiens

    J’ai Ă©tĂ© déçu, je dois le dire. Il y a un gros travail de fait, mais depuis l’Ă©dito jusqu’à  la maniĂšre de traiter les sujets, je retrouve l’espĂšce de mĂȘli-mĂȘlo peu Ă©clairant que j’ai l’habitude de trouver dans les mĂ©dias. C’est à  mon sens reliĂ© à  deux causes principales : une pensĂ©e trĂšs française, marxisante, et une presque complĂšte mĂ©connaissance de l’Ecole Autrichienne d’Ă©conomie et des mĂ©canismes Ă©conomiques.

    Je ne suis pas compĂ©tent pour juger tous les articles, et l’humilitĂ© la plus Ă©lĂ©mentaire consiste à  garder une partie de ses critiques pour soi. Par contre, il se trouve que je connais quelques auteurs citĂ©s dans le recueil : Bastiat, Von Mises, Hayek notamment. Et sur ces auteurs, par contre, je peux me permettre de porter un regard critique. Et ce que je lis n’est pas glorieux.

    Deux exemples. Il est dit de Bastiat, page 52, qu’il « ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un thĂ©oricien ». J’aimerais bien savoir pourquoi ! Au contraire, Bastiat, certes volontiers polĂ©miques, a construit des bases de rĂ©flexions trĂšs proches de l’Ecole Autrichienne d’Ă©conomie, avec une description de la valeur et de l’utilitĂ© comme des choses subjectives. Cette approche, qui ressort de l’individualisme mĂ©thodologique, est – contrairement à  ce qui est Ă©crit dans le Hors-sĂ©rie – une approche thĂ©orique trĂšs solide.

    DeuxiĂšme exemple, sur Hayek, page 84 : aprĂšs avoir dĂ©crit une de ses analyses, il est Ă©crit qu’elle « reflĂšte ses obsessions ». Pathologiser un auteur, de maniĂšre insidieuse, me rappelle les maniĂšres de faire du politiquement correct dĂ©crite par Bock-CĂŽtĂ©. J’ai lu Hayek, et s’il y a un bien un auteur qui rĂ©flĂ©chit de maniĂšre rationnelle, puissante, en amoureux de la vĂ©ritĂ©, c’est bien lui ! Mais un journaliste français ne pouvait pas faire un papier sur Hayek sans l’Ă©gratigner un peu au passage. Question de posture. Il ne faudrait pas que les copains socialistes pensent que le Point est devenu nĂ©o-ultra-libĂ©ral radical…

    Biais déjà  décrits par Butler

    Le mĂȘli-mĂȘlo est typique de ce que dĂ©crit BenoĂźt Malbranque dans la prĂ©face de l’excellente « Introduction à  l’Ecole autrichienne d’Ă©conomie », d’Eammon Butler (dispo gratuitement aux Editions de l’Institut Coppet) :
    Bien que non majoritaire, une position courante concernant la mĂ©thodologie Ă©conomique est de dire qu’aucune des mĂ©thodologies n’est la rĂ©ponse unique aux dĂ©fis Ă©pistĂ©mologiques de l’économie, et que, pour cette raison, il convient de n’en employer aucune de maniĂšre directe. Ce « pluralisme mĂ©thodologique », comme certains l’ont appelĂ©, a de nombreux dĂ©fenseurs et jouit d’un prestige grandissant. Il est pourtant aisĂ© de comprendre pourquoi ce n’est pas une position satisfaisante. Au fond, le pluralisme mĂ©thodologique n’est rien de plus que la rĂ©ponse d’économistes Ă©garĂ©s incapables de se faire un avis sur ce qui constitue la mĂ©thode appropriĂ©e à  la science Ă©conomique. […]
    Pour Ludwig Von Mises et ses disciples, la question de la mĂ©thode est fondamentale : elle conditionne le sain dĂ©veloppement de thĂ©ories Ă©conomiques rigoureuses, justes et porteuses de sens. Les principes mĂ©thodologiques soutiennent l’ensemble de l’édifice autrichien, et c’est sans surprise qu’on retrouve leur exposition dans la plupart des grandes oeuvres de Mises. Ce dernier se faisait une idĂ©e bien prĂ©cise de l’économie. Il fallait se la reprĂ©senter comme une sous-catĂ©gorie de la « science de l’agir humain » qu’il intitula « praxĂ©ologie ». En Ă©conomie, il ne s’agit pas de dire pourquoi les individus agissent en suivant tel ou tel objectif ou en s’efforçant de faire correspondre leur conduite à  tel ou tel code moral. Il s’agit de reconnaĂźtre et d’utiliser le fait qu’ils agissent bel et bien en suivant des objectifs et en faisant correspondre leur conduite à  un code moral — en somme, qu’ils agissent intentionnellement.[…] Dans leur insistance sur le choix de l’action humaine comme fondement de toute connaissance Ă©conomique, les Autrichiens Ă©taient nĂ©cessairement poussĂ©s à  n’accepter que les individus comme sujet de leur Ă©tude, et à  suivre scrupuleusement l’individualisme mĂ©thodologique. AprĂšs tout, seuls les individus agissent. Ainsi que l’écrira le mĂȘme Rothbard, « la premiĂšre vĂ©ritĂ© à  dĂ©couvrir à  propos de l’action humaine est qu’elle ne peut ĂȘtre initiĂ©e que par des « acteurs » individuels. Seuls les individus ont des objectifs et agissent pour les atteindre.»

    Ce qui me reste de cette lecture (le Hors-SĂ©rie du Point) : l’impression gĂȘnante qu’il s’agissait plus pour les auteurs de prĂ©tendre couvrir tous les points de vue que de regrouper des savoirs. Non : on ne peut pas mettre toutes les idĂ©es au mĂȘme niveau, comme si c’Ă©tait une affaire de goĂ»ts et de couleurs. La Science Ă©conomique, solide dans l’approche autrichienne, parce que ne cherchant pas à  singer les sciences naturelles, en faisant Ă©talage d’outils mathĂ©matiques camouflant la rĂ©alitĂ© sous des macro-indicateurs composites, est une science de l’action humaine. Il faut commencer par rappeler ce que l’on sait. Il en va sur ce sujet, comme sur les sujets de rĂ©chauffement climatique, d’un mauvais mĂ©lange de science et de politique (c’est souvent le cas). Les journalistes auteurs de ce hors-SĂ©rie feraient bien de se reprendre, et de sortir de leur enlisement idĂ©ologique.

  • Pour une Ă©cologie politique raisonnable

    Pour une écologie politique raisonnable

    J’avoue n’avoir jamais vraiment Ă©tĂ© intĂ©ressĂ© par l’écologie. Du moins pas plus que cela. Je trouve les sciences en gĂ©nĂ©ral intĂ©ressantes, et celle s’attachant à  dĂ©crire les relations des ĂȘtres vivants avec leur environnement est forcĂ©ment aussi passionnante. Et si l’Ă©cologie devenait moins politique, et plus raisonnable ?

    L’Ă©cologie, cheval de Troie des « anti »

    Mais l’écologie a Ă©tĂ© depuis longtemps utilisĂ©e comme un moyen politique pour faire avancer leur(s) cause(s). Je mets un s, car ils sont nombreux à  se retrouver dans ce canal de l’écologie politique : fĂ©ministes, tiers-mondistes, anti-capitalistes, dĂ©croissants, et toute une clique de mĂ©contents que l’état actuel du monde ne satisfait pas. L’époque est ainsi faite : comme la cause Ă©cologique (au sens de « dĂ©fense de l’environnement ») est perçue comme noble, personne n’ose critiquer ceux qui s’abritent sous son Ă©tendard universaliste.

    Or, il le faut. Car le nombre de bĂȘtises que l’on peut lire et Ă©tendre est tout bonnement effarant. Je vais rĂ©guliĂšrement sur Twitter, et simplement dans les derniĂšre semaines, on peut mentionner les dĂ©lires suivants (je mets en lien des articles qui dĂ©montent ces Ăąneries) : antivax, glyphosate, catastrophisme biodiversitaire, Ă©oliennes & Ă©nergies renouvelables, plan d’aides ridicules, utilisation des enfants, clash à  propos du rĂ©chauffement, j’en oublie certainement. Il est grand temps de sonner la fin de la rĂ©crĂ©ation. Je crois que les scientifiques français devraient s’élever pour combattre l’obscurantisme et le sectarisme : en rappelant ce que l’on sait, et rappelant ce que l’on ne sait pas, et en rappelant que science et politique ne font pas bon mĂ©nage. Il faut le redire, encore, et encore : la science permet de dire ce qui est (modĂ©liser le rĂ©el), le moins mal possible, et de maniĂšre toujours perfectible. La science ne dit jamais ce qu’il faut faire. C’est un autre registre. On ne peut que souhaiter, Ă©videmment, que les Hommes prennent leurs dĂ©cisions en s’appuyant sur les savoirs scientifiques disponibles. Mais cela ne veut pas dire que la science dit ce qu’il faut faire.

    Penser l’Homme dans son environnement

    Bien sĂ»r, il ne faut pas laisser le sujet de la protection de l’environnement et des diverses formes de vie à  ces abrutis sectaires et manipulateurs. La rĂ©flexion en Ă©cologie politique doit ĂȘtre conduite. Mais sereinement. Il faudra m’expliquer pourquoi l’on trouve formidable l’homme de NĂ©andertal qui, avec un mĂ©lange de chance et d’ingĂ©niositĂ©, parvient à  maitriser le feu, et augmente sa capacitĂ© de survie et d’adaptation, et dans le mĂȘme temps, tout impact de l’homme sur son environnement devient totalement mauvais. Il n’est pas possible de vivre sans dĂ©truire, en partie, son environnement. Ce qu’il convient de penser, c’est l’interaction durable avec cet environnement. La gestion de cet environnement. Il s’agit bien de mettre en balance des valeurs importantes : survie des humains <vs> protection de l’environnement. SI ces deux valeurs s’opposent, en partie, il convient de mener une rĂ©flexion prudente et modĂ©rĂ©e pour dĂ©finir notre conduite. Je renvoie à  cette excellente vidĂ©o de Monsieur Phi sur la question de l’avortement, qui me semble ĂȘtre dans le mĂȘme genre de registre crispant facilement des attitudes extrĂȘmes.

    La prudence comme principe d’action raisonnĂ©e

    Le principe de prĂ©caution peut ĂȘtre une bonne chose, si l’on donne le sens correct à  la belle vertu de prudence : selon Aristote, c’est la « disposition qui permet de dĂ©libĂ©rer sur ce qu’il convient de faire, en fonction de ce qui est jugĂ© bon ou mauvais ». Le principe de prĂ©caution, bien compris, ne devrait pas ĂȘtre un principe d’inaction, ou de frayeur savamment entretenue comme seul rapport possible au monde, mais un principe d’action raisonnĂ©e.

    Qu’il est dur, en 2019, de parler d’écologie et de la place de l’Homme dans son environnement !