CatĂ©gorie : đŸ›ïž Politique

  • Le climat par les chiffres

    Le climat par les chiffres

    Sous-titrĂ© « Sortir de la science-fiction du GIEC », le dernier livre de Christian Gerondeau est remarquable de concision et de pĂ©dagogie : factuel, sourcĂ©, il s’ouvre sur une sĂ©rie de 23 graphiques commentĂ©s qui mettent les donnĂ©es disponibles en image.
    Si vous voulez rentrer dans le dĂ©tail du contenu, je vous invite Ă  visionner cette vidĂ©o oĂč il est interviewĂ© par Charles Gave et Eric LĂ©ser de l’Institut des LibertĂ©s (discussion trĂšs intĂ©ressante et qui dĂ©passe le cadre strict de l’ouvrage que je recense) :

    Si vous n’avez pas le temps, et en rĂ©sumant Ă  l’extrĂȘme : la quasi-totalitĂ© des discussions sur le climat, le C02 et l’impact de l’homme sont des sophismes. Les dĂ©bats sur le climat tiennent non de la raison mais de la religion : les faits n’intĂ©ressent pas les gens, ils cherchent avant tout Ă  ĂȘtre dans le camp des « gentils » (ceux qui vont sauver le monde en se suicidant). Le dĂ©lire est pourtant assez simple Ă  dĂ©monter, et Christian Gerondeau y parvient magistralement. Il a raison de dire, avec d’autres, que nous sommes devant la plus grande manipulation de tous les temps, dont les consĂ©quences pour les pays dĂ©veloppĂ©s sont graves.
    RĂ©flĂ©chissons en nous basant sur les faits, rappelle Gerondeau. Il est rapide de montrer que les efforts faits par les humains pour rĂ©duire leurs Ă©missions de CO2 (si tant est qu’elles soient la cause d’une quelconque modification de tempĂ©rature) sont inutiles : le flux (la production annuelle de CO2 mondiale) reprĂ©sente Ă  peine 1/200e du stock (la masse totale de CO2 dans l’atmosphĂšre terrestre). Faire Ă©voluer nos productions de CO2 ne sert strictement Ă  rien. D’autant plus que les pays en voie de dĂ©veloppement vont augmenter leurs Ă©missions, et ils ont bien raison car cela va sauver des vies : le manque d’accĂšs Ă  l’Ă©nergie, Ă  l’Ă©lectricitĂ© cause des millions de victimes : nous avons fait progresser notre niveau et notre qualitĂ© de vie en utilisant plus d’Ă©nergie, ce que font aussi les autres pays. Nous sommes en train, au nom de thĂ©ories fumeuses, de nous tirer des balles dans les pieds. Et nous trouvons en plus le moyen d’ĂȘtre surpris que les autres ne nous suivent pas dans nos dĂ©lires !
    Je vous invite vraiment Ă  Ă©couter la vidĂ©o, et Ă  lire le livre de Gerondeau. Sa position rejoint mon constat : nous sommes devant une mythologie, une foi, dĂ©rangeante dans son rejet des faits, de la rĂ©alitĂ©, et dans ses racines misanthropiques. Ce qui est flagrant, rageant, c’est que ce mensonge organisĂ© est devenu une sorte de religion diffuse, officielle, mortifĂšre et proprement suicidaire. Est-ce un signe de plus d’une dĂ©cadence gĂ©nĂ©rale, ou l’un de ses moteurs principaux ?

  • Greta a ressuscitĂ© Einstein

    Greta a ressuscité Einstein

    Dans Greta a ressuscitĂ© Einstein, Jean-Paul Oury montre que les tenants de l’Ă©cologisme radical, pourtant trĂšs peu scientifique, utilisent la science comme argument d’autoritĂ© pour faire taire les rĂ©calcitrants.

    Apprentis dictateurs aux manettes

    Dans un premier tome – Greta a tuĂ© Einstein –, Jean-Paul Oury montrait comment l’écologisme, incarnĂ© par la jeune Greta Thunberg, Ă©tait une sorte de foi dans une Nature dĂ©ifiĂ©e, et visant en fait Ă  dĂ©manteler tout ce qui fonde notre civilisation. Dans ce deuxiĂšme opus – Greta a ressuscitĂ© Einstein –, l’auteur montre que les tenants de cet Ă©cologisme trĂšs peu scientifique sont allĂ©s plus loin et utilisent maintenant la science comme argument d’autoritĂ© pour faire taire les rĂ©calcitrants. Le sous-titre dĂ©crit trĂšs bien cela : « La science entre les mains d’apprentis dictateurs. » Riche, documentĂ©, argumentĂ© et rigoureux, cet essai est Ă  mettre entre toutes les mains pour comprendre notre Ă©poque, et ne pas se faire manipuler. Le schĂ©ma d’action de ces « prophĂštes » est toujours le mĂȘme : susciter la peur devant des dangers plus ou moins avĂ©rĂ©s, abuser du principe de prĂ©caution pour empĂȘcher tout progrĂšs scientifique et technique (on ne peut jamais garantir qu’une technologie est sans risque), s’appuyer sur des idĂ©ologues dĂ©guisĂ©s en scientifiques pour faire taire toute discussion au nom du consensus.

    Retrouver la raison ?

    Sur cinq sujets, l’auteur dĂ©ploie impitoyablement l’analyse de ces attaques contre la raison et la science : climatocratie, covidocratie, biodiversitocratie, collapsocratie et algorithmocratie. Dans chacun des cas, les arguments des agitateurs de peur reposent sur des conjectures scientifiquement trĂšs fragiles. Sur le sujet du Covid en particulier, Oury replace fort Ă  propos la discussion sur la diffĂ©rence entre Science et MĂ©decine. Il faut lire cet essai pour retrouver la raison et le goĂ»t de la controverse : rappelons le, la science n’est pas une affaire de consensus, mais de vĂ©ritĂ© (adĂ©quation avec le rĂ©el). Et il y a une raison de plus pour lire Oury : il nous permet, longues citations Ă  l’appui, de dĂ©couvrir la pensĂ©e limpide et profonde d’un auteur injustement mĂ©connu, Raymond Ruyer (1902-1987). Immense philosophe des sciences, il fait partie, avec Gilbert Simondon, des rares penseurs français qui permettent de replacer la technique et la science dans une perspective anthropologique.

    Cet article a d’abord Ă©tĂ© publiĂ© sur le site du magazine L’incorrect, sous le titre « Les menaces de la science politisĂ©e« 

  • Je n’ai pas dit mon dernier mot

    Je n’ai pas dit mon dernier mot

    Eric Zemmour partage dans « Je n’ai pas dit mon dernier mot » son Ă©clairage et son analyse de l’annĂ©e de campagne pour les Ă©lections prĂ©sidentielles. C’est une belle maniĂšre de « conclure » le prĂ©cĂ©dent ouvrage, « La France n’a pas dit son dernier mot« . Ce livre est trĂšs agrĂ©able Ă  lire, fluide, percutant.

    Toujours lĂ  !

    Eric Zemmour parvient Ă  Ă©viter trĂšs simplement deux Ă©cueils qui auraient pu rendre ce livre inutile, voire insupportable : le narcissisme, et le rĂšglement de compte. Il reste Ă©gal Ă  lui-mĂȘme : direct, fin analyste, sincĂšre sur tous les sujets, mĂȘlant humilitĂ© et ambition. Et c’est une trĂšs intĂ©ressante plongĂ©e dans la rĂ©alitĂ© d’une campagne prĂ©sidentielle.
    J’ai trouvĂ© son analyse historique et gĂ©opolitique sur le conflit russo-ukrainien tout Ă  fait passionnante, et riche. Je continue Ă  penser que cet homme-lĂ , doit avoir une place dans la vie politique. Nous verrons de quoi l’avenir des boutiques & partis politiques sera fait. Mais les idĂ©es, les constats, les solutions que proposent Zemmour, sans nĂ©cessairement toutes me satisfaire, me semblent adossĂ©es, et articulĂ©es, avec le seul vrai sujet structurant, et dont tous les autres dĂ©pendent : le Grand Remplacement, autre nom de la dĂ©ferlante migratoire qui transforme notre pays depuis 40 ou 50 ans. Identitaire, culturelle, civilisationnelle, je partage avec Zemmour l’idĂ©e que c’est LE combat Ă  mener. Avec deux-trois autres sur lesquelles je pense pouvoir adhĂ©rer aussi Ă  ses pistes de solutions (souverainetĂ©, industrialisation, Ă©ducation). On voit bien, Ă  la lecture, que Zemmour a dĂ©cidĂ© d’inscrire son action et celle de ReconquĂȘte! dans la durĂ©e, avec son triptyque idĂ©es-actions-Ă©lections.

    Glaçant

    L’Ă©clairage apportĂ© de l’intĂ©rieur par le candidat Ă  la prĂ©sidentielle est assez glaçant car il confirme, pour ceux qui auraient pu encore en douter, que les journalistes, dans leur ensemble, sont lĂ  pour dĂ©sinformer, orienter, manipuler l’opinion, au service du pouvoir ou du politiquement correct. Il faut supprimer toutes formes de subventions aux mĂ©dias. La somme de petites bassesses, de petits accommodements avec la vĂ©ritĂ© fait froid dans le dos, et je trouve le chapitre « VĂ©ritĂ© ou radicalitĂ© ? » tout Ă  fait excellent.

    Extrait

    Pour vous donner envie de lire cet ouvrage, je vous en partage pour finir un extrait.

    « N’est pas le gĂ©nĂ©ral de Gaulle qui veut. » Je lis l’interview accordĂ©e par Laurent Fabius au Parisien et je n’en reviens pas. En pleine campagne, le prĂ©sident du Conseil constitutionnel est sorti de la rĂ©serve qui doit ĂȘtre la sienne. Et de quelle maniĂšre ! Laurent Fabius prĂ©vient sans ambages : contrairement Ă  ce qu’avait osĂ© le gĂ©nĂ©ral de Gaulle avec ses rĂ©fĂ©rendums, le prĂ©sident Ă©lu en 2022 ne fera pas tout ce qu’il voudra, le peuple ne sera pas souverain, le Conseil constitutionnel veillera au grain. Je comprends tout de suite que je suis visĂ©. C’est d’ailleurs ainsi que les journalistes l’ont prĂ©sentĂ©e et c’est pourquoi j’y ai tout de suite rĂ©pondu : « Ce sera le peuple qui dĂ©cidera, et pas le prĂ©sident du Conseil constitutionnel. »
    Depuis le dĂ©but de la campagne, et mĂȘme bien avant, j’avais inlassablement dĂ©noncĂ© le dĂ©voiement de l’Etat de droit par les juges. C’est un sujet qui me passionne depuis des annĂ©es ; je le perçois comme le noeud gordien qu’il faudra trancher ; j’y ai mĂȘme consacrĂ© un livre, intitulĂ© Le coup d’Etat des juges, dĂšs 1997.
    L’argumentaire du prĂ©sident du Conseil constitutinnel ici est d’ailleurs la preuve Ă©clatante de ce que j’avançais alors. Selon lui,  » l’une des caractĂ©ristiques des dĂ©mocraties avancĂ©es comme la nĂŽtre, c’est que la loi, qu’elle soit votĂ©e par le Parlement ou le fruit d’un rĂ©fĂ©rendum ne peut pas faire n’importe quoi (c’est qui souligne) et qu’elle doit ĂȘtre conforme Ă  la Constitution et aux grands principes. C’est le rĂŽle du Conseil constitutionnel mis en place par la Ve RĂ©publique de veiller et de contrĂŽler cette conformitĂ©. »
    Il faut dĂ©cortiquer avec soin le propos de Laurent Fabius pour comprendre ce qu’il contient de scandaleux. Le prĂ©sident du Conseil constitutionnel nous dit que le peuple souverain, qui exprimerait sa voix par rĂ©fĂ©rendum, pourrait faire « n’importe quoi » ; c’est donc Ă  lui, et aux huit autres juges non Ă©lus, de dĂ©terminer si, oui ou non, le peuple a fait n’importe quoi. Comprenez bien : 99,99% des Français pourraient voter pour une rĂ©forme que Laurent Fabius continuerait de se rĂ©server le droit de censurer leur volontĂ©. Et il ose utiliser le mot « dĂ©mocratie » pour dĂ©fendre une telle aberration. (…)
    Si j’avais Ă©tĂ© au second tour, j’aurais fait de cette question l’un des sujets majeurs du dĂ©bat avec le prĂ©sident sortant : sommes-nous toujours une dĂ©mocratie, c’est-Ă -dire un rĂ©gime oĂč le peuple a le dernier mot, ou sommes-nous dirigĂ©s par une oligarchie technocratique et juridique ? La question est cruciale pour nos institutions, pour notre souverainetĂ© Ă©conomique et pour la protection de nos entreprises. Elle est brĂ»lante pour tout ce qui a trait aux droits des Ă©trangers. Pour les juges, les droits de l’homme supplantent dĂ©sormais les droits des citoyens. Cette orientation mondialiste du droit contemporain interdit toute politique qui voudrait bloquer les flux migratoires et combattre enfin sĂ©rieusement le Grand Remplacement Ă l’oeuvre.
    Il reste une ultime rĂ©sistance Ă  cette mainmise du droit sur la dĂ©mocratie : le rĂ©fĂ©rendum. C’est le seul moyen d’instaurer une vĂ©ritable politique d’immigration qui ne soit pas empĂȘchĂ©e par les innombrables « droits » accordĂ©s aux Ă©trangers par les jurisprudences successives. Bref, de rendre Ă  l’Etat, donc au peuple français, la maĂźtrise de sa politique d’immigration concĂ©dĂ©e aujourd’hui aux immigrĂ©s eux-mĂȘmes. Je le propose depuis vingt-cinq ans et l’ai dĂ©fendu tout au long de la campagne. Il faut dire qu’en matiĂšre d’immigration, ne pas utiliser l’arme du rĂ©fĂ©rendeum signifie ne toucher Ă  rien. AprĂšs la tribune de Laurent Fabius, j’eus une conversation intĂ©ressante avec mon Ă©quipe. Nous nous Ă©tions dit que le programme que nous portions ne pouvait s’imposer que si nous Ă©tions, au pouvoir, en mesure de convoquer un rĂ©fĂ©rendum. Avoir un groupe Ă  l’AssemblĂ©e nationale ne nous servirait Ă  rien, car nos travaux, mĂȘme s’ils Ă©taient acceptĂ©s par les autres dĂ©putĂ©s (ce qui Ă©tait dĂ©jĂ  fort peu probable), seraient de toute façon censurĂ©s par le Conseil constitutionnel. Que la seule arme dont notre peuple disposait contre son remplacement, c’Ă©tait sa propre voix, via le rĂ©fĂ©rendum.
    Ce 25 janvier, Laurent Fabius n’avait pas parlĂ© au hasard. En fermant cette ultime issue dĂ©mocratique qu’est le rĂ©fĂ©rendum, Laurent Fabius interdisait d’avance Ă  notre pays d’Ă©chapper au Grand Remplacement, qui l’Ă©treint chaque annĂ©e d’avantage, et pour cela, il changeait subrepticement la nature de nos institutions.
    Il disait en quelques mots que l’Ă©lection prĂ©sidentielle ne servait Ă  rien, et que la campagne qui la prĂ©cĂ©dait Ă©tait vaine. Ils appellent cela « l’Etat de droit », j’appelle cela un coup d’Etat.
  • Greta a tuĂ© Einstein

    Greta a tué Einstein

    « Greta a tuĂ© Einstein » est un remarquable essai sur les mĂ©canismes qui nous conduisent, collectivement, Ă  ĂȘtre influencĂ©s par des manipulateurs, plutĂŽt que par la science et la vĂ©ritĂ©.

    La science sacrifiĂ©e sur l’autel de l’Ă©cologisme

    Jean-Paul Oury, Docteur en histoire des sciences et technologies, Ă©diteur de l’excellent site European Scientist et auteur notamment sur Atlantico, signe avec « Greta a tuĂ© Einstein » un excellent essai sur les mĂ©faits de l’idĂ©ologie et du principe de prĂ©caution sur les dĂ©bats publics concernant les sujets scientifiques et techniques.
    J’ai mis un peu – trop! – de temps Ă  lire ce livre, car d’une part j’en connais dĂ©jĂ  certains morceaux pour les avoir moi-mĂȘme traitĂ©s – beaucoup plus superficiellement – sur ce blog (par exemple sur les ondes, les nitrates, les OGM, le CO2, etc.), et d’autre part, je connais bien les travaux de Jean-Paul Oury – nous avons travaillĂ© ensemble dans notre rĂ©seau de blogueur, et j’avais dĂ©jĂ  lu son trĂšs bon « OGM, moi non plus ».
    Dans « Greta a tuĂ© Einstein » (le titre s’appuie sur le fait que ces deux personnages ont fait la une du Times magazine, en 1999 et en 2019), J.-P. Oury fait un parallĂšle saisissant entre le monde scientifique, et le monde des militants de l’Ă©cologisme (dĂ©ifiant la Nature). Exemples nombreux et ultra-documentĂ©s Ă  l’appui, l’auteur dĂ©montre comment les activistes ont rĂ©ussis Ă  pourrir les dĂ©bats, pervertir la science, Ă  culpabiliser et Ă  faire peur, et finalement Ă  politiser la science et l’information sur les technologies. Implacable dans son analyse, il montre comment le principe de prĂ©caution, maniĂ© sans vergogne, peut facilement ĂȘtre un argument Ă  opposer Ă  toute innovation et Ă  toute nouvelle technologie. La lecture de ces chapitres, sur ces sujets que je connais dĂ©jĂ , est rageante, dĂ©courageante… mais trĂšs instructive !

    Espoir ?

    Fort heureusement, aprĂšs la dĂ©nonciation de ces manipulations Ă©hontĂ©es, J.-P. Oury revient sur un mouvement de fond, rĂ©el, qu’il nomme la « contre-attaque de l’Empire rationaliste ». Je constate comme lui la rĂ©alitĂ© de ces voix qui s’Ă©lĂšvent pour contrer les dĂ©lires Ă©cologistes. Je me permettrai d’en nuancer la portĂ©e, cependant, car la pĂ©riode COVID rĂ©cente a permis de constater, tout d’abord, une alliance inĂ©dite entre une partie des mĂ©dias, les GAFAMs et le monde politique pour censurer presque toute expression d’opinion divergente de la « doxa » gouvernementale. Ensuite, ces fameux acteurs de la contre-attaque n’ont pas tous brillĂ© par des prises de position rationnelles. Mais il est vrai que certaines vĂ©ritĂ©s Ă©mergent (trop tard?) sur le nuclĂ©aire, sur les OGMs, sur l’IA , sur les postures anti-rationnelles. Je ne suis pas convaincu non plus, et c’est peut-ĂȘtre un des points aveugles de l’essai, que ces membre de la contre-attaque, en France, soient tant que cela prĂȘt Ă  aller dĂ©monter ces escroqueries intellectuelles que sont la « transition Ă©cologique », les « bilans carbones », et autre foutaises permanentes sur le CO2 humain qui provoqueraient des catastrophes… toujours prĂ©vues, jamais observĂ©es.

    A lire … pour en discuter

    Je recommande vraiment cet ouvrage, trĂšs riche et trĂšs documentĂ©, tout en restant digeste et d’une longueur raisonnable. La rĂ©flexion finale m’a paru ĂȘtre une ouverture intĂ©ressante, sur la nĂ©cessaire rĂ©conciliation entre l’Homme et la Nature. Contrairement aux affirmations stupides des amis de Greta Thunberg, il n’y a pas d’opposition entre la Nature et l’Humain. L’humain fait partie de la Nature, et il a de tout temps utilisĂ© sa crĂ©ativitĂ© et son inventivitĂ© pour limiter les contraintes subies, et ce processus est appelĂ© par l’auteur une « libĂ©ration » plutĂŽt qu’un « combat ». Il cherche, en s’appuyant sur Raymond Ruyer, une voie qui sort de la dichotomie « esprit »/ »matiĂšre », et qui redonne Ă  l’Homme sa place Ă  la fois singuliĂšre et dans le cosmos. Quelqu’un qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  la fois Ă  Ruyer et Ă  Popper dans sa conclusion ne peut pas ĂȘtre complĂštement malhonnĂȘte.

  • Les sauveurs criminels

    Les sauveurs criminels

    Il y a un tel effondrement du pays qu’il est difficile de rester serein. Entre le peuple qui n’a plus l’esprit critique pour rĂ©sister au dĂ©ferlement de semi-vĂ©ritĂ©s, de faussetĂ©s, de mensonges, d’histoires que l’on fait passer pour des faits, et la caste politico-mĂ©diatique qui les produit et se moque ouvertement de nous, il y a de quoi dĂ©sespĂ©rer. Charles Gave a raison, il n’y a que trois possibilitĂ©s concernant nos dirigeants : soit ils sont incompĂ©tents/imbĂ©ciles, soit ils ont un plan cachĂ© inconnu de nous, soit ce sont simplement des crapules qui nous volent. Il n’est pas exclu que ce soit un savant mĂ©lange des trois Ă   la fois, selon les personnes et le contexte.

    Je voulais utiliser le titre « pompier pyromane », mais ça ne collait pas. Un pompier qui met le feu a les moyens de l’Ă©teindre. Macron et sa clique de beaux-parleurs n’ont pas les moyens de stopper les problĂšmes qu’ils crĂ©ent. Mais ça ne l’empĂȘche pas de continuer les effets de manche pitoyables, ridicules, en jouant Ă   chaque fois du mĂȘme mĂ©canisme : j’agite une peur, une catastrophe, j’utilise les serviles caisses de rĂ©sonance mĂ©diatiques pour marteler le message et amplifier l’Ă©motion, et puis je me prĂ©sente comme un sauveur supposĂ©ment rationnel. Oh : ce n’est pas le seul bien sĂ»r Ă   faire cela. Mais depuis son dĂ©but de rĂšgne, il faut reconnaitre qu’il fait trĂšs fort. Soit les dangers sont de faux dangers, soit les solutions apportĂ©es sont ridicules…

    En guerre contre le COVID : deux ans d’aberrations en tous genres, dont nous n’avons pas fini de comprendre les ressorts. En guerre contre le rĂ©chauffement climatique : prenant la suite de ses minables prĂ©dĂ©cesseurs, il a achetĂ© les voix des Ă©colos en enclenchant la destruction de notre parc nuclĂ©aire pour des moulins Ă  vent.En guerre contre le rĂ©chauffement climatique : prenant la suite de ses minables prĂ©dĂ©cesseurs, il a achetĂ© les voix des Ă©colos en enclenchant la destruction de notre parc nuclĂ©aire pour des moulins Ă   vent. En guerre contre le mĂ©chant Poutine : tout est bon pour se donner une stature prĂ©sidentielle, et aprĂšs les mises en scĂšnes de prĂ©-campagne, on ne peut que constater toute l’Ă©tendue de l’absence de stratĂ©gie diplomatique, qui se rĂ©sume Ă   des coups de menton. En guerre contre la pauvretĂ© et les inĂ©galitĂ©s : fabriquons donc de la monnaie et endettons-nous comme des malades sans investir, ça va ĂȘtre ĂȘtre probablement efficace pour gĂ©rer l’inflation. En guerre contre l’insĂ©curitĂ© : mettons un wokiste Ă   l’Education Nationale, ça va forcer les racailles dĂ©francisĂ©es Ă   rentrer dans le rang.

    Faux dangers

    Nous n’avons pas le pouvoir de changer cela. Nous pouvons par contre rester lucides et fermes sur la vĂ©ritĂ©, en commençant par rĂ©futer les supposĂ©s dĂ©sastres dont ces « sauveurs criminels » prĂ©tendent nous protĂ©ger. Le COVID ne mĂ©ritait pas tout le dĂ©lire que l’on a montĂ© dessus. Les chiffres sont lĂ  , pour qui veut les voir. Les vaccins n’ont probablement pas servi Ă   quoi que ce soit, Ă   part peut-ĂȘtre pour les plus fragiles. Les confinements Ă©taient inutiles, et contraire Ă   nos principes. La planĂšte n’a pas ĂȘtre sauvĂ©e : le CO2 n’est pas un polluant, et il n’y pas de corrĂ©lation Ă©tablie entre les niveaux de CO2 et la tempĂ©rature de la planĂšte. Encore moins si l’on considĂšre le CO2 anthropogĂšne. Les conflits entre la Russie et l’Ukraine ne nous concernent pas en direct, et il est ridicule de s’y jeter comme si nous n’avions pas Ă   dĂ©fendre d’abord et avant tout nos intĂ©rĂȘts. On peut condamner l’invasion de l’Ukraine, tout en rappelant le non-respect des accords de Minsk par les Ukrainiens. On peut rĂ©flĂ©chir sur le sujet, sans avoir Ă   ĂȘtre supporter d’un ou l’autre de ces pays. On a bien le droit de prĂ©fĂ©rer des manoeuvres de nĂ©gociations ramenant la paix, plutĂŽt que l’escalade vers une guerre Ă©largie qui dĂ©truirait toute possibilitĂ© d’une vraie Europe.

    Irresponsables

    Toutes ces peurs agitĂ©es, toutes ces dĂ©cisions absurdes prises par des gens dĂ©connectĂ©s de leur peuple, minent le peu de confiance qui reste envers les institutions. Car, ne nous trompons pas : ils ne rendent jamais de compte Ă   personne, ni de leur mensonges, ni de leur incompĂ©tence, ni de leurs fautes stratĂ©giques. Les maigres contre-pouvoir que je croyais en place ont montrĂ© Ă   plusieurs reprises qu’ils ne jouaient pas leur rĂŽle. Les mĂ©dias sont pour la plupart achetĂ©s par le pouvoir, soit financier, soit politique, et main dans la main avec les plateformes de rĂ©seaux sociaux cachent une partie du rĂ©el, au lieu de le montrer pour pouvoir l’analyser. Le Parlement ne contrĂŽle pas l’action du gouvernement, ni le SĂ©nat. Le Conseil constitutionnel sert de chambre d’enregistrement et de validation des conneries des autres. Toutes ces illustres sommitĂ©s modifient la Constitution comme s’il s’agissait d’un vulgaire texte rĂšglementaire : pas Ă©tonnant qu’on n’en respecte plus l’esprit. L’affaissement moral est profond : le mensonge et l’idĂ©ologie sont devenus les rĂšgles de la communication, l’irresponsabilitĂ© est devenue la rĂšgle de l’action. Ils ne seront jamais jugĂ©s. La justice a dĂ©jĂ   du mal Ă   condamner des racailles multirĂ©cidivistes Ă©trangĂšres, comment pourrait-elle s’attaquer Ă   un ministre de la santĂ© vĂ©reux ? L’affaissement moral est profond : le mensonge et l’idĂ©ologie sont devenus les rĂšgles de la communication, l’irresponsabilitĂ© est devenue la rĂšgle de l’action. EspĂ©rons que cet affaissement n’est pas inexorable. Formons nos enfants Ă   l’esprit critique, et prĂ©parons-nous pour des temps difficiles, crĂ©pusculaires.

    Le pauvre peuple ronge son frein. Ces faux sauveurs, mettant en scĂšne de faux dangers, sont de vrais criminels, qui dĂ©truisent le pays, et nuisant Ă   l’intĂ©rĂȘt de la Nation. Rien que la loi de fermeture de 12 rĂ©acteurs nuclĂ©aires devrait conduire ses auteurs et promoteurs Ă   se faire lourder, car elle est bĂątie sur des foutaises intellectuelles, des billevesĂ©es pseudo-scientifiques. Qui peut entamer une procĂ©dure de destitution de Macron ? Maxime Tandonnet a raison : cela rappelle bien malheureusement que nous ne sommes pas sorti de l’Ă©tat d’esprit dĂ©crit par Marc Bloch dans L’Ă©trange dĂ©faite, ou par Pierre Mari dans En pays dĂ©fait. Nos « élites » sont minables, et anti-patriotiques.

  • Le monde sans fin

    Le monde sans fin

    « Le monde sans fin » est une bande dessinĂ©e pĂ©dagogique, nĂ©e de la collaboration entre Jancovici et Blain. Il y est question d’Ă©nergie, de climat, de l’humanitĂ©. C’est un formidable ouvrage, qui se dĂ©vore, qui nourrit, qui fait rĂ©flĂ©chir et …rĂ©agir car il comporte quelques biais idĂ©ologiques.
    Christophe Blain est un des auteurs de BD françaises les plus talentueux, et l’un de mes prĂ©fĂ©rĂ©s. J’adore son trait, et son style. Vous pouvez notamment vous jeter sur la sĂ©rie Gus. Il a souhaitĂ© rencontrer Jean-Marc Jancovici, ingĂ©nieur, enseignant et entrepreneur, inventeur du bilan carbone, pour mettre en image et en narration son Ă©clairage sur l’Ă©nergie et le climat. Le livre est le trĂšs beau rĂ©sultat de cette collaboration.

    Qualités indéniables

    On retrouve dans le livre le franc-parler de Jancovici, qui ne mĂąche jamais ses mots pour dĂ©zinguer les opinions qu’il pense stupides ou erronĂ©es. C’est ce qui fait de lui un animal Ă   part dans le champ des discussions sur l’Ă©nergie et l’Ă©cologie. Pro nuclĂ©aire, ce qui me plaĂźt compte tenu des Ă©nergies disponibles, mais aussi visiblement pas vraiment un franc-partisan de la libertĂ© (planiste, nĂ©o-malthusien), ce qui me dĂ©plait compte tenu de mes valeurs. On sent tout de mĂȘme le technocrate, et le collectiviste ; ce qui sur un sujet comme l’Ă©nergie est moins choquant : la subsidiaritĂ© bien comprise implique que certains sujets soient nĂ©cessairement traitĂ©s sur une maille nationale, voire internationale, et celui de l’Ă©nergie en fait probablement partie.
    J’ai beaucoup aimĂ© aussi, outre les magnifiques dessins, le style narratif choisi par Blain. Racontant son histoire avec le sujet, et avec Jancovici, il assume d’ĂȘtre celui qui ne sait pas (mais apprend et transmet). Cela fait un ton toujours trĂšs pĂ©dagogique, jamais lourdingue, toujours fluide et clair. J’ai beaucoup apprĂ©ciĂ© la partie finale sur le fonctionnement du cerveau, utile et donnant une profondeur et une ourverture au propos.

    Oui, mais…

    J’ai dĂ©jĂ   mentionnĂ© quelques points de dĂ©saccord de philosophie politique. Mais ils ne sont pas gĂȘnants en tant que tel. Ce qui me dĂ©range plus, mes lecteurs n’en seront pas surpris, c’est le mĂ©lange entre politique et science dans l’argumentation. La science dit ce qui est, la politique dit ce qu’on dĂ©cide de faire compte tenu de ce qui est et de ce qu’on en sait. La science ne dit pas ce qu’il faut faire. Or, sur ce sujet, le mĂ©lange est omniprĂ©sent, et il me semble que cela devrait faire partie du rĂŽle de pĂ©dagogue que de dĂ©mĂȘler cet entrelacement douteux. La planĂšte se rĂ©chauffe, soit. L’effet de serre a un rĂŽle dans ce rĂ©chauffement, soit. Il est possible que l’homme ait une part (petite Ă   priori) dans ces variations de climat, soit. Mais rien de tout cela ne dit ce qu’il faut faire, et avec quelle proportion, avec quelle vitesse. C’est l’affaire des arbitrages politiques, des affaires humaines. Car soyons beaucoup plus clairs : la science ne dit pas ce qu’il faut faire, mais des scientifiques et des politiciens, ou des activistes peuvent utiliser la science pour faire comme si elle apportait avec elle les choix politiques et les arbitrages. C’est de la manipulation. Je pense que Jancovici tombe un peu lĂ  -dedans Ă   certains moments.
    Il joue sur la peur, et ne montre qu’une partie des faits, pour faire croire au lecteur que certaines actions sont inĂ©vitables et commandĂ©es par le rĂ©el. Quelques exemples ? Je n’ai pas lu dans le livre la mention qui aurait dĂ» ĂȘtre faite de la part de l’homme et du CO2 anthropogĂ©nique dans l’effet de serre global : Ă   peine 0,3%. Le principal vecteur d’effet de serre sont la vapeur d’eau, et le CO2 naturel, dont les cycle sont presqu’indĂ©pendants des activitĂ©s humaines. Ce simple fait, ainsi que la dĂ©pendance connue du climat aux variations astronomiques (activitĂ© solaire, position de la terre, etc..), fait prendre du recul par rapport au message « activitĂ© humaine = rĂ©chauffement = castrophe ».
    Il n’est jamais fait mention dans le livre, non plus, des effets positifs de l’augmentation du CO2 et de la tempĂ©rature. Par exemple, la terre n’a jamais Ă©tĂ© aussi en forme cĂŽtĂ© « forĂȘts » (ce qui contredit les images catastrophiques du livre). Les plantes en gĂ©nĂ©ral et les arbres en particuliers, bĂ©nĂ©ficient de l’augmentation de CO2, ce qui peut d’ailleurs ĂȘtre un Ă©lĂ©ment d’auto-rĂ©gulation du climat.
    Je n’ai pas vu dans le livre non plus d’Ă©lĂ©ments concernant les « nouvelles » pistes de production d’Ă©nergie (notamment la fusion nuclĂ©aire qui fait des progrĂšs chaque jour).

    L’Ă©ducation peut-elle faire l’impasse sur le Vrai ?

    Je comprends ces raccourcis : le livre a Ă©tĂ© fait dans une logique de persuasion, de mise en mouvement des lecteurs. Le pari est rĂ©ussi. ça marche toujours de faire peur. C’est ce que fait le GIEC depuis 1988. Mais je fais partie des esprits – probablement trop idĂ©alistes – qui aimeraient que les combats politiques se mĂšnent sans trahir ou masquer excessivement la vĂ©ritĂ©. Pour repenser nos modes de fonctionnement, notre rapport Ă   l’Ă©nergie, Ă   la consommation, Ă   la croissance, faut-il faire planer sur tous les esprits, notamment les jeunes que l’on forme, une angoisse existentielle sur-jouĂ©e, et rendant fou, car portant sur des sujets oĂč probablement l’homme n’a qu’une influence nĂ©gligeable ? Faut-il jeter la rigueur et la vĂ©ritĂ© pour faire avancer sa cause ? Je pense le contraire. Aucune cause ne saurait ĂȘtre juste si elle nĂ©cessite pour avancer de cacher le rĂ©el et de museler la vĂ©ritĂ©.