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  • Veni Vidi Vici

    Veni Vidi Vici

    Un pamphlet truculent

    Sous-titré Menace sur les gauchistes, le livre de Papacito et Julien Rochedy « Veni Vidi Vici » (en référence à  Jules César bien sûr) est un pamphlet truculent.
    La définition de ce mot décrira mieux que moi, du coup, le style de cet essai :

    1. Qui se caractérise par une mine florissante et joviale, une forte stature, un costume pittoresque, un comportement tapageur et des propos gaillards de bon vivant, de rustaud sympathique. 2. Qui présente une facture hardie, vigoureuse, des colorations vives. 3. Qui se caractérise par une plaisante liberté de ton allant jusqu’à  la gaillardise ou la grossièreté; qui abonde en formules énergiques, en images expressives.
    Source : TLFI

    Et ça, pour truculer, on peut dire que les auteurs truculent ! C’est un pamphlet sévèrement burné, mordant et très drôle. Le style de Papacito, à  l’écrit, me fait penser à  Frédéric Dard. J’ai explosé de rire à  plusieurs reprises en lisant le livre. C’est rafraichissant, acide, et sous les coups de boutoirs envoyés dans le politiquement correct, il y a un propos juste sur la société, sur les ornières dans lesquelles nous nous sommes fourrés. Cela m’a fait penser, par certains aspects, à  la pensée d’Obertone. Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs, si Papacito et Obertone (ainsi que Rochedy) se retrouvent dans le projet La Furia (que j’ai soutenu dès le début). Vous pouvez retrouver les deux auteurs présenter leur livre sur Youtube. Seul défaut stylistique : comme chez beaucoup d’intellos de droite, l’utilisation du mot « anthropologie » me semble abusive et dans un sens assez éloigné du sens du dictionnaire. A préciser, donc.

    Constats et solutions

    La France en mauvais état

    Sur le constat, on retrouve des choses connues (là , là  et là , par exemple, on en a déjà  parlé). La France est dans un état misérable sur pas mal de sujets. Exode des cerveaux, immigration de masse incontrôlée, sans assimilation, extension sans fin du domaine d’intervention de l’Etat, et des réglementations. En gros, la France aux mains des communistes et des communautaristes. Avec une culpabilité permanente, entretenue savamment par des élites démissionnaires et par les gauchistes qui tiennent les manettes des narrations médiatiques.

    Solutions

    Bien sûr, le livre est une des solutions. Reprendre la main sur le discours, apporter de la controverse et des points de vue différents. Cela rejoint les efforts de Causeur, de l’Incorrect, de CNews, de Valeurs Actuelles, et même de Front Populaire. Les lignes intellectuelles bougent, depuis plusieurs années.
    Papacito et Rochedy partagent le même goût pour l’histoire de France, et pour la transmission de ce qui fait de l’Occident et de la France des civilisations magnifiques. Histoire et identité.
    L’autre solution, plus individuelle, consiste à  retrouver une virilité assumée, et donc une vraie liberté. Spirituelle et physique. Les temps sont durs, et comme le dit le proverbe Si vis pacem para bellum. Ils incarnent tous deux à  merveilles, physiquement, dans la pensée, dans la drôlerie, cette virilité qui manque tant aux relations sociales depuis 20 ans. Tout le monde baigne dans une sorte de politiquement correct très féminin, où le conflit est toujours tenu hors du champ intellectuel. Il est temps de changer cela, pour regarder les choses en face, sans faux semblants.
    Ces solutions ne suffiront peut-être pas. Mais comme l’explique Papacito, dans un geste digne de Cyrano de Bergerac, en racontant avec une drôlerie féroce, et un sens du tragique magnifique, la bataille de Camerone :

    C’est dans l’incertitude de la victoire que se renforce la certitude du combat. (…) Je combats tranquille et serein car toi, moi, et quelques autres braves, vivons notre Camerone. Nous sommes cernés par le progrès, nous sommes abandonnés par nos élites, l’ennemi est en surnombre, sur-armé, sur-financé, nos églises sont vides, les courageux se comptent sur les doigts de la main et les collaborateurs foisonnent. Nous sommes un seul homme contre mille gauchistes et mille autres moudjahidines. Nous sommes une charge dérisoire, baïonnette au canon, que l’ennemi tout-puissant crible de balles à  volonté. Un petit carré de France sous la mitraille infinie du Great Reset mondialisé. Et pourtant, mes frères d’armes, à  vous les suicidaires, je le réaffirme ici encore, je combats tranquille et serein dans cette grande défaite qu’aura été la France mourante qui m’a vu naître. Je marche avec ferveur et la tête haute vers la fin de mon monde, j’emporte avec moi le courage de mes camarades de lutte, je fais ce que fait la race d’hommes à  laquelle j’appartiens, c’est-à -dire fabriquer tant bien que mal un héroïsme artisanal de bric et de broc, faute de savoir se résigner à  produire une lâcheté industrielle. C’est dans cette abnégation stupide, à  contre-courant de ce que les naïfs pensent être « la nouvelle marche du monde », dans cet entêtement à  vouloir faire vivre ce qui meurt, que je trouve mon salut personnel.

    Enfin, il est palpable dans le discours des auteurs, qu’il y a des choses sacrées, qui permettent de penser une société avec son histoire, sa noblesse, sa richesse, son patrimoine, et en allant au-delà  du simple confort. Qu’est-ce qu’une chose sacrée ? Ce pourquoi on peut se sacrifier, symboliquement ou concrètement. Dans Veni, Vedi, Vici, Papacito et Rochedy, expliquent que la France, la famille, l’identité sont sacrées. ajout du 06 décembre : et qu’elles valent bien une reconquête

  • Citation #139

    Le mal est à l’amour ce que le mystère est à  l’intelligence.

    Simone Weil (1909-1943)
    Philosophe française.

  • Les Jourdain de LinkedIn

    Les Jourdain de LinkedIn

    Etre respectable … à  tout prix ?

    Je passe un certain temps sur le réseau professionnel LinkedIn. C’est un outil très bien pensé qui permet de faire de la veille (pour des jobs ou des infos dans son domaine) et qui permet de rester en contact facilement avec un réseau professionnel élargi, dans la durée. Dans un espace de ce type, il n’est pas étonnant que les gens se mettent en avant et se sur-valorisent. Pour certains, il y a des enjeux de recrutement. Il est piquant de constater les moyens que les gens utilisent pour se valoriser. Il y en a un qui est devenu omniprésent, jusqu’à  l’écoeurement : celui de se donner une « respectabilité » (au sens de Bock-Côté) par le biais de messages très politiquement corrects. Les thèmes sont récurrents : diversité & inclusion, écologisme, et les « grandes missions » qui donnent du sens. Ce qui est terrible, c’est la naïveté de ceux qui font cela. Ils pensent s’acheter une respectabilité à  peu de frais, mais, de fait, font à  la manière du Bourgeois Gentilhomme, de la politique sans le savoir. Loin de leur conférer une quelconque respectabilité, cela montre plutôt leur manque de recul, de références intellectuelles, de réflexion, et leur grande naïveté.

    L’idéologie gauchiste sous-jacente

    Car enfin, ces thèmes sont ceux de l’extrême-gauche qui a réussi à  infiltrer à  peu près tous les cercles. Sous couvert de vertus, en utilisant des mots biens choisis, il y est question d’idéologie politique. Sous couvert de tolérance, les thèmes de diversité et d’inclusion sont souvent utilisés pour promouvoir une idéologie diversitaire, « woke », visant à  tout sauf à  la tolérance, mais plutôt à  l’oppression d’une majorité pensée comme « oppressive ». Sous couvert d’écologie, le thème du réchauffement climatique, ou de la RSE, sont utilisés pour promouvoir une idéologie anti-capitaliste, décroissante, et anti-business.
    Vous avez bien le droit de faire ce que vous voulez sur LinkedIn. Mais par pitié, si vous faites de la politique, soyez-en au moins conscients, et assumez-le ! Arrêtez de nous manipuler, ou d’être les Jourdain de LinkedIn.

  • Les fontaines du paradis

    Les fontaines du paradis

    Utopiales de Nantes

    Si vous lisez ce blog, vous savez que j’aime la science fiction. J’ai eu la chance d’aller passer une journée aux Utopiales de Nantes, dans le cadre de mon travail. C’est un festival de Science-Fiction. J’ai trouvé l’évènement, pour ce que j’en ai vu, super bien organisé (tables rondes, conférences, expositions, BD, jeux, livres, etc..). Et nous avons assisté le matin à  une remarquable conférence – « Penser les futurs » – de Roland Lehoucq (astrophysicien et auteur, président du festival) et Vincent Bontems (philosophe, chercheur et auteur). Nous y avons découvert une histoire de la science-fiction, et de ses rapports à  la science. J’ai découvert la distinction entre hard science-fiction et space opera. Cela mériterait plusieurs articles sur toutes les infos passionnantes qui nous ont été partagées. Je garde en tête le concept de « merveilleux scientifique » qui animait les premiers auteurs de SF. Et je me demande sous le feu de quelles idéologies nous avons perdu, collectivement, notre capacité d’émerveillement par rapport à  la science et aux contenus scientifiques. Le terme ou label « science fiction » (fiction scientifique) a été inventé par Hugo Gernsback (très influencé par H.G. Wells et J. Vernes, inventeurs du genre).

    Ce récit a pour but de fournir au lecteur une prévision de l’avenir justifié par les merveilleux progrès de la science actuelle.

    Hugo Gernsback (1884 – 1967) romancier de science-fiction et homme de presse américain

    Vincent Bontems, chercheur associé au CGS de l’école des Mines, a ensuite partagé une analyse tout à  fait passionnante des différents discours sur le futur (divination, prophétie, utopie/dystopie, futurologie et prospective) et des différentes fonctions des récits de Science-Fiction. Réellement passionnant ! Ses slides étaient remplis de super citations d’auteur de SF et de scientifiques. Je vais les ajouter à  ma collection. Dans la bibliothèque du festival, j’ai acheté un ouvrage d’une des premiers représentants de la hard science-fiction, Arthur C. Clarke, que les conférenciers avaient présenté : « Les fontaines du paradis« .

    Les fontaines du paradis

    Arthur C. Clarke (1917 – 2008) était – excusez du peu ! – scientifique, écrivain de science-fiction, écrivain scientifique, futurologue, présentateur télé, explorateur sous-marin et inventeur britannique. Il fait partie, avec Heinlein et Asimov des « trois grands » de la science-fiction anglo-saxonne. Il est l’auteur, notamment, du fameux « 2001 : l’odyssée de l’espace » qui a inspiré le film éponyme. Son roman est l’histoire de la mise en place du premier « ascenseur spatial » : une sorte de station spatiale orbitale, reliée à  la terre par des filins en nanotubes, et que l’on peut rejoindre en « ascenseur ». Le roman décrit les premières étapes de la mise en place, de manière assez détaillée. Le concept n’est pas du tout impossible, scientifiquement, à  la restriction prêt que nous n’avons de matériaux assez résistants (à  part les nanotubes de carbone, mais que l’on sait pour le moment construire sur quelques mm ou cm). La station est situé sur une orbite géostationnaire. De nombreux articles scientifiques ont montré que cette construction était une possibilité scientifique, sinon technologique.
    C’est un bon roman, au delà  de l’aspect invention et science. L’éclairage sur le lieu d’où partira l’ascenseur spatial, un temple religieux en haut d’une montagne, et que l’on doit donc dégager pour réaliser le projet permet une mise en abîme historique intéressante. Les rebondissements de la deuxième partie, le long de l’ascenseur sont très faciles à  imaginer dans un film. J’ai découvert un auteur très intéressant.

  • Citation #138

    A vouloir dissimuler coûte que coûte les conflits, on finit très souvent par bloquer toute issue, y compris celle de la négociation, et souvent on exaspère l’opposition des parties. Le conflit introduit une rupture et du même coup il débloque la situation parce qu’en général il met subitement les parties en présence de l’enjeu réel, des conséquences et des risques.

    Julien Freund (1921 – 1993) philosophe, sociologue et résistant français

  • La France n’a pas dit son dernier mot

    La France n’a pas dit son dernier mot

    Le hasard et la force des circonstances ont transformé la campagne de promotion du dernier livre d’Eric Zemmour, « La France n’a pas dit son dernier mot », en campagne présidentielle. Les choses ont beaucoup évoluées entre le moment où la publication a été planifiée, et cette rentrée folle. L’introduction et la conclusion, plus « programmatiques » sont visiblement des ajouts, assumés de dernière minute. La couverture également. Il convient donc, pour faire la recension de cet ouvrage, de séparer l’ouvrage à  proprement parler, et le début de pré-campagne d’Eric Zemmour. Ce sont deux sujets totalement différents.

    Choses vues : galerie de portrait

    Eric Zemmour a eu l’occasion de le préciser à  de nombreuses reprises depuis la sortie : l’inspiration de ce livre, qui est la suite du « Suicide français », est l’ouvrage de Victor Hugo, « Choses vues« . Recueil de notes, de réflexions, et de points de vue sur les évènements. Les choses vues d’Eric Zemmour, celles rapportées dans ce livre en tout cas, sont beaucoup orientées sur ses rencontres et ses échanges avec un réseau très varié. Et de fait : son point de vue sur l’actualité, il l’a partagé ailleurs, dans ses nombreux éditos, articles et débats depuis très longtemps. La galerie de portrait, incisive, très bien écrite, souvent drôle n’épargne pas grand monde. Nous découvrons sous la plume de Zemmour un monde de politiciens, de journalistes, de hauts fonctionnaires, qui de manière très partagée, ne dit pas tout haut ce qu’ils racontent dans les dîners en ville, en privé. C’est probablement normal en partie, mais je garde toujours cette phrase de Péguy en tête :

    Un homme qui tient dans une assemblée des propos qu’il ne peut pas tenir dans une autre où il fréquente n’est pas un honnête homme.

    Charles Péguy (1873-1914)
    Ecrivain, poète, essayiste et officier de réserve français.

    Eric Zemmour décrit des cercles de pouvoir peuplés d’Hommes assez malhonnêtes, en ce sens. Manipulateurs, à  tout le moins. Mais pas uniquement. Il y aussi de très beaux portraits d’amitiés réelles, y compris avec des « adversaires » idéologiques (Hugues Dewavrin par exemple). J’ai beaucoup apprécié ce livre, très plaisant à  lire, éclairant. Il y a de très belles pages. Le portrait de Simone Veil est magnifique. A lire, donc, tranquillement.

    Candidat potentiel

    Comment ne pas dire un mot, aussi, sur cette rentrée « folle » ? Je ne remets pas des liens vers les différentes conférences et interventions d’Eric Zemmour : vous avez tout sur sa chaîne Youtube. Je suis tout cela avec un grand plaisir. Enfin ! Enfin, un homme politique parle du réel sans ambages. Et qui rentre dans le combat, aussi, des mots qui enferment le débat dans le politiquement correct. Enfin, le sujet de l’identité est porté, incarné, pensé et mis au centre du débat. Avec le prisme de l’assimilation, le seul à  même de permettre la lutte contre le multiculturalisme. Nous verrons ce que tout cela donnera. Mais le choc est violent pour une partie des journalistes qui ne peut plus continuer – ils essayent ! – à  simplement coller l’étiquette d’extrême-droite à  tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Il est terrible aussi, le choc, pour les politiciens de « droite » (UMP-Les Républicains et Rassemblement National) : enfin quelqu’un explique, sans avoir aucune crainte, que la victoire passer par l’union des droites. Si Zemmour y va, je voterai sans hésitation pour lui. A tous ceux qui critiquent, ou insultent, Eric Zemmour, je recommande donc la lecture de « La France n’a pas dit son dernier mot ». Cela leur évitera de le traiter de raciste, ou de faire mine de croire qu’il serait hostile aux musulmans…Je leur dédie cet extrait de la conclusion :

    Les musulmans qui veulent s’assimiler à  notre civilisation doivent pouvoir le faire sans crainte ni sentiment de culpabilité, sans être harcelés par ceux qui les traitent d’apostats, « d’Arabe de service » ou de « nègre de maison ». Ils sont nombreux à  avoir quitté leur terre parce qu’elle était le lieu de toutes les misères, les tyrannies, les corruptions. S’ils sont venus chez nous, eux ou leurs parents, c’est pour bénéficier des charmes et des avantages de la civilisation occidentale, née du mariage de la religion chrétienne et de la culture gréco-romaine, et non pour y ramener les affres de la civilisation qu’ils ont fuie.