Nettoyer les rues
Je suis souvent choquĂ©, presque quotidiennement, par lâĂ©tat dans lequel nous acceptons, collectivement, de laisser les rues. Les rues Ă Â certains endroits sont sales, Ă Â d’autres remplies de mendiants, ou de familles de migrants illĂ©gaux. Les rues sont par ailleurs, dans certains quartiers, laissĂ©s aux mains des racailles islamisĂ©es. Et parfois, temporairement, aux mains des gauchistes violents. Toutes ces situations sont inacceptables, moralement et juridiquement. Et pourtant nous nous y sommes presque habituĂ©s. Il faut nettoyer les rues. Je ne comprends pas pourquoi cette mesure populiste, ou de bon sens, consistant à  « nettoyer les rues » nâest pas mise en avant par les diffĂ©rents candidats et partis politiques. Nettoyons les rues de la misĂšre qui sây amoncelle. Rendons l’espace publique Ă Â son usage habituel : un lieu collectif, impliquant respect des autres, politesse, propretĂ©, application stricte des rĂšgles communes. DĂ©solĂ© de faire mon Suisse.
Il ne sâagit pas de kà €rcher, les humains nâĂ©tant pas des moisissures, ni des scories que lâon peut balayer avec un jet dâeau. Non : il sâagit de dignitĂ©, et de solidaritĂ©. Les propos de Sarkozy, Ă Â lâĂ©poque, nâĂ©taient pas choquants : câest de ne pas les avoir mis en oeuvre qui a choquĂ© les français.
La rue, l’espace public, sont par dĂ©finition du domaine collectif. Il est donc de notre responsabilitĂ© collective de changer les choses, c’est-Ă Â -dire que cela est dans le champ du politique (sauf Ă Â revenir Ă Â des « milices » de quartier qui seraient en charge de gĂ©rer une rue, ou un bloc de maisons). Il est anormal de âlaisser » des gens âvivre » dans la rue. Au-delĂ Â des Ă©motions, et de la compassion, que chacun peut ressentir devant un tel spectacle, il y a lĂ Â un phĂ©nomĂšne que nous devons rejeter, de toutes nos forces, Ă Â titre individuel comme de maniĂšre collective.
Miroir d’une sociĂ©tĂ© malade
Cet espace public est aussi un miroir de ce qu’est notre sociĂ©tĂ©. Ce miroir qui est nous est tendu renvoie une image terrible. Il nous renvoie Ă Â notre propre incapacitĂ© Ă Â traiter le problĂšme, il nous donne une image particuliĂšrement sordide (quâest ce quâune sociĂ©tĂ© oĂč des enfants trainent dans la rue Ă Â mendier au lieu dâĂȘtre Ă Â lâĂ©cole ?). Et il nous montre lâimpĂ©ritie crasse de nos dirigeants Ă Â simplement faire appliquer la Loi (allons-nous nous faire croire que nous ne savons pas loger, et forcer lâintĂ©gration de ce mĂ©lange de SDF et de migrants plus ou moins lĂ©gaux ?). Il faut refuser l’image de ce miroir, et la rĂ©alitĂ© qu’il montre. Les français sont solidaires, le niveau de prĂ©lĂšvement obligatoire consenti suffit presque Ă Â le montrer. Personne ne se satisfait par ailleurs de cette situation : ni les mendiants, ni les citoyens, ni les bĂ©nĂ©voles, ni les responsables dâassociations, ni les responsables politiques.
Pas de traitement de faveur pour les fragiles ?
Mais le politiquement correct est ainsi fait : on ne doit forcer personne, surtout pas des catĂ©gories fragiles. Ce serait discriminant ? Soutenons lâinverse : il faut aider les plus dĂ©munis, mĂȘme malgrĂ© eux. Il faut rĂ©intĂ©grer de force ces enfants des rues dans des Ă©coles, apprendre Ă Â parler Ă Â leur parents (ou les foutre en taule), forcer les sans-emplois et les laissĂ©s-pour-compte Ă Â ĂȘtre pris en charge pour se re-socialiser. CoĂ»te que coĂ»te. Ce nâest pas une question de moyens, ni de capacitĂ©, câest une question de dignitĂ© et de volontĂ© politique. Je suis convaincu quâun homme politique qui proposerait de nettoyer les rues marquerait des points auprĂšs de nombreux citoyens. Parce que les français sont solidaires, amoureux de la dignitĂ© des personnes, et fier de leur pays, quâils ne supportent plus de le voir peu Ă Â peu se transformer en pays du tiers monde.
Vivons heureux, vivons confinés ?
J’ai une petite thĂ©orie sur le confinement, qui permet d’expliquer pourquoi un peuple aussi rebelle que les français se sont si facilement laissĂ© enfermer chez eux. Je crois que cela a permis a beaucoup de monde de ne plus « voir » cette affreux chemin que nous avons pris, en n’allant plus dans la rue. Les mĂ©dias tournant en boucle sur le COVID, ça a permis de ne pas trop voir les assauts de « migrants » contre la GrĂšce, la situation prĂ©-insurrectionnelle dans les « banlieues ». Il est temps de retourner dans la rue, et d’accepter cette rĂ©alitĂ© que l’on ne veut plus nommer, ou voir. Cela nous empĂȘche de nous attaquer aux problĂšmes.
Il faut toujours dire ce que lâon voit ; surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que lâon voit.Charles PĂ©guy