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  • Citation #150

    La lutte contre toutes les formes de discrimination participe de ce même mouvement qui entraîne l’humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l’honneur d’avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie.

    Claude Levi-Strauss (1908 – 2009) anthropologue et ethnologue français.

  • Espoir ?

    Espoir ?

    Il est très difficile en ce moment, quand on s’informe un peu, d’avoir beaucoup d’espoir. Entre les guerres, les attentats, les violeurs, et la corruption généralisée des élites, il n’y a pas beaucoup de raisons de se réjouir. Mais je me suis fait la remarque en regardant au fil des moments dans le métro, ou le soir, ou à mes moments perdus, qu’il y avait encore en France de vrais élites intellectuelles, rigoureuses, capables de doute et de débat, et que rien n’était perdu. Il y a de l’espoir ; mais il est urgent de dégager la clique de minables pervers qui nous dirigent (droit vers le mur). Je partage donc avec vous quelques-unes des liens qui m’ont, même si elles n’éclairent pas la situation d’un regard particulièrement optimiste, mis du baume au coeur : il reste de vrais esprits, courageux, un peu partout. Tout le monde ne recherche pas le « consensus », certains restent encore attachés à la vérité.

    • Une passionnante et remarquable conférence de Raphaël Liogier, philosophe et sociologue, invité à l’IHU Marseille Méditerranée (oui Didier Raoult fait aussi partie de ceux que j’admire) : « L’éthique peut-elle se passer de morale ?« 
    • Une très intéressante et stimulante interview d’Ariane Bilheran [1][1] Le site personnel d’Ariane Bilheran : son site, philosophe et psychologue, dont les travaux portent sur les manipulations, la perversion, le totalitarisme, qui décrit les mécanismes de contrôle social monstrueux qui se sont mis en place à notre époque
    • Un fil très intéressant sur Twitter, alimenté par @Elpis_R, et qui regroupe pas mal de ressources et de contre-arguments à la fumeuse théorie du réchauffement climatique, devenue une véritable religion pour certains. On y trouve – entre autres – pas mal de verbatims de scientifiques qui démontent ces croyances et soulignent l’absence de preuves.
    • Une analyse intéressante d’Olivier Piacentini, essayiste et économiste, invité par l’excellent Cercle Aristote (créé et animé par Pierre-Yves Rougeyron, juriste et politilogue). Comment ne pas avoir envie d’écouter une conférence dont l’orateur commence par s’appuyer sur Philippe Nemo pour définir l’Occident ?Il faut découvrir le travail extraordinaire du Cercle Aristote

    Bonne lecture et bonne écoute. Certes, l’espoir est faible. Mais en regardant l’intervention de Christian Perronne devant des parlementaires européen, je me dis que la vérité finit parfois par éclater. La cour de justice de l’Etat de New-York vient d’ordonner la réintégration et le dédommagement des personnes suspendues injustement pour cause de non-vaccination COVID. C’est ce qui se passe dans un état de droit ; nous verrons si la France en est toujours un. Je me permets d’en douter raisonnablement.

  • Citation #149

    Pascal avait raison bien sûr : il ne sert pas à grand-chose de se disputer sur le « mot », le « nom » que l’on utilise, car ce qui importe c’est la définition, le sens, qu’on lui donne. L’effort de définition, d’ailleurs, peut entraîner de vrais disputes « verbales » : se mettre d’accord sur les faits que nos mots décrivent, sur notre manière d’appréhender le réel, n’est jamais complètement neutre, ni complètement possible. C’est d’ailleurs ce que rappelle Monsieur Phi dans cette super vidéo, et à qui je laisse le commentaire de la fin : « Mieux vaut une dispute verbale qu’une entente qui repose sur un malentendu. »

    Je ne dispute jamais du nom, pourvu qu’on m’avertisse du sens qu’on lui donne.

    Blaise Pascal (1623 – 1662) mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français.

  • John Stuart Mill, libéral utopique

    John Stuart Mill, libéral utopique

    Camille Dejardin, docteur en science politique et professeur agrégée de philosophie, vient de publier aux Editions Gallimard « John Stuart Mill, libéral utopique » (sous-titré Actualité d’une pensée visionnaire (coll. Bibliothèque des idées, 2022), essai qui prolonge sa thèse de doctorat dévolue à  la redécouverte de la théorie politique millienne. C’est un livre remarquablement bien écrit, d’une grande clarté conceptuelle, et – bien sûr – on ne peut plus expert sur la pensée de John Stuart Mill.

    Biographie intellectuelle

    Car Camille Dejardin s’intéresse uniquement aux idées, et dresse dans cet ouvrage un panorama très complet de la pensée de Mill. Elle n’y glisse que les éléments biographiques qui éclairent le parcours intellectuel de Mill. Il est à  souligner que son enfance et sa formation, et sa vie, sont tout à  fait hors du commun. L’auteur commence l’ouvrage avec un thèse simple mais tout à  fait juste : Mill, souvent associé à  l’utilitarisme parce son père était un adepte de Bentham, penseur central du libéralisme, est un auteur qui dépasse largement ces étiquettes tant son génie a embrassé largement tous les sujets, avec une honnêteté et une exigence impressionnante, en gardant toujours à  l’esprit la vue d’ensemble sans jamais perdre ni le goût des détails, ni le sens de la nuance. Un vrai penseur du réel, en quelque sorte.

    La démarche de John Stuart Mill (1806-1873), pourtant communément connu comme « utilitariste » et « libéral » canonique, en est on ne peut plus éloignée. Et son génie est d’avoir su allier la modernité d’une conception globalement matérialiste, agnostique et pragmatique, s’émancipant des traditions tout en demeurant ouverte à  une pluralité de métaphysiques, avec une exigence de transcendance et même, pourrait-on dire, une exigence d’exigence qui anticipe et préempte à  bien des égards les écueils sur lesquels l’utilitarisme, l’économicisme et le libéralisme des deux derniers siècles nous ont jetés.

    Camille Dejardin illustre fort à  propos l’ouverture d’esprit et le goût de l’échange de Mill par une liste incroyable :

    Il faut (…) saluer la prouesse, tant linguistique et intellectuelle et que proprement humaine, que constituent la relation et l’abondante correspondance qu’il réussit à  entretenir avec des interlocuteurs aussi hétéroclites que Thomas Carlyle, Edwin Chadwick, Alexander Bain (qui devint l’un de ses biographes), John Austin, Thomas Hare, Herbert Spencer, Florence Nightingale, Gustave d’Eichthal, Alexis de Tocqueville, Auguste Comte et jusqu’à  Jules Michelet et Louis Blanc (pour ces quatre derniers, dans un français parfait), aux côtés de nombreux autres parlementaires, juristes et publicistes britanniques ou étrangers.

    Penseur complet de la démocratie moderne, et de la vie bonne

    L’ouvrage dans sa première partie revient sur la pensée riche et complexe de Mill, qui prend à  la fois le meilleur du socialisme, du conservatisme et du libéralisme (en donnant une primauté à  ce dernier). La deuxième partie explicite le titre « Utopie libérale », en montrant comment Mill a toujours réfléchi, à  partir du réel, à  proposer une meilleure organisation sociale, une meilleure société, en insistant toujours sur les ressorts individuels. C’est une sorte d’ »aristo-démocratie » qu’il définit ainsi, tout en réfléchissant aux conditions d’existence de celle-ci (notamment l’éducation), et aux limites qu’il convient de fixer à  l’action humaine. Sur certains de ces points, je me trouve moins en accord avec Mill, mais cela reste incroyable de voir qu’il a, comme Tocqueville, prévu une grande partie des problématiques que le développement des sociétés libérales allaient provoquer, et auxquelles nous sommes confrontés.

    Religion de l’humanité

    Il a également réfléchi sur le besoin de spiritualité et a proposé une sorte de « religion de l’humanité » qui assumerait la nécessité de formes de transcendance et de sacré, sans sortir pour autant du champ de la rationnalité. Passionnant. Je ne résiste pas, comme Camille Dejardin, à  citer ce passage de Mill, tiré de Utility of Religion :

    [il s’agit d’instaurer] une moralité fondée sur une appréhension large et avisée du bien du tout, ne sacrifiant ni l’individu au collectif ni le collectif à  l’individu, mais reconnaissant leur juste place respectivement au devoir et à  la liberté et la spontanéité. Elle s’enracinerait dans les natures supérieures grâce à  la sympathie, à  la bienveillance et à  la passion pour l’idéal d’excellence, et dans les autres grâce aux mêmes sentiments, cultivés et encouragés à  la hauteur de leurs capacités, ainsi qu’à  la force supplémentaire de la honte. Cette moralité exaltée ne tirerait pas son autorité de quelque espoir de récompense ; au contraire, la récompense qui serait ainsi recherchée, et la pensée qui constituerait une consolation dans les épreuves et un soutien dans les moments de faiblesse, ce ne serait pas la perspective problématique de l’existence future, mais l’approbation, dans tout cela, de ceux que nous respectons et idéalement de tous ceux, vivants ou morts, que nous admirons et révérons. […] Appeler ces sentiments du nom de « moralité », à  l’exclusion de tout autre titre, est leur faire trop peu d’honneur. Ils sont véritablement une religion, de laquelle, comme pour toute autre, les bonnes oeuvres manifestes (habituellement entendues sous le nom de moralité) ne représentent qu’une partie, et constituent plutôt les fruits que la religion elle-même. L’essence de la religion est la direction forte et sincère des émotions et des désirs vers un objet idéal, reconnu comme excellence suprême devant légitimement primer sur tous les objets de désirs plus égoïstes. Cette condition est remplie par la Religion de l’Humanité à  un degré équivalent et dans un sens aussi profond quand les religions surnaturelles dans ce qu’elles ont de meilleur, et même d’avantage à  d’autres égards.

    Cela rejoint une autre piste de lecture qui m’attend dans ma pile (Hermann Cohen).

    Excellent ouvrage

    J’ai tout de même eues quelques petites frustrations à  la lecture. L’auteur montre, par quelques petites références à  des discussions actuelles en s’appuyant sur des auteurs contestables, son appartenance à  la gauche politique, et sort de son rôle de passeur. Rien de grave – c’est son droit le plus strict, surtout dans le cadre d’un essai – mais cela montre ses limites. Voir les noms de Piketty, Stiglitz ou Pierre Rabhi est surprenant dans le cadre de cet essai (quid de Bastiat, et Hayek – qui est celui qui a oeuvré pour regrouper et faire connaitre l’oeuvre de Mill?). Tout comme de voir quelques approximations sur les relations de cause à  effet concernant la fécondité (que l’on retrouvait d’ailleurs aussi dans Le monde sans fin), ou une confusion entre régulation et réglementation. Tout cela n’est pas bien grave : il est logique que l’auteur fasse résonner la pensée de Mill avec ses propres aspirations et positions, c’est le propos de son livre. Mill est un penseur très actuel. Et je partage son avis. Je la remercie d’avoir, avec autant de clarté, proposé un voyage assez complet dans l’oeuvre foisonnante de Mill. Le livre est bourré de citations de Mill que je vais ajouter à  ma collection personnelle. Un très bon ouvrage, rigoureux, citant toujours les sources, et apportant un regard passionnant sur un auteur non moins passionnant ! Sa conclusion personnelle est magnifique, je trouve, et j’en utilise un extrait pour lui laisser le mot de la fin :

    Mais contre le repli sur soi pouvant mener à  la soumission conformiste et court-termiste au monde comme il va, Mill nous rappelle que se donner sa propre loi revient toujours à  se mettre en rapport avec une loi supérieure – politique ou morale. Dans cette perspective, l’individu « souverain de lui-même » ne l’est donc jamais sans référentiel, sans repères, sans bornes. Ce sont eux, au contraire, qui donnent sens et donnent chair à  sa souveraineté. S’il veut oeuvrer pour lui-même, tout un chacun doit apprendre à  se penser comme partie prenante d’une « chose commune » qui garantit sa liberté et qui vit en retour de l’exercice constructif de celle-ci.

    Je vais aller maintenant écouter cette conférence de Camille Dejardin, que j’ai tenu à  ne pas découvrir avant d’écrire cette recension.
    Cet article a été publié dans le magazine L’incorrect de novembre 2022, et sur le site : Purgatoire terrestre

  • Le problème à  trois corps

    Le problème à  trois corps

    Liu Cixin, écrivain chinois, est – de manière tout à  fait méritée – mondialement connu pour sa trilogie démarrant avec « Le problème à  trois corps ».
    Vous le savez, j’aime la science (notamment la physique), et la science-fiction. Je crois que c’est d’ailleurs mon style de fiction préféré. J’y retrouve de quoi satisfaire mon goût pour le mystère de la nature et de la matière, mystère qui se nourrit, bien sûr, de la frontière entre ce que l’on sait, et ce que l’on ne sait pas. La science-fiction se situe en général juste là , du moins la hard-science-fiction.
    Le problème à  trois corps est un formidable roman, avant tout. Les personnages, le style, les réflexions des personnages, le rythme : tout me convient. J’ai dévoré ce livre en une semaine. Je sais que je vais commander les deux suivants rapidement. Le seul problème, confirmé par une amie, c’est que c’est très explicite sur les aspects de science(fiction), et du coup un peu technique, ce qui peut être rébarbatif. Moi j’adore. Il y est même fait un clin d’oeil au superbe « Les fontaines du paradis »). Pour vous donner envie d’y plonger le nez, voici quelques éléments de résumé (résumé plus détaillé sur Wikipedia).

    Histoire d’envergure interplanétaire !

    Deux époques se côtoient à  merveille dans la narration, sans aucune complexité inutile. En 1967, une scientifique, Ye Wenjie, se retrouve embarquée de force sur un projet ultra-confidentiel de l’armée, une sorte d’antenne géante de communication avec l’espace, perchée sur une montagne au fin fond des forêts du Grand Khingan. En 2007, un scientifique de haut niveau – Wang Miao – commence à  avoir des troubles visuels (des séries de chiffres apparaissent sur sa rétine). Cherchant à  en comprendre la cause, il se retrouve recruté par l’armée pour infiltrer une étrange organisation des Frontières de la Science, qui pourrait être liée à  une vague de suicides parmi les scientifiques. Les Etats majors de tous les pays semblent être sur le qui-vive vis-à -vis d’une menace extra-terrestre.
    Je n’en dis pas plus, si ce n’est qu’en plus des personnages particulièrement bien dessinés, l’intrigue se joue avec en trame de fond une humanité qui, pour une partie, ne croit plus en rien, et pense que le salut ne pourra venir que d’une civilisation extra-terrestre, plus avancée. Il y a beaucoup de résonances dans ce thème avec les atermoiements millénaristes ou eschatologiques actuels, et cela donne de la puissance au récit. Le rapport à  la science, et donc à  la vérité, y est, c’est bien normal pour de la hard SF, également central. Superbe roman !
    Je précise enfin que c’est grâce à  Jean Clayrac (Un regard inquiet) que j’ai découvert cet ouvrage, via nos échanges sur Twitter. J’avais par ailleurs recensé son livre « Trois coups de tonnerre » ici même.

  • Les mémoires d’outre-tombe

    Les mémoires d’outre-tombe

    Cela faisait un certain temps que ce livre, ce monument, faisait partie de ma pile. C’est effectivement un très grand livre : témoignage historique incroyable, doublé d’une magnifiquement bien écrite autobiographie.

    A cheval entre deux mondes

    J’en suis à  la moitié, mais je peux d’ores et déjà  vous recommander cette lecture incontournable, véritable trésor littéraire et culturel. Chateaubriand, né dans une famille noble en Bretagne près de Saint-Malo en 1768, et mort à  Paris en 1848, a en effet vécu, et il le dit dès le début, à  cheval entre deux époques, entre deux mondes. Avant la révolution, la fin de la vieille noblesse traditionnelle, et des structures sociales qui vont avec. Après la révolution, violente et injuste selon Chateaubriand, qui s’exile en Angleterre et fait partie des mouvements contre-révolutionnaires, l’émergence d’un nouveau monde plus égalitaire, plus démocratique, et moins élevé dans ses aspirations (cela résonne beaucoup avec Tocqueville, d’ailleurs, que Chateaubriand a connu enfant). Chateaubriand est visiblement quelqu’un avec une personnalité particulière, mélancolique, sensible, très proche de la nature, très solitaire étant jeune. Il est bien sûr connu pour l’ouvrage qui l’a rendu célèbre, dès son vivant : Génie du Christianisme. Son point de vue sur Napoléon vaut le détour : à  la fois fasciné par l’homme, son envergure, mais aussi proprement effrayé de l’impact qu’il aura sur le pays, il en devient l’adversaire après l’assassinat du Duc D’Enghien (très bien documenté, d’ailleurs, dans les Mémoires).

    Génie littéraire

    J’ai été surpris à  la lecture, car c’est avant tout le talent littéraire de Chateaubriand qui s’impose tout de suite à  la lecture : la narration de son enfance, de ses rapports avec sa famille, avec la mer et la nature, sa description du voyage en bateau vers l’Amérique, révèlent un style tout simplement splendide, fluide, incroyable de puissance d’évocation. En voyage vers l’Amérique, car, oui Chateaubriand a une vie digne d’un roman. Parti découvrir le passage du Nord-ouest au moment de la révolution française, il a vécu avec des indiens, puis il a aussi combattu lors du siège de Thionville. Il a vécu dans le plus grand dénuement à  Londres, avant de revenir en France et devenir ambassadeur de Napoléon à  Rome. J’en suis au moment de ses nouveaux voyages vers l’Orient (Grèce, Asie mineure, Egypte). Il a un talent incroyable pour poser, en quelques phrases, des descriptions de personnages qui les rendent vivants et palpables.

    A lire tranquillement

    A découvrir, sincèrement, c’est un très beau livre et une vie incroyable, éclairante, poignante par moment. Impressionnant aussi, car on sent bien que Chateaubriand – il le dit d’ailleurs – s’il enjolive un peu l’histoire pour la raconter, est fidèle à  sa vérité philosophique et spirituelle, et y a mis une énergie incroyable. On apprend au détour d’un passage qu’il écrivait parfois plus de 12 heures par jour, capable de passer un temps incroyable à  raturer, réécrire, parfaire son ouvrage. Il avait visiblement ses manuscrits avec lui sur le champ de bataille. Cet engagement total se voit dans le résultat : de majestueux et vivants mémoires [1][1] d’outre-tombe, parce que le projet initial était de les publier seulement 50 ans après son décès, mais son dénuement en fin de vie, exilé de l’intérieur, l’a conduit à vendre les droits de ce livre à une Société qui a décidé de les publier dès sa mort. Elles restent pour nous d’Outre-tombe. Et il faut souligner, enfin, que même la construction est intelligente : au début de chaque chapitre, il note la date et le lieu d’écriture, ce qui le conduit parfois à  faire de brefs éclairages sur le « futur » de son récit. Très intelligent mélange entre les souvenirs et le présent, qui donnent de l’épaisseur au personnage.